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Nouveautés du Glossaire (72)
Suite de Nouveautés du Glossaire (71)
Mots définis entre le
6 Octobre 1999 et le 6 Octobre 1999
Sphaigne. texte. Terme de botanique.
(a)
La mousse de Sphagnum (sphaigne) joue un rôle dans les
tourbières, dans l’évolution des
espèces végétales, dans la culture des Orchidées,
dans les protections périodiques féminines
(règles) et dans les couches de bébé.
(b) Dans les tourbières et les couches de bébé,
les sphaignes (Andromeda polifolia et Oxycoccos quadripetala) ont la
propriété de réduire fortement le taux
d’acidité (ph) des solutions aqueuses. Elles abaissent aussi la
température, au point qu’il gèle souvent dans les
tourbières de Bretagne, même en plein été. Elles
contribuent donc à ralentir la décomposition organique,
facilitant l’accumulation de la masse organique (tourbe).
Texte
Le Forez en définitions.
Tourbière. texte. (a) La tourbière est le lieu où
se produit la tourbe. Une tourbière comporte entre
40 centimètres et 10 mètres de tourbe. La tourbe est une
roche combustible renfermant jusqu’à
50 pour 100 de carbone. Ce combustible, d’origine
végétale comme la charbon ou la lignite, est un
complément de la bouse de vache séchée et un substitut
pour le bois qui ne pousse pas sur les Hautes Chaumes .
(b) La tourbe a joué un rôle économique
considérable dans les pays nordiques: germaniques (Moore) et
scandinaves. Aux Pays-Bas, la Drenthe est une région
d’étangs formés par l’extraction de la tourbe et
reliés par des canaux prévus pour son transport. Dispensatrice
d’un matériau de construction isolant du froid, d’un
combustible abondant, d’une litière pour le bétail et
d’un amendement organique des sols, la tourbière semble aussi
avoir été un lieu de sépulture ou de sacrifices
humains (hommes des tourbières au Danemark). Milieu
réducteur, la tourbe a pour caractéristique de fossiliser les
organismes qui s’y trouvent: du pollen au corps humain (l’homme de
Tollund). La chaleur méridionale n’est pas propice aux
tourbières. L’Auvergne et les Monts du Forez
sont leur limite Sud. On retrouve pourtant des tourbières, des
sphaignes et des droséras à l’Équateur, du fait de
la saturation d’eau.
(c) Dans une époque historique
récente, comme les marais de la Plaine du Forez (sur
ordre de Napoléon III) et les marécages (qui ne sont pas
toujours pestilentiels), la tourbière a fait l’objet
d’assèchements (par l’aulnaie-peupleraie). Ils
étaient plus inspirés par le fantasme que par
la raison. Pour une conception de la culture ethnique et donc
de l’agriculture, marquée par l’
élévation, la tourbière
représentait l’eau et la matière primordiales, avant que,
dans le geste de La Création , Dieu ne sépare
l’eau de la matière solide (le sol).
(d) Il y eut un soir.
Il y eut un matin. Puis on découvrit que le mécanisme de
formation de la tourbière, s’il n’est pas Le
Créateur , est un des mécanisme de développement
de la vie et de la formation du sol fertile, à partir
de l’eau. Son processus d’ accrétion
s’oppose à celui de l’ érosion
chimique . Depuis, les tourbières sont
considérées comme des milieux vivants d’un grand
intérêt scientifique. Elles gardent la trace de
l’évolution préhistorique puis historique de nos paysages.
Comme les glaces de l’Antarctique, elles nous permettent de reconstituer
notre Histoire.
(e) Une tourbière est un lac
(de cratère ou de glacier), aux eaux très pures, qui se
transforme en humus et en sol fertile par le développement
d’êtres vivants (animaux, végétaux) aquatiques. Ce
n’est pas de la culture sans sol. C’est une
végétation produisant le sol. Au stade du bas marais, parti du
pourtour terrestre, un radeau de plantes aquatiques à
rhizomes (comaret, grand carex, prêles, trèfle
d’eau, Thécamoebiens) se développe à la surface de
l’eau. Sur ce tapis végétal, vont se développer de
grandes mousses aquatiques et des générations successives de
sphaignes. Elles rendent l’eau acide et captent les sels minéraux
(carbone, phosphate, nitrate). Faute de bactéries, la
minéralisation des déchets organiques est réduite. Le
radeau accumule les plantes (Scirpus pauciflorus, Triglochin palustris) et
s’enfonce, mais sans se décomposer. Ainsi se forme la tourbe,
roche organique. Au stade du marais de transition, des plantes carnivores
(droséra, grassette, rossolis) fournissent à leur milieu les
protéines prises sur les insectes. Fleurissent alors des
orchidées aux multiples couleurs (Primula farinosa roses, Senecio
helenitis dorées, Swertia bleus). Au stade du haut marais, le
centre du lac est comblé à son tour. La croissance de la
matière organique donne au marais la forme bombée
d’où vient son nom. Les sphaignes se développent en
hauteur. Les organismes morts servent de mèche hydrophile aux vivants,
puissant l’eau au fond du marais. Apparaît alors la linaigrette
vaginée et sa fleur cotonneuse, puis le saule rampant, le fausse
bruyère, le bouleau nain (Betula nana), suivis d’arbres
véritables (bouleau pubescent, pin sylvestre, Pinus uncinata,
épicéa). Si l’eau se fait plus rare
(tourbière morte), on aura bientôt une lande puis une
forêt. Pendant ce très long processus, la tourbière a
gardé les pollens venus des alentours. Elle est donc
l’ancêtre biologique du cahier de texte des écoliers.
Charlemagne et Jules Ferry n’ont rien inventé. Pour
l’Histoire de l’humanité, la mémoire d’une
tourbière de 10 mètres, formée sur 10 millénaires,
vaut bien le contenu de la bibliothèque d’Alexandrie. En
Auvergne, la tourbière du cratère de Senèze, qui
fonctionne depuis le Villafranchien, remonte à 2 millions
d’années. Les couches successivement empilées permettent
de dater les pollens conservés. La palynologie, étude des
pollens, est née en 1944. Elle joue un rôle dans la
paléoclimatologie, l’étude des climats anciens. Des
tourbières normandes ont montré que le chêne vert,
l’yeuse qui donne son nom au village perché d’
Eus près de Prades (Pyrénées
Orientales), poussait en Normandie au Néolithique.
Enfin, du point de vue de la géologie politique ,
regarder une tourbière d’aujourd’hui est une manière
de voir se produire le charbon d’après-demain.
(f) On
trouvera une bonne explication de la formation et de l’évolution
des tourbières, au Parc de la Droséra . La
plante carnivore qui donne son nom à ce paysage historique
reconstitué est une habitante des tourbières. Dans le
Cantal, entre La Pignole et La Rochette (carte IGN, 2434OT), le
lac-tourbière de la Pignole est donc un lac qui se transforme en
tourbière. Sur la route D.44, entre le Col de
Baracuchet et le Jas du Mas , une tourbière
est signalée au promeneur par une pancarte explicative. En Haute-Loire,
entre Saint-Jean-de-Nay et Siaugues-Sainte-Marie (carte IGN, 2735 Ouest), le
marais de Limagne est visitable par un circuit des Guides
Chamina (“L’eau en Auvergne”). Dans les
Bois Noirs du Puy de Montoncel, sur le cours du Sichon, au Sud de Lavoine et
de Pion (Allier, D.422), près de la scierie de La Nélie et du
rocher de Saint-Vincent (932 m) un ponton en bois permet de visiter une
très belle tourbière moussue. Puis la tourbière
disparaît par assèchement naturel ou anthropique.
Vestige d’une vallée glaciaire et de son lac
morainique, une ancienne tourbière est devenue le Pré Daval dans
la vallée du Fossat .
Texte Le Forez en définitions.
Condamine. texte.
(a) Un des hameaux de Verrières . Jouxtant Cordailleux
(actuellement sur la commune de Bard), Condamine est une limite de commune. En
1330, Chatard d'Écotay, seigneur de Beauvoir, exerçait ses
prérogatives sur Cordailleux. Le territoire fut morcelé plus
tard. C’est probablement le premier moulin sur le ru du
Crozet qui divisa cette banalité en deux.
L’augmentation de la production agricole a-t-elle poussé à
la construction d’un autre moulin banal ? Ou les
contradictions féodales et les rivalités entre
seigneurs sont-elles la cause de ce morcellement des tenures
féodales ?
(b) Au Moyen Âge, <condamine> ou
<couture> désigne une terre que le seigneur exploite en son nom
propre, sans la confier à des serfs (tenure paysanne).
Généralement plus grandes, ces terres ont aussi
résisté plus longtemps au morcellement des
propriétés. Condamine était une couture de
Beauvoir puis du Soleillant. La toponymie accrédite le
souvenir d’un souterrain reliant les deux lieux.
(c) Par des
mesures effectuées au Pérou (1735-1743), le mathématicien
et géodésien français Charles-Marie de La Condamine
contribua à confirmer la conjecture de
Newton sur l'aplatissement de la Terre aux pôles du
fait de la gravitation universelle. Il étudia aussi le caoutchouc
naturel. Plus proche de nous, H. Condamine est un spécialiste du
<<Tératocarcinome de la souris (1980)>>, montrant sa
relation avec les cellules embryonnaires précoces.
Texte Le Forez en définitions.
Fouont-que-Parce. texte. (a) La Fouont-que-Parce est la transcription
phonétique de la Font-qui-Perce, la source qui jaillit.
(b) A cette
altitude, entre le Grand Fayevie (1345 m) et les jasseries de la Fayolle (1326
m) les eaux courantes sont plutôt fraîches.
(c) D’autant qu’en passant à
Jarrix, ils avait bu à la fontaine de folie dite la Font de Martelos.
(d) Comme le
Ruisseau de Chorsin détourné vers le
Vizézy par le Béal Comtal , ce
sont les eaux de la Fouont-que-Parce qui furent détournées vers
la vallée de la Dore, par les propriétaires de moulins à
papier du vallon de Chadernolles (entre Marsac-en-Livradois et Arlanc). Ainsi
le ruisseau (rif) de Grandrif et les moulins qu’il alimentait, depuis le
moulin du Grand Barot (691 m) jusqu’à la papeterie de la
Grand’Rive, ne manquaient pas d’eau. Pour cela, il fallu
construire, sur 500 mètres, une élévation de pierres et
de terre. Six générations de Dupuy développèrent
un outil de travail pouvant compter jusqu’à sept roues. Au XVIII
ème siècle, ils pouvaient produire 80 tonnes de papier. Ils
fournirent celui de la grande “Encyclopédie” (1751-1772).
(e) Les idées de Denis Diderot (1713-1784), de Jean Le Rond
d’Alembert (1717-1783, “Discours Préliminaire de
l’Encyclopédie”, 1751), de François
Quesnay (1694-1774, article “Grains” de
l’Encyclopédie) et des Physiocrates furent
néfastes aux monopoles dont disposaient ces bourgeois d’Ambert et
d’Arlanc. D’industrieux petits-fils de métayers, qui
pouvaient mettre des bottes et même du foin dans leurs
bottes, se hissaient à leur niveau:
(f) Dans le Limousin, en abolissant les
banalités, Anne Robert Jacques
Turgot (1727-1781) anticipa sur l’abolition des
privilèges de la Nuit du 4 Août. L’épopée des
moulins du Vizézy raconte la suite de l’
Histoire. Les démêlées d’Anne-Marie
Grange et de Monsieur Robert sont le reflet littéraire de cette
transformation économique et sociale, “au temps du grand
Napoléon”. C’est dans le vallon de Grandrif, sous le Puy de
Loir (1232 m) que les assassins du cousin prêtre de Marsac ont
été vus pour la dernière fois:
Texte Le Forez en
définitions.
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Créé le 18 Novembre 1998
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