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Thématique de la Totalité


Population, terme général pour définir un ensemble d'individus vivant sur un territoire dans une forme quelconque d'organisation réelle.

Communauté. Les communautés (dites sociétés primitives) sont des organisations réelles de petite taille, éthiquement homogènes, géographiquement distribuées et politiquement indépendantes. Les fonctions politiques y sont traditionnellement attribuées selon des critères d'âge et de sexe, au sein des populations qui les constituent. Une communauté connaît surtout les distinctions homme/femme et jeunes/anciens. Les liens familiaux y sont importants.

Communauté nomade. C'est par le nomadisme, permanent ou intermittent (migrations) que nos ancêtres ont progressivement peuplé la planète, probablement à partir d'un foyer africain. (Tante Lucy à Olduvaï). Les communautés nomades vivent de la chasse, de la pêche et de la cueillette. Un nomadisme pastoral est possible pour les éleveurs (Lapons suivant leurs troupeaux de rennes). Le nomadisme n'est possible qu'avec une pression démographique faible. La tendance à la disparition du nomadisme primitif pour la sédentarisation est due à l'augmentation de la densité de population.

Communauté sédentaire. Une première forme de sédentarisation est un nomadisme local ou limité par la proximité d'autres peuples nomades. C'est le cas des indiens des grandes plaines (Sioux, Cheyennes). Ils évitent de se rencontrer trop souvent sur les mêmes lieux de chasse. La sédentarité définitive accompagne le passage de la cueillette à la culture et de l'élevage à l'agriculture. C'est la Révolution Néolithique. C'est aussi à cette époque que se développent les premières Cités et les totalités.

Totalité. Une totalité est une organisation réelle unitaire et centralisée. Elle ne reconnaît pas d'organisation réelle supérieure à elle-même. L'Univers est la seule organisation potentielle qu'elle reconnaisse comme organisation englobante. Une totalité prétend donner une explication suffisante et exhaustive de l'Univers. Une totalité n'est dominée par aucune autre organisation réelle, mais elle domine des populations. Une totalité se caractérise par une division politique du travail entre prêtres, guerriers et producteurs. Les prêtres assument seuls la fonction signifiante. Les guerriers assument seuls la fonction guerrière. La fonction productive est une fonction subordonnée. Les producteurs sont asservis par la violence guerrière. Cette domination est justifiée par le discours fondateur de la totalité. Une totalité assimile ses populations par un discours totalisant. Elle intègre ses explications dans un dogme. Une totalité supervise ses organisations productives par une organisation centrale, de type étatique. Une totalité est donc un système hiérarchique d'organisations hiérarchiques. Une totalité est la réunion d'un dogme explicatif, d'une domination guerrière et d'une organisation productive hiérarchisée. Une totalité tend à détruire ou à dominer et assimiler toute population qu'elle découvre à l'extérieur d'elle-même. La relation d'une totalité avec l'Univers est surtout une relation imaginaire d'explication (mythe). Le discours fondateur est symbolique. Il parle à l'inconscient. La cohérence logique n'est pas son critère de vérité. Le discours est vrai parce qu'il est souverain. La soumission à l'autorité et le respect des rites (conformisme) sont plus importants que la croyance dans le discours.

Civilisation. Une civilisation est une totalité décentralisée par ses guerriers et diversifiée par ses productions. Dans une civilisation, les organisations réelles de plus haut niveau (Etats, royaumes, principautés) partagent un système sémantique commun sans lui reconnaître l'exhaustivité permettant l'intégration des explications ni la nécessité permettant l'assimilation des populations. Une civilisation admet une certaine diversité des organisations réelles. Elle permet des échanges culturels, productifs et guerriers entre les organisations. L'unité d'une civilisation est de type explicatif. La division d'une civilisation est de type guerrier. La diversité d'une civilisation est de type productif.

Rivalité. Une rivalité est un ensemble d'organisations politiques réelles dans lesquelles ni la fonction guerrière ni la fonction signifiante ne réussissent à imposer une unité de type totalité ou civilisation. Une rivalité est donc un système dualiste dans lequel le couple dominant fonction guerrière-fonction signifiante ne réussit plus à imposer sa hiérarchie à la fonction productive. Celle-ci commence donc à se développer de manière plus autonome dans une quasi anarchie politique (rivalités guerrières, religieuses). La rivalité des organisations réelles se traduit par une réduction de leur taille géographique et par une centralisation politique de chacune d'elles (Etat-nation). L'importance croissante de la production impose aux discours un critère de pertinence. La dualité du système pousse néanmoins à une différenciation des institutions pour accroître la cohérenceinterne et la pertinence externe des discours. L'unité religieuse de la civilisation tend à disparaître en laissant la place à des affrontements idéologiques (producteurs/non producteurs). Le développement de la fonction productive transforme la relation explicative avec l'Univers en une relation technologique d'efficacité, valorisant la cohérence et la pertinence des discours. La performance des organisations productives joue un rôle central dans la rivalité des organisations politiques centralisées (royaumes, Etats).

Globalité. Une globalité est un ensemble d'organisations réelles qui ne sont pas emboîtées hiérarchiquement les unes dans les autres. Chacune d'elles se reconnaît donc une extériorité qu'elle ne domine pas, qu'elle n'assimile pas et qu'elle n'intègre pas. Dans une globalité, les échanges sont possibles entre les organisations. Les relations avec l'Univers ne sont pas de pure explication. Les organisations réelles ont conscience d'avoir des relations énergétiques et matérielles avec un système naturel dans lequel elles trouvent les conditions de leur développement. Dans une globalité, les organisations sont interdépendantes. Une globalité est un système ternaire qui reconnaît les trois fonctions politiques. Les fonctions guerrières, signifiantes et productives tendent à se transformer grâce à leur intériorisation progressive par un nombre croissant d'individus. Les institutions sociologiques perdent leurs caractères d'organisations réelles. Elles se transforment en discours cohérents. Ceux-ci peuvent être supportés par des supports livresques ou informatiques. Ces discours qui sont assimilés par les individus au lieu que les individus soient assimilés par les mimétismes institutionnels. Cette intériorisation des discours développe des instances psychiques. Le développement de l'autonomie psychologique prend le pas sur le conditionnement sociologique (mimétisme, conformisme, rôles, statuts). Les conflits idéologiques régressent au profit du dialogue intérieur. La personnalité individuelle est favorable aux développement des compétences. Les compétences individuelles renforcent la réactivité des organisations productives. La réactivité des organisations productives est plus efficace que les conflits idéologiques ou militaires des Etats.

Origine de la totalité. Une totalité se forme dans une population quand une majorité d'individus n'assume ni la fonction signifiante ni la fonction guerrière. Cela suppose un manque de formation et un manque de motivation. Ces individus sont alors confinés dans une fonction productive dévalorisée. Cette soumission a un effet cumulatif. Il a été décrit par La Boétie dans le "Discours sur la servitude volontaire".

Expansion de la totalité. Une totalité se répand géographiquement par la conquête guerrière d'autres territoires et l'asservissement d'autres populations. La défaite guerrière entraîne la réduction à l'esclavage des populations des communautés soumises. Contre leur non agression, elle peut imposer un tribut aux populations qui tiennent les limites de ses frontières.

Constitution de la totalité. Une totalité se constitue par un double succès guerrier et sémantique:

Exemple: Les cités de la Mésopotamie. L'Egypte pharaonique.

Unité de la totalité. Dans une totalité, des modifications peuvent se dérouler entre la composante guerrière et la composante signifiante du mécanisme de totalisation. La totalité peut donc connaître des formes historiques et spatiales différentes. La totalité reste pourtant unitaire.

Cause de la clôture de la totalité, texte, la peur de la mort est la cause de la clôture de la totalité. C'est ainsi que des organisations réelles prétendent à une transcendance absolue, ontologique, vis à vis de l'individu. Or cette transcendance, cette survie, est relative. Elle n'est pas définitive. Cette prétendue transcendance de l'organisation réelle sur l'individu justifie la hiérarchisation de leurs projets. L'organisation prétend s'approprier les individus (esclavage, servage) ou leur travail (salariat). C'est l'origine de la villa esclavagiste, de l'encomiendia, des latifondia, du domaine féodal et de l'entreprise citadelle. L'emboîtement des services et la hierarchisation abstraite des projets érige la valeur d'échange, une rentabilité abstraite, en critère de sélection des projets.

Disparition de la totalité. Une totalité disparaît quand son organisation productive ne reproduit pas, par ses activités de maintenance, l'organisation potentielle (système naturel) dans laquelle elle se développe. La soumission et la dévalorisation de la fonction productive ne favorise pas cette maintenance.

Transformation de la totalité. Une totalité se transforme en une autre totalité quand un succès guerrier s'accompagne d'une transformation sémantique (brassage des populations et des croyances):

Exemple: Transformation de l'empire romain en chrétienté sous l'empereur Constantin.

Dilution de la totalité. Une totalité se dilue en civilisation d'états centralisés quand un échec ou une stabilisation guerrière s'accompagne d'un succès sémantique et productif:

C'est l'autorité guerrière centrale qui ne réussit plus à centraliser les autorités guerrières locales qui prélèvent directement le produit net sur les populations. Cet échec guerrier, associé à un succès technique et sémantique, est, en soi, un processus de civilisation de la totalité. Le civil prend le pas sur le militaire. La totalité se dilue comme hiérarchie mais se civilise comme organisation.

Exemple: Le monde grec, avant le succès et la domination de Rome.

Exemple: Dissolution de l'empire romain et développement de la civilisation chrétienne.

Totalisation de la civilisation. Une civilisation se transforme en totalité quand un succès guerrier s'accompagne de succès sémantique et productif:

Exemple: La civilisation chrétienne devient l'empire carolingien.

Décentralisation de la civilisation. Une civilisation d'états centralisés se décentralise en civilisation d'états décentralisés:

La domination et l'intégration l'emportent sur l'innovation.

Exemple: Dissolution féodale de l'empire carolingien.

Mercantilisation de la civilisation. Une civilisation d'Etats décentralisés se transforme en une rivalité d'Etats centralisés et d'organisations productives:

Exemple: La civilisation chrétienne féodale se transforme en un mercantilisme européen.

Déconcentration de l'Etat. Un Etat centralisé se transforme en un Etat déconcentré par la multiplication d'institutions différenciées quand un succès guerrier s'accompagne d'une différenciation sémantique:

Exemple: De l'Etat clérical et colonial aux disciplines scientifiques et techniques.

Totalitarisation de l'Etat. Un Etat centralisé se transforme en Etat totalitaire quand un échec guerrier extérieur provoque un retournement policier sur l'ennemi intérieur et s'accompagne d'une totalisation sémantique:

Exemple: Nazisme, Stalinisme.

Globalisation. Une rivalité d'Etats déconcentrés se transforme en globalité quand un échec guerrier s'accompagne d'un succès sémantique et productif:

Hubert Houdoy

Créé le 27 Février 1998


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Mise à jour: 16/07/2003