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Nouveautés du Glossaire (40)
Suite de Nouveautés du Glossaire (39)
Mots définis entre le
30 Juillet 1999 et le 31 Juillet 1999
Enfants d’Arnauld
d’Andilly . Parmi les Jansénistes français,
Arnauld d’Andilly et ses enfants ne furent pas en reste par rapport au
grand Arnauld:
Voir Blaise
Pascal . Cyrano de Bergerac .
Enfants divins . Le thème des
“Enfants divins” a été particulièrement
étudié par Carl Gustav Jung (1875-1961, “Introduction
à l’essence de la mythologie, 1941), un suisse allemand, disciple
dissident de Sigmund Freud . Il s’appuie sur des
matériaux (mythes) fournis par Charles
Kérényi (1897-1973).
(b) Il semble que ce thème
soit aux origines de la religion. Nés de non-divins, les enfants divins
finissent par devenir des dieux (Zeus, Dieu). Alors, ils relèguent
leurs ancêtres à des rôles subalternes
(Zeus et les Olympiens à l’égard des
Titanides). Ou bien il supprime le souvenir même de ses
parents (Dieu), pour être l’Inengendré.
Pourtant, dans la religion juive, Dieu ne devient Le
Créateur qu’à une époque très
récente, peu avant Jésus-Christ et le
développement de la branche chrétienne. La
Création pure ou ex nihilo est donc une
idée relativement récente, dans l’
Histoire de l’ humanité. Comme
leurs parents, les dieux aiment bien faire disparaître les premiers
humains.
(b) La religion du néolithique nous
est difficilement connue. Pourtant nous savons que la Grèce antique et
les Balkans doivent leur néolithisation à des immigrants venus
d’Anatolie (Çatal Hüyük, Hacilar). Les religions qui
nous sont connues manifestent un certain nombre de convergences. On note le
culte d’une Grande Mère et de son
parèdre mâle. Il s’agit, le plus souvent
d’un grand cornu, un taureau (Baal-Moloch) ou un bélier. Mais le
mâle adulte fait souvent figure de prince consort. Les relations de la
Grande Mère avec l’enfant divin mâle (Zeus,
Dionysos, Apollon) sont importantes. De
même la relation mère-fille relie deux
véritables déesses comme Déméter
et Perséphone .
Voir Religion
paléolithique . Remonter au Déluge .
Pandore. Déluge. Eva Prima
Pandora .
Éternel. (a) Curieux
rêve pour l’homme que de toujours vouloir chercher ou créer
quelque chose d’éternel. Le réel a la
propriété d’exister. Il n’a pas celle de rester
invariant.
(b) L’espoir d’une vie éternelle a joué
un grand rôle dans la révolte des dominés face aux
dominants. C’est pendant la révolte des
Macchabées qu’un sacrifié a
provoqué son tourmenteur au nom de la vie éternelle.
“L’Éternel” est ainsi le nom du “
Très-Haut”.
(c) Pourtant, c’est au nom de cette
éternité que les dominés sont devenus
les dominants (chrétiens après Constantin, dictature du
prolétariat, “un Reich pour mille ans”). La recherche de
l’éternel est sûrement la plus néfaste de nos
illusions.
Voir Illusion ethnique . Culture
sans nature .
Embryon
végétal . Terme de botanique. (a)
L’embryon végétal est un élément de la
graine des végétaux. La graine est organisée pour
permettre la dissémination (chute, explosion, vent, eau, animaux) de
l’embryon végétal à une distance plus ou moins
grande de son parent (agamospermie) ou de ses parents (reproduction
sexuée ). L’évolution des végétaux
se manifeste par une complexité croissante de
l’embryon. Pour les Plantes, le développement de l’embryon
s’effectue au sein de l’organisme maternel.
(b) Chez les
Gamétophytes, l’ embryon est formé dans
le prothalle femelle. L’embryon contient ou est
entouré par des réserves alimentaires qui lui permettront
d’attendre le moment propice à la germination et à son
développement (tige et racine). Enfin, une carapace dure et
résistante protège l’embryon et ses réserves.
(c) Le développement de l’embryon végétal
est différent entre les Gymnospermes (arbres ou arbustes à
feuillage toujours vert) et les Angiospermes (graine cachée dans le
fruit) où il est complété par un albumen chargé de
réserves (amidon, cellulose, huiles, protéines, etc.).
(d) La graine est capable de vivre au ralenti. C’est pourquoi
elle comporte peu d’eau. Généralement, les graines
mûres contiennent moins de 10 pour 100 d’eau.
(e)
Les réserves des graines sont d’appréciables nourritures
pour l’homme (blé, riz, noix, amandes, etc). Pour les
céréales, l’albumen représente 90 pour 100 du poids
sec du grain. Le gluten (gliadine, gluténine) des différentes
sortes de blés détermine leurs qualités de panification.
Les graines de Légumineuses contiennent entre 20 et 55 pour 100 de
protéines.
(f) Les moulins furent développés pour
automatiser la brisure de l’enveloppe des graines (farine, huile).
Voir Moulin à brut . Moulins du
Vizézy .
Engels. Friedrich
Engels (1820-1895). (a) Engels est avec Karl Marx le
fondateur du Parti Communiste et le co-rédacteur du “Manifeste du
Parti Communiste” (1847-1848). Fils d’un industriel allemand
installé aussi en Angleterre (maison Ermen et Engels à
Manchester), il a financé les travaux de son ami (fait connaissance
à Paris en 1844) et une partie de sa vie domestique. Il a aussi
accepté de passer pour le père de l’enfant que Marx avait
fait à sa “bonne-à-tout-faire”. Dans le même
temps, vivant avec une ouvrière irlandaise, Mary Burns, Engels a fait
preuve d’un véritable féminisme au masculin. Seuls ses
écrits font référence à la
domination des femmes par les hommes. Marx
était fasciné par la vision cartésienne de la
formation du foetus , dans laquelle la femme
n’est qu’un vase .
(b) On sait moins que,
“Le Capital” étant très largement inachevé
à la mort de Marx, Engels, en effectuant des choix dans les très
nombreux brouillons, est le véritable auteur du Capital officiel. Il
publie les livres II et III, en 1885 et en 1894. C’est en tout cas lui
qui a décidé de faire passer pour une oeuvre achevée ce
qui n’était qu’une petite partie du plan initial
prévu (au moins 7 livres) dans les “Fondements d’une
Critique de l’Économie Politique”. Cela est d’autant
plus important que la méthode d’écriture dialectique de
Marx remettait en cause les résultats qui semblaient
établis. En outre, la formation scientifique d’Engels
était bien supérieure à celle de Marx. Leurs
“Lettres sur les Sciences de la Nature et les
Mathématiques” montrent qu’il connaissait le principe
d’ entropie que Marx ignorait visiblement (Podolinski).
Leur dernier courrier a mis fin à un quiproquo sur ce
sujet.
(c) Les écrits d’Engels, parfois en collaboration,
sont assez nombreux:
Voir La p’tite
bonne .
Enorgueillir. (a)
<Enorgueillir> signifie <rendre orgueilleux>. L’orgueil, qui
a une base solide, n’est pas la vanité.
(b) A la forme pronominale, <S’enorgueillir> signifie <
devenir orgueilleux, tirer de l'orgueil d’un acte, de quelque chose ou
de quelqu’un>.
(c) L’Italie, qui a inventé le mot
(en italien, <fresco> signifie, <frais>) et la chose (peinture
murale), peut s’enorgueillir d’avoir la plus belle et la plus
ancienne collection de fresques.
Voir Choix
d’objet . Choix d’objet anaclitique .
Choix d’objet narcissique . Vanitas
vanitatis .
Eucharistie. (a) Le
sacrement de l’Eucharistie fait partie du
dogme de la religion chrétienne et ainsi du fond
culturel de la civilisation judéo-chrétienne, plus connue comme
société industrielle .
(b)
L’Eucharistie est le sacrement fondamental du
christianisme. Cela provient de ce que ce rite public
commémore et perpétue le sacrifice du
Christ. Il affirme que Jésus-Christ
est Dieu par la Sainte Trinité , fils
de Dieu comme hypostase, venu sur Terre comme un bouc
émissaire volontaire , pour être mis-à-mort et
dévoré par ses fidèles dans un repas quasi
totémique.
(c) Du principe aux instruments, l’eucharistie
désigne le pain et le vin . Pour le dogme
chrétien, ils contiennent, substantiellement, le corps et le sang du
Christ mort .
(d) En tant qu’épisode de
la messe, occasion de chant choral ou de musique sacrée,
l’eucharistie désigne le geste de la communion au pain et au vin
consacrés (“Corpus Christi”).
Esclavage. (a) L’esclavage désigne
l’état ou la condition de l' esclave: le
guerrier vaincu, la femme et l’enfant enlevés. On peut le mettre
à mort, le vendre ou le contraindre à travailler pour soi. Ainsi
parle-t-on de l’instauration ou de l’abolition de l'esclavage.
Depuis plus de 4 000 ans, l’esclavage a été la forme la
plus courante et la plus radicale de la division du travail .
Il semble bien que la révolution néolithique
(pierre polie, culture, élevage, villes) soit aussi celle de la
domestication de l’homme par l’homme dans une relation de
hiérarchie. La découverte (1492) et le pillage
de l’Amérique (Auri sacra fames ) se sont
traduits par un renouveau de l’esclavage. A cette époque, il
tendait à disparaître de la
Chrétienté d’Europe où il avait
été remplacé par le servage .
(b) Par métaphore,
l’esclavage désigne l’état de ceux qui sont soumis
à une tyrannie, même s’ils ne sont pas des esclaves.
(c) Dans un sens figuré, l’esclavage désigne une
grande dépendance économique ou psychologique.
Il exprime l’assujettissement de quelqu'un à quelque chose. Le
drogué, quand il ressent le manque, est esclave de sa dope. La
dépendance s’accompagne souvent d’une attitude
irresponsable de contre-dépendance.
(d)
L’esclavage (esclave) et la servitude (serf) sont
d’abord des formes de domination avant d’offrir
des possibilités d’ exploitation
économique (notion floue). L’exploitation ne
fait que résumer les conditions économiques de la reproduction
d’une domination. Dans l’esclavage, le dominé produit les
subsistances du dominant. Mais dans tout système qui se reproduit,
chacun produit des biens et des services pour que d’autres soient
dispensés de les produire. Si on voit là de
l’exploitation, ce mot ne veux plus rien dire. En outre,
l’esclavage, le servage et le salariat ne peuvent pas s’expliquer
par une <<propriété spécifique de la force
de travail de produire plus de valeur qu’elle
n’en a reçu. (Karl Marx )>>. La notion de
plus-value n’est pas un concept
simple. Au cas où elle serait vraiment utile, sa théorie
reste à faire.
(e) L’abolition forcée de
l’esclavage dans les États du Sud
(confédérés), sous la pression de ceux du
“Nord” (Union, salariat industriel de la vieille
Angleterre, travail indépendant rural des pionniers de l’Ouest),
est la cause de la Guerre de Sécession (“Civil War”,
1861-1865) des États-Unis. Dans cette Histoire, le Nord industriel
était surtout protectionniste. Par contre, le Sud des plantations de
coton était libre-échangiste. Il voulait continuer à
exporter son coton en Europe. D’où la valeur symbolique des
accords industriels entre les familles Mayne (Ory) et Hazard (Georges), dans
le roman et le feuilleton télévisé “Le Nord et le
Sud”.
(f) Dans les sociétés primitives, sans
État ou contre l’État (Pierre Clastres, “La
Société contre l’État”), l’esclavage et
la torture se dégagent peu à peu d’une
des formes de l’anthropophagie ou du cannibalisme. Dans
les petits groupes nomades, l’esclave est souvent adopté et
inclus dans le système des alliances matrimoniales.
C’était aussi le cas dans la Rome primitive
(l’enlèvement des Sabines) des agriculteurs. Ce
fut encore le cas de Madame Jemyson, une fille de colons américains
enlevée par des indiens des forêts du Nord.
(g) La grande
propriété esclavagiste (Sumer, Egypte, Perse, Grèce,
Rome, plantations de sucre et de coton aux Amériques, Goulag,
horreur des camps ) n’a rien à voir avec ce
système clanique. Les deux systèmes ont longtemps
cohabité. Entre les deux (domesticité et servitude, parents
pauvres et esclaves), il y a l’État totalitaire.
Celui-ci est guerrier, pillard et esclavagiste (galères, mines de sel).
Entre la servitude volontaire et la servitude forcée,
il y a la domination comme principe . Mais comme principe
exclusif et total.
Cet esclavagisme étatique,
celui des armées romaines de l’Empire s’oppose à
l’esclavage familial de la République. Au V ème
siècle avant Jésus-Christ, Lucius Quinctius Cincinnatus, arbitre
entre les patriciens et les plébéiens, est le
parangon mythique du paysan-citoyen. Sous l’Empire,
chaque légionnaire sert le système étatique totalitaire
dans l’espoir, toujours déçu, de devenir un colon, un
propriétaire et un citoyen de la République. Or celle-ci est
défunte depuis Jules César .
(g) Dans la
Controverse de Valladolid , Bartolomé de Las
Casas (“Histoire des Indes “) s’opposera à
des théories esclavagistes, du type de celle d’Aristote, encore
soutenues par Sépulveda. Selon ce dernier, les
populations indigènes devaient être subjuguées et
réduites à la foi . Le joug est bien
le symbole de cette domestication voire réduction de l’homme
à l’esclavage. Outre le grand Aristote, divulgué par saint
Thomas d’Aquin, Sépulveda pouvait s’appuyer sur l’
Auctoritas de saint Paul. Il disposait encore de la
référence de saint Augustin ,
pour qui l’esclavage est un châtiment de Dieu:
(h) Une autre cause de réduction à
l’esclavage, au sein du même peuple, est l’esclavage pour
dette. Sa cause n’est pas dans l’existence de la
monnaie ou même du prêt à
intérêt. Il est condamné mais pratiqué par
l’Église. <<Faites ce que je dis, mais pas ce que je fais
!>>. La cause de cet asservissement réside dans un
fétichisme particulier, le fétichisme
de la monnaie . L’argent qui fait des petits, sans avoir
d’odeur, est le symbole de la totalité de la
richesse. Il est la passion privée d’ Harpagon.
Cet esclavage a joué un rôle très important en Chine. Il
est une base solide pour le pouvoir des mandarins, pour l’influence des
marchands et pour le chantage des sociétés secrètes.
(i) L’évolution psychologique
de Robinson Crusoé (ancien esclave, ancien chasseur
d’esclaves) montre que l’analyse de l’esclavage ne peut se
réduire à une analyse économique ou technique. Cette
approche ne fait que masquer ses causes les plus profondes: la
division politique du travail et la division sexuelle
des émotions .
Voir Commerce
triangulaire . Encomienda. Réductions
du Paraguay . Spartacus. Guerre des
Mercenaires . Contagion démocratique .
Capitulations de Santa-Fe . Supplice des
esclaves . Cannibalisme ou exclusion .
Cannibalisme social . Karib ou Kanib .
Karibs ou Arawaks . Vouloir
l’esclavage . Vouloir la peau .
Eunuque. Fourches caudines . Dieu
jaloux . Marchés d’esclaves .
Relation maître-esclave .
Lire
J.-P. Vernant & P. Vidal-Naquet, “Travail et esclavage en
Grèce ancienne”, P.U.F., 1988; G. Boulvert,
“Domestique et fonctionnaire sous le Haut-Empire romain: la condition de
l’affranchi et de l’esclave du prince”, Belles Lettres,
1974; M. C. Chiche, “Hygiène et santé à
bord des navires négriers au XVIIIe siècle”, Paris,
1957; G. Martin, “L’ère des négriers”,
Paris, 1931, “Histoire de l’esclavage dans les colonies
françaises”, P.U.F., 1948, “L’Abolition de
l’esclavage”, P.U.F., 1948.
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