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Nouveautés du Glossaire (38)




Suite de Nouveautés du Glossaire (37)





Mots définis entre le 11 Juillet 1999 et le 15 Juillet 1999





Pierre l’Ermite . (a) Pierre d’Achères ou Pierre d’Amiens dit l’Ermite ou le Petit, est né vers 1050. Son enfance se déroule dans un contexte de lutte entre papes et antipapes. En 1066 est connue la règle de saint Augustin . En 1067 meurt Robert de Turlande, fondateur de l’abbaye de La Chaise-Dieu .

(b) Pierre l’Ermite a été moine à Saint-Rigaud en Forez. Puis il fonda un monastère à Huy en Belgique. Selon certaines sources, il se serait rendu en Terre sainte vers 1093, bien avant les Croisades. Pendant ce temps, en Espagne, Le Cid Compeador reprenait Valence aux Almoravides.

(c) Au Concile de Clermont (Clermont-Ferrand, 1095), après avoir consacré l’abbatiale de La Chaise-Dieu , le pape Urbain II proclame le principe de la Croisade en Terre Sainte. Inlassablement Pierre l’Ermite prêche la première Croisade (Berry, Champagne, Meuse, Cologne). Dès Mai 1096, il participe au chaos, plus qu’il ne dirige la “croisade des pauvres” ou “croisade des enfants”. En passant à Worms et à Mayence, les 15 et 25 Mai 1096, ils massacrent les Juifs de ces villes. En Juillet, ces croisés désordonnés sont à Constantinople. Tandis que Pierre l’Ermite sollicitait l’aide de l’empereur byzantin Alexis I er, les premiers croisés étaient anéantis par les Turcs le 21 octobre 1096 vers Nicée. Pendant ce temps les chevaliers se regroupaient encore au Puy-en-Velay. Pierre l’Ermite attendit à Constantinople (mai 1097) la croisade des princes et des chevaliers. Il les accompagna à travers l’Anatolie. Au printemps 1099, à Jérusalem, il est nommé aumônier de l’armée chrétienne. Rentré en Europe en 1100, il fut prieur du monastère augustinien de Neufmoutier. Il est mort en 1115.

Voir Noirétable. Prieuré.


Règle de saint Augustin . (a) La règle de saint Augustin est une organisation de la vie communautaire et religieuse. Elle est inspirée de l’exemple de saint Augustin (mort en 431). Bien qu’il soit évêque d’Hippone et astreint à vivre dans le siècle, Augustin tenait à <<avoir avec lui, dans sa maison épiscopale, un monastère de clercs>>, régi par des règles (canones). C’est l’origine des chanoines réguliers (pléonasme moqué par Pierre Abélard ).

(b) En 816, sous l’influence normalisatrice de Charlemagne, le premier concile d’Aix-la-Chapelle codifia les pratiques des chanoines de l’époque, depuis les évêques Boniface et Chrodegang de Metz. Cette règle d’Aix autorisait la propriété privée dans la communauté.

(c) Lors du mouvement de la réforme grégorienne (XI ème-XII ème siècles), des chanoines, encouragés par le synode de Latran (1059), souhaitèrent un retour à un mode de vie plus inspiré des premiers apôtres (Apostoliques, Spirituels, Ubertin de Casale ). On fit alors référence à saint Augustin qui n’était plus là pour dire le contraire. D’où la règle de saint Augustin qui circulait en fait sous deux versions: l’Ordo Monasterii (qui n’est pas de saint Augustin) et le Praeceptum (écrit par saint Augustin, vers 397, mais pour des moines laïcs).

(d) D’où trois règles rivales et contestées:


Chanoine. (a) Titre donné à un religieux siégeant au chapitre d'une collégiale (collège entre égaux, sauf un prieur, primus inter pares) ou d'une cathédrale (sous l’autorité d’un évêque).

(b) Suivant l’exemple de saint Augustin, les prêtres attachés à une église ont pris l’habitude de se donner des règles pour leur vie en communauté et pour leurs prières. Tous les prêtres d’une église étaient nommés sur une liste (canon). Il se donnaient des règles (canones). Ils étaient donc des canonici. Le terme date de 520 après Jésus-Christ. Il a donné <chanoine>.

Voir Règle de saint Augustin .


Îles du Vizézy . texte. (a) Entre le premier des moulins du Vizézy , au-lieu dit les Chambons , et le second moulin du Vizézy , le ruisseau est ralenti par une barre rocheuse. Il dépose et creuse alternativement ses alluvions en amont de celle-ci. C’est la dénivellation de cette barre qui a permis le second moulin du Vizézy, à son aval.

(b) A partir du chemin qui monte du moulin comtal du lieu-dit les Massons aux jasseries des Chambons, au-dessus des Cognères, un chemin descend une magnifique forêt de hêtres, en direction des îles du Vizézy. La vocation initiale de ce chemin n’est pas évidente aujourd’hui. Ce n’est pas un chemin de halage ou de débardage forestier. Il semble qu’il ait mené à un gué du Vizézy. Les troupeaux pouvaient le passer pour rejoindre les pacages. Son éventuelle fonction de traverse pour les charrois est maintenant rendue obsolète. Le bâtiment le plus proche du second moulin du Vizézy est maintenant en ruine. Les denses plantations de sapins sur les pentes de la commune de Saint-Bonnet-le-Courreau ne nécessitent qu’un chemin de débardage très provisoire que, contrairement aux attelages de boeufs, les tracteurs forestiers savent se frayer.

(c) Au XIX ème siècle élargi (1789-1914), pendant la brève épopée des soixante-neuf moulins du Vizézy , quand ce territoire a fait l’objet d’une intense mise en valeur , ce chemin a du desservir une réelle exploitation agricole et des projets de moulins à eau. Ils n’ont pas eu le temps de se réaliser pleinement. Ni le temps de laisser des noms de lieux-dits sur les cartes et dans les mémoires. Des ruisseaux canalisés, des ébauches de pierres de meule, des chemins sans but apparent, des ruines de bâtiments sans nom, tout indique que le mouvement de défrichement a du stopper brutalement, mais sans que ces acteurs en aient conscience. Les acteurs ont posé leur outils avec la ferme intention de revenir.

(d) Nous savons tous ce que signifie l’expression: <<C’est parti comme en 14 !>>. On allait repousser “les Boches” en quelques semaines et puis rentrer pour faire les foins et les moissons. La plupart des paysans ne sont pas revenu pour terminer le travail en chantier. Certaines familles ont purement et simplement disparu.

(e) Aujourd’hui, ce chemin et ces îles du Vizézy sont un exemple de ce qui se passe, en amont d’une barre rocheuse . Le ruisseau pratique une érosion importante en amont. A hauteur de la barre, il est contraint à un parcours à l’horizontale. Il ne peut éliminer toutes ses alluvions. Celles-ci s’accumulent. Il ne peut entamer profondément la roche qu’il descend en cascades. En amont de celles-ci, il est condamné à changer de lit dans ses propres alluvions, au gré des crues et des étiages.

Voir Pente locale . Pente totale . Pente globale .


Moulin comtal . texte. (a) Le moulin comtal est un moulin à eau qui appartenait aux Comtes de Forez . Il faisait partie du système des banalités quand les redevances en nature (partie transformée de la récolte) ont remplacé les corvées des serfs pour l’aménagement, la mise en culture et l’exploitation régulière des terres des seigneurs.

(b) Historiquement parlant, un des premiers moulins du Vizézy a pu être le moulin comtal du lieu-dit les Massons . La prise d’eau de son béal se situe au sortir de la barre rocheuse nommée “la rivière” sous la ferme des Cognères. Le bâtiment actuel a pu être précédé par d’autres, soit sur le même site, soit en contrebas. En aval du moulin actuel, daté de 1575, un très long béal d’alimentation dessert plusieurs moulins jusqu’à la confluence du ruisseau de Vernay et du Vizézy. Cette longueur tranche avec celle des moulins privés du XIX ème. Il fallait du temps et des groupes humains importants.

(c) Le choix des sites, dans des barres rocheuses ou des chaos de rochers, laisse penser que les fondateurs avaient le sens de la durée, comme les monastères. D’autres éléments suggèrent qu’ils avaient l’autorité des Comtes pour requérir les corvées des serfs. En outre, comme à Notre-Dame de l’Hermitage , la symbolique des lieux et celle de leur transformation témoignent de la volonté des moines d’apporter leur part à La Création de l’ ordre divin dans le chaos naturel. Ils voulaient faire de ce lieu sauvage une terre chrétienne.

(d) De Fraisse jusqu’au Vizézy, les anciennes terrasses de cultures sont encore visibles. Mais, sur l’autre versant, du Vizézy à Néel, dans l’actuelle forêt de hêtres, les terrasses sont encore apparentes pour un oeil attentif. Ces premiers moulins ont du participer au dispositif de colonisation de la montagne jusqu’à Pierre-sur-Haute. C’est en effet à partir de Roche-en-Forez, près du château comtal de Fraisse (actuelle chapelle en ruine), que les essarts se sont développés, grâce aux moines de l’abbaye de La Bénisson-Dieu . Et c’est la que sont nées la fourme et le mot fromage.


Second moulin du Vizézy . texte. (a) Intitulé “Moulin Cordier” sur le cadastre du premier empire, le second des moulins du Vizézy a été la propriété de Léon Gilbertas. Situé sur la commune de Saint-Bonnet-le-Courreau, il est localisé dans un pré où une source, un sol marécageux et les sabots des vaches tendent à effacer les traces du passé. Ce moulin à brut est abandonné. Une ancienne pierre de meule, restée en place, sert de toit aux ruines. Probablement pour éviter les chutes des vaches. Parfois la ruine d’un moulin est devenue une cabane de berger. Les clôtures électriques les ont à nouveau rendues obsolètes.

(b) Un chemin mène encore au pré du moulin. Il vient du lieu-dit “Le Rocher”, à la Traverse de Courreau , le point d’arrivée du béal comtal .

(c) Pourtant ce moulin devait dépendre d’un bâtiment (grange ou habitation) tout proche. Légèrement plus haut, il est maintenant en ruine à la limite de la forêt. Le béal d’alimentation du moulin passait devant le bâtiment, avant de descendre le pré vers le moulin. La prise d’eau se faisait dans le lit du Vizézy, au replat que nous nommons les îles du Vizézy .

(c) Une magnifique pierre à meule, dans le lit même du Vizézy, entre les Chambons et les îles du Vizézy peut laisser penser que le second moulin du Vizézy n’était peut-être que le troisième. Dans les alentours, plusieurs ébauches de taille de meules sont visibles dans des rochers. Est le départ à la guerre de 1914 ou même celui de 1939 qui a laissé ses ébauches à l’abandon ? Monsieur Gaurand, le propriétaire du premier moulin du Vizézy, est mort à la guerre de 1914-1918. En outre, au-dessus de ces ébauches de meules, tous les rus (petits ruisseaux) tributaires du Vizézy semblent avoir fait l’objet de canalisations. L’épopée des moulins du Vizézy, née avec l’abolition des privilèges, serait-elle morte avec la Grande Guerre ?


Béal d’alimentation . texte. (a) Un béal d’alimentation est un béal (bief, canal ou rigole) qui mène l’eau d’un ou de plusieurs ruisseaux ou rivière sur la chute d’un moulin à eau. La prise d’eau se situe sur le ruisseau en amont du moulin, plus ou moins loin selon la pente locale . La prise doit assurer un débit suffisant. Le béal ne doit pas subir de pertes de débit. Cela suppose parfois des canalisations de bois ou de pierre. Plusieurs béals peuvent converger vers un moulin. C’est ce que l’on constate au premier des moulins du Vizézy , dans un pré des jasseries dites les Chambons .

(b) Un béal d’alimentation peut aussi apporter l’eau courante à une habitation ou remplir les douves d’un château fort. C’était probablement la destination initiale du béal comtal , du ruisseau de Chorsin à la traverse de Courreau , avant l’initiative de la construction du château de Talaru à Chalmazel.


Béal d'irrigation . texte. (a) Un béal d’irrigation est un béal (bief, canal ou rigole) qui mène l’eau d’un ruisseau dans les prés ou dans les champs. Son usage est moins complexe et sa construction moins délicate que celle d’un béal d’alimentation .

(b) Pourtant, les deux types de béals sont généralement combinés. Une fois utilisée pour mouvoir la roue à aubes et les meules du moulin, l’eau amenée à grand peine par le béal d’alimentation, au lieu de retourner au plus vite à la rivière, est conduite dans un ou plusieurs béals d’irrigation.

(c) Les béals d’irrigation sont parfois installés en cascade. Quand le plus haut d’entre eux est bouché par une vanne (pierre, planche, chiffons) pour qu’il déborde dans le pré à irriguer, l’eau résiduelle peut être récupérée par un autre béal, irriguant plus loin et plus bas.


Moulin à brut . texte. (a) Un moulin à brut est un moulin fabriquant une farine grossière. Cette farine brute était généralement destinée à l’alimentation du bétail.

(b) On ne pouvait pas demander plus à des installations rudimentaires comme les premiers moulins du Vizézy . D’une part, le débit du ruisseau était trop irrégulier pour une exploitation régulière. D’autre part, les cultures étaient peu abondantes en altitude (1072 m). Il s’agissait de céréales grossières à farine non panifiable. Enfin, taillées dans la roche locale, les pierres elles-mêmes (meule dormante et meule roulante) étaient trop grossières.

(c) Les moulins à farine, pour le pain des humains, utilisaient des pierres de meules importées parfois d’assez loin.


Kafka. (a) Franz Kafka (1883; mort en juin 1924 au sanatorium de Kierling près de Vienne) est un écrivain de nationalité tchèque mais d’expression allemande. Il fut deux fois fiancé à Felice Bauer mais il ne l’épousa pas. Ami de Milena Jesenska , Franz Kafka ressent fortement et tente d’exprimer dans ses lettres comme dans son oeuvre, son impossibilité de vivre (auto-dénigrement, humilité pathologique). Kafka confiait volontiers sa préférence pour l’imaginaire sur la réalité:

(b) Outre, “La Révolution psychanalytique” et “La vie et l’oeuvre de Freud” (1964), Marthe Robert (1914-1996) lui a consacré un essai: “Seul comme Franz Kafka” (1979).

(c) Oeuvres principales:

(d) Un éloge traduit le soutient que Milena Jesenska fut pour Franz. Car elle témoigna de la même compassion, dans une autre difficulté de vivre, celle des femmes déportées à Ravensbrück:

Voir Cioran.


Milena Jesenska . (a) La journaliste tchèque Milena Jesenska est la femme de l’écrivain slovaque Janko Jesensky (1879-1945, “Les Démocrates, 1934-1937).

(b) Milena Jesenska est aussi l’amie de Franz Kafka. Leur liaison a été connue quand ont été publiées, en 1952, les “Lettres à Milena”.

(c) Déportée à Ravensbrück par les nazis, elle y mourût en mai 1944. Douée d’une merveilleuse compassion, Milena fit l’admiration de nombreuses détenues dont Margarete Buber-Neumann (1901-1989) qui lui consacra un livre de mémoires. Cette admiration est traduite par cet incroyable éloge, de celle qui fut successivement “Prisonnière de Staline et Hitler” (1948).

Voir Dieu à l’intérieur . Dieu à l’extérieur . Vox clamens in deserto . Réveillez-vous coeurs endormis . La mort dans l’âme . Profondeur de la personnalité .


Buber-Neumann. (a) Margarete Buber-Neumann (née, Margarete Gross, le 21 octobre 1901 à Potsdam; morte le 6 novembre 1989 à Francfort-sur-le-Main). Fille d’un brasseur aisé, Margarete rentre pourtant aux Jeunesses Communistes. D’abord mariée à Rafael Buber, fils de Martin Buber (1878-1965), elle entre au Parti communiste allemand où elle devient la compagne de Heinz Neumann. Elle l’accompagne à Moscou puis en Espagne.

(b) En 1935, fuyant le régime nazi, ils embarquent sur un cargo soviétique pour Leningrad. Heinz Neumann est torturé et fusillé en novembre 1937. Margarete Buber-Neumann est arrêtée en juin 1938. Elle est déportée au camp de Karaganda au Kazakhstan. En 1940, Staline la livre à Hitler, avec bien d’autres: Brest-Litovsk, Berlin puis Ravensbrück. Son histoire est dicible mais parfaitement inaudible pour les communistes de ce camp. Elles la mettent en quarantaine. Pour avoir aidé des Témoins de Jéhovah, elle est condamnée à une peine de cachot, comme Geneviève de Gaulle-Anthonioz (Vox clamens in deserto ). C’est à l’amitié de Milena Jesenska , écrivain tchèque, amie de Franz Kafka, morte en mai 1944, qu’elle doit sa motivation et sa survie.

(c) En avril 1945, remise en liberté quatre jours avant la libération du camp de Ravensbrück par l’armée soviétique, Margarete Buber-Neumann, réussit à traverser l’Allemagne pour rejoindre, en deux mois, la zone libérée par les troupes américaines.

(d) Témoin et militante contre le totalitarisme, Margarete Buber-Neumann a écrit:

(e) Quelques années avant sa mort, elle a voulu tenir une promesse faite à son amie de captivité, Milena Jesenska, à qui elle devait la vie. Dans un émouvant “Milena” elle confie:

Voir La mort dans l’âme . Profondeur de la personnalité . La porte de l’Enfer .





Auteur


Hubert Houdoy

Créé le 14 Octobre 1998





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Mise à jour: 16/07/2003