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L'île de Robinson


* Plan

Introduction

1. Les contraintes temporelles

2. L'expérience de Robinson

3. Coordonner les temporalités

4. L'humanité de Robinson

Conclusion


* Introduction

Nous avons vu comment Robinson Crusoé surmonte le traumatisme du naufrage. Il ne laisse pas se développer, dans son esprit, les pensées aliénantes. Il assume successivement les instances psychiques de la fonction productive, de la fonction guerrière et de la fonction signifiante. Le dialogue intérieur, la rédaction de sa chronique et l'organisation spatiale de ses ressources lui permettent d'orienter dynamiquement l'ensemble de ses activités. Chaque activité partielle de l'individu Robinson s'inscrit dans la conception d'une activité globale. A quelques erreurs près, dont l'épisode de la pirogue, Robinson conçoit simultanément ses produits et ses usages. C'est ainsi que l'organisation Crusoé maîtrise l'économie de son temps.

Dépassant le stade de la survie anxieuse, épreuve qualifiante qui le dote de compétences, nous retrouvons Robinson quand il explore le champ de ses possibilités. Maître de son espace privé et de son temps personnel, Robinson découvre les processus naturels de son île et du proche océan. Nous nous proposons de comprendre comment il inscrit sa propre temporalité dans celle de l'île. Comment il utilise les forces naturelles à son avantage. C'est ainsi qu'il développe indistinctement ses potentialités et celles de l'île. Le travail de Robinson est aussi la mise en valeur de l'île. Ce processus de développement durable conjugue son intentionnalité et ses compétences aux ressources-contraintes du système naturel. Nous constaterons que c'est ainsi que Robinson conquiert son humanité. Elle lui sera reconnue lors de l'épreuve glorifiante qui prépare son retour en Angleterre.


* 1. Les contraintes temporelles

Robinson ne peut diviser que son temps de travail. En tant qu'individu isolé, le temps de travail dont il dispose est limité. Cette limite est absolument infranchissable. Certaines techniques, qu'il connait et qu'il pourrait imaginairement mettre en oeuvre, ne lui sont pas disponibles, économiquement parlant. Avant de mettre en oeuvre une technique, Robinson doit explorer le champ des possibles. Il doit anticiper la chronologie et les conséquences prévisibles de ses actions. De fait, le temps qu'il consacrerait à développer ses nouveaux outils dépasserait largement le temps dont il dispose.

Précisons cette notion de temps disponible. En consacrant tout son temps à de nouveaux investissements, Robinson négligerait ses activités de subsistance et mettrait en danger sa simple survie. Mais s'il ne peut pas développer ces techniques immédiatement, par exemple lors de la construction de sa palissade, il peut les développer progressivement. Elles participeront à son activité globale, dans un horizon temporel beaucoup plus lointain. Or, tout dépend de la longueur de cet horizon. Et celui-ci est variable.

Supposons (tout à fait gratuitement) qu'après avoir construit la palissade de sa grotte, Robinson envisage de développer le travail du fer. Échaudé par l'impossible transport de la pirogue vers la mer, il dresse la liste des productions à mettre en oeuvre. Il compte aussi sa subsistance quotidienne et l'entretien de son matériel. Il découvre que ses limites et ses contraintes sont celles du temps. Et ce, de plusieurs manières:


* 2. L'expérience de Robinson

Après quelques années, enhardi par ses succès, échaudé par ses échecs, assagi par l'accumulation des réalisations à maintenir, Robinson fait un bilan de son expérience. Il isole les paramètres et les contraintes qui structurent et orientent ses décisions les plus importantes:

Robinson découvre alors, à sa grande surprise, que:

En fait, toutes ces informations modifient régulièrement son système de représentations. La connaissance de ses travaux anciens l'aide à estimer ses nouveaux projets. La réussite et l'échec des projets passés augmentent sa connaissance des métiers, des techniques, des matériaux. Ses compétences s'alimentent de sa connaissance des éléments, de sa morphologie, du climat, de la faune, de la géologie. Cette exploration des possibilités augmente son attachement et sa curiosité pour l'île. La contemplation du résultat de ses activités lui donne envie de poursuivre, par d'autres aménagements. Sa motivation se développe avec ses compétences. Il s'amuse à constater à quel point ses goûts, ses peurs, ses espoirs, ses désirs et ses besoins évoluent en même temps que ses réalisations, ses projets et ses interrogations.

Il en arrive à penser que le temps n'est pas une matière qui se conserve en se distribuant et en se regroupant. Le temps n'est pas comme l'eau qu'il transvase ni comme le bois qu'il empile et dépile. Il le verrait plutôt comme un cadre de pensée, une forme. Une manière de structurer ses idées, puis, sur ce modèle, ses actions. Un peu comme les règles de grammaire. Il les emploie pour lui-même, n'ayant personne à qui parler. Mais il sent bien que ce n'est pas le temps qu'il passe à travailler qui fait pousser son blé, mûrir ses raisins ni prospérer ses chèvres.

Il se souvint qu'en 1616 son père lui avait parlé d'une conférence de William Harvey au Collège royal. Il exposait ses découvertes sur la circulation du sang dans le corps humain. Il s'était alors demandé si la circulation de la monnaie dans le corps social n'était pas une manière de faire tourner la richesse dans le sens inverse de la dépense du temps de travail. A l'époque l'idée l'avait intrigué puis amusé. Aujourd'hui il en était sûr: l'image était trompeuse. La monnaie fait circuler des créances entre les hommes. Les marchandises circulent en sens inverse. Le travail que fournit l'homme est bien la source de sa richesse mais c'est la nature qui fournit le produit net. Il n'y a aucun rapport nécessaire entre le produit net et le temps de travail. Mais c'est à lui de veiller à l'un comme à l'autre. Il doit choisir à quoi il affecte son travail et dans quel sens il oriente les potentialités de l'île. Le problème est qualitatif avant d'être quantitatif. Il suppose, de sa part, une adéquation de ses possibilités personnelles (ses compétences) et des potentialités de l'île (ses connaissances). Comme le disait William Petty, dans un ouvrage trouvé dans la bibliothèque de son père: "Le travail est le père des richesses, la nature en est la mère".

Certes, en Angleterre, la monnaie permet de s'approprier les marchandises produites par d'autres. Elle les dédommage de leur travail. Pour lui, le mot appropriation a un autre sens. Il ne devient pas propriétaire du produit du travail d'un autre. Ce n'est pas un problème de valeur d'échange. Il rend propre à ses besoins les ressources naturelles. C'est un problème de valeur d'usage. Pour cela il les transforme. Et c'est cela son travail.

La nature produit et reproduirait sans lui (réalité empirique). C'est pourquoi il doit comprendre le processus spontané de la nature (réalité indépendante). Il veut l'utiliser au mieux pour lui. C'est ce mieux-pour-lui qui lui demande réflexion et travail. Sur la base de ses observations, il imagine des transformations, des influences, des modifications. Elles changent peu la nature. Mais elles changent tout pour lui. C'est son temps à lui qu'il gère, et rien que son temps. C'est la condition pour réaliser ce qu'il a espéré et projeté. A dire vrai, à travers son temps, il ne gère que ses désirs. En changeant tant soit peu l'île, il se change beaucoup plus.

En fait, se dit Robinson, je suis, à moi seul, un individu, une organisation de production, et un royaume. Je suis même l'humanité. Je n'échange avec aucun autre royaume. Ici, je suis seul devant l'Univers. Mais ce constat ne date pas du jour de son naufrage. Il est le résultat de sa propre évolution. Ce constat est le fruit de son travail sur lui-même comme sur l'île. Il a fallu que l'individu Robinson dont la vie avait été sauvée du naufrage, découvre que l'île du Désespoir était, en fait, le véritable don reçu par l'organisation Crusoé.


* 3. Coordonner les temporalités

Reprenons, à notre manière, les considérations de Robinson sur la nature et les causes de sa richesse sur l'île. En somme, il n'y a jamais de totalisation ni de conservation. Son temps de travail n'est pas, d'emblée, un problème mathématique. Il est un problème d'intentionnalité et de potentialités. Mais il doit coordonner diverses temporalités.

3. 1. Temps global et temps englobant

Le temps global est celui de Robinson. Le temps englobant est celui de l'île. L'horizon de l'individu Robinson se situe dans la temporalité de l'île. Elle le dépasse en force et en durée. Il doit admettre qu'il disparaîtra avant elle. C'est ce qui le pousse à créer l'organisation Crusoé. Elle est une médiation. L'organisation est un intermédiaire entre ses désirs d'individu et la réalité englobante. Nous savons que, pour Robinson, tout est psychologique. L'organisation Crusoé vise à concilier le principe de plaisir et le principe de réalité.

3. 2. Temps global et temps collectif

Le temps global est celui de Robinson. Le temps collectif est celui de l'organisation Crusoé. Un horizon et un projet définissent le temps global. L'horizon ultime, inconnu, est la vie de Robinson.

C'est alors que l'individu Robinson se double de l'organisation Crusoé. Ses instances psychiques sont relayées par des institutions politiques. Les désirs de l'individu Robinson sont élaborés par la pensée. Chaque projet est formalisé dans la sémiotique d'un ou de plusieurs métiers. Les projets sont articulés entre eux et conciliés avec les processus de l'île par une planification collective. Les compétences sont coordonnées dans une organisation planifiée. Dans le cas de Robinson, il n'y a pas de hiérarchie. Pas d'emboîtements d'organisations hiérarchisées. Robinson est à la fois instances et individu; compétences et organisation; institutions et société; royaumes et humanité.

3. 3. Temps collectif et temps englobant

Le temps collectif est celui de l'organisation Crusoé. Le temps englobant est celui de l'île. L'organisation Crusoé aménage l'île en utilisant ses forces naturelles (énergies) et ses ressources matérielles (matières premières). Au fur et à mesure que Robinson réalise des aménagements, leur existence, leur maintenance et leur reproductibilité imposent de nouvelles contraintes. Les systèmes naturels de l'île amorcent leur lente évolution vers des réseaux socio-techniques.

L'augmentation progressive des contraintes transforme l'organisation potentielle ou le système naturel en une organisation réelle. Robinson n'est plus seul dans l'organisation ou le domaine Crusoé. Sa grotte, sa palissade, ses champs, ses chèvres, son outillage, ses réserves de nourriture sont à la fois des ressources et des contraintes.

Bien avant la venue de Vendredi, des espagnols, des indigènes et des anglais, la population du domaine Crusoé ne se limite plus à l'individu Robinson. Sa solitude n'est plus de même nature. Au fur et à mesure de la densification de la population et des artefacts sur l'île, une société se constitue. Elle dotée d'une intentionnalité qui ne se réduit pas à la volonté de Robinson.

Le développement de l'organisation réelle Crusoé et la manifestation des contraintes de l'organisation potentielle de l'île sont un processus de convergence vers une organisation réelle de l'île. Robinson n'est pas pris au dépourvu quand d'autres humains se manifestent. Les comportements de Robinson à leur égard actualisent des compétences. Il les acquiert dans la solitude de ses méditations. Il les développe dans la multitude de ses activités. C'est pourquoi Robinson se comporte en gouverneur déterminé et en juge magnanime.

Robinson connaît le prix de la vie, la nature de la richesse et la valeur du travail. Le 19 Septembre 1686, un navire ramène Robinson en Angleterre. Le Capitaine rend hommage à son humanité. Ce n'est pas un vain mot. Pendant vingt-huit ans deux mois et dix-neuf jours, Robinson a été une humanité à lui tout seul.


* 4. L'humanité de Robinson

Dans la solitude de l'île, Robinson a découvert et expérimenté la progression: individu, organisation, institution, globalité, universalité. Ces termes scandent les étapes de son évolution personnelle.

La vie de Robinson se développe sur les axes de la diachronie et de la synchronie:

Lors de son arrivée sur l'île, tant qu'il n'admettait pas son naufrage et sa solitude, Robinson était la proie du désespoir. La haine de sa situation ne lui permettait pas de contrôler ses pulsions de destruction. Ce conflit psychique était à l'origine de son angoisse. Tant qu'il n'était pas capable d'admettre la globalité, Robinson se prenait pour une totalité. C'est ainsi qu'il s'est livré à un travail de romain. La construction de sa palissade relèvait d'une compulsion. Cet espoir de clôture de son espace était la tentation de construire une totalité. C'était aussi la tentative d'un discours clos. C'est pourquoi, à l'époque de l'épreuve qualifiante, Robinson était sujet au délire.

C'est dans la mesure où Robinson va admettre la globalité de l'île et de l'Univers qu'il va dépasser la dialectique de la diachronie et de la synchronie:

Robinson admet la globalité de l'île au fur et à mesure qu'il assume et transforme les trois fonctions politiques: prêtre, guerrier et producteur. Par le même mouvement, il introduit la diversité des instances psychiques au sein de sa personnalité. Il accède à la trialectique, à sa trinité humaine. C'est ainsi qu'à lui seul, l'individu Robinson se transforme en l'organisation Crusoé. D'où une correspondance de certaines instances psychologiques et de certaines institutions sociologiques.

Robinson décide de participer à la globalité de l'île. C'est ainsi que se constitue l'organisation Crusoé. Cette organisation réelle dépasse, transcende, l'individu Robinson. Le plus souvent, une organisation réelle survit à la mort d'un individu. Mais il faut éviter que l'organisation ne se transforme en totalité. C'est ce qu'il se passe lorsqu'une organisation, plus pérenne que l'individu, se croit dotée des attributs de l'éternité. Certaines organisations se sont fait une spécialité de proposer la vie éternelle. C'est généralement pourquoi les individus acceptent de s'y fondre. Or, les organisations sont mortelles. Contrairement à nous, Robinson est bien placé pour le savoir. C'est pourquoi, initialement et durablement composée d'un seul individu, l'organisation Crusoé ne constitue pas une totalité.

Travailler dans une organisation est une manière de participer à un mouvement global. C'est le moyen d'échapper à trois dangers:

L'acceptation de la mort, comme limite du projet personnel de l'individu Robinson et du projet collectif de l'organisation Crusoé est la clef de l'ouverture à la globalité. L'acceptation de la globalité est la conscience de la précarité. Le constat de la mortalité est l'antidote à toute tentation de la totalité. Faute de clôture et de totalisation, le projet de l'organisation ne peut pas primer sur celui de l'individu. La relation des projets n'est pas une hiérarchie. La topologie des organisations réelles n'est pas un emboîtement. Les projets sont alors au même niveau. Le critère de sélection, pour les inscrire dans la diachronie, est la capacité de les combiner dans un parcours narratif, dans un procès syntagmatique, selon le principe de la présupposition. Les éléments présupposés doivent être antérieurs aux éléments présupposants. La totalité appelle la hiérarchie. La globalité incite à la narration. La logique de construction des projets et des organisations est celle de la valeur d'usage. Nous la voyons se développer avec les partenariats et les organisations virtuelles.

Inversement, la peur de la mort est cause de la clôture de la totalité. C'est ainsi que des organisations réelles prétendent à une transcendance absolue, ontologique, vis à vis de l'individu. Or cette transcendance, cette survie, est relative. Elle n'est pas définitive. Cette prétendue transcendance de l'organisation réelle sur l'individu justifie la hiérarchisation de leurs projets. L'organisation prétend s'approprier les individus (esclavage, servage) ou leur travail (salariat). C'est l'origine de la villa esclavagiste, de l'encomienda, des latifondia, du domaine féodal et de l'entreprise citadelle. L'emboîtement des services et la hiérarchisation abstraite des projets érige la valeur d'échange, une rentabilité abstraite, en critère de sélection des projets.

Le secret de l'humanité de Robinson réside dans son acceptation de la globalité et son refus de la totalité. Faute de hiérarchiser des organisations réelles dans son île, il met en oeuvre un dialogue humanisant entre des instances. La sémiotique particulière à chacune des instances nous aide à comprendre pourquoi ce qui relève d'institutions dans un Etat centralisé relève d'instances psychiques dans la personnalité d'un individu ouvert sur la globalité. C'est pourquoi cette étude, qui voulait être une mathématique des temps de travail chez Robinson, ressemble à une psychologie du héros.


* Conclusion

Nous avons vu Robinson Crusoé découvrir les contraintes temporelles de son activité. L'expérience que Robinson tire de ses nombreux projets, réussis ou échoués, lui donne une idée nouvelle de son travail. Conscient de la nécessité de coordonner les temporalités de ses divers métiers avec celles de l'organisation potentielle de l'île, il prend conscience de la souplesse de cet englobement. Il ne peut s'agir, dans la sémiotique de son projet, d'un emboîtement hiérarchique de structures. Échappant autant au désespoir de l'individu Robinson qu'à la tentation de totalité de l'organisation Crusoé, l'île de Robinson, en actualisant ses contraintes implicites, se transforme progressivement en organisation réelle. Conscient que son processus exploratoire de travail et de mise en valeur de l'île dépasse, transcende, le cadre de sa propre existence, Robinson accède à une profonde humanité. L'acquisition de cette compétence (épreuve qualifiante) explique sa performance (épreuve décisive). C'est pourquoi cette humanité lui sera reconnue lors de son épreuve glorifiante.

Robinson a découvert que son temps était de même nature que les règles de sa grammaire. La gestion économique de son temps, combinée à la sémiotique particulière des valeurs d'usage des produits de son travail, lui permet de construire sa vie comme un parcours dans un graphe exploratoire. Dans un prochain document, nous montrerons que la mathématique du temps de Robinson appartient à la virtualité de son discours et de sa pratique gestuelle. Ce n'est pas seulement Daniel Defoe qui construit le parcours narratif du sujet Robinson. Le travail de Robinson se construit à la fois comme une exploration et comme une narration.

Hubert Houdoy

Créé le 26 Février 1998

Modifié le 10 Juin 1998


* Suite

Le Travail comme Narration


* Précédent

Robinson Crusoé


* Compléments

Thématique de la Civilisation

Thématique de la Globalité

Thématique de la Totalité


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* Bibliographie

Vie et aventures de Robinson Crusoé

Daniel Defoe

Maxi-Poche, Classiques étrangers

Bookking International, Paris, 1996

Tome 1, 348 pages, 10 Francs

Tome 2, 315 pages, 10 Francs


* Définitions

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Mise à jour: 16/07/2003