Ecriture en réseau


(a) L'écriture en réseau peut prendre la forme d'une écriture hypertextuelle pour le world wide web ou pour tout autre support multimédia, mais elle ne se limite pas à cela.


(b) L'écriture en réseau s'oppose à l'écriture linéaire.


(c) L'écriture linéaire utilise une hiérarchie des discours et un cloisonnement des disciplines pour dérouler son argumentation dans un domaine qui semble pouvoir profiter tranquillement de ses fondements. L'écriture en réseau ne croit pas qu'il soit utile de fonder le réel ni possible de fonder une science sur une toute petite partie du réel. Les problèmes de fondation masquent mal des problèmes d'auctoritas du discours de vérité. Nous avons plus besoin de vivre en paix que de combatre à coups de discours de vérité (lutte des classes, guerre de religions, racisme, guerre des sexes). L'écriture en réseau tient compte de la crise des fondements des mathématiques, des relations d'incertitude de Heisenberg et de bien d'autres découvertes de la science sur elle-même. Elle assimile ces crises de la vérité et se contente de conjectures.


(d) Chaque discipline scientifique postule qu'elle pourra établir ses fondements dans la nature qu'elle nie (une illusion ethnique en politique, une linguistique sans référent, une économie politique sans géologie politique, une sociologie sans sujet) et construire, toujours plus haut, les étages culturels de sa tour de Babel disciplinaire, sans communication avec les tours voisines. L'écriture en réseau adopte la stratégie inverse ou complémentaire. Elle se développe, sans autre fondement que le passage à l'acte : "j'écris donc j'écris voire j'existe". Elle passe à travers les cloisons disciplinaires tout simplement parce que c'est le même individu qui est citoyen, producteur, consommateur, parleur, etc. Les limites relatives aux méthodes et aux compétences ne concernent que les spécialistes ou les difficultés de leur carrière dans leur spécialité. Elles ne peuvent s'appliquer à l'individu ordinaire dès qu'il quitte son uniforme de travail.


(e) L'écriture en réseau évite le rapport de force et le conformisme de la domination comme principe. Elle met en pratique le pari d'un "agir communicationnel", dans lequel il ne peut y avoir de dialogue réversible tant que personne ne prend le risque d'une prise de parole. L'écriture en réseau amorce la pratique d'une socialité qui fonctionnerait avec la communication comme principe premier. A priori, cela ne devrait pas empêcher la Terre de tourner.


(f) L'écriture en réseau s'amorce, toujours individuellement, comme ce qui pourrait devenir, de proche en proche, sans principe centralisateur, une écriture collective. Mais la première collectivité que découvre l'écriture en réseau est justement la multitude des sujets que la multiplication des disciplines scientifiques (parfois structuralistes et sans sujet) a installé dans chaque individu. Aussi l'écriture en réseau explore-t-elle autant la nature interne que la nature externe. Et si elle ne résoud pas tout de suite les problèmes de frontière entre les disciplines, elle les réduit dans le sujet écrivant. Le premier réseau auquel elle aboutit est un réseau intra-individuel.


(g) Voir Cogito. Domination. Domination masculine. Ecriture close. Ecriture remède. Hiérarchie des représentations.


(h) Lire "Souris Hommes".



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Auteur. Hubert Houdoy. Le 17 Mai 2008.


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