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Thématique, Monde de positions
Un monde de positions est un monde figé par des institutions, leurs positions sociales et leurs rôles. La recherche d'une position par un individu est une stratégie qui relève du modèle de la cible. On visualise une position sociale comme un tout. C'est lui que l'on cherche à atteindre. La stratégie consiste à trouver un chemin entre la position initiale et la position désirée. Bien sûr, il n'y a aucune raison pour que le monde change pendant ce temps. Surtout, le fait de courrir d'une position à une autre ne peut contribuer à modifier le monde. Le modèle de la cible et le monde des positions sont tributaires du sens de la vision. Car la visualisation est totale, macroscopique. Le sens de la vision est totalisant. On ne visualise pas les éléments désirés d'une situation encore à définir, comme ce serait le cas dans un processus fractal du futur. Dans un monde de positions, l'habit fait le moine et le mot fait l'idée. Dans un monde de positions, on ne considère que ce qui est déjà-fait, au détriment du "se faisant" et du "vouloir faire".
Aimer
Ballet
Ballet de deux corps pleins
Centralisation des pulsions
Domination culturellement assistée
Équilibre entre objets
Etre amoureux
Etre amoureux ou aimer ?
Investissement massif du désir
Joute
Joute pour la reconnaissance
Micro-décisions
Micro-désir
Niveau macroscopique des institutions
Notre participation au monde
Position
Possession d'un bel objet
Aimer, c'est désirer autant la tendresse que la sexualité. Le désir tendre est, avec la confiance, à la base de la relation amoureuse. L'amour est une relation non-dominante. Il réunit deux sujets dans le refus de la domination. C'est pourquoi ils construisent une relation de sujet à sujet.
Le ballet est une joute interindividuelle dans le monde de l'amour. Son rituel est largement codifié. Référence à la chanson "Le Ballet", de Jean-Jacques Goldman, chantée par Céline Dion. Le ballet désigne toutes les règles sociales de comportements différenciés de l'homme et de la femme. Ces règles, souvent non écrites, mais inscrites dans la longueur d'une jupe ou la hauteur des talons d'une chaussure, contribuent à la construction sociale des corps.
Voir Ballet de deux corps pleins. Joute pour la reconnaissance. Deux désirs. Corps plein.
Le ballet de deux corps pleins décrit la rencontre de deux désirs et le rituel de la joute pour la reconnaissance.
<<Ça t'arrive sans crier gare
Au milieu d'une heure incolore.
Un geste, une odeur, un regard
Qui comme déchire ton décor.
Tout à coup ce coeur qui t'avait presque oublié
Se pointe à ta porte et se remet à cogner.
Attention, le ballet va commencer.
Tu comprends pas trop c'qui t'arrive.
Tu crois d'abord à une erreur.
Tu l'évites et lui te devine
Entre le désir et la peur.
Tu t'entends lui dire des phrases sans aucun sens.
Qu'importe, les mots n'ont plus la moindre importance
Car le ballet a commencé.
(Jean-Jacques Goldman, chanté par Céline Dion)>>.
Sigmund Freud insiste sur la centralisation des pulsions sur le phallus, aux stades phallique puis génital. Le fait est indéniable. Mais l'interprétation finaliste est un peu forcée. A l'inverse du projet scientifique, Freud suppose une intentionalité dans l'organisation des pulsions.
La domination masculine s'exerce dans le couple comme s'il s'agissait de la relation d'une personne à une autre personne, dans une joute de reconnaissance. Cette domination s'exerce, entre autres activités, dans l'acte sexuel. Dans les cas extrêmes, le mâle dominant prend son plaisir en utilisant le corps de la femme qui fait son métier ou son devoir conjugal. Le sexe de la femme est au service de cette domination comme à celui de la reproduction de l'ethnie. Cette domination réellement manifestée naturalise ce qui semble une domination de l'homme biologique sur la femme biologique. En réalité, cette domination est une norme de comportement qui semble normale (au sens de naturelle, spontanée, juste). Cette domination manifeste perpétue une domination culturelle et largement arbitraire du genre masculin (sexe masculin) sur le genre féminin (sexe féminin). La domination d'un individu mâle sur un individu femelle est permise par une reproduction culturelle des rôles, des comportement et des attitudes. Ce n'est donc pas la domination d'un individu sur un autre, mais une domination culturellement assistée.
Deux types sexuels masculins tentent d'échapper soit à la domination, soit à cette assistance des normes culturelles:
Voir Plaisir pris. Plaisir immédiat. Division sexuelle des émotions. Deux désirs. Domination comme principe. Ballet de deux corps pleins.
En réaction à la vision créationniste de la religion chrétienne, la science occidentale ne s'intéresse qu'aux objets de peur d'introduire une intention dans ses schémas. Ce faisant, elle recherche toujours un équilibre entre des objets sans intériorité. Cette contrainte d'équilibre entre objets est le problème dual de celui de la création. Sans le vouloir, la science reproduit l'argumentation de Leibnitz sur le meilleur des mondes possibles, parce que le seul. Sans intention créatrice initiale, il peut y avoir intentionnalité ou simplement chaos structurant. Des milliards de volontés non coordonnées ni concertées ne font pas un créateur. A fortiori, des pulsions et des émotions encore plus nombreuses, à un niveau inférieur à celui de la conscience individuelle, font une intériorité complexe qui ne doit rien au modèle de la cible. Le monde ne se construit pas comme un industriel lance la production d'un artefact.
Etre amoureux, c'est désirer une relation sexuelle, une relation hiérarchique, une relation de sujet à objet. L'un occupe la position de sujet du désir. L'autre occupe celle d'objet sexuel.
La sexualité suppose deux personnes constituées. Elles rentrent soit dans une relation sexuelle pour des plaisirs d'organes (génitaux) soit dans une relation interpersonnelle (relation amoureuse). Rentrer dans une relation de tendresse et rentrer dans une relation sexuelle ne sont pas des événements identiques. Etre amoureux, c'est désirer une relation sexuelle. Aimer, c'est désirer autant la tendresse que la sexualité.
Le monde des positions macroscopiques met en oeuvre des énergies puissantes, supra-individuelles. Ce sont, actuellement, les énergies physiques de l'industrie. Ce sont, depuis longtemps, les énergies sociales de la domination: la hiérarchie auto-reproductrice. Ces énergies, machiniques ou institutionnelles, sont au-delà de celles, musculaires ou affectives, de l'individu. Elles ne traversent pas les individus. Elles les positionnent dans des champs de forces. Le monde des positions n'a pas la capillarité suffisante pour assurer la percolation des émotions. Le désir n'a plus d'autre solution que d'investir, de manière torentielle, les structures sociales elles-mêmes. Et c'est ainsi que les masses ont désiré le fascisme et, plus généralement, tous les totalitarismes. Cet investissement du désir est massif. Il bloque les investissements microscopiques. Ceux qui permettraient la percolation des émotions infraverbales ou indicibles.
Conflit, rivalité, compétition pour l'obtention d'un prix ou d'une valeur économique, pour la reconnaissance de la position de sujet ou pour éviter d'occuper la position d'objet.
Voir Joute pour la reconnaissance. Ballet de deux corps pleins. Relation hiérarchique. Relation de domination.
Comme dans la rencontre de deux désirs, la rencontre socialement déterminée de deux individus, dans le monde du travail, est la rencontre de deux corps pleins.
Voir Construction sociale des corps. Domination culturellement assistée. Reconnaissance. Hiérarchie. Hiérarchie auto-reproductrice. Récursivité.
Théma Paradoxe de la Normalité.
Les micro-décisions sont les vrais détentrices du seul pouvoir. Exemple: la Guerre du Golfe n'a pas été provoquée par deux chefs d'États rivalisant pour la première page des médias mais par des milliards de micro-décisions d'individus très ordinaires qui ont besoin d'énergie pour toutes les activités matérielles de leur vie quotidienne. Si nous votons une fois tous les deux ou trois ans, nous prenons, chaque jour, des dizaines de micro-décisions dont le flot génère la dictature des marchés.
Quand il n'est pas capté et séduit par les attributs des positions, le désir individuel est un micro-désir. Les machines désirantes n'investissent pas d'emblée les positions sociales. Elles connectent des micro-éléments. C'est ainsi qu'elles contribuent à créer de nouvelles situations. Les micro-éléments sont aux situations nouvelles ce que sont les sèmes individuels aux lexèmes sociaux. Ils participent, comme les organes partiels, aux machines désirantes de l'inconscient.
Le monde des positions n'aborde le réel qu'au niveau macroscopique des institutions supra-verbales. Ce faisant, il exclut les individus de la construction de leur cadre de vie. Coupé de la nature par une fausse idée de la culture, le monde des positions prétend s'adapter à une réalité subie. C'est ne pas voir que cette réalité se construit, jour après jour. Dans la société, les micro-décisions, souvent inconscientes, sont les véritables créateurs de cette réalité sociale. Plus généralement, l'Univers est vu dans son extériorité. Il n'est pas perçu ni senti dans son intériorité. Pourtant, nous participons à cette intériorité. Les machines désirantes constituent le réel à un niveau microscopique. La nature interne communique avec la nature externe. Cette nature intérieure est subconsciente, sous-individuelle, infra-verbale. Ce n'est plus le monde des institutions. C'est celui des instances intra-individuelles.
De nombreux éléments de notre culture bloquent la perception de notre participation au monde. Ne citons que la science et la psychanalyse: les prémisses de notre projet d'intelligibilité et notre vision de la sexualité.
Une joute dans le monde du travail, un ballet dans le monde de l'amour, sont des rites de la rencontre de deux individus. Il importe de savoir qui occupera la position de sujet et qui occupera la position d'objet pour rentrer dans une relation hiérarchique susceptible de s'inscrire dans la chaîne hiérarchique de la totalité.
Voir Deux désirs. Ballet de deux corps pleins. Joute pour la reconnaissance.
On sait que la disparition des caresses de la mère à l'enfant est à la base du besoin de reconnaissance de l'adulte. Après le sevrage, vécu comme un abandon maternel, et le stade de l'Oedipe, les flirts adolescents ou, à défaut, le premier amour, sont une manière de revanche sur le destin. L'adolescent ou le jeune adulte s'offre la possession d'un bel objet. Il est à son goût et à celui de son milieu de référence. D'où la fascination pour le beau corps plein dans les premiers choix d'objet sexuel.
cvhh1996:Hubert Houdoy]
Créé le 21 Octobre 1998
Modifié le 18 Novembre 1998
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