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Nouveautés du Glossaire (95)
Suite de Nouveautés du Glossaire (94)
Mots définis entre le
7 Novembre 1999 et le 8 Novembre 1999
Babylone. texte. (a) Dans le Livradois, au Nord
d’Ambert, deux hameaux de Bertignat se nomment, l’un Fontlupt et
l’autre Babylone. Parmi les chiffonniers de la région qui
collectaient les <<pattes>> pour les papetiers d’
Ambert, certains avaient trouvé une combine pour
arrondir les fins de mois. On mendiait dans toute la France, avec un
certificat d’incendie. Pauvre monde !
(b) Dans
d’autres cas, toujours selon Henri Pourrat , certains
pratiquaient franchement le pillage. Quand une maison brûlait, ils
volaient les couvertures des enfants qui avaient fui les flammes.
(c) Il faut dire que, pendant la Terreur, si
Feurs, en Forez, a eu son
Javogues, Meydat (près du dolmen de Boisseyre), en
Livradois, avait son Maignet. Lui, c’est à
Orange qu’il fit rougir la machine du bon Docteur Guillotin. Venant des
Chapioux, un hameau de Saint-Amant-Roche-Savine, Gaspard
passe devant sa propriété, en descendant du Col des Fourches. Ce
jour-là, s’il se dirige vers Ambert, c’est
pour rejoindre sa garnison à Mayence. Il a tiré le mauvais
numéro.
Texte Le Forez en
définitions.
Goth. texte. (a) On trouve, sous diverses prononciations et
orthographes, des occurrences de <Goth> en Livradois
comme en Forez. Dans la vallée du
Fossat , on trouve <Gotblanc> au pied des Rochers de la
Chapelle de Pierre-sur-Haute. En aval, au Nord de la
confluence du ruisseau des Roches Brunes (moulins à
eau) et du ruisseau de Vertolaye, on trouve un foyer de ski
de fond au <Goth de la Montagne>.
(b) Fondée par
Charlemagne, la marche de Toulouse (ou de Gothie) couvrait
l’ancienne Septimanie. Plus tard, elle devint le
Comté de Toulouse.
Voir Toponymie.
Gévaudan. Comte de Forez .
Texte Le Forez en définitions.
L’Herm. texte.
(a) Comme un ermitage, l’Herm désigne une lande ou un lieu
désert.
(b) En Livradois,
Saint-Germain-l’Herm doit son nom à saint Germain, un noble
ermite de la famille des Comtes d’Aurillac.
(b) En
Forez. Au bord du ruisseau de
Champdieu, un tributaire de l’
Ance, l’Hermet est un hameau à
l’entrée Est d’ Usson-en-Forez.
Voir Toponymie. Chei de
l’ermite .
Texte Le Forez en
définitions.
Four à Poix . texte. (A) Généralités.
(a) La poix est une substance visqueuse et gluante à base de
résines et de goudrons. Le four à poix est l’instrument de
travail des péjassiers. Un peu comme d’autres fabriquent du
charbon avec du bois (jusqu’en 1939-1945, aux moulins
monastiques de Roche-en-Forez), ils fabriquent du
goudron végétal. Contrairement aux mottes des charbonniers, leur
four, permanent, est construit en pierres. Il transforme la résine, de
pin ou de sapin, par pyrogénation (cuisson). Le
galipot est utilisé par les bourreliers, les
cordonniers, les poisseurs de voiles et les selliers. Il sert aussi à
calfater les bateaux et à imperméabiliser les bois, comme
à Montrond-les-Bains.
(b) Les fours à
poix sont installés dans des forêts de conifères, tandis
que les meules des charbonniers se trouvent dans des hêtraies. Ces deux
professions ne travaillent donc pas aux mêmes étages de la
végétation, mais toujours sous les Hautes
Chaumes . Contrairement aux verriers des Escures, de
la Souderie ou de la vallée du Fossat
, ces hommes ne sont pas nobles (“Chez Lemaître”).
(c) La zone d’extension des fours à poix se trouvait
autour de la Chaise-Dieu et de Viverols. Elle était
délimitée par le périmètre suivant: Saint-Germain-
l’Herm, Saint-Anthème,
Saint-Bonnet-le-Château,
Usson-en-Forez, Allègre et, à nouveau,
Saint-Germain-l’Herm.
(B) En Forez.
(a)
Un bois se nomme Four à Poix, près du Montsoleil, à
Leignec. Il y a un ancien four à poix, au lieu-dit Le Clos, face aux
Narces du ruisseau le Bezan.
(b) A Chenereilles, entre le ruisseau de
la Cruzille d’Enfer et le ruisseau de Valinches, on trouve le hameau des
Fours et celui de Charbonnières.
(C) En
Livradois.
(a) A l’Ouest de Marsac-en-Livradois,
au pied du Suc (1121 m) du Bois de Coisse, un bois se nomme
“Four de la Poix”. Cette sapinière est bordée par le
ruisseau de Beligeon. Ce tributaire de la
Dore prend le nom de ruisseau de Bargues, pour se jeter dans la
rivière, au Sud des Quatre Roues, à l’Ouest du
prieuré qui développa Chaumont-le-Bourg.
(b) Les fours à poix demandaient des fagots, comme ceux des
boulangers. Nombre de familles arrondissaient leurs revenus en fournissant de
tels fagots. Après l’avoir attiré du côté de
Greleyre, des bandits avaient tué “le cousin prêtre”
vers Étagnon, dans une garnasse. Un fagotier de la Gravière,
près d’un pont bossu à trois arches, avait permis de faire
disparaître le corps.
(c) Trois jours avant l’assassinat, sur la
route du Puy-en-Velay, une vieille avait vu un cavalier noir.
Même qu’il montait un cheval au harnais d’argent.
Cachée dans les fougères, récitant force Ave, elle
assista à un terrible rendez-vous. On parlait d’une auberge et
d’un prêtre à occire. C’est du moins ce qui se
racontait, du côté d’Yssingeaux !
Un tel cabriolet, qui permettait
à un brave médecin de faire sa tournée par tous les
temps, est visible au musée d’ Usson-en-Forez.
(d) Est-ce la tradition de l’assassinat des prêtres qui fit
naître, par compensation, celle des Pénitents de Marsac ?
(e) Toponymie. Le nom de <Marsac>, où
passa une voie romaine , vient d’une villa
Gallo-romaine. <Marciacum> désigne la propriété de
Marcius.
(f) Patronymie. Dans les parages,
<Chabrier le Haut> et <le Moulin de Chabrier> gardent le souvenir
de la famille d'Emmanuel Chabrier (1841-1894, “La Bourrée
fantasque”, “Une éducation manquée”, “Le
Roi malgré lui”). <Chabrier-Haut> et <Chabrier-Bas>
se trouvent aussi à l’Est immédiat d’Olliergues.
Voir Pins tordus . Solier.
Narse.
Texte Le Forez en
définitions.
Le Chariot de foin .
(a) Le chariot de foin est un énigmatique tableau de
Jérôme Bosch . Ce n’est pas un tableau de
paysage tranquille comme la charrette du peintre anglais Constable. Les
exégèses sont multiples. Il faut chercher des sources
symboliques souvent lointaines.
(b) Parmi ces sources, on peut compter
“Lancelot ou le Chevalier de la charrette” de
Chrétien de Troyes, écrit probablement entre 1177 et 1181.
(c) Poursuivant Méléagant, le félon qui vient
d’enlever sa dame, Lancelot monte dans la charrette
d’infamie. Guenièvre lui reprochera d’avoir
hésité à monter à son service, ne serait-ce que le
temps de faire deux pas.
(d) Jeux de mots et de symboles. Le “mal
d’aimer”, le “mal amer”, est aussi le “mal de
mer” (mare, amare, amarum) que l’on peut contracter sur une
charrette.
Voir Philippe II et J. Bosch .
L’adret et l’ubac . texte. (a) En géographie, surtout dans le
Sud-Est de la France, l’adret désigne le versant
ensoleillé d’une montagne. Pour un ruisseau qui
coule dans la direction Est-Ouest, quelque soit son sens, la rive du Nord est
exposée au Sud et donc au soleil. On parle aussi de la soulane pour
désigner le côté chauffé par le soleil. Le
Baron des Adrets a laissé un souvenir cuisant à
Montbrison.
(b) Le versant opposé à
l’adret est nommé l’ubac, du latin <opacus>
signifiant l’ombre. Ami de Pierre Teilhard de Chardin, c’est par
discrétion que le père Henri de Lubac est resté
volontairement dans l’ombre. Dans d’autres régions on parle
de l’ombrée ou de l’envers. A Chamonix, l’Envers des
Aiguilles est un superbe endroit.
(c) Ces termes n’avaient pas
cours dans toutes les régions. On opposait souvent les adrets aux
éverts. Certains s’évertuent à faire pousser du
blé aux éverts. Ils le font envers et contre tout. Il est des
efforts sans profit qui vous font perdre tout courage puis toute vertu.
(d) En Forez, on trouve:
Voir Solier
. Cheire. Cheix. Chei de
l’Ermite .
Texte Le Forez en
définitions.
Pomponne.
L’hôtel de Pomponne fut un haut-lieu artistique, diplomatique,
littéraire et spirituel au XVIII ème siècle. La famille
appartient à la bourgeoisie ou à la noblesse de robe.
C’est sous Henri IV, en 1599, que Pomponne de Bellièvre,
conseiller du Sénat de Savoie, devient chancelier. Comme les
Molé, les Séguier, comme Colbert, Seignelay, Le Tellier et
Louvois, les Pomponne de Bellièvre font partie des grands bourgeois
parmi lesquels sont choisis les conseillers de Louis XIV.
(b) Art.
Gilles-Marie Oppenord (1672-1742) est le fils d’un
ébéniste du roi. Il est d’origine hollandaise et se range
dans la tendance baroque. Vers 1710, il réalise, pour
l’hôtel de Pomponne, des panneaux de boiserie. Les motifs sont des
trophées de chasse suspendus à des arbres.
(b) Religion.
Simon Arnauld (1618-1699), était marquis de Pomponne. Il est un des
célèbres enfants d’Arnauld
d’Andilly . Il est aussi le neveu du Janséniste connu
comme le “grand Arnauld”. Après la querelle du
formulaire , Lemaistre de Sacy libéré de la Bastille,
se réfugie à Pomponne chez Arnauld d’Andilly.
(c)
Littérature. Dans le monde de la
Préciosité et des lecteurs fervents d’
Honoré d’Urfé , Arnauld de Pomponne est
un des auteurs de La guirlande de Julie .
(d)
Diplomatie. Ses attaches familiales jansénistes valurent quelques
difficultés à la carrière du marquis de Pomponne.
Saint-Simon écrit au sujet de sa mise à l’écart:
(e) Le marquis savait pourtant se réconcilier avec ses
rivaux. Pomponne donna sa fille en mariage au marquis de Torcy. Ils
étaient d’autant mieux disposés pour leur collaboration
aux Affaires Étrangères de Louis XIV. Ami des ducs de
Beauvilliers et de Chevreuse, Pomponne a vécu à la Cour
jusqu’à sa mort.
Chemin critique .
(a) La recherche du chemin critique est une méthode pour calculer le
temps le plus court, pour un projet incluant de nombreuses tâches
réalisées par une multitude d’acteurs différents.
(b) C’est un algorithme pour résoudre un problème
d’ordonnancement de la production (chantier, usine, produit, course
à la Lune, etc.).
(c) La méthode consiste à
définir les étapes critiques et les séparer des
étapes non-critiques. Les sont celles dont la réalisation ne
doit être retardée sous aucun prétexte. Tout retard dans
la réalisation d’une tâche critique repousse d’autant
l’achèvement de l’ouvrage complet.
(d) La
méthode du chemin critique est partagé par la méthode
américaine P.E.R.T. (Program Evaluation and Review
Technique ) et par sa variante française, dite des potentiels:
Metra Potential Method.
L’ordonnancement des opérations est le suivant:
l’opération A doit précéder
l’opération B, laquelle ne peut être terminée
qu’après achèvement complet de l’opération C.
Un graphe (cf. figure) met en évidence les opérations à
effectuer et les étapes à parcourir de l’origine à
la fin des travaux: les arcs indiquent le sens de l’ordonnancement, la
valeur portée par chaque arc donne la durée de
l’opération correspondante, le chemin critique est le chemin de
valeur maximale entre les sommets a et c; c’est ici le chemin abc, de
valeur 3 + 5 = 8. Si l’époque t indique le début des
opérations, la date au plus près de
l’achèvement des travaux est t + 8, l’étape b est
une étape critique . Pour entreprendre
l’opération C, on dispose de quelque liberté: on peut
attendre 6 unités de temps (intervalle de flottement) les moyens
nécessaires à son accomplissement, mais la date t + 6 est une
date limite; après cette date, c’est le chemin ac qui deviendrait
le chemin critique. (Encyclopaedia Universalis)>>.
Philippe II et J. Bosch .
(a) Philippe
II d’Espagne avait une grande collection de tableaux du peintre
Jérôme Bosch . Sa résidence de
l’Escurial était une basilique. De sa chambre d’ermite, il
entendait les chants de l’office selon les rites (hiéronymites)
de saint Jérome. Le plan même de son palais rappelait la grille
du supplice (par le feu) de saint Jérome. Bosch fût pour lui un
guide intellectuel et spirituel.
(b) Au mur de sa chambre, il peut voir
le Christ au centre du monde. Tout autour, les célèbres
tableaux:
(c) On trouve une autre trace de l’influence de
Jérôme Bosch dans l’entourage du roi. En 1605, le
hiéronymite J. de Sigüenza écrit:
(d) Ermite et
cruel, Philippe II (1527-1598) désirait posséder
l’oeuvre entière de Bosch. Dans sa bibliothèque, il avait
la plupart des livres des plus grands mystiques. On a retrouvé,
annotées de sa main, les oeuvres complètes d’Erasme.
Séquence de Sainte Eulalie . (a) Le
document comprenant la “Séquence de Sainte Eulalie“ est
à la bibliothèque de Valenciennes et provient de l’abbaye
de Saint-Amand-les-Eaux, dont Hucbald fut l’abbé.
(b) La
séquence de sainte Eulalie montre que le chant
polyphonique dans lequel plusieurs voix se
développent parallèlement mais en contrepoint est contemporain
de l’expression simultanée de plusieurs langues dont le latin et
une ou deux langues vulgaires comme le Français et l’Allemand.
Voir Guillaume Dufay . Organum.
Dangereuse Harmonie .
Auteur
Créé le 14 Mai 1999.
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