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Les Mots et les Sèmes

A COMPLÉTER

Signes marqués, texte. Issue de la phonologie, la distinction entre signes marqués et non marqués consiste "à considérer qu'il existe des couples de signes comportant une opposition, et dont l'un contient un élément distinctif tandis que l'autre n'en contient pas. En sémantique, nous avons rencontré cette situation à propos de l'opposition <masculin w féminin>; ainsi dans: (66) <Le lion est un félin> ou (67) <l'homme est un loup pour l'homme>, la plupart des parleurs comprendront qu'on parle aussi de lionnes, de femmes et de louves. <Lion>, <homme> et <loup> sont, dans ce cas, employés de façon non marquée (quant au sexe). Observons qu'il en est de même pour <hirondelle>, <gazelle>, <vedette> (du spectacle), ou même <sentinelle>, qui sont grammaticalement du genre féminin. (p. 157)". Voir Désignation de l'attribut. Négation inhérente.

Négation inhérente, texte. contenue dans de nombreux attributs ou oppositions de signes. "Le sexe n'est qu'un des attributs parmi tous ceux qui donnent lieu à une opposition entre non marqué et marqué. Même si le fondement de celle-ci est la négation, il n'est pas nécessaire qu'elle s'exprime au sein du signifiant au moyen d'un morphème particulier, comme le préfixe im- dans <patient w impatient>. Par extension on considérera donc <petit>, <étroit>, <bas>, <mince>, comme des lexèmes marqués opposés à <grand>, <large>, <haut>, <épais>, etc, qui sont, eux, non marqués. (p. 158)". Voir Signes marqués. Désignation de l'attribut.

Adjectif marqué, texte. Les adjectifs <petit>, <étroit>, <bas>, <mince> sont marqués en ce sens qu'ils désignent explicitement une petitesse, une étroitesse, une bassesse, ou une minceur au lieu de faire référence indifféremment à la grandeur et à la petitesse comme le fait l'adjectif non marqué <grand>. "Une série d'expériences ont été réalisées, surtout par H. Clark et ses collaborateurs, à partir d'une hypothèse psychologique qui explicite la conception linguistique de Bierwisch. (p. 158)". Selon cette hypothèse les adjectifs marqués seraient stockés en mémoire sous une forme complexe faisant appel au stockage en mémoire de l'adjectif non marqué correspondant. Voir Signes marqués. Négation inhérente. Temps de traitement sémantique. Méthode mnésique. Lapsus.

Adjectif non marqué, texte. Les adjectifs <grand>, <large>, <haut>, <épais> sont non marqués en ce sens qu'ils désignent tout le registre couvrant la grandeur et la petitesse, au contraire des adjectifs marqués <petit>, <étroit>, <bas>, <mince>. En mémoire humaine, les adjectifs marqués auraient une forme complexe faisant appel à l'adjectif non marqué. Le temps de traitement sémantique des adjectifs non marqués devrait être inférieur à celui des adjectifs marqués correspondants. "On devrait alors pouvoir retrouver, dans le fonctionnement psychologique, des indices de cette négation inhérente conduisant à une complexité plus grande de la structure des adjectifs marqués. Ainsi les temps requis par leur traitement devraient-ils être plus long que ceux nécessaires pour les adjectifs non marqués correspondants; de même, dans les performances de rappel on devrait pouvoir observer un oubli de la marque plus fréquent que celui de l'attribut. Ces prédictions ont reçu une bonne confirmation expérimentale (H. Clark, 1974). (p. 158)". Voir Signes marqués. Lapsus linguistique.

Temps de traitement sémantique, texte. La négation semble être un facteur important de la complexité mnésique. On suppose que la représentation mnésique de l'adjectif marqué <absent> est plus complexe que celle de l'adjectif non marqué <présent> dans la mesure où la première ferait appel à la seconde. Une expérience consiste donc à comparer les temps de traitement des deux adjectifs. "On compare le temps de traitement de <présent> à celui de <absent>, ce dernier étant considéré comme analysable en <non présent>. La procédure consistait à présenter aux sujets un dessin représentant soit un carré, soit un cercle; on leur demandait alors de répondre le plus rapidement possible - en appuyant sur un bouton - si une phrase accompagnant le dessin était <vraie> ou <fausse>. Prenons le cas du dessin représentant un carré. Les quatre phrases (69) étaient: <Le carré est présent> (vraie).

<Le cercle est présent> (fausse).

<Le carré est absent> (fausse).

<Le cercle est absent> (vraie).

Compte tenu qu'il n'y a pratiquement pas d'erreur dans ce genre d'épreuve, ce sont les temps de réponse qui sont ici intéressants. Or, nous avons cité les quatre phrases dans l'ordre où elles se classent pour leur temps de traitement, en allant de celle qui est traitée le plus rapidement à celle qui l'est le plus lentement. Le résultat à retenir en priorité est que <présent> est traité plus rapidement que <absent>; il témoigne assez nettement en faveur de l'hypothèse rapportée plus haut sur le caractère composé des adjectifs marqués, surtout si on le rapproche d'autres résultats, obtenus dans cette expérience et dans une série d'autres, et qui témoignent de ce que la négation est un facteur important de complexité. (pp. 158-159)". Voir Négation inhérente. Méthode mnésique. Lapsus linguistique. Négation et mémoire.

Lapsus linguistique, texte. Une explication partielle du lapsus peut être envisagée à partir des mécanismes mnésiques que laissent entrevoir la théorie des adjectifs marqués et des adjectifs non marqués, ainsi que les expériences sur le temps de traitement sémantique. "Observons que la théorie sous-jacente rend bien compte de certains phénomènes de la vie courante, parmi lesquels se trouvent les lapsus. Pour nous en tenir à un exemple célèbre, cité par Freud (1901), dire <la séance est close (ou levée)> plutôt que <la séance est ouverte> témoigne de la grande similarité entre <clos> et <ouvert>, qui ont en commun un attribut et ne sont séparés que par une négation. Cet argument ne récuse pas l'explication freudienne, mais il la relativise. Ce dernier fait, en tout cas, tout comme ceux rapportés par H. Clark, va bien dans le sens d'une théorie componentielle du signifié psychologique des adjectifs, la négation étant en l'occurrence considérée comme un sème. (p. 159)". Voir Lapsus freudien.

Adjectif, texte. "L'adjectif est une partie du discours, c'est-à-dire une catégorie syntaxique, qui est représentative d'une classe déterminée de signifiés: à savoir les valeurs d'attributs, grâce auxquelles sont déterminés, comme on vient de le voir, les propriétés et les états. (p. 163)". Voir Verbe. Attribut

Verbe, texte. Tandis que l'adjectif reflète les propriétés et les états, "le verbe est, lui, une partie du discours représentative des changements d'état. L'existence de quelques cas dissonants n'infirme pas la corrélation élevée ainsi définie; pour dire les choses en d'autres termes... le changement d'état est le prototype du signifié des verbes. (p. 163)". Voir Adjectif. Attribut.

Pertinence relationnelle, texte. ". (p. 154)". Voir Identification de concepts.

Variations temporelles, texte. ". (p.)". Voir Variation des possibles. Propriété.

Introduction

1.

2.

3.

Conclusion

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Les citations sont extraites de:

Sémantique Psychologique

Jean François Le Ny

Le Psychologue

PUF

Paris, 1979

257 pages

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Mise à jour: 16/07/2003