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Glossaire Détaillé, Lettre J, numéro 03




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Glossaire Détaillé, Lettre J, numéro 02





Je bande, donc je jouis . Cette formule exprime une confusion courante entre l’éjaculation et l’orgasme.

(a) Illusion masculine due à un manque d’ information sexuelle . L’érection du pénis (la bandaison dirait G. Brassens) précède l’ éjaculation du sperme. Mais l’éjaculation n’est pas l’ orgasme.

(b) Il existe un orgasme éjaculatoire , une éjaculation sans orgasme et de très grands plaisirs sans éjaculation ni orgasme. L’orgasme est peut-être un droit, le droit à l’orgasme , mais il ne doit pas être un maître totalitaire, le terrorisme de l’orgasme .

(c) Une autre illusion masculine, Je bande, donc elle jouit , laisse penser que la bandaison de l’homme et la pénétration du vagin de la femme seraient les étapes obligées du chemin de l’orgasme pour la femme. Il n’en est rien. La femme peut connaître un orgasme clitoridien et/ou un orgasme vaginal .

(d) Ces illusions ou confusions s’accompagnent souvent, pour l’homme comme pour la femme, d’une assimilation entre orgasme et plaisir suprême. L’orgasme est un grand plaisir. C’est même un très grand plaisir. Mais l’orgasme est aussi la résolution d’un désir tendu . L’orgasme inclut donc un plaisir libératoire . Quand on se tape la tête contre les murs, cela fait du bien quand cela s’arrête. Mais il faudrait être fou pour se taper la tête contre les murs rien que pour cela.

(e) Il est d’autres plaisirs sexuels, tout aussi grands, tout aussi doux, tout aussi spectaculaires parfois, mais beaucoup plus forts, beaucoup plus profonds, beaucoup plus intimes, beaucoup plus partagés et beaucoup plus longs à la fois dans l’acte et dans la jouissance réelle et prolongée qu’on en garde.

(f) En l’absence de toute autre composante (tendresse), l’orgasme est un plaisir dû à la satisfaction d’un désir.

(g) Pour le désir tendu, la non-venue de l’orgasme serait une réelle douleur pour l’homme (Onan) comme pour la femme (mal baisée ). Mais, le plaisir libératoire de l’orgasme est suivi d’un déplaisir. Celui-ci est dû à la disparition (provisoire) du désir.

(h) Dans la relation amoureuse et avec le désir tendre qui la caractérise, la tendresse prend le relais du désir à sa disparition. Elle compense alors le déplaisir. Elle va même bien au-delà d’une simple compensation.

Voir Cogito. Régimes du désir .


Je le sens bien . J’ai de bonne intuitions. C’est clair, lumineux. J’ai confiance. C’est à portée de main. La chose s’annonce et se présente bien. Les sensations des cinq sens semblent se renforcer mutuellement.

(a) “Quand je le sens bien c’est cool mec, ça coule de source, même que je me sens plus pisser.”

(b) Comme dans l’ électronique de puissance , comme dans toute mémoire énergétique et signifiante , le sens positif, la signification euphorique accompagnent une libération accrue de l’ énergie disponible pour l’action .

(c) Les informations positives des sens se confondent. Il y a une excellente percolation des émotions . Les informations positives des cinq sens servent aussi à renforcer, contrôler et boucler positivement les flux matériels, liquides, des machines désirantes . Quand c’est cool, ça coule dans les machines désirantes. Et, en plus, ça fait du bien par où ça passe.

Voir Inspiration. Énergie affective .


Je le sens mal . (a) Expression signifiant: <<Sur ce truc-là, mec, j’ai pas de bonnes ondes; ça la fout mal, j’te dis. C’est pas cool. Tu vois, autant quand je le sens bien , c’est cool, autant, comme maintenant, si je le sens mal, ça me les coupe (les couilles), je peux même plus arquer ; ça va pas marcher j’te dis. Crois-moi. On se casse.>>.

(b) Quand c’est pas cool, ça coince les muscles, ça bloque les sphincters, ça tarit les flux. L’ électronique de puissance fonctionne alors dans le sens du blocage de l’énergie corporelle.

Voir Inconscient. Inhibition. Énergie affective .


Je paye, donc je jouis . (a) <Je paye, donc je jouis> est la formulation du fantasme économique du client sexuel . Mais ce cogito apparent est bien une illusion.

(b) Certains jouissent en payant, parce qu’ils occupent la position très provisoirement dominante de client. Mais il leur est très difficile de ne jamais être vendeurs de produits, de leur travail de service ou de la disposition de leur force de travail (salariat). Donc le <Je paye, donc je jouis> n’est pas plus jouissif auprès de la prostituée qu’auprès de l’employé de banque que l’on se divertit à persécuter de sa présence inutile de retraité tatillon.

(c) De plus, le client sexuel paye pour être un objet sexuel dans les mains, la bouche, le vagin, d’une experte en caresses de métier. Il paye donc pour retrouver la mémoire de cette époque lointaine où il était un objet fragile dans les bras d’une mère attentionnée.

Voir Naître objet . Devenir sujet .


Je pue, donc j'existe , texte. L’équivalent du cogito pour la personne cassée que la descente aux enfers a conduit au bas de l’ exclusion, parmi les Sans Domicile Fixe.

<<Je pue, donc j'existe, odeur entêtante de la crasse de celui, assis en face, qui vous fait négligemment contempler ses plaies infectées. Le travail réel du clinicien ne peut en fait commencer que lorsqu'une relation de confiance est amorcée. La restauration de la confiance dans l'autre doit passer par le respect absolu de la parole donnée. Se renier en se défilant d'une promesse compromettra à tout jamais vos velléités de soins psychologiques et même peut-être votre carrière. Le monde des Sans-Domicile-Fixe, des "zonards", routards ou toxicomanes est finalement assez fermé à cause de ses codes incontournables et de ses nécessaires compétences de survie urbaine. Si vous dérogez aux règles qu'il vous faut vous-même connaître, vous serez vite rejeté comme "les autres" parce qu'assimilé aux dizaines de professionnels rencontrés, puis oubliés à qui l'on a raconté sa vie et avec qui aucune solution, écoute, réconfort, aide n'ont été réellement mis en place, faute de confiance ou de turn-over. (Marc Rosso)>>.

Voir Renaissance. Chemin de renaissance . Champ du social . Bruits du corps . Silence de la pensée . Silence des sentiments . Croisée des chemins . T'as pas cent balles .


Jean d’Ursines . (a) Jean, curé des Ursines (peut-être près de l’étang d’Ursine à Chaville ?) près de Paris, convaincu d’être un amauricien ou disciple d’Amaury de Bène , est brûlé le 19 novembre 1209 pour hérésie.

(b) A cette occasion, le corps d’Amaury, mort depuis deux ans sera déterré et brûlé. A cette époque, à Paris comme à Marseille, on ne voulait pas “qu’un sang impur abreuve nos sillons”.

(c) Jean d’Ursines, simple curé de campagne soumis à la question, avouera ne pas bien comprendre les chefs de l’accusation. Comme la plupart de ses paroissiens, il pensait, en toute innocence, qu’il n’y a d’autre Enfer que celui qui règne sur Terre, que le péché n’existe pas vraiment, qu’il est loisible de suivre son désir sans les sacrements de l’Église et que la charité est l’inclination aux gestes de l’ amour. Vraiment, quel innocent ! Merveilleuse progression de la culpabilité ! Cet homme qui avait vécu dans la réalité de la vie populaire et dans l’innocence, se découvrait coupable par un jugement. Il découvrait ainsi tout un imaginaire qu’il ignorait. Il mourrait dans les tourments de la faute. On n’arrête pas le progrès ! Par sa mort, plus d’un paroissien a du se découvrir coupable et se sentir fautif.

(d) Pour le sens commun ou populaire, Dieu produit les bonnes et les mauvaises choses. Pour les amauriciens, <<les enfants nés de leur sang ne sont pas privés des bienfaits du baptême dès l’instant qu’ils sont issus d’une relation charnelle avec des femmes de leur groupe>>.

(e) C’est nier le péché originel , rendre caduc le baptême. C’est faire du Dieu unique le Dieu de tous. Partant, c’est généraliser d’emblée, sans conquête ni conversion, la Chrétienté à tous les humains.

(f) C’est anticiper sur Las Casas qui à Valladolid, contre Juan Ginés de Sépulveda (vers 1490-1573) reconnaîtra une âme aux Indiens.

(g) C’est précéder Alphonse de Lamartine (1790-1869) décrivant Dieu, en 1825, comme cette <<force sans Providence, faisant le mal sans haine et le bien sans amour.>>.

Voir Tant pis . Tant mieux . Bûchers du Libre Esprit . Guillaume l’Orfèvre . Amour physique . Amour séraphique . Élévation. Culture sans nature . La Controverse de Valladolid . Condamné à titre posthume .


Jean de Boinebroke . (A) Faits et gestes de l’homme.

(a) Jean de Boinebroke (Douai, mort en 1285 ou 1286) nous est connu par les travaux que Georges Espinas a fait sur sa réparation testamentaire. “Sire Jehan Boinebroke” (1913) est le début de “La Vie urbaine à Douai au Moyen Âge”.

(b) Jean de Boinebroke est un aristocrate urbain et se comporte comme tel. Il appartient à un lignage de drapiers. Sa famille exerce une véritable domination sur la draperie douaisienne à la fin du XIII ème siècle. Marchand et donneur d’ordres, il contrôle l’approvisionnement et les débouchés des artisans qu’il fait travailler et pour lesquels il ne cache pas son mépris. Son histoire nous permet de comprendre à quel point l’idéologie qui a culminé avec la France de Vichy a eu tendance à idéaliser les corporations urbaines.

(c) Jean de Boinebroke est un “gros drapier”. Il achète la laine à l’état brut, il la fait filer, carder, teindre et tisser dans les ateliers qu’il possède et ceux contrôle (endettement des artisans). Jean de Boinebroke vend le drap dans les villes de foire.

(d) Il est avant tout un intermédiaire qui fait circuler l’argent. D’autant que la religion interdit cette fonction à la plupart. Le circuit se prolonge par la banque et la politique. Propriétaire de terres et de maisons, à Douai et dans la “campagne” alentour, il est un échevin de la ville. Le pouvoir accroît les occasions d’enrichissement. Il prête en outre des sommes considérables au comte de Flandre.

(d) Tout cela nous est connu parce qu’à sa mort, de nombreux partenaires commerciaux floués sont venus réclamer réparation et leur part du testament.

(B) Le principe.

(a) Jean de Boinebroke n’est pas un créateur de richesses comme les artisans qu’il fait travailler ni comme les artistes créateurs de la Renaissance (Jean van Eyck ) ou comme les moines et les défricheurs qui, autour de Robert de Turlande, fondent l’abbaye de La Chaise-Dieu .

(b) Tandis que les uns créent la richesse par une plus grande articulation entre la culture et la nature, par cette mise en valeur mutuelle de l’une par l’autre constitutive de l’ ouverture sur la globalité , Jean de Boinebroke fait partie de ceux qui considèrent cette richesse comme une totalité à distribuer en faisant circuler la monnaie dans la société. Par son adaptation volontariste dans une société de domination des guerriers dont il supportait d’abord l’ exclusion, il contribue à provoquer une transformation de la Chrétienté en société industrielle par une accentuation de ses contradictions féodales . Il utilisera l’axe vertical et le moteur immobile de cette société hiérarchique , en venant s’insérer dans la hiérarchie auto-reproductible . Il fait partie de ceux qui ont fait passer du fétichisme de l’hostie (Jésus-Christ comme équivalent général de la Chrétienté) au fétichisme de la monnaie (équivalence des marchandises par l’ équivalence générale de la monnaie ).

Voir Fondation.


Jean de Brünn . (a) Ancien membre d’une communauté de bégards à Cologne, Jean de Brünn abjure devant l’inquisiteur Gallus Neuhaus. Il devient alors dominicain. Il échappe ainsi aux bûchers du Libre Esprit .

(b) Fait rare, sa confession de 1335 est obtenue sans torture . Ce fut aussi le cas de celle du maître des Templiers. Ce témoignage sur le Libre Esprit est plus digne d’intérêt par ses détails que digne de foi par sa motivation. Ce document montre néanmoins que le Libre Esprit a pris toutes les formes, de la “sainteté” de Heilwige Bloemardinne au cynisme des bégards de Cologne.

(c) Son expérience à Cologne laisse supposer un premier stage d’humiliation mendiante et de bizutage. Elle vise à briser la volonté personnelle comme dans beaucoup d’ordres religieux ou militaires. Il faut la rendre à la volonté de Dieu <<afin qu’obéissant à cette volonté, elle obtienne de mener à sa réalisation tout désir et toute volonté>>.

(d) Quand le novice devient un parfait, tout lui est permis. <<Désormais chaque fois que ta nature le réclamera, tu pourras la sustenter en mangeant, en buvant, en usant de tout ce dont elle dispose (...). Et tu pourras de plein droit mentir et duper les gens de toutes manières possibles (...). Libre d’esprit, tu es libéré des péchés. (Jean de Brünn, “Confession”, 1335)>>.

(e) Les béguines de Schweidnitz professent la même liberté, y compris sexuelle. La formule de l’invitation à la charité avec le béguin est: <<Frère, je te demande La Charité , couche avec moi.>>. La domination des parfaites sur les novices, copiée sur ou anticipation des couvents de femmes nobles (Chapitre de Leigneux , 1748), aurait motivé, en 1332, le témoignage des novices contre les parfaites.

Voir Dolciniens. Apostoliques. Amauriciens. Béguinage. Filles d’Udyllinde . Eloi Pruystinck . Cathares.


Jean de Gand (1340-1399), duc de Lancastre (1361-1399). texte.

(a) Quatrième fils d’Édouard III d’Angleterre, Jean est né à Gand, en Flandre. Époux, en première noce, de Blanche de Lancastre, il est duc de Lancastre, en 1362.

(b) Il épouse en secondes noces la fille de Pierre le Cruel (1370) ou Pierre I er de Portugal (1334-1369).

(c) En 1383, Jean le Maître (1358-1433), fils bâtard du second beau-père de Jean de Gand mais grand maître de l’Ordre guerrier d’Aviz, épouse Philippine de Lancastre, la fille du premier mariage de Jean. D’où des ambitions (déçues) pour la Castille.

(d) La sénilité d’Édouard III, la minorité de Richard II et les incessantes chevauchées du Prince Noir en terres françaises ou ibériques font de lui le vrai leader d’Angleterre. Ces alliances anglo-portugaises auront un rôle considérable, ne serait-ce que pour la condamnation de Jeanne d’Arc par Pierre Cauchon (obligé du duc de Bedford) et par le frère de Jean le Maître, dominicain, vicaire pour la région de Rouen du Grand Inquisiteur de France.

(e) Par contre, Jean de Gand protégera jusqu’à sa mort le théologien John Wyclif (1328-1384).

(f) Après son accession à la royauté, Richard II confisquera les biens de la famille de Lancastre, dès la mort du duc en titre, en 1399.

Voir Contradictions féodales .


Jean du Plan Carpin . Dates inconnues, au XIII ème siècle. (a) Jean du Plan Carpin est un moine franciscain. Après Julien de Hongrie , il compte parmi ceux qui ont ouvert la voie des échanges et des contacts entre Orient et Occident .

(b) À la fin de 1245, huit ans après la mort de Gengis khan , dans l’i ncertitude du détenteur du pouvoir Mongole, Plan Carpin est envoyé auprès des Mongols en tant que missionnaire et comme informateur. Arrivé le 22 juillet 1246 à Qaraqorum, il assiste à l’intronisation (élection par le quriltai) de Guyuk khan . Il dresse une relation de son voyage, destinée au pape Innocent V, et publiée sous le titre “Historia Mongolorum”. Ce document a été traduit en français comme “Histoire des Mongols”.

(c) A son retour à Lyon, il rapporte une lettre du grand khan. Ce document confirme et précise la menace mongole sur la Chrétienté. En conséquence, Guillaume de Rubrouck fera un voyage similaire huit ans plus tard.

(d) Jean du Plan Carpin ne cache pas sa sympathie pour les Mongols. Malgré le froid, la faim, les fatigues et les dangers que représentent un tel voyage, Plan Carpin a pu apprécier leur pauvreté (le thème est à la mode, face aux papes et anti-papes rivaux), leurs moeurs patriarcales et leur morale austère qui peut lui faire penser aux premiers chrétiens.

(e) C’est en effet à cette époque que Joachim de Flore annonce de nouvelles époques (1260) de la chrétienté. A Parme, en 1260, Segarelli vend ses biens et distribue l’argent aux pauvres. Un peu plus tard, parmi les franciscains, les Spirituels, et en particulier Ubertin de Casale entre 1259 et 1328 feront l’apologie de la pauvreté du Christ face à la richesse insolente de l’Église.

Voir Le Nom de la Rose .





* Auteur


Hubert Houdoy



Créé le 27 Décembre 1998

Modifié le 1 er Octobre 1999





* Suite


Glossaire Détaillé, Lettre J, numéro 04




Lettre K


Glossaire Détaillé, Lettre K, numéro 01


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Mise à jour: 16/07/2003