Domination comme impulsion
(a) La domination comme impulsion, chez un individu normal comme James Bond, n'a rien de spontané. Elle est le résultat d'une parfaite intégration des stéréotypes culturels. Le désir de l'individu est reconnu et renforcé en ce qu'il est socialement déterminé. L'impulsion qui semble naturelle et spontanée peut résulter d'un apprentissage.
(b) Exemple dans un autre domaine. L'apparence de facilité de l'expert ou du prodige résulte d'une compilation des programmes lentement acquis. Parvenu à l'âge adulte, le jeune Wolfgang Amadeus Mozart peut passer pour un génie. A le voir, il connaîtrait la musique sans l'avoir étudiée. On sait que son apprentissage, sous la férule de Léopold Mozart, n'était pas un jeu d'enfant.
(c) Inversement. Toute relation non-dominante est socialement dévalorisée. Le théologie Pierre Abélard a payé cher son attitude ouverte à l'égard d'Héloïse. Au contraire, la quête de la domination est une domination culturellement assistée.
(d) Ainsi, la joute pour la reconnaissance, dont James Bond est le modèle absolu, devient un sport socialement, culturellement et médiatiquement reconnu. Parvenu à ce stade d'intégration des stéréotypes culturels, les comportements du mâle dominant sont parfaitement fluides. C'est alors la domination comme impulsion qui s'exerce culturellement. Ce mélange de pulsions, de désir et d'agressivité, socialement reconnu, est la caractéristique du modèle de l'individu normal.
(e) La domination comme impulsion (dont la motivation personnelle est de type pervers) se distingue, éventuellement, de la domination comme principe (dont le mobile institutionnel pourrait être le respect de la tradition).
(d) Voir Ballet de deux corps pleins. Construction sociale des corps. Joute pour la reconnaissance. Mâle dominant. Types sexuels masculins.
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Mis en ligne le Jeudi 19 Juin 2008
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