Domination


(a) La domination (terme de 1120) est le fait de dominer (terme de la fin du X ème siècle). A Rome, la domination est le pouvoir, incluant le droit de vie et de mort, du pater familias sur sa famille et sur ses esclaves.


(b) La domination est un principe simplificateur de la pensée du même. Elle introduit une relation de sujet à objet. La domination est une forme perverse du légitime besoin de reconnaissance. Dans cette forme, les individus jouent un jeu à somme négative plutôt que d'affronter l'incertitude de l'autonomie et de la genèse du Sujet.


(c) La théorie marxienne aurait été beaucoup plus utile et plus pertinente si la notion improbable d'exploitation avait été remplacée par celle de domination. La théorie de l'exploitation utilise un concept matérialiste (plus-value), mais dont les sciences physiques et biologiques ne peuvent donner la moindre traduction sérieuse. La théorie de la domination peut englober ces faits que le langage courant nomme <exploitation> (travail abusif, exploitation de la situation inégale entre deux partenaires économiques) en les reliant à des aspects de dévalorisation et de stigmatisation des personnes. Les pauvres ne sont pas seulement moins riches, ils sont aussi plus soupçonnés de haine et de perversion. Dominée par l'homme (collectivement, quand ce n'est pas individuellement), la femme est plus sujette à la dépression. La domination s'articule avec des phénomènes comme la hiérarchie et le bouc émissaire. Moins totalitaire, l'explication des faits est plus globale.


(d) La domination est une perpétuation, à l'âge adulte, des rapports primitifs parent / enfant. Elle suppose une vision statique des rapports humains.


(e) On peut distinguer des causes diverses de la domination. Leur correspondent des formes perverses ou traditionnelles de la domination :


- La domination comme impulsion est la motivation personnelle du pervers. Cette motivation produit une nouvelle tyrannie, la domination perverse. Cette impulsion provoque une fascination (le personnage de James Bond, "la beauté du Diable") qui est typique du pouvoir de la perversion.


- La domination comme principe répond à un mobile plus institutionnel et plus traditionnel (le droit d'aînesse). Quand elle s'essouffle (Monarchie), la domination traditionnelle attise la convoitise des pervers (la Terreur).


(f) La construction sociale des corps, relativement à la domination et à la soumission, s'amorce très tôt. Son lien au logos n'est pas indifférent.


- <<Les enfants préverbaux dominés, à la crèche ou dans leurs relations avec les autres enfants, reçoivent les paroles comme une charge émotive insoutenable. Terrorisés, ils s'enfouissent dans les bras de leur mère dès qu'on leur adresse la parole, dont pourtant ils ne comprennent pas le sens. Alors que les enfants préverbaux dominants, épanouis, reçoivent ces mots sensoriels comme des jouets : ils sourient, gazouillent un instant, et tentent de participer à la relation. (Boris Cyrulnik, Mémoire de singe et paroles d'homme, page 138)>>.


(g) Loin de l'équilibre (thermodynamique) et de l'harmonie (préétablie ou établie par la Main invisible). Le thème économique de la domination peut se corréler avec une problématique du temps fractal.


- <<Or le comportement critique, qu'il s'agisse de loi de puissance ou de fluctuations log-périodiques autour de cette loi, est a priori symétrique autour de la valeur critique de la température (du temps dans le cas d'un phénomène d'évolution temporelle) car il ne dépend que de la valeur absolue de l'écart à cette valeur critique. On s'attend donc à observer aussi bien des accélérations log-périodiques vers l'époque critique ("précurseurs") que des décélérations à partir d'elle ("répliques"). L'un de nos anciens résultats (Nottale et al., 2000) est précisément la mise en évidence d'une telle décélération pour la lignée des échinodermes, à partir d'une époque critique qui s'identifie à leur date d'apparition. La même méthode est appliquée ici à l'analyse de l'évolution des sociétés, vue d'un point de vue global sur de grandes échelles de temps. On peut remarquer en effet que cette évolution procède d'une façon similaire à celle dont les principaux groupes animaux se sont succédé et ont dominé la Terre au cours des temps géologiques, par un rythme crises/non crises (Grou, 1987), avec des changements de lieux de domination qui se relaient. Ces déplacements de foyers de domination économique sont à l'origine de bifurcations qui prennent la forme des grandes crises économiques de l'histoire et qui permettent d'assimiler le schéma évolutif des sociétés à un arbre. Nous montrons en effet dans deux cas (sociétés occidentales et précolombiennes) que les séquences temporelles des crises économiques peuvent être décrites par des lois d'accélération log-périodiques avec une haute signification statistique. (Jean Chaline, Laurent Nottale, Pierre Grou, "Evolution morphologique et culturelle humaine : l'apport des modèles fractals", Colloque, 25 février 2002, document du web)>>.


(h) Voir Illusion ethnique. Totalité. Domination comme principe. Hiérarchie. Séduction féminine. Domination masculine. Hiérarchie auto-reproductible. Mécanisme de reconnaissance. Mécanisme d'exclusion. Mâle dominant.


(i) Lire "AEH Valeur". "Domination Masculine". "Harcèlement Moral".


Auteur. Hubert Houdoy. Le 17 Mai 2008.


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