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L’Amour du Même




* Cycle


Cycle “Robinson Crusoé”





Ce document est la suite de Comment le verbe se fait chair





* Plan


Introduction

1. La pensée du même

2. La pensée de la diversité

3. Le nomade moderne

Conclusion




* Introduction


L’individu est le lieu de cohabitation du verbe et de la chair. Mais c’est à la condition de ne pas être mystifié par l’imaginaire du système de signes. Ce qui est produit dans l’imaginaire donne l’impression de s’engendrer lui-même. C’est ainsi que la culture refoule la nature qui lui sert de substrat et de moteur. La nécessaire cohérence de la représentation ne doit pas masquer la présentation préalable des mots et des choses pour chaque individu. Dans la question du référent, les signes sociaux et les symboles individuels n’ont pas le même statut. Or, dans chaque individu, ce sont les signes et les symboles qui permettent le dialogue du verbe et de la chair. Faute de quoi, l’individu devient un lieu d’affrontement du verbe et de la chair.


La pensée du même accentue la coupure du verbe et de la chair. La pensée de la diversité devrait faciliter leur dialogue. A la suite de Robinson Crusoé, le nomade moderne échappe à l’identité statique de l’ethnie. Il construit sa propre identité dynamique.




* 1. La pensée du même


La solidarité de la matière et de l’information dans les systèmes naturels où s’échangent des signaux n’empêche pas une distance de la matière et de la pensée dans la société. En effet, les systèmes de signes masquent les signaux naturels. Ils refoulent les symboles dans les inconscients individuels. L’ affect, nécessaire à la mémorisation des signes collectifs, fait de chacun d’eux un symbole personnel. Les symboles n’ont pas l’équivalence des signes. De même, la valeur d’usage n’a pas l’indifférence de la valeur d’échange . Idem, les formes technologiques n’ont pas la généralité des formes fonctionnelles .


La distance de la matière et de la pensée devient une séparation dès que se développe l’ abstraction, par la division politique, la division sociale et la division technique du travail. Au fur et à mesure que la langue se construit comme un système de signes, elle gagne en abstraction. Elle se fait de plus en plus économe dans son usage de la matière. Le signifiant se fait de plus en plus léger, de plus en plus abstrait. Il est un pur système d’oppositions . Il gagne en portabilité de l’écriture. Il échappe à l’ethnie. Aujourd’hui, il est traité par les ordinateurs et dans les cerveaux. Le signifié gagne aussi en extension des concepts. L’abstraction est la voie de la généralisation. Le même mot peut embrasser un plus grand nombre de choses. Mais on risque d’oublier que ce qui se gagne en extension se perd en intension.


Avec la prohibition de l’inceste naturel, la distance de la pensée et de la matière est devenue un divorce du masculin et du féminin. Avec le refoulement de la nature comme variété, la pensée se constitue comme une pensée du même . Plus la population confie à un groupe social restreint et homogène la responsabilité de la production de son discours collectif (son mythe fondateur, ses lois) plus grand est le danger de refouler la diversité dans une pensée du même. C’est ce qui se passe quand l’ échange de femmes entre hommes privilégie une hommo-sexualité (Créon) tout en refoulant l’ homo-sexualité masculine (Laïos) qui lui correspond. Cette domination de l’homme (guerrier) sur la femme (reproductrice) et sur l’enfant (infans) est aussi un refoulement de la nature par la culture. Puisque le verbe prime sur la chair, l’ hommo-sexualité de Créon refoule l’ homo-sexualité de Laïos .


La pensée du même refoule la nature en accentuant la cohérence du discours ethnique. L’illusion ethnique consiste à postuler un auto-engendrement de la société au sein de la culture, grâce aux propriétés de la langue de produire de l’imaginaire avec son système de signes. Cette autonomisation illusoire de la culture s’instaure par un refoulement de la nature. La nature est pourtant le système spontané, déjà-là et toujours-là pour chaque génération humaine . L’affirmation de la filiation finit par nier la mort et, ce faisant, l’individualité. C’est alors la société qui prétend (holisme) se produire dans l’identité à soi-même et se reproduire dans l’ éternité ou l’ achronie de l’imaginaire. Par la négation des systèmes spontanés, comme par celle des individus mortels, la culture refoule la nature externe autant que la nature interne à chaque individu (le ça). La culture ethnique recherche et affirme son identité collective. Elle prend une distance de plus en plus grande avec la nature, ce réseau en perpétuelle transformation. La société ethnique se veut totalisable (Etat) et isolable (purification ethnique). Elle méconnaît durablement la matière. Or la matière n’est pas isolable de l’énergie. La réalité n’est pas totalisable. Elle existe. Benjamin Lee-Whorf avait déjà noté que nos langues ne nous aidaient pas à comprendre la matière. Pour comprendre la matière, la science ne peut que s’écarter de la culture ethnique. Pourtant, elle y trouve ses présupposés les plus tenaces, dont le fantasme de la productivité.




* 2. La pensée de la diversité


La pensée du même est la construction d’un ordre guerrier. La société cherche à se constituer en totalité. La pensée du même est, au mieux, une hypothèse simplificatrice. Elle consiste alors à faire de l’abstraction une étape dans un processus de réflexion. La pensée du même est dangereuse quand elle est un processus de sélection. La pensée du même est la cause de bien des exclusions. C’est l’ abstraction comme exclusion .


L’idéalisme et le matérialisme sont les conséquences indissociables de la même hypothèse simplificatrice: une culture sans nature . Celle-ci est compréhensible. Mais elle est lourde de conséquences totalitaires. Nous ne pouvons construire durablement nos représentations sur une hypothèse simplificatrice qui nous fait ignorer les systèmes naturels où nous puisons notre apparente productivité comme notre vitalité. L’opposition stérile du matérialisme et de l’idéalisme provient de leur commun refoulement de l’auto-production de la nature, bien avant l’émergence des cultures humaines. La mondialisation des réseaux physiques de production nous oblige à considérer les conditions de notre développement durable. Le matérialisme et l’idéalisme sont des dialectiques. Ils cherchent à hiérarchiser le verbe et la chair ou le logos et la matière, comme s’ils étaient les deux seuls termes en présence. Cette illusion et cette simplification étaient possibles quand le rôle de l’homme dans la nature était marginal. Or, nos organisations réelles, malgré leurs prétentions de citadelles, ne peuvent se développer que dans les organisations potentielles que sont les systèmes spontanés. L’idéalisme et le matérialisme nient la solidarité de la culture avec la nature . Ils ignorent la solidarité de la matière et de l’information dans les systèmes spontanés. Ces dialectiques ignorantes participent de la culture ethnique .


La trialectique doit réintroduire dans la pensée de la diversité les deux éléments que la pensée du même avait refoulé. L’histoire des sociétés ne peut se réduire à la recherche d’une identité statique refoulant la nature interne de l’individu et la nature externe des systèmes spontanés. La nature, comme les sujets, est en perpétuelle évolution. La trialectique retrace la double construction:




Au lieu que les ethnies soient les sujets imaginaires d’une identité statique ou paranoïaque, les individus sont les sujets réels d’une identité dynamique et provisoire.


Contrairement à la nation éternelle et ses projets de “Reich pour mille ans”, l’individu est mortel. Il se sait mortel. Il se revendique mortel:

Mais il ne répugne pas à laisser des traces de ses pensées, des produits de son action ou des organes de son corps. Si cela peut être utile à quelqu’un.


Conscient de sa mortalité, l’individu est un nomade moderne, sur des réseaux socio-techniques qui dépassent largement son horizon individuel.


Tandis que la pensée du même est une caractéristique de l’atomisme, la prise en compte de la fractalité nous met sur le chemin d’une pensée de la diversité . Cette pensée retrouve l’influence de la géométrie (René Thom). Elle s’inspire de la complémentarité des formes de la matière. La fractalité n’oppose plus la forme et la matière, la force et l’objet, la pensée créatrice et la nature entropique. L’importance reconnue des formes de la matière explique que de l’ordre puisse naître du bruit (order from noise). La fractalité reconnue nous aide à penser la solidarité dans les réseaux des systèmes naturels. Elle a commencé par la coopération des fleurs et des insectes. De plus en plus, par l’intervention non marginale des organisations réelles, les systèmes spontanés deviennent des réseaux socio-techniques.


La solidarité de la pensée et de la matière, le dialogue du verbe et de la chair, la force créatrice de la différence individuelle, la vertu évolutive de la variété expliquent aussi la complémentarité entre la pensée organisatrice du projet et le chaos structurant des systèmes spontanés. C’est la reconnaissance de cette solidarité et sa mise en pratique dans la vie quotidienne qui expliquent l’évolution particulière qui mène de l’ individu Robinson à l’ organisation Crusoé . Notre héros est le précurseur littéraire du nomade moderne.


L’accès à la pensée de la diversité n’est pas donné à tous. Il suppose une critique de ses représentations les plus évidentes, le système d’oppositions . Il faut savoir retrouver l’unité dans la diversité. Et réciproquement. Cela exige de passer de la totalité à la globalité. Nous verrons que la méditation a aidé Robinson à sortir de la pensée du même. Ensuite de quoi, son travail amoureux est devenu une méditation en actes .




* 3. Le nomade moderne


Le nomade moderne s’oppose au nomade primitif .


Le nomade primitif désigne les premiers humains qui se sont détaché de leurs populations d’origine pour essaimer et diffuser sur le pourtour de la planète. La complexité des connaissances de chaque individu s’approchait de la complexité des connaissances de l’organisation nomade. Le groupe pouvait se reconstituer ou se reconfigurer après la perte de certains de ses éléments et lors des expéditions d’ essaimage. On peut considérer que le nomade primitif disparaît quand les peuples cultivateurs repoussent les peuples nomades aux limites du monde connu. L’agriculture puis l’industrie ont intensifié ce peuplement de la planète. Elles culminent avec ce que nous vivons sous les termes de mondialisation de la production et de globalisation des organisations.


Du fait de l’accroissement démographique (de quelques millions à quelques milliards) qui le sépare du nomade primitif parti à la conquête de la planète, le nomade moderne ne peut entretenir une relation de pillage avec les réseaux de l’Univers. Le nomade moderne est un sujet individuel, mortel, conscient de sa précarité comme de son originalité. Il entretient une relation de solidarité avec les réseaux socio-techniques , comme le nomade primitif était solidaire des systèmes naturels par la cueillette et par la chasse. C’est la pression démographique et l’industrialisation qui ont provoqué la transformation. Le nomade moderne participe soit à la conception, soit à l’élaboration, soit à la maintenance, soit à l’évolution des réseaux socio-techniques. Ces réseaux se différencient des entreprises citadelles par le fait qu’ils couvrent l’essentiel de la planète. Ils contraignent les entreprises participantes à des relations durables de partenariat technique, commercial et financier. C’est grâce à eux que le nomade moderne travaille, gagne sa vie, se déplace sur les réseaux et développe sa personnalité.


Le nomade moderne est confronté à la mise en réseau de la matière et de l’information. Le nomade primitif se déplaçait sur des systèmes naturels. Sa présence semblait bien marginale. Chez le nomade primitif, la filiation et l’ alliance marquaient la chair individuelle pour son inscription à la surface du tissu social . D’où l’importance de l’ethnie aux premières époques de notre histoire. L’illusion ethnique a accentué la séparation du verbe et de la chair. Le sujet initial était l’ethnie. Aujourd’hui, le sujet est l’individu. Il ne le revendique pas toujours. Pas plus que le prolétaire d’hier ne voulait être une “force de travail libre”. Il est poussé au nomadisme par le divorce de l’identité et de l’instrumentalité.


Pour le nomade moderne, le verbe devient objectif: les réseaux sémantiques se matérialisent dans des réseaux d’ordinateurs. Internet est un exemple. Les réseaux sémantiques dépassent le niveau d’organisation de l’ethnie. Ils se développent à l’échelle mondiale. Aucune organisation réelle (entreprise, Etat) ne contrôle ce processus décentralisé. Il relève des organisations virtuelles.


Pour le nomade moderne, les réseaux physiques du système productif ou réseaux socio-techniques , manifestent la solidarité de l’espèce humaine et de la nature. Cette convergence des organisations réelles et des organisations potentielles englobantes s’effectue sous la contrainte du dégagement d’un produit net permettant un développement durable . Cette constitution de réseaux concerne le niveau global ou mondial.


Dans les réseaux socio-techniques, les travailleurs sont nomades par rapport aux objets, aux machines et aux ordinateurs dans lesquels, par lesquels et sur lesquels s’effectuent des processus de transformation de matière ou d’information. C’est le développement considérable du monde des objets et des machines qui libère l’individu des anciennes relations objectales que furent l’esclavage puis le servage et encore le salariat. Le fait que les réseaux socio-techniques constituent un réseau physique du système productif maintenant mondial, (échappant aux ethnies nationales), transforme la situation de chaque entreprise. La citadelle qui envoie ses troupes à la conquête des marchés tend à disparaître. L’entreprise doit s’insérer dans un réseau de partenariats pour faire partie du réseau mondial dans son secteur de compétence. L’ancienne relation d’assujettissement (maître/esclave) devient une relation sujet/objet. Mais elle concerne (pourrait concerner) de moins en moins les humains et de plus en plus des objets, des machines, des ordinateurs et d’autres esclaves mécaniques. Ce sont des objets reliés, on dit parfois intelligents, qui constituent le coeur des réseaux socio-techniques. Les humains qui les pilotent et les contrôlent ont de moins en moins besoin d’agir au rythme de la machine comme le Charlot des Temps Modernes. Mais, pour devenir sujets, les humains ne doivent pas compter sur la technologie. Il n’y a pas de déterminisme technologique mais un possibilisme. Pour devenir sujets, les humains ne doivent compter que sur eux-mêmes et se méfier de leur pire ennemi: la passion de la possession et de l’ appartenance.


Pour le nomade moderne, seul le niveau individuel assure une cohabitation directe du verbe et de la chair, en chaque individu. C’est ainsi que l’ethnie, aujourd’hui la nation, perd son statut de sujet. L’individu est au défi de devenir le nouveau sujet. Mais l’ horizon réel de l’individu n’est pas l’ horizon imaginaire de l’ethnie . L’individu est mortel, par la chair. L’ethnie se veut éternelle, par le verbe. La nuance est d’importance. Les individus doivent confronter leurs projets personnels au lieu de les fusionner dans une société holiste qui se croit dotée de l’éternité. Le dialogue interindividuel en réseau (internet) remplace la hiérarchisation des horizons et des objectifs. Ce changement de perspective remet en cause les divisions du travail (division politique , division sociale , division technique du travail ). Cette nouvelle perspective sape les bases les plus profondes de la représentation politique dans la nation (forme instrumentalisée et rationalisée de l’ethnie). C’est pourquoi la crise du travail salarié accompagne la mondialisation de la production et la globalisation de l’organisation.


Le travail n’est certes pas une valeur en voie de disparition. Mais le travail et le non-travail ne sont plus les deux termes d’une dialectique industrielle somme toute récente.


Le concept d’activité, qui synthétise les deux pôles du travail et des affections (terme plus général qu’amour) permet de penser l’articulation complexe du verbe et de la chair pour l’individu. Le concept permet d’étudier les nouveaux réseaux du logos et de la matière, de l’information et de l’énergie. C’est pourquoi, tandis que l’individu est de plus en plus tiraillé par les exigences contradictoires de l’ identité (d’origine ethnique) et de l’ instrumentalité (culminant avec l’industrie mondiale), il est urgent qu’il se donne les moyens de se développer comme le sujet de sa propre existence. C’est ainsi qu’il abandonne une identité statique octroyée par l’ethnie. Il doit construire une identité dynamique qui lui est propre et qui disparaîtra à sa mort. Le nomade moderne a conscience de traverser le monde au lieu de le posséder. C’est la condition du bonheur par le dialogue du verbe et de la chair.




* Conclusion


Les premières sociétés humaines ont eu le grand mérite de nous léguer un merveilleux héritage culturel, sans lequel notre place dans la nature ne serait pas ce qu’elle est devenue. Un considérable accroissement démographique sépare le nomade primitif du nomade moderne. Le rôle de l’espèce humaine dans les systèmes spontanés de la planète Terre est maintenant loin d’être négligeable. La problématique du développement durable provoquée par notre action sur la nature nous pousse à ré-actualiser notre vision de la nature et de la culture. Le temps des ethnies, des nations et des entreprises se termine. Les citadelles qui luttaient contre une nature, des peuples et des éléments hostiles seront bientôt révolues. Il est temps de faire la généalogie et le bilan de la pensée du même . Nous avons besoin, pour continuer notre développement, d’une pensée de la diversité .


Il est d’autant plus nécessaire de comprendre la pensée du même que son développement instrumental, par le biais de l’entreprise et de l’industrie, rend problématique notre développement durable. Mais ce signal d’alarme en provenance de la nature externe est accompagné d’un malaise dans la civilisation (Freud) qui témoigne d’un refoulement de la nature interne. L’autonomie de l’individu est maintenant une condition du développement du nouveau sujet: l’individu, à la recherche de son identité dynamique de nomade moderne.


Faute de reconnaître la nature, à l’extérieur de l’ethnie et à l’intérieur de l’individu, l’ amour du même , qui fut le premier moteur de notre développement culturel et instrumental, pourrait déboucher sur la haine de l’autre.


Hubert Houdoy

Créé le 22 Mai 1998

Modifié le 12 Juin 1998




* Précédents


Economie du temps

Robinson Crusoé
L’île de Robinson

Le travail comme narration


Propriété ou possession

Trois niveaux d’Organisation


Oedipe, Fatalité ou Parcours?

Une lecture familiale d’Oedipe


Quel Oedipe pour Robinson ?

Comment le verbe se fait chair




* Suite


La haine de l’autre




* Compléments


Thématique de la Civilisation

Thématique de la Globalité

Thématique de la Totalité


Statut de la valeur et de la plus-value dans le cadre d’une articulation entre économie et psychanalyse.




* Bibliographie


Vie et aventures de Robinson Crusoé

Daniel Defoe

Maxi-Poche, Classiques étrangers

Bookking International, Paris, 1996

Tome 1, 348 pages, 10 Francs

Tome 2, 315 pages, 10 Francs


L’Anti-Oedipe

Capitalisme et schizophrénie

Gilles Deleuze, Félix Guattari

Les Éditions de Minuit

Paris, 1972


Linguistique et anthropologie

Benjamin Lee-Whorf

Les origines de la sémiologie

Médiations

Denoel/Gonthier

Paris, 1969





* Définitions


Les termes en gras sont définis dans le glossaire alphabétique du Réseau d'Activités à Distance.









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Mise à jour: 16/07/2003