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Thématique de la Modernité


Basse modernité, (= Touraine), texte. "Le dernier quart du XXdeg. siècle a vu la rupture de cette union volontariste de l'industrialisation et de la nation (p. 161)". "La crise de la pensée socialiste, en particulier en Europe, et sa disparition presque complète dans le reste du monde, traduit la fin d'un modèle qui fut si puissant et si créateur qu'il laisse derrière lui des îlots de nostalgie parmi les gauchistes comme parmi les réformateurs, en particulier en France où, plus qu'ailleurs s'était imposée la figure de l'Etat modernisateur économique et réformateur social, limitant l'action d'un capitalisme qui n'avait pas joué le rôle principal pendant la phase de reconstruction de l'après-guerre (p. 162)". "Nous sommes entrés dans une troisième période, la basse modernité (late modernity, Spätkapitalismus), et la question qui s'impose à nous, et à laquelle ce livre s'efforce de répondre, est: Comment nous, qui vivons la troisième étape de la modernité, pouvons-nous nous constituer en société? Quel est le principe de combinaison de la rationalisation du monde et de la liberté personnelle, de la science et de la conscience, qui se substituera à l'ordre social et au développement économique, qui ont perdu l'un et l'autre leur force d'intégration? (p. 162)". "On voit de plus en plus se répandre l'image du monde social comme chaos, désordre, jungle (p. 163)". "Il faut maintenant explorer la nature des sociétés dans lesquelles c'est le Sujet, et non plus un ordre institutionnel et le mouvement du progrès, qui assure l'unité de la vie sociale (p. 163)". "Ce qui caractérise notre basse modernité, c'est la disparition de toute conception objectiviste de la vie sociale (p. 164)". "Il n'y a plus de "réalité", seulement des produits de l'imagination scientifique, de la volonté politique et de la recherche du profit (p. 165)". Voir Post-Moderne.

Démodernisation, (= Touraine), texte, "Depuis longtemps, nous ne pouvons plus croire au triomphe final d'un État de droit capable de gérer la dualité de la modernité, de tenir la balance égale entre l'industrialisation du monde et la liberté personnelle, entre l'espace public et la vie privée (p. 39)". "C'est cette dissociation que je nomme démodernisation. Si la modernisation fut la gestion de la dualité de la production rationalisée et de la liberté intérieure du Sujet humain par l'idée de société nationale, la démodernisation est définie par la rupture des liens qui unissent la liberté personnelle et l'efficacité collective (p. 40)". "Je trouve utile la notion de postmodernisme comme instrument critique qui nous aide à percevoir la crise et la fin du modèle rationaliste des Lumières. Mais je la crois incapable d'assumer les conséquences de la séparation qu'elle constate entre les deux moitiés de notre expérience (p. 41)". "C'est pourquoi l'idée de démodernisation, plutôt que celle de postmodernité, doit être placée au départ de l'analyse (p. 41)". "Ce que nous nommons crise d'un modèle ancien de modernité est aussi le mouvement même de cette modernité qui se définit par la dissociation croissante des deux univers (p. 42)". "L'ordre est remplacé par le changement comme cadre de l'analyse et de l'action sociale, car le champ de l'action stratégique est un ensemble constamment changeant de possibilités, de chances, de risques (p. 42)". "Si la démodernisation est avant tout la rupture entre le système et l'acteur, ses deux aspects principaux et complémentaires sont la désinstitutionnalisation et la désocialisation (p. 54)". Voir Destruction du Moi.

Dépolitisation, (= Touraine), texte. la désocialisation est aussi une dépolitisation. "L'ordre politique ne constitue plus, ne fonde plus l'ordre social (p. 59)". "Tandis qu'un tiers de la population aborde avec confiance l'ouverture des marchés, un autre demande la protection de l'État et le dernier se replie sur des solutions autoritaires et cherche à détourner la menace sur ceux qui sont encore plus exposés qu'eux à l'exclusion (p. 61)". Voir Désinstitutionnalisation.

Désinstitutionnalisation, (= Touraine), texte. "Par désinstitutionnalisation, il faut entendre l'affaiblissement ou la disparition des normes codifiées et protégées par des mécanismes légaux, et plus simplement la disparition des jugements de normalité qui s'appliquaient aux conduites régies par des institutions (p. 54)". Voir Démodernisation, Désocialisation.

Désocialisation, (= Touraine), texte. "J'appelle désocialisation la disparition des rôles, normes et valeurs sociaux par lesquels se construisait le monde vécu. Elle est la conséquence directe de la désinstitutionnalisation de l'économie, de la politique et de la religion (p. 57)".

D'où le paradoxe central de notre société: c'est au moment où l'économie se mondialise et est transformée de manière accélérée par des technologies nouvelles que la personnalité cesse d'être projetée vers l'avenir, prend appui au contraire sur le passé ou sur un désir a-historique. Le système et l'acteur ne sont plus en réciprocité de perspectives mais en opposition directe (p. 57)". "Les sociologues, comme les autres, doivent s'habituer à la disparition de la Société, si l'on définit celle-ci comme le principe régulateur des conduites. Nous vivons dans un monde de marchés, de communautés et d'individus, et non plus dans un monde d'institutions (p. 63)". Voir Démodernisation, Désinstitutionnalisation.

Destruction du Moi, (= Touraine), texte. "La destruction du Moi imposant sa loi au corps, à ses pulsions, à sa violence, à son cri, au nom de la société, de ses besoins et de ses conventions, a autant transformé notre vie et notre pensée que la destruction des principes de l'ordres social lui-même (p. 76)". "Avant de chercher à relier entre eux les deux univers qui se séparent de plus en plus l'un de l'autre et, du même coup, se dégradent parallèlement, il faut prendre acte de la double destruction du Moi et de la rationalité sociale (p. 76)". "Sans la mort de la société et du Moi, la recherche et la défense du Sujet n'auraient pas de sens (p. 76)". Voir Désocialisation, Genèse du Sujet.

Haute modernité, (= Touraine), texte. "L'intégration sociale par la loi et l'éducation, que les société modernes ont longtemps considérée comme leur objectif principal, visait à renforcer la société elle-même, devenue ainsi sacrée, et aussi à assurer le maintien et la transmission des pouvoirs politiques et des hiérarchies sociales (p. 159)". "La raison devait commander les programmes d'éducation autant que les lois et le progrès des connaissances. Idée si forte que j'ai souvent appelé ici classique cette figure de la modernité, qui triompha avec les révolutions qui créèrent les États nationaux, d'abord aux Pays-Bas et en Angleterre, ensuite en France et aux États-Unis, puis dans l'Amérique espagnole et portugaise, plus tard en Europe centrale et dans d'autres parties du monde, en Egypte et en Turquie en particulier (p. 159)". Voir Transmission.

Moderne, Post-Moderne, post-industriel, texte. Le terme post-modernisme s'est largement répandu en Littérature, en Art, en Architecture, en Histoire, ou en Philosophie. "Par définition, le post-modernisme est rebelle à toute définition". Il n'est pas une théorie, mais une attitude. Il est d'abord un doute et un questionnement. Il peut-être vu comme un dépassement ou une critique du modernisme. Le post-modernisme doute de l'absolu et des vérités universelles. Il rejette les grandes explications que sont ou furent: le capitalisme, le marxisme, le christianisme, la science. Il correspond à une perte de confiance dans (le modernisme), le progrès, la rationalité, la science et la réalité objective. Il admet que la perception est une interprétation. Il reconnaît le filtre des cadres de pensée et du langage. Il en découle que la connaissance est contingente, contextuelle et liée au pouvoir. Le post-moderniste est le contraire du despote éclairé ou de l'idéal platonicien en politique. Le modernisme cherchait des valeurs, des principes éternels et universels. Le post-modernisme insiste sur l'importance du contexte. La subjectivité est inévitable. Il est, au mieux, un doute salutaire. Il est, au pire, un désespoir systématique. Il est parfois un tic de langage. Il multiplie les Post-, comme d'autres voyaient du Nouveau (Riches, Roman, Philosophe) ou de l'Anti (Capitalisme, Colonialisme, Impérialisme, Oedipe, Psychiatrie) partout.

Modernisation, texte. "On a souvent défini la modernisation par l'autonomie croissante des divers domaines de la vie sociale, de la vie privée et de la vie publique, de l'économie, de la politique et de la religion, de la science et des idéologies (Touraine, p. 51)". Voir Démodernisation.

Modernité, (= Touraine), texte. "La modernité est devenue problématique. Et c'est peut-être la démodernisation qui l'emportera si nous ne parvenons pas à amarrer l'un à l'autre les continents que la modernité tend à séparer (p. 372)": l'univers de l'instrumentalité et celui de l'identité. "Parce que la religion du progrès, comme les religions communautaires, sont chargées des plus grands dangers et parce que la séparation de la vie publique et de la vie privée n'est qu'une illusion, nous n'avons pas d'autre solution, pour éviter la démodernisation, que de remplir la place laissée vide par la disparition du Sujet politique, et avant lui du Sujet religieux, en y plaçant le Sujet personnel, le désir de chaque individu d'être acteur de son existence, le maître d'un temps, d'un espace, de souvenirs et de projets, traversés constamment par des forces extérieures venues de loin, menaçantes ou séduisantes, mais dont il essaie de faire une expérience vécue, une histoire personnelle (p. 373)".

Modernité, trois époques de la modernité. (= Touraine), texte. "La haute modernité s'organisait autour d'un principe central d'ordre; la modernité moyenne était dominée par les tensions entre le progrès et les conflits sociaux à travers lesquelles celui-ci prend forme historique; la basse modernité n'est dominée ni par une unité ni par une dualité, mais par la position à la fois centrale et faible du Sujet entre les deux univers opposés des marchés et des communautés (p. 166)".Voir Haute modernité, Moyenne modernité, Basse modernité.

Modernité réalisée, (= Touraine), texte. "C'est la modernité réalisée, c'est à dire la ruine de tous les systèmes d'ordre, qui permet au Sujet de trouver en lui-même sa légitimité et l'empêche de se mettre au service d'une loi qui lui serait supérieure (p. 99)". "La conscience qu'il a de lui-même l'aide à se dégager des influences subies; elle ne lui révèle pas un code fondamental de valeurs et de normes. Le sujet n'a pas d'autre contenu que le bricolage par lequel il essaie de combiner son travail, c'est-à-dire sa participation à l'univers des techniques et des marchés, avec sa culture, comme force qui constitue son identité en donnant un sens à son expérience (p. 99)". Tel Robinson Crusoé, le télétravailleur, salarié ou indépendant, par son autonomie et sa polyvalence, nous semble le meilleur symbole de cette modernité. Voir Post-Moderne.

Moyenne modernité, (= Touraine), texte. "Les forces centrifuges, créatrices de richesse et de misère, d'innovation et d'exploitation, l'ont emporté à partir du XIXdeg. siècle, au moment où la révolution industrielle et le capitalisme financier commencèrent à se répandre dans le monde à partir de la Grande-Bretagne (p. 160)". "Alors que la haute modernité avait cru à l'ordre que la raison met dans le chaos apparent de l'univers, la diversité des intérêts et le désordre des passions, la société industrielle mit au centre de sa pensée et de son organisation l'idée de développement, qu'elle appela plus volontiers le progrès (p. 160)". "Cette conception prit en fait des formes si opposées qu'elles tendirent à se détruire mutuellement. (p. 160)". "L'idée de développement s'imposa donc, entre ces armées affrontées, comme l'affirmation du lien possible, à chaque moment de la modernisation, entre l'efficacité économique et l'intégration sociale, grâce à l'action de la démocratie industrielle ou d'un nouveau despotisme éclairé (p. 160)". "Et pendant ces "trente glorieuses" nous avons pu croire qu'était venu le temps de la grande synthèse entre l'ordre et le développement, qu'après les turbulences du décollage économique pouvait venir la croissance maîtrisée et auto-entretenue (self-sustaining growth) (p. 161)". Voir Développement durable.

Hubert Houdoy


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Mise à jour: 16/07/2003