Réseau d'Activités à Distancerad2000.free.fr |
Vous lisez
http://rad2000.free.fr/glosno68.htm
Nouveautés du Glossaire (73)
Suite de Nouveautés du Glossaire (72)
Mots définis entre le
7 Octobre 1999 et le 7 Octobre 1999
Hautes Chaumes . texte. (a) Les Hautes Chaumes désignent
à la fois un territoire géographique (voir le site web de
Guy Beaujon ) et le plus élevé des
étages de végétation des Monts du Forez
ou du Livradois. Les Hautes Chaumes sont donc le paysage qui entoure le sommet
de Pierre-sur-Haute (1634 m). C’est le domaine de la
jasserie et du pâturage d’estive. Le 18 Mars
1993, une partie des Hautes Chaumes des communes de Job et de
Valcivières a été classée pour son
intérêt scientifique, culturel et touristique. Après la
disparition des glaciers (il y a 15 000 ans), la colonisation des sapins et
des hêtres (il y a 4 500 ans), l’homme a commencé à
exploiter ces forêts (vers 2500 ans), laissant des fougères et du
plantain lancéolé. L’étagement actuel s’est
donc mis en place il y a 2 500 ans quand, à Athènes, au
siècle de Périclès, naissait la
Philosophie.
(b) L’étage inférieur, en dessous de
700 ou de 900 mètres, est une chênaie. Ce sont des collines,
formant l’étage collinéen. Les grands fûts laissent
pousser des taillis et de l’herbe. Le chêne y cohabite plus ou
moins avec le charme et le châtaignier. On les trouve, par exemple,
entre Moingt et Verrières-en-Forez.
Mais, à cette altitude, la forêt est facilement remplacée
par l’agriculture. Elle subsiste donc là où la
reprise d’érosion à rendu les pentes
impropres à l’exploitation. Ainsi s’explique une certaine
forme d’ inhibition au défrichement .
D’où la réserve forestière des
barons d’Écotay puis des vicomtes de Meaux de
Quérézieux à
Mérigneux.
(c) Au-dessus de 900 mètres
et des chemins de communication “horizontale” entre les paroisses,
mais au-dessous de 1300 mètres, on se trouve dans l’étage
montagnard inférieur (hêtraie), moyen ou supérieur
(sapinière). Selon l’altitude, l’humidité, le
relief, le sol, l’occupation humaine et les plantations
systématiques (épicéa et douglas depuis 1945), trouve la
hêtraie, la hêtraie avec quelques sapins, la sapinière avec
quelques hêtres, la sapinière. Pour ces nombreuses raisons,
l’étagement constaté n’est pas toujours le
même, du Nord au Sud et d’un versant à l’autre des
Monts du Forez. En altitude, à la limite des Hautes Chaumes, il
n’est pas rare de trouver du lichen des rennes aux
branches des pins, sapins et sorbiers. En prolongeant la promenade des
Chambons vers Glizieux puis la Grande Pierre Bazanne , on
trouvera de grandes quantité de ce témoin de l’air pur qui
n’est pas un parasite.
(d) Les lieux-dits Fage, Faou, Faye,
Faye-Furet, la Farge, la Fayolle, la Fayolette, le Fay, les Farges, les Fayes,
tous termes dérivés de Fagus (hêtre), sont les signes
d’une hêtraie actuelle ou passée. Des étés
humides, des hivers neigeux et des températures fraîches, mais
relativement modérées sont les conditions d’existence du
hêtre, dans son climax. On traverse une belle
hêtraie, coupée de plantations de sapins datant de
l’ère GéGé, en remontant le
Vizézy. Du Moulin Comtal du lieu-dit
les Massons au jas du lieu-dit les Chambons
, on rencontre une grande variété de biotopes.
L’exploitant d’une hêtraie âgée (120 à
150 ans en moyenne) ne pratique pas la coupe à blanc. Il laisse un
nombre suffisant de semenciers. D’autant que la hêtraie pure
laisse des feuilles mais peu de végétation au sol. En
Forez, l’extrême morcellement de la
propriété forestière pourrait être fatal au
hêtre.
(e) Au-dessus de 1 300 mètres (parfois moins
à cause du vent violent ou de l’exposition au Nord), on passe
dans l’étage subalpin. L’altitude n’est plus
favorable à la forêt. Restent les Hautes Chaumes, parfois
coupées d’une végétation arbustive (saules,
sorbiers), dans les creux plus humides (ruissellement et
formation de congères hivernales) et mieux protégés du
vent (qui accentue le froid). Ce territoire est particulièrement
visible entre la Grande Pierre Bazanne (1694 m) et les jasseries de
Garnier (1336 m). C’est le monde des pasteurs et des cavaliers.
Selon le sol et l’humidité, on y trouve des groupements de
genêts (en montant à Garnier), des landes à callunes (la
bruyère), des gentianes (au Com du Béal), des myrtilles ou des
tourbières (au Col de Baracuchet ).
Cet étage supérieur ne pourrait pas accueillir durablement les
activités humaines. C’est pourquoi les Hautes Chaumes ne sont
traditionnellement exploitées (production de la
fourme) qu’en été. La fumade des
prés en aval des jas a contribué à la
bonification des sols. La fauche et le broutage ont exercé une pression
de sélection sur les espèces végétales. Depuis
1976, année de sécheresse, les tracteurs montent de plus en plus
souvent fumer les prés (le lisier des élevages de porc) ou faire
du regain d’ensilage.
(f) Culminant à 1634 mètres,
les Monts du Forez ne connaissent pas de véritable étage alpin
(au-dessus de 2200 m).
Texte Le Forez en
définitions.
Lichen des rennes . texte. (a) On connait actuellement vingt mille
espèces de Lichens. Depuis S. Schwendener, les lichens ne sont
plus considérés comme des organismes simplistes, entre les
Champignons et les Algues. Le botaniste suisse a montré (en 1867)
qu’ils sont la symbiose (l’union biologique
durable) des deux. Contre une vision caricaturale de l’évolution
(le darwinisme social de la lutte pour la vie, soit-disant
lutte de chacun contre tous) ils sont, avec la
co-évolution, un indice de la
complexité des mécanismes évolutifs
auxquels nous devons notre existence. Certains lichens, comme “la mousse
de chêne” (Evernia prunastri ), sont utilisés en
parfumerie. Ils permettent une activité d’appoint dans certaines
régions de montagne.
(b) L’algue, reconnaissable par ses
cellules vertes ou gonidies, constitue le phycosymbiote autotrophe. Elle est
capable de se nourrir elle-même, par
photosynthèse.
(c) Le champignon,
dénoncé par les filaments incolores de son thalle ou hyphes, est
le mycosymbiote hétérotrophe. Il dépend d’un autre
être vivant pour son alimentation en carbone.
(d) De minuscules
lichens (blanc, vert, or, rouge) sont visibles sur la roche
de granite. On trouve des Ophioparma ventosum à
Pierre-sur-Haute (1634 m) et son voisin Peyre-Mayou (1542 m).
Attention en marchant et en grimpant. Une fois mouillé, le lichen est
une dangereuse patinoire. Ailleurs, vous trouverez des “cheveux de
sorcières” pendus aux arbres.
(e) Beaucoup plus
élaborés et visibles, les Cladonia (les lichens des rennes)
sont, dans la toundra du grand Nord, la nourriture hivernale du renne
(appelé caribou en Amérique du Nord). Ce sont eux que vous
trouvez, sur les pins, les sorbiers et les sapins, à la limite
inférieure des Hautes Chaumes . Ces organismes
végétaux complexes ne sont pas des parasites des arbres. Ils ne
prélèvent pas leur nourriture sur ceux-ci, comme le ferait le
lierre. Ils les utilisent comme support. Ils peuvent les protéger du
froid en hiver. Mais ils prennent une part du flux solaire en
été.
(f) A la suite de S. Deruelle et
R. Lallemant (“Les Lichens témoins de la pollution”,
Vuibert, Paris, 1983), vous pourrez vous réjouir de la qualité
de l’air que vous respirez, chaque fois que vous traverserez ces
forêts aux formes tourmentées par le vent et le froid. Le lichen
est le premier organisme capable de revivre après un accident
climatique ou industriel (pollution par le SO2). Après Tchernobyl, du
fait de la concentration du Césium 137 par les chaînes
alimentaires, plusieurs milliers de rennes ont dû être abattus en
Laponie.
Texte Le Forez en
définitions.
Arpheuil. texte. Un des hameaux de
Verrières . Un béal
d’alimentation mène l’eau de la Vidresonne
à la grande maison bourgeoise de “La Combe”.
D’Arpheuil, un chemin descend à travers bois vers un
tributaire anonyme de la Vidresonne venu du Clavelloux. Il
traverse le ruisseau à gué pour rejoindre
Mérigneux, un hameau de Lézigneux.
L’habitat est beaucoup plus concentré sur cette butte que
contourne la Vidresonne. Parmi tous les chemins qui descendent vers la
Vidresonne, un seul relie les deux hameaux, sous le Pic du Janeysset (734 m).
Un autre chemin traverse le ruisseau: il va rejoindre la route de
Saint-Anthème, vers “les Plaines”. Les autres sont des
chemins forestiers. La reprise d’érosion ,
provoquée par l’ effondrement du
graben de la Plaine du Forez , a
emporté la forêt primaire et son humus. Partout la roche est
pratiquement à nu. Elle ne supporte pas les labours, mais la
forêt de pins tordus et les pacages. C’est pourquoi cette partie
du pays est restée une réserve foncière et un territoire
de chasse pour les barons d’Écotay puis les
vicomtes de Quérézieux.
Texte Le
Forez en définitions.
Beauvoir. texte. (a) Un des hameaux de
Verrières . La ferme actuelle est un vestige du plus ancien
château-fort cité par les écrits à
Verrières-en-Forez. Mais les pierres d’une maison d’
Arpheuil témoignent d’une fortification
ancienne. La croix du carrefour de Beauvoir était un calvaire. Il a
perdu ses deux larrons pendant la Révolution Française.
(b) Quand on ne naît pas
seigneur d’un lieu, on peut le devenir par une relative
ouverture de la noblesse . Mais celle-ci pourrait jouer
à double sens, si elle existait pour toutes les
générations. Les anciens (Richard) s’efforceront
d’envoyer les jeunes chevaliers turbulents (Jean) sans terre se tailler
des royaumes aux Croisades, contre les Maures ou les
Albigeois. Mais, sur place, la construction des moulins à eau
était un moyen de mettre en valeur une tenure
féodale en contrôlant la production des
serfs.
(c) Au XIX ème siècle, Roger de
Beauvoir fut, avec Alfred d’Orsay et lord Seymour, un des plus
célèbres dandys parisiens. Au milieu du XX ème
siècle, dans un autre combat pour la reconnaissance,
on dira: <<On ne naît pas femme, on le devient. (Simone de
Beauvoir, “Le Deuxième Sexe”, 1949)>>.
Texte
Le Forez en définitions.
Conol. texte. Un des
hameaux de Verrières . Le hameau de Conol a connu une
véritable transformation de ses vieilles fermes en résidences
secondaires. Le facteur déclenchant fut l’ouverture de
“l’Auberge de Conol”. A l’inverse d’
Arpheuil, Conol marque la limite supérieure du cirque
des cultures dans l’écrin des forêts (le sapinière
en haut, la chênaie en bas). Des chemins forestiers balisés
permettent de rejoindre le Col de la
Croix-de-l’Homme-Mort ou le Col de Baracuchet
par les Cinq Fonts .
Texte Le
Forez en définitions.
Drutel. texte. Un des hameaux de
Verrières . Sur le bord de l’actuelle route de
Saint-Anthème, Drutel est à la limite
inférieure de la zone de culture. Cette zone fait suite à la
zone de forêts et de pâtures (Arpheuil)
provoquée par la reprise d’érosion . La
route qui part à Drutel mène à Durbise.
Un ancien chemin, aujourd’hui peu tracé, menait au Battant et au
moulin banal de Beauvoir. Le patronyme est
courant dans la région. Au Moyen-Âge, le <drut
d’amour> désignait l’acte d’amour, l’action
de <faire l’amour>.
Texte Le Forez
en définitions.
Durbise. texte. Un des hameaux de
Verrières . Ce hameau, cité en 1330 pour le
château de Beauvoir, se limite maintenant à une
seule maison. La route qui y mène traverse la gorge escarpée
d’un ruisseau anonyme, tributaire de
la Vidresonne. Les chevreuils apprécient cette alternance de combes, de
gorges, de prés et de forêts. Les chemins qui mènent
à Arpheuil et Garassut vous offrent
de beaux points de vue .
Texte Le Forez en définitions.
Garassut. texte. Un
des hameaux de Verrières . Près d’une
butte de 759 mètres d’altitude, témoin de la
pénéplaine, le hameau de Garassut est indemne
de la reprise d’érosion . C’est en aval
que se trouve le ruisseau qui creusa si profondément son lit entre
Arpheuil et Mérigneux.
L’épaisseur de l’humus, hérité de l’
érosion chimique et de la forêt primaire,
autorise la culture.
Texte Le Forez en
définitions.
Goutte-Baudet. texte. Un des hameaux de
Verrières . La Goutte-Baudet désigne maintenant une
maison isolée, en face des Grands Champs. Depuis le X ème
siècle (gote puis goutte), une <goutte> est un
ru ou un ruisseau (la goutte Majoye est sous
Prassouroux). Le mot a donné:
<dégoutter>, <égoutter> puis <égouts>.
Depuis le XVI ème siècle, Baudet est un nom propre. Il
dérive du germanique <baut> signifiant <hardi>. Près
de Boën-sur-Lignon, les ruisseaux se nomment volontiers <goutte>:
goutte de Reigneux, goutte du petit-pont, goutte de Travorche, goutte Noyeuse,
mais aussi <le Goutard> à Sail-sous-Couzan et le
château de Gouttelas. Goutte est aussi un patronyme courant.
Texte Le Forez en définitions.
La Bruyère . texte. (a) Un des hameaux de
Verrières . La dénomination de <La
Bruyère>, se retrouve entre Valensanges et Lézigneux. Elle
est encore celle de l’un des châteaux de
Saint-Romain-le-Puy (famille Julien de Pommerol). Cette
répétition n’est pas due à la
végétation. Elle témoigne peut-être de la toute
première exploitation rurale de Verrières. De type esclavagiste,
elle a pu accompagner la construction, l’entretien et le ravitaillement
d’une voire de deux voies romaines . Celle qui passait
entre Phialet et Péragut venait peut-être de
Saint-Romain-le Puy . Celle qui a laissé des vestiges
à Prassouroux et le Mas desservait sûrement d’
Aquae Segetae .
(b) On retrouve La Bruyère dans
le Hainaut, à 30 km de Tournai (Belgique).
(c) Avec Boileau,
Corneille, La Fontaine, Molière et Racine, Jean de La Bruyère
(1645-1696, “Les Caractères ” entre 1688 et 1696) est
une des gloires du siècle de Louis XIV.
(d) La bruyère,
une Éricacée comme la myrtille et le rhododendron, est une des
plantes de la lande à callunes qui couvre les Hautes
Chaumes . En décoction, c’est un diurétique aussi
rapide que puissant. Ses fleurs donnent un miel sombre et corsé.
Utilisés en teinture, ses rameaux donnent à la laine une couleur
brun noisette. Fauchée et brûlée, elle est un amendement
des sols combiné à la fumade des jasseries. Il
est alors possible de faucher l’herbe avec laquelle elle poussait.
Depuis la sécheresse de 1976, cette pratique est redevenue plus
courante sur les pentes des Monts du Forez , de la
Pierre Bazanne à Pierre-sur-Haute.
(e) La terre de bruyère désigne un humus qui se forme
dans des conditions défavorables (une végétation
acidifiante, des résineux, dans un climat humide et froid).
Succédant parfois aux tourbières (l’azote
est bloqué sous une forme qui n’est pas assimilable), elle
convient aux rhododendrons et aux azalées.
Texte Le Forez en définitions.
Auteur
Créé le 19 Novembre 1998
Suite des
Nouveautés
Compléments Spécialisés
Retours
Pour votre prochaine visite
Quoi de neuf sur le Réseau
d'Activités à Distance?