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.Quelques pistes et principes pour un nouvel ordre social


Une publication du RAD-Culture:
"De Marx à... Bill Gates ?"

par Bruno Lemaire

Postface


La vérité humaine, est contingente

... S'il y a une idée à retenir de cet essai, c'est que la vérité, du moins la vérité humaine, est contingente, relative, et qu'il faut s'habituer à ce que notre soif de certitudes ne soit jamais étanchée. J'y vois, comme je l'ai déjà écrit, un signe d'espoir, mais d'autres peuvent aussi y voir, à juste raison aussi, des motifs d'inquiétude et d'instabilité. Autre idée, à moins que ce ne soit la même, c'est celle de la logique dynamique du provisoire à laquelle il faudra bien s'accoutumer, même si nous ne pourrons jamais réellement nous y habituer. On ne s'habitue pas au changement, par définition pourrait-on dire, et aucun beau discours, aucune belle théorie ne peuvent gommer les difficultés, et parfois les souffrances, qui y sont souvent associées. On peut seulement chercher à les atténuer.

Ces douleurs du changement peuvent paraître plus faciles à endurer si ceux qui doivent les endurer, nous tous, plus ou moins - car si nous sommes tous égaux, nous sommes surtout tous différents, à la fois devant les difficultés et les possibilités de les surmonter - se sont appropriés les raisons du changement. Ce qui n'est possible que si un projet de société suffisamment mobilisateur est proposé à la collectivité concernée, et en particulier à tous ceux qui vont être aux premières lignes, soit en tant qu'acteurs indispensables, soit en tant que victimes potentielles. Sans vouloir nécessairement promettre systématiquement des souffrances et des larmes, atténuées par la création du Revenu Minimum de Dignité, je pense qu'aucun état moderne, aucune collectivité adulte et citoyenne, ne devraient plus s'autoriser à travestir la réalité, ou ce qui est pensé comme telle, aux membres de leur communauté.

A côté de cette vision mobilisatrice, de ce projet collectif, de ces objectifs partagés, il y aussi quelques grands principes qu'il est, là aussi, souhaitable d'énoncer de la façon la plus transparente et la plus claire possible. Au lieu de se retrancher derrière l'adage nul n'est censé ignorer la loi (8000 lois, 80000 décrets, cela est déraisonnable, même pour un esprit cartésien), faisons en sorte que chaque citoyen ou membre de la collectivité concernée puisse s'y référer presque instinctivement. Je propose ainsi 10 principes, critiquables et amendables bien sûr, qui pourraient servir de charte à une société à la fois libérale et sociale, principes que j'ai tenté d'illustrer, sinon de justifier, tout au long de cet essai. Ce ne sont pas des commandements, et ce nombre 10 n'est pas magique. Les psychologues et les spécialistes de la communication penseront sans doute que le chiffre 7 aurait été préférable.

Voilà ce que pourraient être les 10 principes du libéralisme social

1- Une collectivité s'articule autour d'un projet, d'une vision, d'un sens.

2- Principe de liberté: chaque individu est libre (en particulier d'adhérer à la vision de cette collectivité, ou de la quitter, sans mettre pour cela en péril sa vie ou celle des siens)

3- Principe d'équité: chacun doit être traité (processus) de la même façon, même si les résultats de ce traitement sont fonction des spécificités et des talents de chaque individu.

4- Principe de dignité: tout individu adhérent au projet collectif doit se sentir digne et reconnu, en particulier par ses activités, rémunérées ou non. Et, plus généralement, tout être humain doit avoir la possibilité de se sentir reconnu, indépendamment de sa valeur économique ou de ses activités marchandes.

5- Principe de solidarité: la collectivité doit faire en sorte qu'aucun membre de la collectivité ne soit rejeté par elle pour des raisons dont il ne serait ni conscient, ni responsable.

6- Principe de transparence: tout individu digne d'appartenir à une collectivité doit être traité en adulte et doit, comme tel, avoir accès à l'ensemble des informations dont dispose la collectivité.

7- Principe de diversité: la collectivité est composée d'individus et de talents divers, qu'elle doit chercher à respecter et à faire fructifier plutôt qu'à contrôler, dès lors que les individus concernés adhèrent aux principes de la collectivité.

8- Principe de responsabilité: tout individu, libre et adulte, est aussi considéré comme responsable de ses actes. Il doit en avoir les moyens, mais aussi en assumer les conséquences.

Principes collectifs

9- Principe de complexité ou de résonance: Une collectivité est plus riche de ses diversités que de ses ressemblances, dès lors que les actions et interactions de ses membres s'orientent autour d'un projet ou de valeurs partagées.

10- Principe d'anticipation et d'écoute: la collectivité ne peut se développer qu'en acceptant certaines prises de risque, certaines expérimentations, qu'elle ne cherchera pas à contrôler a priori, mais à accompagner. Elle devra, pour cela cultiver et développer ses qualités d'écoute, de compréhension.


* Extraits de l'ouvrage

De Marx à... Bill Gates ?

Bruno Lemaire

* Commande auprès de l'auteur

Bruno Lemaire,

Service publication,

NTR Conseil,

ZA du Pas du Lac,

10 avenue Ampère,

78, Montigny le Bretonneux.

(80 F par ouvrage, pour les envois en nombre, >5, le consulter par e-mail avant)

blemaire@mail.club-internet.fr

* Autre ouvrage


Annexe sur le Revenu Minimum de Dignité:

Le revenu minimum de dignité, comment, et pour qui ?

J'ai longtemps hésité avant décrire cette annexe, car je ne voulais pas laisser l'impression que tout était réglé, et que le slogan un Revenu Minimum de Dignité pour tous suffirait pour que coule à nouveau le lait et le miel du pays de Canaan. C'est ainsi que de nombreuses questions m'ont été posées par les amis, parents et connaissances qui ont lu la première version du présent manuscrit, la plupart portant sur la faisabilité et la dimension d'une telle mesure. J'ai bien entendu, comme d'autres sûrement, réfléchi à la façon de procéder, mais je ne voulais pas tomber dans le syndrome d'un de nos récents premiers ministres qui donnait l'impression d'avoir tout prévu avant même que son projet ne soit réellement accepté. Il n'empêche. Face aux diverses sollicitations ou interrogations, souvent fort critiques, auxquelles j'ai été confronté depuis quelques mois, je voudrais livrer ici quelques pistes portant sur la façon de procéder, et sur les personnes concernées.

Les personnes concernées:

Nous ne vivons plus dans un monde clos. Mais, pour le moment, la notion de citoyenneté reste encore vivace, les débats récents sur le concept de nationalité française, de droit du sol et de droit du sang sont là pour l'illustrer, au moins au niveau de notre hexagone national. Le Revenu Minimum de Dignité que je propose peut (doit ?) s'appliquer à tout être humain, mais il me semble qu'il faudrait initialement considérer trois catégories différentes de personnes. Il ne s'agit pas de hiérarchiser ces catégories, mais de déterminer concrètement les façons d'instaurer efficacement ce Revenu Minimum de Dignité.

Je propose donc de différencier les nationaux français, les nationaux européens, et tous les autres, mais en utilisant la même règle d'attribution: chaque individu, quel que soit son âge, son sexe, son ethnie, sa religion, pourrait disposer à très court terme (j'y reviendrai) de l'équivalent mensuel, net d'impôts, du quart du PIB unitaire de son propre pays. Cela correspondrait à 2600 ou 2700 F net par mois pour un français, un peu moins pour un anglais, un peu plus pour un américain, beaucoup moins, hélas, pour un ougandais. Le principe de solidarité est le même, mais dépend des possibilités de la communauté à laquelle on est rattaché. Ceci reste vrai quel que soit son lieu de résidence.

Pour un européen résidant en France, et en tenant compte des règles communautaires à faire éventuellement évoluer on pourrait suggérer qu'il y ait une participation des Etats plus riches pour que le revenu minimum de dignité distribué par la communauté française soit augmenté d'une participation de l'état européen concerné, à charge de réciprocité. Pour un non-européen, africain, asiatique, américain du sud, là encore, des accords bilatéraux, éventuellement sous l'égide de l'ONU, pourraient être signés. Il est évident, en effet, que la France ne peut, à elle seule, assurer un Revenu Minimum de Dignité pour l'ensemble du monde. En revanche, elle peut le proposer au monde entier, et a les moyens de le promulguer pour ses 60 millions de ressortissants. Tout ceci demanderait sûrement à être aménagé, amendé, modifié, mais voilà la première grande piste d'action, très concrète, et qui ne demande que de la bonne volonté pour être rapidement appliquée.

La période de transition.

De nombreuses allocations aux personnes, et plus encore de subventions aux associations, aux organismes, aux collectivités, aux entreprises, ont pour objectif de venir en aide, directe ou indirecte, à une multitude de cas particuliers. L'énergie consommée à cet effet est considérable, sans que l'efficacité de l'ensemble de ces mesures soit réellement démontrée. L'Etat s'occupe, directement ou indirectement, de redistribuer, d'une façon que de nombreux experts de tout bord, nationaux ou étrangers, jugent relativement inefficace, plus de 55% de la richesse nationale. Je propose que l'état se contente de redistribuer, mais de façon à la fois directe et efficace, 25% du revenu national, ou plus exactement du PIB. Il ne sera plus question de mobiliser une armée d'experts et de conseillers fiscaux pour déterminer si telle personne, compte tenu de N paramètres, a droit à telle ou telle allocation. Chacun y aura droit, non pas de la Maternelle à l'Université, mais de sa naissance à sa mort, en tant qu'être humain. Certains pourront paraître désavantagés, le RMIste célibataire avec ses 3100 F d'allocation semblera y perdre. Mais un couple de RMIstes touchera plus de 5000 F, un couple avec deux enfants près de 11000 F (nets d'impôts). De plus, le RMIste ou l'allocataire ASSEDIC de longue durée ne sera plus dissuadé de rechercher un travail qui lui plairait, mais qui lui ferait perdre son RMI. Ce seul fait risque de changer totalement la donne du chômage.

Combien de temps faudrait-il pour appliquer une telle mesure. Je prétends qu'on peut le faire à l'intérieur d'une même législature, et peut-être même en nettement moins de 5 ans. La première année, seraient concernés en priorité tous les individus sans travail qui, s'ils sont seuls, perçoivent moins que le RMD, ou, s'ils sont en couple, perçoivent moins de 2 fois le RMD (même règle pour les familles, en tenant compte du nombre de personnes à charge). Éradiquée la misère des sans emplois en un an, ceci est possible du moins pour les ressortissants français et sans doute européens - et cela est nécessaire. Sur le plan international, car la solidarité et la dignité, individuelle et collective, sont évidemment trans-frontières, ce principe du RMD devrait aussi faire l'objet d'une proposition à l'UNESCO. En moins de trois ans, en étendant le RMD à l'ensemble de la population, la misère la plus sordide devrait être complètement éradiquée de notre pays, et nous pourrions alors être fiers de l'exception française, et de son rayonnement humaniste, deux siècles après la déclaration universelle des droits de l'homme.

Le 22-11-97


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Mise à jour: 16/07/2003