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Nouveautés du Glossaire (79)
Suite de Nouveautés du Glossaire (78)
Mots définis entre le
12 Octobre 1999 et le 13 Octobre 1999
Table basaltique . texte. (a) Manifestation du volcanisme plus
discrète que les éruptions dans l’atmosphère, une
table basaltique résulte de la production de roche magmatique
intrusive , entre des couches de roches
sédimentaires . Une table basaltique ne devient apparente
qu’après l’ érosion hydraulique des
sédiments sous lesquels elle s’est glissée. Elle se
manifeste alors comme un plateau horizontal, plus ou moins étendu.
(b) L’Aubrac, le pays de la vache rustique aux allures de bison,
est une table basaltique. Le plateau culmine à 1 471 mètres
au Mailhebiau.
(c) Plus limité, le replat de la grange
de Drayard est de même origine.
(d) Plus partiale,
l’ Histoire de France a décidé de retenir
le plateau de Gergovie où Vercingétorix fut le vainqueur de
Jules César .
Texte Le
Forez en définitions.
Sagnes. texte. (a) Dans le Livradois et le
Forez, il est un toponyme fréquent: <les
Sagnes>. Ce vocable désigne des sols qui furent marécageux ou
qui restent humides. <Sagne> est plus courant que < le
Mas > et <le Crozet> qui désignent des hameaux.
(b) On le trouve au singulier comme au pluriel, simple ou
composé: Chassagnoles, Col des Sagnes, Côte Sagneau, Grand Sagne,
Grandsaigne, Jeansagnières, Jas Sagneton, la Chassagne, la Grande
Sagne, la Sagne, la Sagne du Mont, la Sagne Morte, la Saigne, le Chassaing, le
Chassagnon, le Clos de la Sagne, le Sagnasson, le Sagnat, les Chassains, les
Chassagnes, les Grandes Sagnes, les Grandes Sagnes de l’Hermitage, les
Sagnoles, les Saignes, Moulin des Saignes, Sagne Blanchard, Sagne Boulant,
Sagne Bourrue, Sagne Cros, Sagne Crose, Sagne de Bas, Sagne des Aules, Sagne
l’Allier, Sagne Longue, Sagne Moussue, Sagne Noire, Sagne Riante, Sagne
Vernay, Sagnebelle, Sagnelongue, Sagnes Basses, Saignelonge.
(c)
<Sagne> n’appartient plus à la langue courante, celle des
villes et des dictionnaires techniques. Seuls les dictionnaires
étymologiques le mentionnent. Dérivé du latin populaire,
le mot apparaît en français à la fin du XII ème
siècle, dans une période d’ essarts ou de
défrichements. On a alors nommé et qualifié de nouveaux
terrains.
(d) Le mot est presque absent du territoire de
Verrières-en-Forez. Sa seule mention est sur un
terrain limitrophe de la commune de Bard qui semble avoir été
colonisé plus tard que Verrières. C’est probablement la
construction des premiers moulins du Crozet qui firent passer le hameau de
Cordailleux de la dépendance de Beauvoir à
celle de Bard. Le ru du Crozet prend naissance, pour partie
aux Cinq Fonts (1251 m) sous le communal de Bard, et pour
partie dans les Narses (1258 m) de
Saint-Anthème. Il longe “la sagne” avant
d’alimenter des moulins du territoire de Bard, sous le
Pin et Robert qui sont des hameaux de
Verrières .
Texte Le Forez en
définitions.
Gévaudan. texte. (a) Le Gévaudan est une région de
l’Auvergne. La Truyère sépare la Margeride, un haut
plateau cristallin (1400 m), du bas Gévaudan (entre 1 000 et
1 200 m), une terre de vastes pâturages.
Le
Gévaudan a donné au Forez un comte, en la
personne de Ponce de Gévaudan, Comte de Forez et de
Gévaudan. Le Comte Géraud , son fils, sera
Comte de Lyon et de Forez vers 1025-1029. Le Gévaudan passera dans le
Comté de Toulouse avec le comte Raimond IV (1093-1105).
Le
Gévaudan a donné à la France et à la
Chrétienté un pape (d’Avignon). Il
s’agit de Guillaume de Grimoard, pape de 1362 à 1370 sous le nom
d’Urbain V.
Le Gévaudan a fourni à Regnaut de
Chartres, archevêque de Reims, un prétexte pour minimiser les
conséquences de la capture de Jeanne d’Arc , par
Jean de Luxembourg, le 23 mai 1430, devant Compiègne. Un jeune berger
du Gévaudan venait de reprendre le flambeau de l’
ouverture de la noblesse . Inutile de chercher à
délivrer la Pucelle ! Ce ne sont pas les Jacques qui manquent pendant
la vacance de la noblesse !
Le Gévaudan a
donné à la culture populaire et à la mémoire
collective, le souvenir de la Bête du Gévaudan, un grand
loup qui tua 70 personnes entre 1764 et 1765. Il sera
tué à son tour par Jean Chastel, tenancier de cabaret à
La Besseyre-Saint-Marty. Il était temps. On commençait à
soupçonner son fils Antoine d’être un meneur de loups. Au
Nord de Marvejols (Lozère), le Parc des Loups du Gévaudan
perpétue ce souvenir.
La congrégation de
l’Instruction du Saint-Enfant-Jésus, fondée par Anne-Marie
Martel (1644-1673), a donné des “béates” aux hameaux
des villages du Velay, du Vivarais et du Gévaudan.
Le
Gévaudan a donné à la Chimie et aux vignerons Jean
Antoine Chaptal (1756-1832). La Révolution Française a
donné à ce fils de propriétaire foncier l’occasion
de s’enrichir, à la manière du père Goriot
(Honoré de Balzac) ou de ce Jean-Pierre Grange dont Gaspard des
Montagnes raconte l’ascension sociale et les drames familiaux.
Eau rouge . texte.
(a) Dans le granite du Forez , la décomposition du
mica (la biotite noire, la muscovite argentée et le
fer qui rouille) dégage les cristaux de quartz et de
feldspath. L’argile (la tuilière)
s’accumule dans la Plaine du Forez . Le
“gore” reste sur les pentes des Monts du Forez .
Les hommes le répandent sur les chemins pour éviter les
fondrières. Quand le granite est riche en biotite,
l’oxydation du mica donne aux sols et aux eaux qui les drainent une
belle couleur rouge. Dans les marais, les sagnes et la
tourbière du Col de Baracuchet on a
parfois l’impression de marcher dans la rouille.
(b)
Aquae Segetae . A Moingt, “la
Romaine“ est une source d’eau minérale dont la teneur en
fer donne aux bouteilles une couleur de rouille. <<Le fer à dix
sous, c’est pas cher ! (Bourvil)>>. L’eau de
Sail-sous-Couzan est de même saveur, mais beaucoup plus
abondante.
(c) Sauvain. Près d’un joli
pont sur le ruisseau de Chorsin , en amont duquel parquent
les automobilistes qui vont admirer la cascade de Chorsin ,
une source d’eau ferrugineuse marque de son eau rouge la roche qui
soutient le pont.
(d) Saint-Amant-Roche-Savine. Avant
de devenir le ruisseau des Escures qui se
jette dans la Dore en amont d’ Ambert, le ruisseau de
Blanval (la vallée blanche, mais sans glacier ni
télécabine) commence par se nommer <ruisseau de la Rousse>
entre le Col des Fourches et les Sagnes de Le Sagnat.
Texte Le Forez en définitions.
Cher. texte. (a)
Dans le franco-provençal parlé dans le
Forez, on trouve des <Cheix> (le Cheix de Baie au
Col de Baracuchet , le Cheix de Valcivières), des
<Cher> (le Cher du Loup au Brugeron, le Cher du Pinay
à Apinac), des occurrences de < Chier>, de
<Chiers>, de <le Chier>, Cherblanc (1185 m) et Chervantaux (1175
m) à Marols, des < Chez-X> (Chez Bizou à
La Chamba, Chez Farjon à Luré, Chez Péré à
Saint-Martin-la-Sauveté), des <Chazelles> et des
<Chazeaux>.
(b) En Auvergne, on trouve des <
Cheire>. Le terme a été repris par les
géographes pour désigner des coulées de pierres
basaltiques laissées par les volcans. Pour le langage populaire et la
toponymie, il peut s’agir de schistes (pierres qui chantent, lauzes,
Chantelauze) autant que de coulées de basalte
découpées par l’ érosion
hydraulique .
(b) Les langues naturelles
(latin, celte) se sont mélangées pour donner ces termes
régionaux:
(c) Dans l’imagination populaire, les champs de pierres
étaient assimilés à des champs de ruines.
D’ailleurs, au Col de la Croix-de-l’Homme-Mort ,
il n’est pas si simple de distinguer un chaos rocheux
d’un dolmen brisé. Posez-vous la même question devant les
Pierres Branlantes à Notre-Dame de l’Hermitage ,
Les Salles ou Saint-Didier-sur-Rochefort.
(d) En
outre, les ruines des châteaux et des voies romaines
furent parmi les carrières basaltiques de
Verrières et d’ailleurs. A Valcivières, le
Cheix Gros désigne des ruines, mais de Chez qui ?
Texte Le Forez en définitions.
Cheire. texte. Terme
de Géologie. (a) Un cheire désigne une
coulée volcanique solidifiée comme il en existe beaucoup en
Auvergne.
(b) Ce terme, qui a la précision et la rigueur
d’une définition scientifique, ne recouvre pas tous les usages
populaires anciens de Cheire, Cher, Chier ou
Cheix d’où il dérive.
(c) La
confusion de ces “casses” avec des ruines lui donnent parfois le
sens de < Chez-X>.
Chier. texte. (a) Ne
vous y trompez pas ! Dans le franco-provençal
parlé dans le Forez, un Chier est, comme un
Cher ou un Cheix. C’est
l’équivalent du Cheire Auvergnat. Il
s’agit d’un cailloutis, d’une caillasse, d’un casset,
d’une casse ou de toute autre “coulée” de cailloux,
de pierres, de roches ou de blocs rocheux. A l’origine, c’est une
coulée de lave incandescente. Avec le temps, ça donne
n’importe quoi.
(b) On trouve:
Cheix. texte.
(a) Le Cheix Blanc (1102 m) domine le communal de Viscomtat. De Viscomtat
à Chabreloche, on trouve la Croix du Cheix (677 m), sous le Col des
Sagnes (798 m). Le Moulin du Cheix est aux bords de
l’Ance, à Sauvessanges.
(b) Dans le
Forez, un Cheix est un tas de pierres naturellement
formé par l’ érosion hydraulique
d’un chaos rocheux (du granite du
Forez ) ou d’une coulée de lave (du
basalte). Ils sont nombreux sous
Pierre-sur-Haute (1634 m), mais on les désigne comme
les Rochers Pointus, les Grands Rochers, le Rocher Pavé, les Rochers de
la Chapelle ou le Rocher de la Chaize. Tout dépend de leur degré
d’instabilité. En d’autres lieux, on
préférera parler de <Chante Lauze> (à la
Monnerie-le-Montel où on trouve aussi le Casset) pour décrire
ces pierres qui chantent sous les pas du voyageur ou du berger. Dans le Parc
des écrins, Le Casset tient son nom d’un éboulis rocheux.
(c) <Cheix> a la même origine linguistique (carium) que
< Cher>, <Cheire> ou <carrière>.
(d) Dans l’imagination populaire, les tas de pierres sont des
ruines d’habitations antiques ou préhistoriques. Parfois bien
Malin qui fait la différence pour les ruines de la
Pierre du Diable ou les restes du Château de Fraisse à
côté de sa carrière basaltique. Ils sont donc
assimilés à des < Chez-X> (Chez Barbe
Noire à Noirétable), des <Chazelles> ou
des <Chazeaux>. D’autant que <Chez>, qui apparaît au
XII ème siècle, dérive de l’ancien français
<chiese>, pour maison, par la forme <chies>. Un hameau de
Soleymieux se nomme la Chaize. C’est à la Chaize que se trouve la
mairie de Jeansagnières. La-Chaise-Dieu est autant la
Chiese-Dieu que la Casa-Dei. A Pierre-sur-Haute, le Rocher de
la Chaize résume ces assimilations.
Fonderie. (a) Depuis le XVI ème
siècle, une fonderie est un lieu où un fondeur fait fondre du
métal. Avant 1789, seul un noble pouvait accorder (vendre) un monopole
d’exploitation à un maître fondeur pratiquant la fonte.
(b) Mais la fonte de la selle d’un cheval est une poche de cuir.
Le terme est dérivé de l’italien <fonda> signifiant
bourse.
(c) Le “cheval fondu” est un jeu d’enfant.
Pour ne pas être pris et ne pas devenir “chat”, on imite le
cheval fondu, le cheval qui s’effondre. C’est une autre
manière de désigner <<la motte>> ou <<la patte
à cacason>>, où l’on se baisse en imitant un autre
besoin urgent. Comme le cheval qui s’effondre, un chariot peut verser et
un rocher peut fondre sur vous. Si vous échappez au danger, cela vous
fera du bien de fondre en larmes. Car fondre signifie aussi verser (des
larmes).
(d) Depuis 1080, un fond (funz puis fons) désigne
autant le fond d’un objet (fond de bouteille) qu’un fond de terre
pour lequel les juristes nous demandent d’écrire <fonds>,
même au singulier. Un “bien fons” supporte un impôt
foncier qui est le successeur de l’ancien “cens fonsier”. En
somme, un fonds est un sol et le tréfonds est le sous-sol quand on
passe (tré, tres, trans) à travers le fond.
(e) Il
résulte de tout cela que:
(f)
<Fredifont> est une fontaine fraîche. Mais <Fredifond> est
un fonds humide. Ainsi font fond fonds... trois petits tours
et puis s’en vont.
(g) Tout cela est foncièrement
complexe. Il y a de quoi en perdre son latin. D’autant que l’on
écrit parfois Sept-Fons pour désigner non pas sept fonds
(terrains) mais sept fonts (font = source). En effet, la
papauté tenait à affirmer qu’elle était “fons
et caput” (la source et la tête) de la
Chrétienté. Jean-Baptiste Massillon (1663-1742)
qui enseigna à Montbrison avant de prêcher les
Sermons du Carême devant Louis XIV s’était retiré du
monde, à l’abbaye cistercienne de Sept-Fons, dans le
Bourbonnais.
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Créé le 21 Novembre 1998
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