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Langage d'amour


Cycle Sémantique Psychologique.

Ce document est la suite de Mots d'amour


*** Document en cours d'écriture ***
* Introduction

Langage d'amour, texte. Il ne s'agit pas des mots d'amour mais des émois du corps. Partie dynamique et consciente du langage du corps. Le langage d'amour suppose une interaction entre les amants. Mais cette partie n'est pas toujours personnalisée, créative ni même positive. Le conformisme n'y est pas moins prégnant qu'en d'autres champs de la vie sociale (entreprise, sport, mode). L'éducation, familiale ou publique, peut y ajouter ses tabous. Pourtant, le langage d'amour est un véritable outil de créativité. Il est aussi un moyen de développement de la créativité. Comme la sémantique (mèmes, sèmes), il fait appel à des grains de connaissance qui se situent à un niveau infra-linguistique. Le langage d'amour conscient, créatif et motivant consiste essentiellement dans les caresses données et les caresses acceptées. Parmi les caresses échangées, les caresses extérieures sont encore tributaires de la vision et de ses valeurs sociales. Elles ne remettent pas en cause la représentation du corps plein de l'individu citadelle. Elles sont une transition vers les caresses intérieures. A partir de celles-ci, les amants perçoivent leur moi-peau et développent la conscience de leur corps virtuel.

Vénus, texte. Nom latin de la déesse de l'amour charnel et volage, de la femme séductrice. Lui correspond le personnage moderne de Carmen. "L'amour est enfant de bohème". Vénus est l'homologue de la déesse grecque Aphrodite. Dans "La naissance de Vénus", Botticelli la peint nue et adulte, entourée de Printemps, de Flore et de Zéphyr. Nue, car l'amour est nu, sans les habits du langage, indicible sans les mots ou lexèmes de la langue naturelle. Adulte, car l'amour naissant dispose d'emblée de sa force et de ses charmes. Cyrano le compare à Hercule capable, dès son berceau, d'étrangler deux serpents (intérêt et conformisme) venus le tuer. Selon la tradition, Vénus est née adulte des restes, jetés à la mer, du sexe d'Ouranos castré par son fils Cronos. L'amour naît de la fin d'une domination. Il émerge (sortir de l'eau) de la castration d'un sexe jaloux et meurtrier. La femme a inventé des (ch)armes (langage d'amour) pour répondre aux armes de la domination masculine. Le fils a inventé des ruses (intelligence) pour naître au monde. Voir Gaïa. Zeus. Héra. Meurtre du père. Séduction féminine.

Caresses données, texte. Donner une caresse c'est chercher le plaisir de la personne à laquelle nous la donnons. Donner une caresse, c'est écrire sur sa peau sensible des mots d'amour, en les traduisant dans la sémiotique corporelle du langage d'amour. Si les mots d'amour sont une sublimation du désir quand la distance géographique empêche le corps-à-corps des amants, les caresses peuvent être une réalisation des mots d'amour quand les amants sont réunis. Voir Caresses intérieures. Caresses extérieures. Caresses acceptées. Caresses échangées. Caresses virtuelles. Plaisir donné.

Caresses acceptées, texte. Il s'agit, bien sûr, de caresses données. Mais elles se distinguent des caresses simplement reçues par l'approbation et la participation (guidage, stimulation, réciprocité). Accepter une caresse, c'est admettre sa propre attente. Nous accusons réception de la caresse par la manifestation du plaisir qu'elle nous procure. Cette manifestation, qui est une approbation du désir, est aussi une amplification du plaisir. Elle inclut une prise de conscience qui double l'enregistrement dans la mémoire des informations (en l'occurrence, la mémoire corporelle) par une inscription et par des relations dans la mémoire des connaissances. Accepter une caresse, c'est admettre une relation entre la cause, l'action de l'amant(e), et l'effet, le plaisir de l'aimé(e). Accepter une caresse, c'est nouer une relation avec le partenaire. Voir Oui. Murmures d'approbation. Mots d'amour. Corpus amoureux commun. Corps virtuel commun. Caresses intérieures. Caresses extérieures.

Plaisir, (/déplaisir), texte. Le plaisir est provisoire. Le plaisir découle de la satisfaction provisoire du désir. Il est dans la nature du désir de renaître ou de se déplacer sur un nouvel objet. C'est pourquoi le plaisir n'est que de courte durée. Il disparaît avec la réapparition du désir. Le plaisir laisse la place à la vacuité ou à la tension du désir. Le plaisir ne peut pas être un état permanent. "Plaisir d'amour ne dure qu'un moment". Après le plaisir, vient le déplaisir. Le plaisir ne supprime pas la souffrance. Le plaisir peut provoquer la souffrance. La souffrance vient du regret du plaisir. "Chagrin d'amour dure toute une vie". La souffrance suit le plaisir si le renouvellement de la tension n'est pas assumé. S'il est un désir qui ne peut être assouvi, c'est le désir d'éternité. S'il n'est pas soutenu par l'amour et complété par la tendresse, le désir est ou peut apparaître comme la recherche du plaisir immédiat. Le désir d'un plaisir permanent n'apporte pas le plaisir, mais la souffrance. Le plaisir ne peut rien contre la souffrance. Le désir ne peut rien contre la souffrance. Il la renforce. Voir Désir et besoin. Désir et souffrance. Joie. Plaisir et joie. Plaisir donné. Plaisir reçu. Plaisir pris.

Déplaisir, (/plaisir), texte. Suite inéluctable, mais non catastrophique, du plaisir. Le déplaisir est la disparition provisoire du plaisir. En effet, le désir, satisfait par le plaisir, se déplace sur un autre objet ou refait ses forces avant de renaître. Le refus du déplaisir est la source principale de la souffrance.

Joie, texte. La joie est plus profonde et plus durable que le plaisir. La joie est plus profonde et plus durable que la souffrance. Elle se situe en dehors de l'opposition du plaisir et de la souffrance, dont l'origine commune est le désir. La joie est plus profonde car elle ne dépend pas du désir, mais de l'amour. Le désir et le plaisir ne présupposent pas l'amour. On peut <faire l'amour>, c'est à dire <donner et recevoir du plaisir>, par désir mais sans amour. L'amour ne supprime pas le plaisir. Il le renforce. L'amour ne s'oppose pas au désir. Il le transforme. Il le complète par la tendresse. C'est par la tendresse que l'amour apaise la souffrance. Ainsi, la joie provient de l'amour qui renforce le plaisir et apaise la souffrance. La joie est plus durable que le plaisir car elle découle de l'amour qui régule et prend le relais du désir. La joie dépasse le plaisir, le déplaisir et la souffrance. La joie suppose la recherche d'un objectif plus continu que le plaisir immédiat. Cette continuité est fournie par la tendresse intemporelle. Elle transforme le désir en désir tendre. La joie implique un projet d'amour. Voir Plaisir et joie. Désir et souffrance. Caresses de tendresse.

Souffrance, texte. La souffrance provient de l'énergie que nous dépensons pour opposer une résistance à nos sensations et à nos expériences désagréables. La souffrance a partie liée avec le plaisir. La souffrance et le plaisir sont deux conséquences du désir. La souffrance résulte de notre lutte contre le déplaisir. La souffrance vient de notre désir de voir durer le plaisir (souffrance de la fin du plaisir), de notre désir de continuité (souffrance devant le changement) ou de notre désir d'éternité (souffrance devant la mort). La souffrance a donc partie liée avec certaines formes du désir. Le désir ne peut calmer la souffrance dont il est la cause. La tendresse seule peut apaiser la souffrance que le désir a provoqué. Voir Résistance et souffrance. Épicurisme. Détachement émotif. Désir et souffrance. Amour.

Tendresse, texte. Tandis que le désir ne connaît que des objets, la tendresse est à l'échelle des sujets. Elle ne connaît pas les organes. Elle n'a pas d'objets où se matérialiser. Elle échappe ainsi à toute capitalisation. La tendresse s'adresse à un sujet global. Elle le reconnaît par la vision. Elle perçoit ses blessures narcissiques. Elle les soigne par des caresses. Elle n'exige aucune demande préalable. La tendresse est un élan spontané qui vise la reconstitution du sujet blessé. Elle lui apporte réconfort, encouragement, approbation, protection, compréhension ou acceptation. Elle lui permet de reprendre sa marche. La tendresse est une expérience naturelle de l'oblation. Elle se retrouve chez tous les mammifères en présence des petits. Elle est déclenchée par la reconnaissance de ces traits qui donnent un aspect mignon à la silhouette. Elle provoque un mouvement de protection du petit. Cette attitude de donateur spontané inhibe provisoirement les pulsions agressives. Le don de tendresse n'est pas social. Il n'attend aucun contre-don. Il ne comporte pas d'objet à donner, à recevoir ni à rendre. Il ne génère pas d'institution ni de commerce: ni kula, ni potlach, ni père noël, ni fête des mères. Le don de tendresse ne relie que deux sujets. Mais il développe leurs instances et permet d'autres relations. Instantané, il ne vise pas sa propre perpétuation. Pourtant la tendresse peut faire communiquer durablement deux personnes réunies par une autre relation. D'où la constance de la tendresse. Sans matérialisation, la tendresse est gestuelle. Elle ne fait circuler que des émotions. Le don de tendresse s'exprime par les caresses: celles des mains, celles de la voix ou celles du regard. Les caresses de tendresse ne sont pas les gestes du désir. La caresse donne. Le geste prend. La tendresse renforce les sujets fragilisés, quand le désir se porte sur de beaux objets. Les caresses visent la reconstitution de l'intégrité corporelle ou psychique. Bien que transitoire, la tendresse permet l'ouverture des sujets à l'extérieur de la relation tendre. Car elle restaure la confiance. Elle renforce la capacité à faire confiance. Elle permet la transition vers un réseau ouvert. La tendresse favorise la compréhension mutuelle des sujets. Souvent pré-verbale, la tendresse véhicule des émotions indicibles. Elle favorise la transmission des informations qui l'accompagnent. Elle contribue à la connaissance.

Caresses de tendresse, texte. Les caresses de la tendresse ne se confondent pas avec les gestes du désir. Elles ne visent pas l'excitation sexuelle de celui qui reçoit la caresse ni de celui qui la donne (sauf confusion, caractéristique de la pédophilie). Au contraire, elles cherchent à l'apaiser, à le rassurer. C'est pourquoi elles ne se portent pas sur les zones érogènes ou les organes sexuels (plaisir d'organe). Par contre, comme les gestes du désir, elles vont au-delà du corps plein. Elles constituent le corps virtuel de l'enfant (Spitz, hospitalisme) ou de l'animal domestiqué. Elles reconstituent celui de l'adolescent ou de l'adulte (trop rarement). La caresse donne de la chaleur, de l'énergie et du réconfort. Elle manifeste une solidarité. Le geste du désir vise à prendre du plaisir. La tendresse renconforte des sujets fragilisés (Voir le film de Robert Redford: "L'homme qui murmurait à l'oreille des chevaux".). Elle instaure une relation basée sur la confiance et la coopération. Le désir cherche à profiter de beaux objets (importance de la vision) ou à faire chavirer (but du geste) leurs sujets. Les caresses de la tendresse visent la reconstitution de l'intégrité corporelle ou psychique. Elle retransforme en sujet celui que la souffrance ou la peur avait réduit à l'état provisoire d'objet. Voir Caresses de désir.

Gestes du désir, texte. Les gestes du désir ont pour but d'atteindre un plaisir. Le désir attend une satisfaction: le plaisir immédiat. Puis il s'apaise, se déplace ou disparaît. C'est la stratégie du plaisir pris. Elle revèle d'une attitude de domination. Ces gestes créent une relation de sujet à objet. Les gestes du désir s'inscrivent dans une relation sexuelle et non pas amoureuse. Le cinéma a largement codifié cette gestuelle. Master et Johnson ont fait le reste avec la description anatomique des chemins de l'orgasme. Le sens du toucher cherche à prendre un plaisir que le sens de la vision a suggéré et souvent anticipé. <Un coup d'oeil à son dos, ses hanches, quand s'efface le galantin. Un regard quand elle se penche et laisse deviner un sein. Elle sait déjà ses mains, les contours de sa bouche, le cambré de ses reins qu'elle a noté en douce>. Les gestes du désir opèrent une transgression, une effraction du corps plein. Car la sexualité est le défaut de la cuirasse pour le corps social individuel. <Il a su les codes et donné les bons mots de passe. Encore un peu d'alcool et que tombent les cuirasses. Livrées les clés des corps, enfin les peaux s'embrassent.> (Le ballet, de Jean-Jacques Goldman, chanté par Céline Dion). La parade sexuelle fait encore partie du spectacle social par le rôle dominant et précurseur de la vision. La peau y reste une surface d'inscription plus que d'échange. Les gestes du désir participent à une stratégie pour le contrôle de la relation. Deux individus citadelles rivalisent. Qui s'imposera comme décideur ? Deux désirs livrent un combat pour l'obtention de la position dominante du sujet sur l'objet. Ainsi, dans une organisation hiérarchique, le harcèlement sexuel transforme l'appartenance à un service en une possession sexuelle. Ou il se contente de la signifier, de la dénoter ou de la connoter. Ne pas confondre les gestes du désir avec les caresses de désir, réservées au désir tendre de l'amour.

Caresses de désir, texte. Les caresses du désir tendre se distinguent à la fois des caresses de tendresse et des gestes du désir. Elles en forment la synthèse et le dépassement. Elles expriment et renforcent l'amour puisqu'il contient à la fois le désir et la tendresse. Les luttes de pouvoir sont absentes des caresses du désir tendre. Si "positions" il peut y avoir, elles relèvent du Kama Sutra et non pas de la hiérarchie sociale.

Mignon, texte. Dans son "Essai sur le comportement animal et humain", où il regroupe les résultats de ses travaux en ethologie comparée, Konrad Lorentz montre que des mammifères comme les loups ou les hommes ont un comportement de protection et de tendresse à l'égard de leurs congénères dont les traits de la silhouette ont un aspect mignon. Walt Disney a largement exploité ces recherches pour définir les profils de ses héros: de Bambi à Rouky en passant par Bernard et Bianca.

Amour à distance, texte. Pratique amoureuse des caresses virtuelles. Possibilité pour les amants, séparés par la distance géographique mais reliés par la messagerie électronique, de retrouver et de développer les émotions amoureuses procurées par les caresses partagées selon la sémiotique corporelle du langage d'amour. L'amour à distance est vécu dans le corps virtuel commun des deux amants.

Caresse virtuelle, texte. Non il ne s'agit pas d'un appareillage de réalité virtuelle (gants, peau, écran) vendu dans les sex shops. Il s'agit de la réactivation, dans l'intériorité de l'imaginaire, du plaisir fourni par les caresses partagées selon le langage d'amour. Cette réactivation est provoquée par la lecture ou la relecture des mots d'amour. Il n'y a aucune technologie dans tout cela, mais beaucoup d'amour et un peu de sémantique. La valeur émotionnelle (érotique) des caresses virtuelles est fonction:

Autrement dit, si vous êtes capables de caresser le corps de votre partenaire en élaborant vos caresses comme si elles étaient des mots d'amour et si votre partenaire est capable de s'en émerveiller de la même manière, il est probable que vous trouverez les mots qui correspondent aux caresses et qu'ils auront la faculté de reproduire, en temps différé et à distance, le même émoi corporel. Si vos mots d'amour constituent votre corpus amoureux commun, vos caresses virtuelles construisent votre corps virtuel commun. Votre corpus amoureux commun cherche à représenter les effets corporels de vos caresses réelles. Il est construit pour doubler votre mémoire corporelle et pour vous constituer une mémoire sémantique. Ce faisant, vous produisez un ensemble de caresses virtuelles potentielles que vous pouvez nommer votre corps virtuel commun. Les signifiants de ce corpus linguistique représentent (mémorisent et remémorent) vos caresses réelles passées et signifient (produisent une réalité sémantique dans votre imaginaire) vos caresses virtuelles futures. Vous pouvez donc expérimenter très concrètement, dans votre corps, ce qui semble être les plus abstraites des activités humaines et les plus mystérieuses des possibilités cérébrales: la représentation et la signification. Vous êtes prêts, le cas échéant, pour l'amour à distance.

Caresses échangées, texte. Ensemble des caresses données et des caresses acceptées par les amants dans un comportement coopératif manifestant une approbation du désir par chacun d'eux. Pour chaque amant, faire la relation des caresses reçues (murmures d'approbation) c'est accepter de nouer une relation avec l'autre. C'est chercher à établir, par la verbalisation, par la formulation linguistique, comme sujet de l'énonciation, une relation de sujet à sujet. C'est dépasser une relation de sujet à objet ou un simple rapport d'objet sexuel à objet sexuel. C'est commencer à assumer, si peu que ce soit, la fonction signifiante au lieu de se cantonner l'un dans la fonction guerrière et l'autre dans la fonction productive du repas et du repos du guerrier. C'est sortir de la totalité pour s'ouvrir à la globalité par l'échange. Voir Moi-peau. Peau d'échange. Peau d'inscription.

Caresses intérieures, texte. Caresses intimes. Occasion de faire vivre et d'exprimer l'intériorité corporelle. Les caresses intérieures sont les caresses données sur la partie de la peau qui n'est pas en contact avec le milieu extérieur. Le baiser profond et le coït sont deux des nombreuses caresses intérieures. Mais elles font presque partie des caresses extérieures tant elles furent mises en scène et ritualisées par le cinéma. Dans les véritables caresses intérieures et privées, la satisfaction esthétique ou sociale (possession) tirée de la beauté de la silhouette est absente. Les règles d'hygiène et de propreté apprises dans l'enfance peuvent se montrer propices ou défavorables selon la manière dont elles ont été inculquées ou assimilées (propre ou pur, mouillé ou dégoûtant, odorant ou sale). La sémiotique corporelle du toucher remplace celle de la vue. La géométrie devient beaucoup plus complexe et variable. La beauté intérieure et la sensibilité remplacent la beauté plastique et la fermeté (siliconée). Le goût et l'odorat ne peuvent rester à la porte de la chambre d'amour. Les caresses intérieures sont une acceptation de l'intrusion de l'autre dans l'intimité de la personne. Il y a toujours un instant de basculement entre l'intrusion et la caresse. Le sadomasochisme s'en alimente. Le viol ne pouvant être considéré comme une caresse, les caresses intérieures sont des caresses acceptées. Leur approbation est d'autant plus importante. Encore plus que pour les caresses extérieures, le plaisir ne peut être passager. La caresse intérieure d'aujourd'hui prépare encore plus le plaisir de demain que celui d'aujourd'hui. Loin des stéréotypes, les caresses intérieures n'ont de sens que pour une exploration à deux des intériorités corporelles mutuelles. Elles participent ainsi au renforcement d'un moi-peau par le dialogue confiant avec l'autre, dans des jeux érotiques où l'amour doit admettre que le hasard joue aussi son rôle. Nous ne sommes plus dans la pensée du même et de la reproduction. Nous sommes en plein dans la pensée de la diversité. Voir Oui. Approbation du désir. Caresses extérieures.

Caresses extérieures, texte. Caresses classiques. Caresses données sur la partie de la peau qui délimite la silhouette de l'amant(e) ou du parent. Rapidement mises en pratique, ces caresses données ne sont pas forcément des caresses acceptées. A forte symbolique publique, elles peuvent être données pour le caresseur ou pour le public autant que pour être reçues. La satisfaction esthétique tirée de la beauté de la silhouette peut y jouer un grand rôle. En ethologie, la silhouette est le signal qui distingue les congénères des autres. Les caresses extérieures marquent donc l'appartenance à une entité commune (couple, famille). Elles peuvent être une forme d'appropriation au sens de prise de possession. Même s'il est admis dans la même organisation citadelle, éventuellement très restreinte (couple d'amants), l'individu caressé est encore considéré par le partenaire caressant comme un individu citadelle. Cette reconnaissance de l'appartenance peut même être la motivation ou le mobile de la relation. Silhouette contre appartenance. Ce n'est pas forcément une mésalliance que de faire rentrer une belle pouliche dans le patrimoine familial. Dans la société du spectacle, c'est une autre manière de redorer les blasons. Encore dépendantes de la vision, de l'esthétique, des apparences, de l'appartenance, des normes et des conformismes, les caresses extérieures sont loin d'épuiser la sémiotique corporelle propre au toucher, à l'odorat et au goût. Échangées dans un contexte de profonde intimité et de confiance, elles peuvent aussi être une occasion de développement du moi-peau.Voir Caresses intérieures. Langage d'amour.

Moi-peau, (/individu citadelle), texte. Conception selon laquelle le moi serait notre peau. Il ne s'agit pas de la peau dans sa réalité et sa fonction biologiques, mais de l'instance psychique correspondante. Le moi-peau est la représentation psychique que nous avons de notre peau, à partir de notre ressenti interne ou externe. Il s'oppose à l'image sociale de l'individu citadelle. Car la peau ne couvre pas que l'extérieur du corps. Elle se poursuit, sans rupture, à l'intérieur de notre corps. La bouche, le nez, les yeux, les oreilles, l'anus, etc sont les lieux où la peau, tout en restant une surface de séparation, met en communication l'intérieur et l'extérieur du volume. Notre peau n'est pas seulement une peau d'inscription sur laquelle notre personnalité sociale imprime ses marques distinctives. Elle est aussi une peau d'échange qui permet des contacts. Pour les amants, dans une relation de confiance et de grande intimité, l'alternance ou la combinaison des caresses intérieures et des caresses extérieures est une occasion d'expérimenter que l'épiderme est une peau d'échange.

Peau d'inscription, texte. Peau visible plus que sensible. Partie de la peau en contact avec l'extérieur du corps de l'individu. Limite de l'extériorité corporelle. On oublie un peu trop facilement que notre peau se poursuit à l'intérieur de notre corps. La peau d'inscription est la partie de la peau qui est couverte par les tatouages ou recouverte par les vêtements. Elle délimite le volume de l'individu citadelle. Couverte ou dénudée, elle a toujours une forte symbolique sociale (qualité des tissus, marque des vêtements, couleur de base, bronzage). Sur ce terrain, elle se comporte, avec l'âge, comme une peau de chagrin, puisque sa valeur diminue sur le marché de la séduction. Dénudée ou non, c'est sur elle que s'inscrivent les caresses extérieures. Voir Peau d'échange. Moi-peau. Gestes du désir.

Peau d'échange, texte. Peau sensible. C'est toute la surface de la peau qui nous met en contact, tant avec la nature extérieure qu'avec notre nature intérieure. La peau nous renseigne aussi sur l'état de nos organes internes. Les blessures symboliques de notre moi-peau peuvent provenir autant de l'intérieur de notre volume corporel que de son extérieur. Les caresses échangées, données et acceptées dans une réelle et profonde intimité, peuvent guérir ou apaiser bien des blessures symboliques. Car notre peau ne délimite pas seulement un individu citadelle. Elle est un lieu d'échanges infra-linguistiques appelant une approbation. Voir Nouer une relation. Peau d'inscription. Extériorité corporelle. Intériorité corporelle. Caresses du désir.

Extériorité corporelle, (/intériorité corporelle), texte. Notre moi-peau et notre personnalité sociale (individu citadelle) ne correspondent pas à la même définition de l'extérieur du corps. Car ils ne sont pas construit sur les mêmes sémiotiques corporelles. La définition sociale de l'individu citadelle ressort surtout du sens de la vision. Dans ses images sociales l'individu est, de près un volume corporel et, de loin une silhouette. Il est délimité par une peau d'inscription à vocation sociale et spectaculaire. Dans le langage d'amour, les caresses extérieures renforcent cette perception de délimitation volumique et d'appartenance à un groupe exclusif. Par contre, la perception que l'individu a de lui-même et qui détermine son moi-peau provient des sensations d'une peau d'échanges qui parcourt l'intérieur du volume corporel. Il s'agit d'une sémiotique liée au sens du toucher, élargi à toute la peau. L'opposition entre l'extériorité de la réalité et l'intériorité de l'imaginaire ne correspond pas aux mêmes critères. L'extériorité de la réalité correspond, le plus souvent, avec l'extériorité corporelle. L'intériorité de l'imaginaire se situe à l'intérieur du cerveau, dans un espace sans dimension. L'intériorité corporelle semble laissée pour compte. La nature extérieure semble toujours exclure l'intérieur de notre corps. Indice linguistique que les représentations sociales priment sur le ressenti individuel le plus intime. Notre intériorité corporelle semble réservée au discours, objectal et réducteur, de la médecine.

Intériorité corporelle, (/extériorité corporelle), texte. Partie de notre volume corporel dont nous ressentons les sensations mais que les autres, comme nous-mêmes, ne voient pas. Cette intériorité est aussi notre fort-intérieur, notre intimité. La verbalisation des sensations que nous en ressentons est réservée à notre médecin et à nos proches parents. Le plus souvent dans des situations négatives (maladie, douleur, accident, opération) où un langage froid et objectal est de mise. Les caresses intérieures sont la seule occasion de son exploration positive avec notre partenaire sexuel. Réduite à sa plus simple expression, l'intériorité corporelle aurait tendance à être prise pour ce qu'elle n'est pas: l'intériorité de l'imaginaire. Or l'intériorité de l'imaginaire se situe dans un espace abstrait, tandis que l'intériorité corporelle fait partie de la réalité. Faire la relation de notre vécu et de nos sensations corporelles est une manière de donner une existence sémiotique (poser un signifié) à cette intériorité corporelle trop souvent inexprimée. Dans l'amour, les caresses intérieures et leur approbation par un oui sont une bonne méthode pour nouer une relation positive, intime et respectueuse.

Hubert Houdoy

Créé le 22 Septembre 1998

Modifié le


* Suite

Illusion Linguistique


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Mise à jour: 16/07/2003