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Nouveautés du Glossaire (81)
Suite de Nouveautés du Glossaire (80)
Mots définis entre le
16 Octobre 1999 et le 17 Octobre 1999
Préceltique. texte. (a) Une langue préceltique est une
langue parlée par un peuple plus ancien que les Celtes (en Gaule vers
500 avant Jésus-Christ) et dont certains mots et certaines formes de
grammaire sont passés dans la langue celtique.
(b) Les noms des
montagnes (oronymie) et les noms des cours d’eau
(hydronymie) sont généralement bien plus
anciens que la présence des Celtes en Gaule. Monts et vaux furent
généralement nommés (Suc, <Alb>,
<Ans>) par des peuples nomades du Paléolithique.
A défaut, ils le furent des peuples sédentaires du
Néolithique.
(c) Prélatin. De la
même manière, le qualificatif <prélatin> indique un
radical, présent dans un mot latin, ayant appartenu à une
langue naturelle plus ancienne que celle des Romains. Le
latin dérive d’une ou de plusieurs langues prélatines par
emprunts ou par continuation.
(d) On ne dira pas
<pré-français>, qui serait trop vague, mais latin,
celtique, prélatin ou préceltique qui sont plus précis.
Voir A vue de nom .
A vue de
nom . texte. (a) En
toponymie, les noms de lieux (toponymes) peuvent
décrire les attributs d’un site. Mais ce n’est pas toujours
le cas. Le Cap de Bonne Espérance n’est pas un lieu tranquille.
Le Mont Blanc est bien une montagne couverte de glaciers. Ils maintiennent la
blancheur de la neige. Pierre-sur-Haute est bien un ensemble
de pierres sur une hauteur. Au Col du Béal , il y a eu
un béal. Reste à savoir lequel est le
béal du Col du Béal .
(b) En
patronymie, les noms de familles (patronymes) peuvent
décrire les attributs d’une dynastie. Les Bouvier peuvent
conduire des boeufs de père en fils. Leforestier peut
transmettre ses forêts, son matériel et sa passion à son
fils.
(c) Mais, à vue de nom dans le texte, sans aller voir sur
le terrain ou même sur la carte, on peut manquer un fait majeur. Le
toponyme reste comme un nom propre. Les activités
changent comme les générations humaines .
(d) Le Fayet où poussaient les fayards est devenu une
exploitation agricole. N’y poussent plus que les pommes de terre pour
nourrir les humains et l’herbe pour ensiler la nourriture hivernale des
vaches.
(e) Le petit fils du bûcheron peut partir à la
ville et faire carrière aux Postes et Télécommunications.
Il peut même se faire un “grand nom” dans la chanson.
(f) A vue de nom, on peut se tromper sur le présent. Mais on
peut se mettre sur la piste du passé. Le passé ayant
été fait avec des présents, à vue de nom, on peut
se tromper sur le passé. Il faut donc rester prudent, montrer ses
doutes, croiser les informations. L’ incertitude admise
fait parfois plus rêver que l’ ignorance savante
sur La Palice , Lapalisse et les
lapalissades.
(g) Pourtant, à vue de nom,
<Saint-Alban-de-Monbel> est une redondance toponymique
.
Texte Le Forez en définitions.
Champdieu. texte.
(A) Toponymie et patronymie.
(a)
<Champdieu> est un faux-ami. L’origine <champ de Dieu> ne
peut pas être retenue puisque le village se nommait <Candiaco> au
XI ème siècle. Il faut donc chercher l’étymologie
ailleurs.
(b) La forme <iaco> est peut-être le suffixe
latin <iacum> qui indique la propriété. En effet, de
nombreux toponymes (noms de lieux) sont construits à partir d’un
patronyme (nom de famille) suivi du suffixe <iacum>. Au lieu de dire,
comme aujourd’hui, <Chez Pierre>, on disait <Petrus-iacum>.
(c) Si le toponyme <Candiaco> tient pour <Candiacum>, il
signifie “qui appartient à Cand-X”. Reste à trouver
l’inconnue X pour retrouver le nom exact. A l’époque il
pouvait donc s’agir d’un certain <Candius> dont le nom
signifiait “blanc”. Champdieu voudrait donc dire “Chez
Monsieur Blanc” ou, pour les petites filles, “Au pays de
Candie”.
(B) Toponymie et
hydronymie.
(a) Il existe aussi un
ruisseau nommé le Chandieu ou le Champdieu.
C’est un tributaire de l’ Ance. Il coule entre
Apinac et Usson-en-Forez. Dans le Rhône, on trouve
Saint-Pierre-de-Chandieu (69780).
(b) Le Chandieu ne coule pas non plus
dans le champ de Dieu. En 1269, il s’écrivait <Chandezo>.
On retrouve alors Candius. Mais ce n’est plus un homme
(métaphore). C’est la couleur blanche
elle-même. Le Chandieu serait un ruisseau blanc.
(c) Si, dans
<Chandezo>, <Chand> signifie “blanc”, <ezo>,
<ezon> ou <azon> pourrait signifier “cours
d’eau”. Dans une redondance , il le dit
même deux fois avec <Alis+Onne>. Or l’Anzon,
tributaire du Lignon, est un
ruisseau. Il s’appelait <Als+on> en 1282.
(d) Affluent de la Saône, l’Azergues, est une
rivière. Lamure-sur-Azergues (69870) et
Saint-Nizier-d’Azergues (à 4 km) sont sur le même cours
d’eau.
(e) Avec l’ <as> ou l’<ans>
préceltique et l’<aigue> latine ou
prélatine, <Azergues> est même une redondance
toponymique . Une eau aqueuse est un pléonasme.
(C)
Histoire du Forez. La ville de Champdieu est surtout connue
pour son prieuré fortifié. C’est aussi un
bon exemple de la christianisation conjointe de la population
rurale (pagus, paysan) et des toponymes.
Voir L’Ance et
la Mare . Ance. Mare.
Vidresonne. Vidrieux.
Teysonne.
Texte Le Forez en
définitions.
Hydronymie. texte. (a) Un hydronyme est le nom d’un cours
d’eau. < Ance>, < Lignon>,
< Loire>, < Mare> ou <
Vizézy> sont des hydronymes. Au temps de
Jules César , <Loire> se disait <Liger>.
C’est pourquoi les habitants du département de la Loire (42) sont
des Ligériens. Mais, de <Liger> à
<Loire> on mesure toutes les déformations d’un nom
d’une langue repris dans une autre. Pensez à <fleuretter>,
signifiant “conter fleurette”, qui est passé en anglais
sous la forme <to flirt> et qui nous revient sous les formes: <Je
flirte>, <Tu flirtes ?>, <OK, nous flirtons>, <Tu vois bien
qu’ils flirtent>.
(b) L’hydronymie est
l’étude des noms (toponymes) des cours d’eaux.
L’hydronymiste s’intéresse aux fleuves, mais <<
rivières, fontaines, ruisseaux
(Charles d’Orléans)>> lui plaisent aussi.
(c) Comme
les noms des montagnes (les oronymes étudiés par l’
oronymie) les noms des cours d’eaux sont
généralement très anciens. Ils sont plus anciens (Loire,
Rhône, Seine) que les noms des ponts qui les enjambent (Alsace-Lorraine,
Général de Gaulle, Division Leclerc, 18 Juin 1940). Ils
appartiennent même souvent à des langues
naturelles si anciennes que nous ne les connaissons pas. C’est
le cas des langues préceltiques, les langues
d’avant les Celtes.
(d) On est amenés à supposer
l’existence de racines préceltiques hydronymes pour
désigner des cours ou des étendues d’eau:
Texte Le Forez en définitions.
Oronymie. texte. (a)
Un oronyme est le nom (nyme) d’une montagne (oro). Un
patronyme est un nom qui se transmet par le père. Un
nuage orographique est un nuage qui se forme (se dessine) au-dessus
d’une montagne. L’ orogenèse est la
formation (genèse) des montagnes.
(b)
L’oronymie est l’étude des noms des montagnes. Comme les
noms des cours d’eau (hydronymes), les noms des montagnes sont
généralement très anciens. Sauf s’ils sont
rebaptisés par une révolution, comme le Pic Lénine.
(c) L’oronymie se complique par le fait que la langue
naturelle dans laquelle furent nommées les montagnes est
généralement une langue inconnue. Ainsi nomme-t-on
préceltique une langue non seulement plus ancienne que
la conquête de la Gaule par Jules César (en 52
avant Jésus-Christ) mais aussi plus ancienne que le passage des Celtes.
Ils n’occupèrent l’Ouest de l’Europe que vers 500
avant Jésus-Christ.
(d) < Suc>, que
l’on trouve dans <Suc de Bèze>, désignerait un
sommet. <Cam>, présent dans <Chamonix> et <Saint-Laurent
de Chamousset>, désignerait un dôme ou une montagne au sommet
arrondi. <Marl> dans Marlhes, Maroilles, Marols, Merle, signifierait
“hauteur” ou “montagne”.
(e) Mais il y a une
grande part d’inconnu. Nous cherchons à découvrir une
langue ancienne, en supposant le sens de ses mots, à partir des formes
ou des attributs des lieux qu’ils désignent. L’oronymie est
un travail de Champolion, mais sans la Pierre de Rosette.
Texte Le Forez en définitions.
Patronymie. texte.
(a) La patronymie est l’étude des patronymes, les noms de
familles dont on hérite par le père. En France, le patronyme
n’a été imposé que par la Révolution de 1789
et le Code Civil de Napoléon.
(b) Toponymie et
patronymie sont souvent liées. Dans le Livradois et le
Forez, Béal, Bergougnoux, Bonnefont, Bouchetal, Buisson, Chabrier,
Chaize, Chambon, Chasaing, Chavassieux, Chazelles, Cherblanc, Chevaleyre,
Clavelloux, Colombet, Combes, Crozet, Drutel, Fraisse, Giroux, Gourre, Goutte,
Grataloup, Hospital, La Mure, La Roue , Mazet, Montarboux,
Olagnon, Palay, Péragut, Pinay, Soleillant, Triouleyre, Vernet, Vial,
Vialle et bien d’autres, sont ou furent des toponymes (noms de lieux)
autant que des patronymes.
(c) Dans les armées de la
Révolution, quand la Patrie était en danger, on a
incorporé à tour de bras. A ceux qui n’avaient pas de nom
de famille, on donnait celui de leur métier, de leur outil de travail
ou de leur chevelure: Béal (le canal du moulin),
Bouvier (le conducteur de boeufs), Chauve, Cognat (la cognée), Faivre,
Fèvre ou Lefèvre (l’or-fèvre ou le fondeur
d’autre métal), Grange, Jacques (le paysan), Leblanc, Leblond,
Lebrun, Lecouvreur, Leforestier, Martin (le laboureur), Martial ou Martinet
(le marteau), Masson, Meunier, Mosnier, etc.
(d) Quand le patronyme
reprend le toponyme et que celui-ci découle de la
végétation (Le Vernet, La Faye, Chesnay, Frênaie), on se
trouve porter le nom d’un arbre. <<Comme un arbre dans la ville...
(Maxime Leforestier)>>.
(e) Inversement, quand un homme a une
tête de cheval (visage longiligne) et qu’on l’affuble de ce
surnom, il devient aussi le nom de son habitation. Le
Chevallard ne reflète plus qu’une vague ressemblance
anatomique. En effet, la toponymie et la patronymie sont, à
l’inverse de la Physique, le domaine des
événements particuliers.
Texte Le Forez en définitions.
Suc. texte. (A)
Toponymie.
(a) <Suc> est un mot plus ancien que
le peuplement celtique de la Gaule. Il désigne des sommets. Ceux qui
ont nommé les sommets intermédiaires des
Monts du Forez ne parlaient pas une langue
naturelle dérivée de l’indo-européen.
Mais, faute de panneaux indicateurs, ils ont transmis leur tradition orale aux
Celtes puis aux Gallo-Romains. Au Paléolithique, des
hommes préhistoriques ont arpenté les sommets à la
recherche de gibier. A la fin du Néolithique, des
cultivateurs sédentaires ont érigé des dolmens et des
menhirs. Le Livradois et le Forez sont
à la limite orientale des mégalithes , les
sépultures construites avec de “très grosses
pierres”.
(b) De part et d’autre d’
Usson-en-Forez, une ancienne carrière (943 m) et un
hameau (950 m) se nomment les Sucs. Le Suc de la Roue (956 m) et le Suc de
Momile (carrière à 940 m) dominent
Saint-Bonnet-le-Château. Le Suc de Montchovet (714 m)
et le Suc de Montorsier (842 m) surplombent le château de Montorsier. A
Luriecq, le Suc Gros (763 m) et le Suc du Châtelard encadrent le dolmen.
Un hameau, chargé de vestiges, se nomme le Suc. Le Suc de Dicles (660
m) est à Périgneux.
(c) A Saint-Jean-d’Aubrigoux,
le Suc de Bèze (1163 m) comporte des ruines gallo-romaines plus
récentes que le nom du sommet. La source de Fontboine
est à proximité. Par contre, le “dolmen des fades”,
un mégalithe dont la table fut détruite
à la dynamite, est probablement contemporain de la dénomination
du Suc de Bèze. Une autre pierre plantée a laissé son nom
à la toponymie.
(c) A Médeyrolles, le
Suc de l’Aire (1124 m) domine deux hameaux. L’un se nomme Chastel.
L’autre s’appelle la Garde. Qui donc montait la garde au
château ?
(d) Le Solier à
Saint-Martin-des-Olmes et Arlanc (près du Suc Berthet); Montsoleil
à Saint-Hilaire-Cusson-la-Valmitte rappellent un très ancien
culte solaire. Il eut cours chez les Vellaves de Ruessium comme le rappelle
Notre-Dame du Haut-Solier à Saint-Paulien.
(e)
Le Suc du Bost (1259 m) sépare Saint-Anthème du
Col de Baracuchet (1267 m). Le Suc est un hameau du
Col des Pradeaux . Le Suc de Montchaud (1366 m) domine le lac
des Pradeaux. Le Suc (1000 m) est un hameau de Valcivières. Le GR.3
passe au Suc de Pégrol en allant vers Pierre-sur-Haute
(1634 m). Tout ceci témoigne de la très ancienne utilisation du
versant Sud pour la colonisation humaine des Monts du Forez .
A en juger par les sommets dénommés <Suc>, l’
Ance et la Mare, mais aussi l’
Andrabale et l’ Arzon, sont des
rivières qui ont guidé cette migration vers les
hauteurs.
(f) <Le Supt> et <les Suchères>
n’appartiennent pas au français courant. Ils pourraient
découler de <Suc>. Mais la toponymie doit se méfier des
généralisations hâtives. Telles sont celles qui ne
s’appuient pas sur des connaissances linguistiques précises:
l’art de décliner les noms dans une langue, celui de les
déformer d’une langue à l’autre.
(B)
Biologie.
(a) Le sens moderne de “liquide
organique” (suc gastrique) avec la connotation
<<essentiel>>, date de 1488. Le mot dérive du latin
<sucus> désignant la sève des arbres.
(b) Le suc
frais de myrtille soigne, pêle-mêle: << la dysenterie, les
diarrhées persistantes, l’entérite, la colibacillose, la
fièvre typhoïde, les infections intestinales, (Encyclopédia
Universalis)>>. Celui de la renouée des oiseaux est
utilisé <<contre l’hémoptysie, les
métrorragies, les saignements de nez (introduire aussi dans les narines
un coton imbibé de suc), les hémorroïdes.
(Encyclopédia Universalis)>>.
(C) Écriture
symbolique. L’abréviation <suc>, pour successeur, est
utilisée en mathématiques pour formuler un principe de
récursivité.
Texte Le Forez en définitions.
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Créé le 21 Novembre 1998
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