Glossaire Détaillé, Lettre C, numéro 20


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Climax



(A) Terme de phytosociologie (étude des associations que forment les plantes).



(a) Le climax de la hêtraie définit les conditions dans lesquelles le hêtre (fayard) pousse spontanément et revient après un long abandon des terres déforestées.


(b) Les Hautes Chaumes sont une création de l'homme, à une altitude où la forêt est dans son climax depuis la fin des grandes glaciations du Quaternaire.


(c) Le climax est l'ensemble sol-végétation caractérisant un milieu donné. Le climax est l'état d'équilibre du développement végétal dans un milieu climatique précis. Car le climax est fonction du climat. Par la dérive des continents, il n'y a plus de mer chaude dans le Bassin Parisien pour y former du calcaire.


(d) Les forêts résineuses, ancêtres de la sapinière, sont parmi les plus anciens climax connus de la Terre. Elles sont avérées, sur les versants de la chaîne hercynienne, il y a 300 millions d'années.


(e) Avant la colonisation romaine du pourtour de la Méditerranée, les bois de chêne vert furent la végétation primitive pour les terrains calcaires et une grande partie des terrains siliceux de cette région.


(f) P. Duchaufour distingue des "climax climatiques" et des "climax stationnels". Sous l'action de l'homme, le climax se transforme en paraclimax. Pourtant, des modèles informatiques ont pu montrer les conditions d'un retour ultérieur à la forêt-climax.



(B) Divers sens.



(a) Comme mot anglais, le climax est aussi le point culminant d'une progression culturelle (Alfred Louis Kroeber, 1876-1960) ou d'une intrigue romanesque ou cinématographique.


(b) Le climax des prêtres de Mithra est une des très nombreuses techniques d'élévation vers le septième ciel.


(c) C'est au volant d'une Cooper-Climax que Jack Brabham (né en 1926) a été champion du monde de formule 1 en 1960 et en 1961. En 1962, il fonde sa propre écurie. En 1966, Jack Brabham remporte un troisième titre, au volant d'une de ses voitures.


(d) Climax est une ville du Colorado où se trouve la plus grande mine (étain, molybdène, vanadium) du monde


(C) Voir L'Harmattan. Échelle de Jacob. Descente aux Enfers. Sous-solage. Hêtraie-sapinière. Bruyère. Etages de la végétation. Forêt gauloise. Chênaie. Pinède. Sorbier des oiseleurs. Pangée. Mésogée. Silex.



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Clio


Personnage de la Mythologie grecque.


(a) Clio est une des Muses.


(b) Clio eut du roi Macédonien Pièros un fils nommé Hyacinthos.


(c) Cela n'empêcha pas Les Muses de transformer en choucas les Piérides, les neuf filles de Pièros. En effet, celles-ci avaient eu le toupet ou le culot de proposer un concours dans l'art du chant aux neuf muses.


(d) Voir Trois Muses.

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Cliquer


(a) Cliquer ou faire un Clic, c'est utiliser le bouton de la souris de votre ordinateur pour sélectionner un fichier, un item, une option, une opération, un URL dans une liste déroulante, dans une boite de dialogue ou dans un hypertexte.


(b) L'ordinateur permet de transformer une encyclopédie en une encliquopédie.


(c) Voir Double-Cliquer. Faire un Double-Clic.



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Clitoris



(a) Le clitoris (le barbidau, dans le français populaire de Paris au XVII ème siècle) est une zone érogène féminine. En 1844, le dictionnaire étymologique de médecine de Ludwig August Kraus fait du clitoris le lieu de la libido : <<(sedes libidinis = clitoris)>>. Sa discrétion volumique et son efficacité érotique justifient la quête du clitoris par les deux amants.


- <<Quand tu auras trouvé l'endroit que la femme aime à sentir caressé, la pudeur ne doit pas t'empêcher de le caresser. (Ovide, "L'Art d'aimer", Livre II)>>.


(b) Le clitoris est situé au sommet des lèvres, sous le pubis. Il est un merveilleux centre de plaisir chez la femme. Sa géométrie variable, souple et complexe, développe la pensée de la diversité chez l'homme. Ce dernier est trop habitué à la géométrie rudimentaire, solide et ferme, du fantasmatique phallus.


(c) La partie visible, le gland, ne représente que quatre pour cent d'un ensemble érectile complexe. L'érection du clitoris mobilise plus de sang que celle du pénis. Mais avant cette érection, le clitoris se fait très discret. Cela n'explique que très partiellement l'ignorance culturelle du clitoris.


(d) L'excision du clitoris est un rite de passage africain. Elle a pour but d'empêcher l'orgasme clitoridien. Rien ne peut la justifier.


(e) L'hypothèse du clitoris vestige est une grossière erreur de Freud. Citation :


- <<L'orgasme est délivré par les zones érogènes primaires. Leur disposition féminine est originale : localisateur et inducteur des gratifications sensitives, le clitoris a quitté, avec la bipédie, la proximité du vagin : il apparaît au bas du ventre, au centre de la touffe pileuse signalisatrice et ne peut plus (au contraire des autres mammifères) être stimulé par la verge pendant l'accouplement. Devant désormais être excité par la main, ou la bouche, il a acquis une autonomie orgasmique mise à profit par l'auto-érotisme et nécessaire à la mise en condition de réceptivité érogène du vagin. Disposant toujours, avec le cul-de-sac vaginal postérieur, de sa zone érogène primaire interne, la femme présente donc une physiologie orgasmogène bifocale. Il existe néanmoins un décalage temporel entre l'apparition très précoce des orgasmes clitoridiens, et la "révélation" des premiers orgasmes vaginaux, au bout d'un temps plus ou moins long de pratique coïtale adulte. (Gérard Zwang, La statue de Freud, page 358)>>.


(f) Voir Différence. Méconnaissance de la différence des sexes. Dialectique du plein et du vide. Culs-de-sac du vagin. Sexualité féminine.



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Clitoris vestige


(a) Le "clitoris vestige" désigne une thèse d'un Freud misogyne. Selon cette thèse, le clitoris serait le vestige d'un pénis. Cela permet à Freud de faire du clitoris un orgasme masculin. Par ailleurs, au nom de l'opposition entre activité et passivité, si le pénis est actif, le cul est passif. Et, puisque la femme est passive (la femme n'est qu'un vase, tout le monde sait cela !), le vagin n'est qu'un développement du cloaque.


- <<On sait que la sexualité de l'enfant de sexe féminin est sous la domination d'un organe directeur masculin (le clitoris) et se comporte souvent comme celle du garçon. Une dernière poussée du développement, au moment de la puberté, doit faire disparaître cette sexualité masculine et ériger le vagin, dérivé du cloaque, en zone érogène dominante. Or il arrive très fréquemment que dans la névrose hystérique des femmes une réactivation de cette sexualité masculine ait lieu, contre laquelle se dressent, en une lutte défensive, les pulsions conformes au moi. (Sigmund Freud, La disposition à la névrose obsessionnelle, in Névrose, psychose et perversion, page 197)>>.


(b) Cette thèse du clitoris vestige n'est pas possible, pour deux raisons :


- (1) Le sens de l'évolution : La femme ne descend pas de l'homme. Elle n'y monte pas non plus. Ils évoluent ensemble.


- (2) La fonction des organes concernés : Le pénis et le clitoris n'ont pas la même fonction. C'est le pénis et le vagin qui évoluent de manière complémentaire.


(c) Au contraire, si le clitoris n'est pas un vestige du pénis, il a laissé un vestige, une trace de sa propre évolution. Le clitoris s'est complexifié au fur et à mesure que l'homme et la femme développaient la position debout, la marche bipède et inventaient l'amour face à face. A la base des lèvres, la fourchette est une agréable zone d'excitation. Selon Zwang, la fourchette est une trace du passé où nos "grand-pères" pénétraient nos "grand-mères" par l'arrière. La fourchette aurait stagné tandis que le clitoris se développait. Près du périnée, la fourchette n'est pas périmée, mais déclassée.


(d) Dialectique du plein et du vide. Parmi les grandes oppositions paradigmatiques, les trois paradigmes<masculin / féminin>, <actif / passif> et <plein / vide> ne sont nullement réductibles à un seul. La psychanalyse historiqueferait un grand pas en réussissant à sortir de ces connotations bavardes.


(e) La pudibonderie "a ses raisons que la raison ne connaît pas" ! La même démarche, intellectuellement absurde, est utilisée à propos de la masturbation.


- <<On prétend que l'autosatisfaction est un succédané de l'acte sexuel "normal". Ah ! Que ne pourrait-on dire au sujet de ce mot : acte sexuel "normal" ! Mais il s'agit ici du succédané. Comment les gens peuvent-ils en venir à une sottise pareille ? L'autosatisfaction, sous une forme ou sous une autre, accompagne l'homme tout au long de sa vie ; l'activité sexuelle dite normale ne se présente qu'à partir d'un certain âge et disparaît souvent à une époque où l'onanisme reprend à nouveau la forme infantile du jeu conscient avec les parties sexuelles. Comment peut-on considérer un phénomène comme le succédané d'un autre qui interviendra quinze à vingt ans plus tard ? Il vaudrait beaucoup mieux établir une fois pour toutes que l'acte sexuel normal est très souvent une simple autosatisfaction consciente au cours de laquelle vagin et membre ne sont que des instruments comme la main et le doigt. (Georg Groddeck, Le livre du Ça, page 60)>>.


(f) Voir Ignorance culturelle du clitoris. Méconnaissance de la différence des sexes. Discrédit du clitoris. Quête du clitoris. Pénétration par l'arrière.



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Clivage


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Clivage de l'objet


(a) Le clivage de l'objet est un apport de Mélanie Klein à la psychanalyse historique.


(b) Citation :


- <<séparation de l'objet en bon et mauvais (bon objet-mauvais objet), selon un processus propre aux pulsions sexuelles érotiques et agressives (destructrices). Cette notion d'inspiration (en partie) kleinienne répond au repérage d'un mécanisme de défense extrêmement primitif contre l'angoisse. (Pierre Fédida, "Dictionnaire de la Psychanalyse", page 73)>>.


(c) Le clivage objectal est pratiqué par les états-limites, parce qu'ils sont peu à l'aise avec le refoulement. Mais ce mode de défense se paye d'une difficile mentalisation de l'agressivité et d'un moindre contrôle de l'impulsivité.


- <<Le refoulement constitue une défense plus efficace que le clivage de l'objet, mais il se présente aussi comme plus élaboré et plus coûteux en contre-investissement que ce dernier. Un Moi faible laisse donc plus volontiers fonctionner le clivage objectal par mesure d'économie, ce qui nous conduit à envisager avec O. Kernberg un véritable "cercle vicieux" où faiblesse du moi et clivage objectal se facilitent réciproquement la tâche. (Jean Bergeret, "La dépression et les états limites", page 113)>>.


(d) Voir Clivage du Moi. Échec de l'intersémioticité. Exercice d'intersémioticité. Fétiche. Généralisation intersémiotique. Intersémioticité. Pulsion de vie. Pulsion de mort. Reconnaissance mono-sémiotique.



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Clivage des représentations


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Clivage du moi


(a) Pour satisfaire le principe de plaisir et le principe de réalité sans avoir à choisir entre eux, l'individu peut provoquer, inconsciemment, un clivage de son moi. Le fétichisme de la totalité n'est pas sans influence sur ce clivage individuel.


<<étudié par Freud dans l'interprétation du fétichisme, ainsi que dans la mise à jour de certains mécanismes propres aux psychoses. Le fétichiste répond à l'horreur de la castration, au vu du sexe féminin, par le maintien d'une croyance (la femme a un pénis) qui engage la constitution d'un fétiche; mais, par ailleurs, il sait que la femme n'a pas de pénis et tire de ce savoir des attitudes adaptées à la réalité. Freud écrit : <Ces deux attitudes persistent côte à côte tout au long de la vie sans s'influencer mutuellement. C'est là ce qu'on peut nommer un clivage du moi.> Chez le psychotique, on retrouve sur un mode différent ces deux attitudes, l'une tournée du côté de la réalité, l'autre tournée du côté de la pulsion. Le clivage du moi répond à un double mécanisme de défense. (Pierre Fédida, "Dictionnaire de la Psychanalyse", page 73)>>.


(b) Voir Clivage des représentations. Fétichisme économique. Méconnaissance de la différence des sexes. Femme phallique. Phallus. Signifiant phallus. Reconnaissance mono-sémiotique.


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Clos


En Forez.


(a) Dans la Plaine du Forez, voire dans les Monts du Forez, le clos est la fierté du bourgeois (marchand ou riche artisan de la ville) qui a pu accéder à une propriété foncière rurale. Le clos est un vaste jardin, de rapport et d'agrément, clôturé le plus souvent par un haut mur de pisé. Le clos est la forme locale de ce que les historiens anglais nomment le mouvement des enclosures. Jean-Jacques Rousseau en a tiré son célèbre texte sur la propriété privée : <<Le premier homme qui, ayant enclos son champ, a dit : "Ceci est à moi"...>>.


(b) Le clos comporte un jardin d'agrément lorsqu'il inclut une habitation pour la famille du propriétaire. Dans ce cas, le clos est plutôt sur les premières hauteurs, à La Molle, là où la pente mollit. Il sert de résidence secondaire pour éviter les chaleurs et les sécheresses de l'été, voire les fièvres et les pestilences de ces années de malheur où le Ciel semble vouloir détruire encore une partie de La Création.


(c) Le plus souvent, le clos est confié à un fermier ou un basse-courrier. Il est sous la garde d'un vigneron quand il s'agit d'une vigne. Il comporte alors une loge (pour les outils) voire un semblant d'habitation pour ces gens du commun.


(d) Certains clos ont laissé une trace dans la toponymie. C'est le cas du "Clos Maillon", sur les premières pentes de la commune de Saint-Thomas-la-Garde, jadis Saint-Thomas-les-Nonnains. Par contre, entre la Trezaillette et le ruisseau du Cotayet, sur la commune d'Essertines-en-Chatelneuf, au Sud du sommet de Pierre Grosse (885 m), "les Clos" désigne une forêt herbagée (forêt aussi utilisée comme herbage) où les vaches venaient paître. Des murs de pierre témoignent d'anciennes cultures en terrasse. Il s'agit probablement d'essarts privés ou sauvages. Sur cette communes, "les Clos" s'oppose à "les Faux", "les Grandes Terres", "les Farges", "les Peuples", "les Gouttes", "les Revers" ou "les Brouillards".


(e) Non-clos. Au-dessus du bourg de Verrières-en-Forez, "les Grands Bois" qui sont traversés par une voie romaine, n'ont probablement jamais connu de clôture ni de culture. Ils sont une perpétuation de la forêt primaire, comme en témoignent des indices de l'érosion chimique sur des millions d'années. Sur la commune de Lérigneux, "les Communaux" sont des bois qui ont connu la pâture, mais dont le nom indique le refus communautaire de toute enclosure. C'est là que s'alimente le ruisseau du Cotayet. Enfin, ce sont les eaux de ruissellement du bois actuel nommé "le communal" qui fournissent les "Cinq Fonts" du ru du Crozet.


(f) Voir Moingt. Roche-en-Forez. Saint-Romain-le-Puy. Verrières-en-Forez.


(g) Consulter le site : Le Forez.


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Clôture


Les enclosures et la propriété privée du sol ne représentent pas la première forme de clôture. Même le paysan qui s'opposait farouchement aux enclosures possédait un jardinet enclos. Le "clos" avait sa clôture. La symbolique de la clôture du jardin (garden ou hortus) est très forte.


(a) La clôture monastique est une forme monumentale de la ceinture de chasteté. Ceux qui entrent au couvent font voeux de chasteté. Les autres, sauf les enfants de choeur venus pour l'office divin, ne franchissent la clôture, n'y pénètrent (pénétration) que par violence. Le viol de clôture est un crime de lèse-majesté. Il est plus que cavalier d'enjamber le mur de clôture.


(b) Parfois la clôture est symbolique, immatérielle. Mais crime et châtiment ne disparaissent pas. Diane le rappelle à Orion comme à Actéon. Voir "Actéon déchiré par les chiens" de Titien à la National Gallery de Londres. Dans le cas d'Artémis, Actéon ne s'est pas aventuré dans un jardin de cloître (hortus), mais dans la forêt sauvage (silva) où règne la vierge farouche, la nature inviolée, la neige sans trace des skieurs et des alpinistes.


(c) Avec la clôture, il peut s'agir d'une barrière sociale. C'est le cas pour la complainte "Le jardin qui est sur Saône". On chante aussi cette clôture invisible dans les Pastourelles où la barrière sexuelle de la bergère vertueuse répond à la barrière sociale du trop séduisant seigneur.


(d) Le viol de clôture justifie toutes les vengeances privées. Au contraire, sa défense chevaleresque fait la renommée de Bayard.


(e) Le "Neque in horto fui. Neque olim commedi" inspirera à Jean de La Fontaine "Le Loup et l'Agneau". <<On me l'a dit ! Il faut que je me venge.>>.


(f) Voir Escurial. Jardin des Délices. Le Château des Sept Portes. Parc. Parc de Versailles. Suzanne au bain. Suzanne et les deux vieillards.



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Auteur. Hubert Houdoy

Créé le 10 Décembre 1998

Modifié le 27 Juillet 1999

Mise à jour des liens hypertextuels le Jeudi 19 Juin 2008


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