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Nouveautés du Glossaire (33)




Suite de Nouveautés du Glossaire (32)





Mots définis entre le 30 Juin 1999 et le 2 Juillet 1999.





Comte Artaud II . texte. (a) Objet d’une excommunication (1076) par le pape Grégoire VII (1073-1085), signataire de l’accord de Tassin avec son adversaire l’archevêque Humbert de Lyon, Artaud II est, parmi les Comtes de Forez , celui qui installe la capitale à Montbrison (42600) dans la Plaine du Forez .

(b) Il fit construire le premier château, sur une butte volcanique bordée par le Vizézy, au pied de l’ancienne ville romaine de Moingt. Ainsi pouvait-il contrôler l’ennemi du moment. Le Lyonnais, venant des montagnes du matin (les Monts du Lyonnais), pouvait arriver par Feurs, l’ancienne capitale des Ségusiaves.

(c) Le Comte Artaud II meurt en 1078 ou en 1079. Guillaume l’Ancien lui succède. Ce croisé de la première heure meurt à Nicée (prise par Suleyman ibn Qoutloumouch en 1081) en 1097 alors que les croisés délivrent la ville et la remettent aux Byzantins. Ses deux fils, Guillaume le Jeune et Eustache meurent en 1115, alors que le premier mouvement communal (Laon, 1115) fait rage dans une Chrétienté inquiète du millénarisme (Anvers, 1110-1115) et dans laquelle se développent les ordres monastiques et guerriers (Hugues de Payns, fondateur des Templiers, arrive en Orient en 1115). Ainsi Ide-Raymonde hérite-t-elle du Comté. Elle le transmet par mariage à Guigues Raymond d’Albon. Leur fils, Guy I er de Forez sera Comte de Lyon et de Forez, dans la dynastie des Comtes de Forez de Viennois. Cette alliance matrimoniale donne au Forez un débouché vers la vallée du Rhône ne passant pas par Lyon et le Jarez. De plus, Guy I er tient à ce que son fils soit élevé à la cour de Louis VII, roi de France. En 1137, le comte Guy II de Forez lui succède. Il sera l’artisan de la Permutatio de 1173 .


Guy I er de Forez . texte. (a) Guy I er de Forez, petit-fils de Guillaume l’Ancien (mort à Nicée en 1097), est le descendant des comtes de Lyon et de Forez par sa mère Ide-Raymonde, épouse de Guigues Raymond d’Albon (Vienne en Isère). Il est à l’origine de la dynastie des Comtes de Forez et de Viennois. Guy I est mort en 1137. Son fils Guy II de Forez lui succéda jusqu’en 1206.

(b) Guy I er de Forez était marié à Sybille de Beaujeu. Cela n’empêcha nullement ses successeurs, dont Guy IV de Forez , d’avoir une longue lutte avec les seigneurs de Couzan, vassaux des sires de Beaujeu qui étaient des feudataires de l’empereur. La guerre se terminera le 8 mai 1222 par un victoire de Guy IV.


Guy II de Forez . texte. (a) Élevé à la cour des rois de France, par la volonté de son père, Guy I er de Forez , Guy II fut Comte de Forez de 1137 à sa mort en 1206.

(b) En 1163, il reçut le roi Louis VII à Montbrison. Diplomate, il demanda son arbitrage pour un différent qui l’opposait au sire de Beaujeu et à l’abbé de Savigny. En 1167, à Bourges, il fit hommage lige au roi de France, quand ses adversaires dépendaient de l’empereur germanique.

(c) Excellent stratège, conscient des détails concrets du terrain (Traverse de Courreau ) Guy II est l’auteur de la permutatio de 1173 avec l'archevêque de Lyon. Par chance, son fils Renaud de Forez sera élu archevêque de Lyon, rompant l’alliance des archevêques et des sires de Beaujeu. Guichard de Beaujeu se soumit au Comte.

(d) Un temps Croisé, Guy II se retira à l’abbaye de La Bénisson-Dieu . Son fils Guy III d’Outre-Mer étant mort au siège victorieux d’Acre en 1204, Guy II de Forez reprit du service comtal. Il confia à ses “frères” moines les essarts de Roche-en-Forez. Il est probablement l’auteur du Béal Comtal (1201) détournant les eaux du ruisseau de Chorsin vers celles du Vizézy en vue d’une fortification de la traverse de Courreau.

(e) Après avoir eu pour tuteur son oncle, l’excellent Renaud de Forez, Guy IV de Forez succéda dignement à son grand-père.


Guy III d’Outre-Mer . texte. (a) Guy III de Forez est le fils de Guy II de Forez , le frère de Renaud de Forez archevêque de Lyon, et le père de Guy IV de Forez .

(b) Guy III de Forez, surnommé Guy d’Outre-Mer, mourut à la 4 ème Croisade, à Saint Jean d’Acre, en 1204. Cette bataille qui lui fut fatale fût pourtant une victoire pour les Croisés.

(c) Guy III, répudia sa première femme, Asuera. Le Comte Guy IV est un des fils qu’il eût de sa seconde épouse, Alix de Sully. A cette époque, la ville et la cathédrale gothique Notre-Dame de Sully avaient une très grande notoriété. Maurice, un fils de paysans, né à Sully-sur-Loire, près d’Orléans, d’abord chanoine puis archidiacre de Paris, devint Maurice de Sully évêque de Paris le 12 octobre 1160. Il est mort en 1196.


Guy IV de Forez . texte. (a) Guy IV est né en 1196. Son père, Guy III d’Outre-Mer, étant mort à la Croisade en 1202 ou 1204, son grand-père, Guy II de Forez , devenu moine à La Bénisson-Dieu , reprit les responsabilités comtales jusqu’à sa mort en 1206. Guy IV est donc Comte de Forez à l’âge de huit ans, jusqu’à sa mort au retour de la Croisade en 1241. Docteur en Sorbonne, il profita des conseils de son oncle Renaud de Forez, archevêque de Lyon.

(b) La seigneurie (le mot <seigneur> date de 1205) de Moingt, c’est-à-dire les terres de l’autre côté du Vizézy, a été confiée au chapitre de Notre-Dame d’Espérance de Montbrison (collégiale commencée en 1223) par Guy IV. Son tombeau est dans le choeur de cette église.

(c) Guy IV eut successivement pour femmes Mahaut de Dampierre (sans postérité), Ermengarde de Sully (mère de Guy V de Forez et de Renaud, Comte de Forez ) et Mahaut de Courtenay (sans postérité). A Nevers, les franchises accordées en 1194 par le comte Pierre de Courtenay sont augmentées par la comtesse Mahaut de Courtenay et par son mari Guy IV de Forez en 1231. Elles s’appliquent aux villes foréziennes de Crozet, Montbrison, Néronde et Villerest.

(d) Les guerres de Beaujolais et de Couzan furent reprises par Guy IV lorsque Humbert V de Beaujeu reçoit l’ hommage du seigneur de Couzan. Poursuivant l’oeuvre stratégique de son grand-père (Béal Comtal , Traverse de Courreau ) Guy IV autorisera le seigneur de Marcilly-le-Châtel à construire le Château de Talaru à Chalmazel. La guerre se terminera le 8 mai 1222 par un victoire de Guy IV sur Humbert V de Beaujeu. Un mariage des enfants (Renaud de Forez et Isabeau de Beaujeu) scellera l’alliance des familles.

(e) Guy IV se croisa en 1239. Il est mort en Italie, au retour de Terre Sainte. La construction des remparts se poursuivra après sa mort. Ses fils Guy V Et Renaud lui succéderont. L’un de 1241 à 1259, l’autre de 1259 à 1270.


Guy V de Forez . texte. Guy V de Forez, né en 1218, est le fils de Guy IV de Forez et d’Ermengarde de Sully. A la mort de son père, en 1241, il est Comte de Forez . Bien qu’ayant épousé Alix de Chacelay, il meurt en 1259 sans laisser de postérité. Son frère, Renaud, Comte de Forez , lui succède en 1259.


Guy VI de Forez . texte. (a) Guy VI de Forez, né en 1253, est le fils de Renaud Comte de Forez (1259-1270) et d’Isabeau de Beaujeu. A la mort de son père, en 1270, il est Comte de Forez jusqu’en 1278. Il est marié à Jeanne de Montfort-l’Amaury. Son fils, Jean I er, né en 1253, Comte de Forez (1278-1333), lui succède à sa mort en 1278.

(b) Jean I er épousera Alix de Viennois puis Éléonore de Savoie. Leurs enfants seront Guy VII de Forez et Renaud de Forez (mort en 1369). Jeanne de Bourbon, veuve de Guy VII soufflera à Renaud de Forez (mort en 1369) le titre de Comte de Forez, le faisant ainsi passer pour la première fois dans la famille de Bourbonnais. C’est Anne-Dauphine d’Auvergne, comtesse héritière de Forez qui, par son mariage avec Louis II, duc de Bourbon, en 1368, le fera passer définitivement dans la branche des Bourbon puis à la couronne de France.


Guy VII de Forez . texte. (a) Guy VII de Forez, né en 1299, est le fils de Jean I er, Comte de Forez (1278-1333) et d’Éléonore de Savoie. A la mort de son père, en 1333, il est Comte de Forez .

(b) Guy VII de Forez épouse Jeanne de Bourbon. Ils auront:

(c) Guy VII de Forez meurt en 1358. Sa veuve soufflera le Comté à son frère Renaud de Forez, époux de Marguerite de Savoie et mort en 1369.


Grange de Drayard . texte. (a) Les cyclistes qui montent de Roche-en-Forez vers Sauvain et Chalmazel, par la départementale D44, connaissent bien le replat entre la carrière du carrefour de Montvadan ou la Griotte et l’embranchement de la route de Néel. Sur quelques centaines de mètres, ils ont un plat provisoire entre la côte qui les a fait sortir du vallon du Probois et les descentes des premiers vallons du Vizézy qui les escorteront jusqu’à la Traverse de Courreau .

(b) Ce replat (adoucissement prononcé de la pente d'un versant de montagne) est une table volcanique. Tandis que le soubassement rocheux est constitué de granite, comme le montrent les roches qui affleurent ou dominent, une faille s’est trouvée bouchée par des infiltrations basaltiques probablement contemporaines du Pic de Fraisse et de la Grande Pierre Bazanne dans l’intervalle desquels se trouve le replat. Le pré qui est à l’Est de la route, du côté de la Plaine du Forez , est presque horizontal. Depuis des générations, les pierres qui en furent sorties sont allé rejoindre les barres rocheuses de granite. Au bout du pré, la grange du lieu-dit Drayard est construite, partie en granite, partie en pierre basaltique. Les carrières respectives sont visibles de part et d’autre du bâtiment. Dans les chemins alentours, des pierres noires manifestent la présence minoritaire de la roche volcanique.

(c) Le replat de Drayard élargit la séparation entre le vallon du Probois où se trouve le bourg et l’église de Roche et les vallons des ruisseaux tributaires du Vizézy. Aux limites de la table basaltique, dans la pente à l’Est de la grange, les eaux vont soit vers le Vizézy au Nord, soit vers son affluent le Probois au Sud.

(d) Le chemin qui, descendant de Montvadan, mène soit à l’Est vers Foin soit à Sud-Est vers Lathéry et Seynaud est presque sur la ligne de partage des eaux entre Vizézy et Probois. En témoignent quelques rochers de granite où furent ajoutées des pierres basaltiques au fil des ans. Pourtant, dans un pré qui borde un joli bois dont les rochers sont cotés à 1005 mètres d’altitude, un curieux phénomène d’inversion d’érosion se manifeste. Une partie de la pente qui semblait descendre vers le Probois s’incurve et s’accélère vers le Vizézy qu’elle rejoint sous le hameau de Vernay. La pente locale contredit la pente globale , l’empêchant d’être une pente totale . Ainsi se manifeste que l’érosion hydraulique est le résultat d’un double processus d’action et de réaction. L’eau descend la pente, des crêtes vers le thalweg, entraînant le sol superficiel vers le bas. C’est l’action. La modification du sol entraîne une réaction. L’eau s’écoule toujours de haut en bas, mais elle s’écoule plus ou moins vite selon le débit que le terrain lui autorise. Les Monts du Forez sont un horst. L’ érosion du horst dépend de la profondeur de l’effondrement. Une forte dénivellation provoquée par un effondrement comme celui de la Plaine du Forez modifie les conditions de l’érosion. Ce n’est pas l’écoulement de l’eau qui provoque la plaine. C’est l’effondrement qui provoque le remplissage progressif (500 mètres d’épaisseur d’alluvions anciennes de sables et de cailloutis) du bassin par les produits de l’érosion. La plaine du Forez dicte ses lois à l’érosion en amont au lieu d’être produite par elle. Le Vizézy descend par une faille que montre très bien la Route Nouvelle entre Montbrison et Roche-en-Forez. C’est l’eau qui creuse une gorge dans une faille. Mais, par rapport aux terrains des alentours, la gorge attire les eaux plus rapidement par le débit qu’elle leur autorise. Par une image, nous pouvons dire que la faille sape (<saper> signifie <éroder une falaise>) les sols des marches du bas de l’escalier autant que l’eau emporte les sols couvrant les marches du haut. A une certaine époque de la formation de ces vallons, par son travail de sape plus intense, l’attraction du Vizézy a du se faire plus forte que celle du Probois. Le ravinement s’accentuant du côté du Vizézy, les eaux qui se trouvent déjà engagée sur le versant du Probois près de la grange de Drayard, se trouvent entraînées vers le Vizézy par un vallon subsidiaire provoqué, de plus loin en aval, par un écoulement plus rapide.

(e) De fait, la carte IGN montre que le Probois a creusé son lit plus directement à l’Est, en direction de la plaine du Forez, tandis que le Vizézy contournait des blocs basaltiques du Pic de Glizieux. Puis il a trouvé une faille dans laquelle il est descendu plus vite, sapant son propre lit. Le Vizézy travaille d’en-bas. Le Probois et la Trezaillette (Le Chevallard , Essertines-en-Chatelneuf) travaillent en haut avant de se jeter dans la gorge du Vizézy. Ces accidents géologiques font la beauté et la fractalité des montagnes. C’est par eux que les montagnes ne sont pas des pentes monotones. Les pentes naturelles ou les talus ne descendent pas régulièrement, normalement, vers les vallées. Les choses réelles et les détails concrets ne sont jamais normaux, au sens de la Physique ou des Mathématiques du XIX ème siècle.

Voir Les Chambons . Érosion hydraulique .


Les Chambons . texte. (a) Dans les Monts du Forez , la confluence du Vizézy qui descend de la Grande Pierre Bazanne (1394 mètres) et de son premier tributaire, le ruisseau de Goutte Fière qui descend de la Roche Gourgon (1420 m), s’effectue à l’altitude de 1072 mètres, dans une série de pâturages d’altitude nommés <les Chambons>.

(b) Aujourd’hui, une route goudronnée, celle qui desserre les Jasseries de Garnier , puis un chemin de terre qui traverse le ruisseau de Goutte Fière au-dessus d’une barre rocheuse , mènent les voitures jusqu’au premier jas des Chambons. Au bord du chemin, sur un bief ou béal, une petite vanne de bois ouvre ou ferme une canalisation menant à l’intérieur du bâtiment. Laissons Henri Pourrat nous parler du nettoyage herculéen des jasseries.

(c) Dans un passé récent, la montée se faisait à pied ou en chariot par des chemins forestiers. Les pierres de ces chemins furent usées par les fers des roues des chariots comme par ceux des boeufs reliés en paire par le joug. Ces chemins creux, que les tracteurs forestiers d’aujourd’hui trouvent bien étroits, nous laissent une trace des voies de la colonisation de cette montagne. Un chemin, qui n’est plus toujours praticable de nos jours, monte de l’ancien moulin banal du lieu-dit les Massons . Il passe entre “le Supt” et “les Cognères”. Il monte dans les bois sur la rive droite du Vizézy. Les nombreuses prairies boisées ou les bois herbeux témoignent de l’alternance des essarts et des envahissements forestiers au cours de l’ Histoire.

(d) Au XIX ème siècle, dans une période de défrichements stimulés par l’abolition des droits féodaux, l’élargissement de la propriété privée et la vente des biens du clergé, le haut vallon du Vizézy a fait l’objet d’une mise en culture comme en témoigne la ruine du plus élevé des moulins du Vizézy . A l’altitude de 1072 m, il desservait les Chambons alentours, Glizieux au-dessus et peut-être les Cognères en-dessous. Ce moulin de brut produisait une farine grossière pour l’alimentation du bétail. Le bief qui l’alimente est encore visible.

(e) La première grange des Chambons est construite sur une barrière de granite qui bloqua un temps le cours du ruisseau de Goutte Fière. Des blocs granitiques, à droite et à gauche du ruisseau, gardent la trace de cet épisode de l’ érosion hydraulique . Tant que le ruisseau butait contre la barrière rocheuse, il déposait ses alluvions à son amont, calmant l’érosion en ces points. On estime que dans nos régions tempérées, il faudrait 300 000 ans pour transformer entièrement un mètre cube de granite en argile, par la seule érosion chimique. Le ruisseau dévalait la barre en une cascade dont la base forme une marmite et sape la roche par le bas. Nous en avons un exemple à la cascade de Chorsin . Dès que le ruisseau a réussi à traverser la barre rocheuse, le mécanisme s’inverse. Il ne dépose plus d’alluvions en amont. Il creuse et entraîne ses alluvions dans la pente. Il relance l’érosion en amont. Il déblaye en aval.

(f) Ce lieu de confluence montre l’influence de la dénivellation sur l’érosion. En effet, quand le ruisseau de Goutte Fière creuse sa barre rocheuse, le Vizézy coule déjà plus bas que lui. Les pentes du vallon des Chambons manifestent ce phénomène. Entre la barre rocheuse (de 1130 à 1110 mètres) et le point de confluence (1072 m) le cours du ruisseau de Goutte Fière bifurque vers le sud. Il tombe littéralement dans des pentes creusées par le Vizézy.

Voir Grange de Drayard . Travaux d’Héraclès .





* Auteur


Hubert Houdoy


Créé le 14 oct 1998





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Mise à jour: 16/07/2003