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Nouveautés du Glossaire (41)




Suite de Nouveautés du Glossaire (40)





Mots définis entre le 31 Juillet 1999 et le 1 er Août 1999





Esclave. (a) L’esclave (guerrier vaincu, femme capturée, enfant né en captivité, producteur agricole endetté pour des générations) n’est pas une exception. Il semble être dans une situation très courante. Le développement de l’ esclavage se reproduit bien souvent dans l’ Histoire. L’esclave est avant tout victime de la domination sous sa forme la plus nette et la plus brutale. L’ exploitation ne fait que traduire certains aspects économiques de la reproduction de cette domination. Dans la relation maître-esclave , l’esclave n’est rien et le maître est tout, pour lui ou à ses yeux. C’est la recherche de cette situation qui se joue dans la torture , du fait du manque de peau du tortionnaire. La différence entre l’esclave, le serf et le salarié réside dans le fait que le corps même de l’esclave appartient au maître. Il peut en faire la capture, l’élevage, l’acheter, le vendre, le faire travailler ou le tuer comme un quelconque élément de son cheptel. Dans l’esclavage, il n’y a aucune distance. Dans l’état totalitaire et esclavagiste, le maître comme l’esclave est asservi à la domination comme principe .

(b) Le domestique (esclave familial), le serf et le salarié sont en situation de dépendance. Mais ils ont une relative propriété de leur corps. Avec le remplacement des corvées par les redevances en nature ou en monnaie, bien que restant attaché à la glèbe du fief, le serf a une certaine initiative dans l’organisation de son travail. Quand au salarié, il est responsable de la recherche de son emploi et de la gestion de son employabilité dans le temps. Ainsi s’accentue la distance dans les activités. A l’opposé, les organisations virtuelles sont l’émergence d’un réseau d’activités à distance à l’échelle mondiale.

(c) La Boétie (dans le “Contr’un”), à moins que ce ne soit Michel de Montaigne lui-même (selon une thèse récente), a montré la nécessité de la servitude volontaire pour la perpétuation de la servitude forcée . Une défaite brutale, une domination provisoire, c’est perdre une bataille mais ce n’est pas perdre définitivement la guerre, comme le disait un jeune général .

(c) Nous sommes tous et toujours, peu ou prou, esclaves de la division politique du travail et de la division sexuelle des émotions . L’exemple de Robinson Crusoé, comme celui de Waris Dirie , montre que la véritable libération, celle des hommes, des femmes et des esclaves, exige d’ assumer les trois fonctions . La crise du travail salarié, malgré son lot d’ exclusion, n’est peut-être pas la fin du monde.

Voir Sabines. Esclave du désir . Marchés d’esclaves . Supplice des esclaves . Spartacus. Guerre des Mercenaires . Contagion démocratique . Salariat. Salariat sexiste . Salarié chef de famille . P’tite bonne .


Éther. (a) L’éther, de la physique du Moyen-âge n’est autre que le “cinquième élément”. La “quintessence” de la scolastiques est le “premier corps” ou l’éther de la “Physique” du grand Aristote. Dans le Ciel, il s’ajoute aux quatre éléments d’Empédocle: la terre, l’eau, l’air et le feu.

(b) Le cinquième élément permet d’expliquer la différence supposée entre le monde sidéral (les astres et les étoiles “Du Ciel”) et le monde sublunaire (sous la Lune, la Terre des humains). Tandis que le monde sidéral est mathématique (comme la Physique de Newton et d’aujourd’hui), le monde sublunaire n’est pas exact, mais tire des “ lois” de ce qui se produit “le plus souvent” (un peu comme les probabilités, la Statistique ou surtout les études d’opinions ou les marchés spéculatifs d’aujourd’hui).

(b) “Sous la Lune”, on constate une transition ou une génération circulaire des quatre éléments. Un à un, ils se transmettent une de leurs qualités:

Nous avons donc une permutation circulaire. On comprend mieux pourquoi René Descartes cherche à composer des mouvements circulaires à partir de flux linéaires, dans la “ formation du foetus ”.

(c) “Rien de nouveau, sous le Soleil”. L’éther, le cinquième élément pour Aristote, est la substance constitutive des astres. Il est immuable. Pourtant, ce n’est pas la fixité mortelle. Cette immuabilité est un mouvement éternel. <<Il n’y a d’éternel que le mouvement.>> dira Karl Marx qui fit sa thèse de Philosophie sur Épicure. Lire: “ Marx dans le Jardin d’Épicure”.

(d) Le cinquième élément est inaltérable. Il ne se mélange pas aux quatre autres. Aristote en conclut à la t ranscendance du Ciel. Ce sont les travaux astronomiques et les audaces théoriques de Galilée qui mettront fin à la distinction scolastique (saint Robert Bellarmin) entre la physique céleste et la physique terrestre. Cette coupure entre deux mondes, coupure opérée par une pensée philosophique issue de la religion, est, pour le jeune Marx, la cause de l’aliénation:

(e) Pour sa part, après avoir remis la dialectique de Hegel “sur ses pieds”, Marx conclura à l’ immanence de la valeur produite par une <<propriété spécifique de la force du travail humain. (“Capital”, Livre I)>>. Il rejoint alors le stoïcisme pour lequel, le principe vital, l’ âme, l’éther ou le logos spermatikos est immanent au monde qu’il anime.

(f) Tandis que l’inspirateur de la scolastique écrivait:

Dans une de ses dernières lettres à Engels, Marx confiait plein d’espoir que peut-être la récente publication “d’un certain Podolinski” allait apporter la confirmation éclatante de la vérité de leur croyance (qu’il croyait commune) dans une élévation à la puissance dans le cas d’un “mouvement avec changement de forme”. Ce n’était pas le cas. Engels lui répondit que tout cela n’était pas sérieux.

(g) Engels, avant de publier les brouillons des Livres II et III du “Capital”, ajoutera des considérations de Physique moderne. Par exemple, la critique du phlogistique. Il s’agissait de corriger l’ ignorance marxienne sur le rendement des machines thermiques de Carnot, le principe de Clausius ou l’ entropie.

Voir Valeur-travail. Valeur-force-de-travail. Plus-value. Exploitation. Domination. La femme n’est qu’un vase . Marc-Aurèle. Mouvement perpétuel en économie .

Texte A la recherche des déterminations économiques de la valeur. La Domination masculine.


Phlogistique. Pour les Anciens (le mot est grec), précurseurs de la chimie moderne inaugurée par Lavoisier (premier principe de la thermodynamique: “Rien ne se perd. Rien ne se crée. Tout se transforme.”), le phlogiston est un fluide imaginaire qui provoque la combustion.

Voir Éther. Mouvement perpétuel en économie . Engels.


Relation maître-esclave . (a) Pour Aristote, la relation maître-esclave, la relation homme-femme et la relation père-enfants sont des relations naturelles de la vie domestique. Elle sont à la base de la “Politique”. Pourtant, la nature peut commettre des erreurs. De même qu’un désir de femme peut se trouver dans un corps d’homme (homosexualité, pénétration), une âme d’esclave peut se réfugier dans un corps d’homme libre (de naissance) et une âme bien trempée, d’homme libre, peut animer un corps d’ esclave.

(b) Pour Hegel, un insatiable désir d’ absolu confronté à une peur de mourir, génère la domination et la servitude, alimente la “ dialectique du maître et de l’esclave”. La relation de la conscience avec Dieu est l’analogon de celle de l’ esclave, le guerrier à terre qui n’est plus rien, face au maître, le guerrier vainqueur, qui lui fait grâce et qui est tout. Le maître et l’esclave sont les deux parties d’un tout. La dialectique désigne l’échange ou le renversement des positions (révolution) des parties.

(c) Dans la “Phénoménologie de l’esprit”, l’aliénation désigne le mouvement dans lequel la conscience religieuse intériorise la relation maître-esclave. Dieu est un autre, mais l’Autre absolu. Face à lui, la conscience se considère comme “rien”. D’où la “conscience malheureuse”. Selon son étymologie, l’aliénation n’est autre que la perte de soi dans un autre. En outre, l’autre imaginaire est produit par soi.

Voir Relation de père à fils . Relation mère-fille . Relation Père-Fils . Servitude forcée . Servitude volontaire . Totalité. Totalitarisme. Dangereuse dialectique .

Texte La Trialectique.


Servitude forcée . (a) La servitude forcée désigne la situation du guerrier vaincu (blessé, inconscient, emprisonné, vendu comme esclave) qui ne s’est pas rendu ni avoué vaincu. Il peut même être passé sous les fourches caudines tout en se disant: “Je m’échapperai”. C’est en effet le droit et le devoir d’un soldat ou d’un officier de chercher à s’évader.

(b) La servitude forcée désigne aussi la situation de l’enfant né esclave ou soumis à la domination de ceux qui sont ou semblent être ses parents. Il n’a jamais connu d’autres situations que la sienne. C’est le cas de Waris Dirie quand elle accepte l’ excision du clitoris ou même quand elle croit avoir un désir d’excision . Elle est alors persuadée que c’est le lot commun de toutes les petites filles du monde. Nulle fille ne voudrait rester une fille impure .

(c) La servitude forcée, provoquée par une violence physique (prise d’otage) ou par une violence symbolique (conditionnement, production sociale des corps, chantage affectif), est toujours une servitude provisoire. Si elle dure, elle a toujours, peu ou prou, une composante de servitude volontaire . Car perdre une bataille n’est pas perdre la guerre.


Prothalle. Terme de botanique. Un prothalle est une petite lame verte issue de la germination des spores de la fougère portant des cellules reproductrices


Gamétophyte. Terme de botanique. Un gamétophyte est un organisme végétal qui élabore les gamètes des deux sexes ou d'un entre eux.


Grandes séries . texte. Terme d’économie industrielle. (a) La production en grande séries est une caractéristique de la société industrielle avant le développement actuel, induit, de la société de connaissance .

(b) La production en grande série était l’arme de la compétition par les économies d’échelle . Pour l’ouvrier, elle se traduisait par la production de masse et le travail à la chaîne.

(c) Pour le consommateur et la distribution commerciale, elle prenait les formes de la consommation de masse. D’où la période particulière de la technostructure .

Voir Petites séries .


Montrond-les-Bains. texte. (a) Maintenant connue pour son Casino, la ville de Montrond (4 032 habitants en 1999), dans la Plaine du Forez , a été une place forte des Comtes de Forez .

(b) Depuis Août 1999, le château de Montrond-les-Bains est le lieu d’une reconstitution historique. Au XV ème siècle, le Duc de Bourbon s’opposait au Roi de France. En conséquence, tenu au devoir d’ ost par une relation de vassalité, le comte de Forez guerroyait pour le duc. Il eut à subir un siège des mercenaires Lombards. Ils étaient commandés par le violent et jouisseur Galéas-Marie Sforza ou Galéazzo Maria Sforza (1444-1476). Ces gens de guerre, stipendiés, étaient à la solde du roi. On passe ainsi de l’Histoire locale à l’ Histoire de l’Europe.

(c) Retournements d’alliances. Galéas Sforza, pour qui travailla Josquin des Prés (vers 1440-vers 1521), est assassiné en 1476. Bonne de Savoie assure la régence jusqu’en 1479. Ludovic Sforza, dit Le More (la mûre, le prudent; 1451-1508) s’empare du pouvoir au nom de son neveu Jean-Galéas (1469-1494) qu’il distrait puis élimine pour se faire reconnaître duc de Milan par l’empereur Maximilien. En 1498, Milan est occupée par Louis XII, roi de France, “héritier légitime” par sa grand-mère Valentine Visconti.

(d) Complications. Maria Bianca Sforza, fille du condottière et duc de Milan, épouse Maximilien I er (1459-1519), empereur germanique (1493-1519). Celui-ci avait d’abord épousé Marie de Bourgogne, fille de Charles le Téméraire, morte en 1482.

(d) Nouveaux lieux, nouvelles alliances. Le conflit se retrouvera en Italie avec François I er. En 1515, à Marignan, le roi imposera à l’empereur de reconnaître la cession du Milanais à la France. Exemple des contradictions féodales : Maximilien croyait le tenir par sa femme et par la victoire des mercenaires Suisses de 1512. Le roi le tenait (provisoirement, 1521) par les armes. A cette occasion, Léonard de Vinci passera du service de Ludovic le More (statue équestre en bronze, “Il cavallo”) à celui du roi de France et des châteaux de la Loire. Par la suite, François Ier, qui réclamait toujours le duché de Milan pour un de ses fils, occupera la Savoie et une partie du Piémont.

(e) Quand François I er deviendra Comte de Forez, après la trahison du connétable de Bourbon, c’est Claude d’Urfé qui deviendra bailli de Forez et suzerain du seigneur de Montrond. A cette occasion, Verrières-en-Forez changera de famille seigneuriale. En outre, la France occupant la Savoie, Jacques d’Urfé épousera Renée de Savoie, la mère de Anne d’Urfé et d’ Honoré d’Urfé . L’unité politique du Forez passe par les Guerres d’Italie et trépasse pendant les Guerres de Religion.


Sacrement. Terme de la religion chrétienne.

(a) Un sacrement est un rituel sacré dont l’ institution remonte à Jésus-Christ. Le sacrement confère la grâce.

(b) Selon les églises (catholique, orthodoxe, protestantes) de la Chrétienté, on distingue entre deux et sept sacrements (baptême, confirmation, Eucharistie , extrême-onction, pénitence...).

(c) L’invention de la notion de Dieu participe de l ’illusion ethnique d’une culture sans nature . Elle la codifie et la renforce dans un dogme.

(d) La notion de grâce (accentuée par le Jansénisme des Solitaires de Port-Royal) et la pratique des sacrements renforcent cette séparation. Non seulement la “basse vallée de larmes” est séparée du Paradis Terrestre par un péché origine l, une faute d’ Adam, une pomme de discorde , une chute, une damnation, mais la remontée ne peut se faire que <<grâce à>> des intermédiaires institués: les prêtres. Ce faisant, la religion de la libération des esclaves est devenue, comme les autres religions à sacrifices , un relais institutionnel de la domination comme de la servitude volontaire . De nombreux mouvements religieux ou laïques qui voulaient retrouver la “pauvreté du Christ et des Apôtres” ont été condamnés et persécutés.

(e) Les derniers sacrements, administrés par le prêtre aux mourants ou personnes en grand danger de mort, sont : la pénitence (confession), l’Eucharistie (hostie, consommation ou assimilation du corps du Christ) et l’extrême-onction (oindre le corps du mourant avec le saint chrême).

Voir Blaise Pascal . Cannibalisme. Ubertin de Casale . Michel de Césène . Apostoliques. Spirituels. Libre Esprit . Bûchers du Libre Esprit . Inquisition. Tribunal d’Inquisition .


Grâce. Terme polysémique.

(a) La grâce ou l’état de grâce désigne une disposition (psychologique ou divine) à donner ou accorder des faveurs. Ainsi, une bonne grâce est-elle un geste aimable ou une attitude gracieuse (gratuite, sans attente de retour ou de remboursement).

(b) La grâce (présidentielle, en France) est une remise de peine pour un condamné. Cela consiste à lui <<faire grâce de>> c’est-à-dire le <<dispenser de>> purger sa peine. A défaut de gracier le condamné à mort, on peut lui donner le coup de grâce. Pour un officier, c’est un coup de feu, tiré à bout touchant, destiné à achever le condamné à mort. Pour Gilles de Rais , le bourreau lui fit la grâce de l’étrangler avant de le brûler (mort). Pour Jeanne d’Arc , appartenant elle aussi à la noblesse, mais depuis un an seulement, le bourreau ne lui fit pas cette grâce. Elle fut brûlée vive. En revanche, elle n’a pas <<crié grâce>> c’est-à-dire imploré la pitié de Pierre Cauchon ni de l’exécuteur des hautes oeuvres. Dans le monde des affaires et dans un sens figuré, le coup de grâce est l’ action maligne ou la bifurcation maladroite qui précipite la ruine ou le désastre économique ou politique.

(c) Une grâce ou une “action de grâce” est un remerciement (privé ou public) pour une faveur accordée.

(d) Plus particulièrement à propos de la femme ou de la fille, la grâce désigne un charme particulier, une beauté, une élégance, <<un je-ne-sais-quoi qui vous prend, vous emporte et vous force d’aimer.>>. Une forme d’esprit de finesse qui s’ajoute et sublime les formes d’une belle géométrie. Ce qu’Alfred Hitchcock découvre en Ingrid Bergman, par exemple. Mais la grâce est aussi celle des statues de Phidias. Puis celle des monuments qui leur servent d’écrin ou de custode.

(e) <Grâce à> signifie <avec l'aide de> ou <au moyen de> tel ou tel instrument ou tel adjuvant.

(f) Du Jansénisme à la Préciosité, il n’y a qu’un pas, celui d’un choix d’objet (adoration de Dieu ou de la femme). Bien que roturier, Jean Chapelain (1595-1674) avait <trouvé grâce aux yeux de> nobles Précieux (marquis de Montausier, Arnauld de Pomponne) et Précieuses (marquise de Rambouillet, Madeleine de Scudéry). Ils lui <<firent la grâce>> d’être accepté par eux aux séances de l’hôtel de Rambouillet. Aussi compte-il parmi les auteurs probables de La Guirlande de Julie (d’Angennes).

(g) Saturé par cette question de la grâce, Adam Smith a remplacé la Providence divine par la Main Invisible du marché. C’est pourquoi il tenait tant à ce qu’elle guide chacun (tous) vers le bonheur économique (la richesse du plus grand nombre). Peut-être a-t-il pris son désir pour la réalité.

(h) A Milan, Ludovic le More voulait faire de Sainte-Marie-des-Grâces (de l’architecte Donato di Pascuccio d’Antonio, dit Bramante, 1444-1514), le mausolée de la famille Sforza.

Voir François de Sales . Pari de Pascal . Jeter l’enfant avec l’eau du bain . Montrond-les-Bains.





* Auteur


Hubert Houdoy






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Mise à jour: 16/07/2003