Réseau d'Activités à Distance
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Les nouvelles technologies facilitent la mobilité, l'individualisation et l'autonomie. Elles ne sont pas directement “favorables” au développement local.
Elles accentuent une crise de la grande entreprise, provoquée par la mondialisation. Elles renforcent l'exigence de mondialisation économique et, par contrecoup, le retour des nationalismes politiques. Seules les entreprises en réseau ou les réseaux de partenaires seront de taille mondiale.
C'est la crise urbaine (stress, congestion, prix des terrains) qui doit être utilisée par les régions rurales.
Externalisation et de délocalisation. Il y aura toujours moins cher. Attention à la surenchère du bas prix. Assurer plus que la qualité: le partenariat mobile et multilatéral. Valeur politique, valeur d'échange, valeur d'usage.
1. Nouvelles technologies et développement.
Les nouvelles technologies facilitent la mobilité et le contact, l'individualisation et l'autonomie. Elles ne sont pas directement “favorables” au développement local.
Les nouvelles technologies participent à la remise en cause de la rente de situation de la grande entreprise. Par ses économies de grande échelle et le maintien de petits concurrents, la grande entreprise finançait son développement technologique et organisationnel. D'où l'institutionnalisation de la sous-traitance. La crise a rétabli la concurrence entre les entreprises de tailles différentes. Face à ses rivales de petite taille, la grande entreprise manque de réactivité. La diffusion et la baisse des coûts des NTCI augmentent les chances des PME. C'est ainsi que la concurrence est favorable à l'externalisation. Pour retrouver de la souplesse, la grande entreprise “dégraisse”. Mal contrôlé, le processus de recherche d'un noyau restreint peut provoquer une implosion fatale.
Les nouvelles technologies accentuent la crise de la grande entreprise. Elles demandent toujours plus de compétences. Le rythme de leur renouvellement réclame une motivation de tous les instants. Hauts salaires, avantages en nature, indemnités multiples, pressions à la dépense ostentatoire, séminaires de prestige, voyages d'affaires luxueux, etc sont venus à bout de la rente générée par les économies d'échelles. Un salutaire changement de culture et d'attitude est provoqué par la mondialisation.
“Le problème est désormais sociologique. Il s'agit de susciter une coopération efficace entre les membres d'une organisation dans la cadre des contraintes techniques et économiques. Etant entendu par ailleurs qu'il n'y a pas de coopération sans conflit et qu'il est illusoire de vouloir motiver les subordonnés; les développements de la liberté humaine sont tels que les responsables ne peuvent plus se donner comme mission que de créer les conditions nécessaires pour qu'ils se motivent eux-mêmes.” (Michel Crozier, “L'entreprise à l'écoute”)
Les nouvelles technologies renforcent la mondialisation économique et, par contrecoup, le retour des nationalismes politiques. Seules les entreprises en réseau ou les réseaux de partenaires seront de taille mondiale. Pour bénéficier des particularismes locaux, les entreprises ne seront plus monolithiques. Les réseaux les plus efficaces sauront utiliser les avantages comparatifs des régions. Les communautés territoriales deviennent politiquement responsables de leur bassin d'emploi.
Les nouvelles technologies donnent des chances à des cadres et techniciens supérieurs. Pour eux, l'externalisation (essaimage ou licenciement) peut être vécue comme une libération, un défi existentiel et un sursaut créatif. Aux communes rurales de savoir les attirer durablement. C'est l'enjeu des services de proximité. La confrontation des cultures techniques suggère des échanges de services, parfois sans monnaie.
C'est la crise urbaine (stress, violence, congestion des transports, prix des terrains) qui doit être utilisée par les régions rurales.
A elles de profiter du mouvement d'externalisation et de délocalisation. Mais elles ne doivent pas oublier qu'il y aura toujours moins cher. Attention! Ne pas tomber dans la surenchère du bas prix. Il faut offrir une véritable qualité du mode de vie. Plus que la qualité, il importe d'inventer un partenariat mobile et multilatéral. Les zones rurales ne doivent pas entrer en concurrence sauvage, comme le firent, hier, les sous-traitants. Quand la grande entreprise externalise, elles doivent choisir la valeur ajoutée. Mais il faut renoncer à tout faire soi-même et sur place. Les zones rurales doivent nouer, entre elles, des accords de spécialisation et de partenariat. Sous des formes multiples, le maître mot nous paraît être le télétravail. Mélange de technologie, d'organisation et de mode de vie, il semble le vecteur du développement local.
2. Ce qui pousse au développement du télétravail.
La technologie est disponible, elle se développe énergiquement et se diffuse rapidement.
Les matériels nécessaires à un télétravail simple tendent à baisser de prix. Ils constituent, pour les spécialistes du marketing, le nouveau marché des SoHo, Small office, Home office.
Pour les applications client-serveur, les logiciels clients connaissent une baisse de prix. La diffusion des logiciels clients est un argument de vente des logiciels serveurs et des logiciels additionnels (add-on, add-in). Le travailleur à distance a surtout besoin de logiciels clients.
Le coût et le temps des transports dans les grandes agglomérations urbaines incitent le salarié à travailler près de chez lui ou chez lui. Aux Etats-Unis, ce phénomène est très largement encouragé par les employeurs et les autorités.
Le coût du mètre carré dans ces agglomérations incite les entreprises à réduire la surface de leurs bureaux. Le salaire d'une secrétaire ne permet pas de se loger en région parisienne. Les cadres supérieurs sont trop souvent en déplacement pour amortir un bureau personnel permanent.
Le coût et le temps des transports incite les commerciaux à préparer et renforcer leurs contacts directs par des contacts téléphoniques et des comptes-rendus par fax. La généralisation des télécopieurs et des téléphones rend moins utile le déplacement vers le bureau.
Dans la fonction publique, le télétravail est un moyen de maintenir une présence dans les quartiers difficiles et dans les zones rurales dépeuplées (CPAM Nantes). Des télécentres regroupent le personnel de plusieurs administrations. Les télétravailleurs sont motivés pour rester près de chez eux. Il y a un élargissement et un enrichissement des taches.
Dans les domaines particulièrement routiniers, soumis à un fort absentéisme des mères de famille, le télétravail est un moyen de remotiver un personnel qui investit dans le cocon familial. Ce n'est peut-être pas la voie royale du télétravail.
Chez les travailleurs indépendants de la création et du conseil, le retour au terroir, à des racines familiales ou imaginaires est un facteur important de délocalisation de leur activité. Ces actifs de haut niveau viennent aussi trouver à la campagne un personnel administratif moins coûteux.
Le développement d'Internet rend inutile la constitution d'un réseau propriétaire. Les coûts d'accès au réseau sont limités. Les réseaux propriétaires sont concurrencés par le réseau des réseaux via des fournisseurs d' accès.
La dérèglementation des télécommunications (suppression progressive des monopoles) incite à l'apparition de nouveaux opérateurs, bien placés pour installer des lignes à haut débit le long de leurs rails (SNCF, RATP) ou de leurs canalisations (CLE, CGE). Il ne manquera pas d'opérateurs pour tirer des lignes et les gérer au fur et à mesure de l'augmentation du trafic électronique.
3. Ce qui rend nécessaire le télétravail.
Les entreprises n'ont pas seulement un problème de coût des bureaux. Elles butent sur des limites humaines de compétence et de spécialisation. La haute technicité des matériels, des logiciels et des produits exige une multiplicité de compétences spécialisées et évolutives. Le coût de regroupement de tout l'éventail des compétences nécessaires devient très important. Il n'est pas toujours possible d'utiliser à plein temps cet aréopage de spécialistes. Le télétravail est une forme d'externalisation et de mise en réseau des activités.
Une forte externalisation risque de faire imploser la grande entreprise industrielle ou de service. Le modèle autarcique de l'arsenal n'est plus assez souple ni rentable. Les entreprises se recentrent sur une activité stratégique. Elles sous-traitent les activités annexes. Ce mouvement a sa propre dynamique. Il s'entretient de lui-même par la concurrence des donneurs d'ordres et la concurrence des sous-traitants.
Aux Etats-Unis, le télétravail est un moyen d'obtenir et de garder les meilleures compétences. La plupart des entreprises du secteur informatique établissent des relations “Spécialiste-Spécialiste” au lieu des relations tayloriennes “Maître / domestique”. C'est une manière de reconnaître les compétences et la personnalité. Les entreprises européennes n'ont pas encore compris que les vraies compétences, comme les bons clients, sont difficiles à trouver et à retenir.
On rejette à l'extérieur les spécialistes. On fait appel à eux en cas de besoin. Devenus travailleurs indépendants, ils doivent gagner du temps sur les transports, la gestion et la vente de leur activité. Ces spécialistes perdent les avantages de la forte division du travail: secrétariat, comptabilité, gestion des ressources humaines, facturation, paye, agence de voyages, maintenance du matériel et du réseau. Ils doivent trouver des sources de compétitivité. L'économie de bureau et de transport y participent. Le réseau virtuel remplace l'entreprise.
Pour les Communautés Territoriales, la lutte contre le chômage et la revitalisation des zones déshéritées passent par la création de centres de voisinage. Ils regroupent des activités de production, de formation, d'assistance et de solidarité. Subventionnées dans un premier temps, ces activités dynamisent le traitement social du chômage. Elles participent à une revitalisation de la région.
Suite
Initiatives illustrant l'impact des NTCI sur le développement
Corrélats
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