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Glossaire
Détaillé, Lettre F, numéro 07
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Glossaire Détaillé, Lettre F, numéro
06
Fernand Cormon .
Peintre naturaliste français du XIX ème siècle. Son
“ Caïn” (au Musée d’Orsay,
à Paris) a reçu un grand succès au salon de 1880. Cormon
s’est inspiré de la découverte des peintures rupestres
d’Altamira (1879) que le public parisien avait aussi en mémoire.
De grandes dimensions, (380 x 700 cm), le tableau illustre les vers de
Victor Hugo , écrits 20 ans plus tôt.
- <<Lorsque avec ses enfants vêtus de peaux de
bêtes,
Échevelé, livide au milieu des
tempêtes,
Caïn se fut enfui de devant Jéhovah
Comme le soir tombait, l'homme sombre arriva
Au bas d'une
montagne en une grande plaine.
(Victor Hugo, La Légende des
siècles, la Conscience)>>.
Voir Abel.
Caïn et Abel . Éleveurs et
cultivateurs .
Fertiliser. (a) Rendre
fertile (une terre, une femme). Ce n’est pas ce qui est fertile qui rend
fertile, mais le fertilisant, le fécondant qu’on lui apporte.
- (b) Améliorer, bonifier une terre par l'apport d'engrais.
Voir Fertilité.
Productivité.
Fertilité. (a) La fertilité est
la propriété d’être fertile.
(b) A priori, la
fertilité est identique à la fécondité. Pourtant
une terre (matière) ou une femme
(chair) peuvent être fertiles, tandis qu’un sol
(territoire) ou un esprit (verbe) peuvent
être féconds. Or fertiliser et féconder
n’ont pas tout-à-fait le même sens. Tant et si bien que la
fertilité est un résultat qui suppose l’intervention
d’un principe productif ou fécondant. Tant et si bien que la
fertilité (naturelle ou féminine) dépend d’une
productivité. Partant de deux quasi synonymes,
employés alternativement pour le style littéraire, on aboutit
néanmoins à la différence fondamentale
d’une productivité naturelle relative et
d’une productivité masculine absolue .
Voir Produit net .
Déméter. Perséphone.
Abondance.
Fêtes et cuisines
traditionnelles en Forez . texte. (a) Le
livre illustré, “Fêtes et cuisines traditionnelles en
Forez” de Mireille Busseil et Suzanne Pommier (EdiLoire, 1997) raconte
les coutumes culinaires des Monts et de la Plaine du Forez.
(b) Une citation relative aux “escargots Sainte-Anne” donne
une idée de l’érudition et du mélange des
informations disponibles.
- <<Les premiers
textes attestant la consommation d’escargots datent de 1899, en Forez.
Les années de disette ont pu entraîner cette bête à
cornes dans la consommation du Forézien. Le Château Sainte-Anne
se trouve sur le pic de Marcilly-le-Châtel. La recette provient de cette
localité. Pendant l’hiver, les escargots se referment dans leur
coquille; c’est le moment où ils sont vraiment bons.
Lorsqu’ils courent, il n’est pas prudent de les manger sans les
avoir fait jeûner pendant une huitaine de jours. A défaut, on
s’exposerait à des nausées, des coliques ou même
pis. (page 51)>>.
(c) Ces informations peuvent être
croisées avec le fait que si l’escargot est un apport
nutritionnel salutaire, la viande des cerfs, des chevreuils et des sangliers
qui parfois ravageaient les cultures est longtemps restée interdite aux
vilains par ceux qui les chassaient à courre puis au fusil.
(d)
Le spectacle social de la domination et
celui de la servitude volontaire passent avant la bien
hypothétique loi de reproduction automatique de la
société qui provoquerait le partage des nourritures
terrestres plutôt que celui des voeux pieux.
Voir
L’Astrée. La Diana .
Fourme. Domination comme principe .
Texte Communauté Rurale du Haut
Lignon.
Fétiche. Terme
abandonné par l’ethnologie mais gardé par la
psychanalyse pour rendre compte d’observations
analytiques. Mais la théorie freudienne du
fétichisme manque de clarté. Elle souffre des
conséquences de la misogynie freudienne.
- En tenant compte des sémiotiques
discontinues , le fétichisme comme processus de
clivage entre deux représentations pourrait se
comprendre comme la domination d’une sémiotique
sur les autres, un échec de
l’intersémioticité . Par exemple: dans le
fonctionnement des organisations réelles, parmi les
sémiotiques corporelles , celle du sens de la
vision qui permet une relation panoramique à faible ou moyenne
distance, dominerait souvent celle du sens du toucher qui
implique une relation corporelle intime sans distance géographique.
- Un Freud misogyne a tellement
dévalorisé le sexe de la femme et le
clitoris par rapport au sexe de l’homme (pénis érigé en phallus) que
l’interprétation du clivage constitutif du
fétichisme mérite d’être nuancée.
- On
peut distinguer un fétiche de l’individu propre
à l’individu qui souffre de fétichisme et un
fétiche de la totalité propre à la
société qui se prend pour une totalité. Le premier
découlerait directement du second.
- D’où un
fétichisme de l’individu (que Freud explique
plus ou moins bien) hérité d’un fétichisme
de la totalité (sur lequel la psychanalyse
historique est totalement muette).
- Mais aussi un
déni par l’individu dérivé
d’un déni par la totalité .
Voir Préjugé patriarcal de Freud .
Élévation.
Fétiche
de l’individu . Relecture de la conception psychanalytique du
fétichisme, corrigée de la
misogynie de Freud.
- La
production inconsciente du fétiche par le fétichiste est
socialement déterminée par tous les symboles
qui contribuent à faire de la population ethnique une
totalité. Au premier chef: le phallus ou le
signifiant phallus .
- Le fétiche de
l’individu découle d’un fétiche de la
totalité ethnique. Le fétichiste n’a pas
su produire un système de représentations cohérent
à partir des représentations contradictoires,
d’époques différentes, que véhicule sa
langue naturelle .
- Le fétiche de la
totalité est le phallus. Ce n’est pas
le sexe de l’homme (pénis en
érection ). Il est le symbole fantasmatique de la
totalité ethnique. Le fétiche de la
totalité est le symbole de la domination comme
principe . Et partant, le symbole de la domination
masculine . Il est donc le sexe fantasmatique, le
totem d’une population, le sexe masculin.
- Si le
fétiche de l’individu est le substitut du phallus de la
mère <<auquel a cru le petit enfant et auquel... il ne
peut pas renoncer (Freud, 1927)>> c’est parce que la
représentation infantile de la toute puissance initiale n’est
réfutée par aucune expérience. Ce sont les
représentations collectives qui attribuent cette puissance au
sexe masculin et la dénient au sexe
féminin . Ces croyances sont des dogmes. Elles n’ont
aucune propriété de réfutabilité
. Elles ne sont pas des conjectures scientifiques. Aucune
expérience empirique ne vient tester la
réfutation de l’une. Aucune expérience ne
peut donc maintenir l’autre conjecture.
- Le fétiche de
l’individu est bien ce que Freud en disait, mais les mécanismes
socialement déterminés de la production des
croyances au phallus comme symbole de toute puissance n’ont pas
été démontés par le fondateur de la
psychanalyse historique . D’où une
perpétuation de la méconnaissance de la
différence des sexes .
Voir
Séduction. Femme ou mère
phallique . L’avoir ou pas .
Préjugé patriarcal de Freud . Freud
misogyne .
Fétiche de la
totalité . Relecture de la conception psychanalytique du
fétichisme. Il est nécessaire de corriger le
point de vue du Freud misogyne . Le
fétiche de l’individu , celui du
fétichiste, découle d’un fétiche
de la totalité ethnique.
- (1) Le fétiche de la
totalité ne serait pas le substitut du phallus de la
mère <<auquel a cru le petit enfant et auquel... il ne
peut pas renoncer (Freud, 1927)>> mais le phallus
lui-même. Ce phallus n’est pas le sexe réel de
l’homme (pénis en érection ). Il est le
symbole fantasmatique de la totalité ethnique (totem).
Le fétiche de la totalité est le symbole de la
domination comme principe . Et c’est ainsi qu’il
est, de manière arbitraire ou contingente, le symbole de la
domination masculine .
- (2) Le
fétichisme de la totalité manifeste bien un
processus de déni. Mais il s’agit du
déni par la totalité . Le fétiche de la
totalité <demeure le signe d’un triomphe sur
la menace de castration et une protection contre cette
menace. (Freud, 1927)>. La menace de castration
n’est pas la menace concrète de la coupure concrète du
pénis concret. Elle est le danger, sans cesse conjuré par le
spectacle social et le spectacle du phallus , de la faillite
de la totalité, de l’échec de la
pensée du même, de la découverte de l’inexistence du
pouvoir totalisateur et du pouvoir créateur. Cette obligation
permanente du spectacle social est justement ce déni par la
totalité.
- (3) Le f étichisme de la
totalité se caractérise par un processus de
clivage entre la fonction imaginaire du fétiche
(croire que l’homme exerce une domination normale ou
naturelle, croire en la productivité masculine absolue
) et le rapport à la réalité (savoir
qu’il n’en est rien).
Voir
Séduction. Séduction masculine
. Séduction féminine . Femme ou
mère phallique . L’avoir ou pas .
Crise de la totalité .
Fétichisme, texte. Il existe de nombreuses formes de
fétichisme: fétichisme de la monnaie, de la marchandise, de
l’ordinateur, du corps plein. Autant d’objets qui jouent le
rôle de fétiches. Le fétichisme est
toujours une forme de fascination, qui permet donc une
séduction.
- Fascination pour un outil
(ordinateur, monnaie) empêchant d’en user sainement.
- Fascination pour un phénomène (circulation
monétaire) empêchant de le critiquer scientifiquement et
d’en comprendre les causes.
- Fascination pour le corps biologique
considéré dans l’aspect extérieur de la
silhouette et de la peau d’inscription
sociale qui constituent le corps plein , au détriment
de l’intériorité et du corps virtuel .
Narcisse tombe amoureux de son propre corps. Le
fétichiste est plus fasciné par le ballet et la
joute des corps pleins que par la peau
d’échange et les corps virtuels .
- <<Perversion sexuelle qui confère à un objet
particulier (vêtement, etc) ou à une partie du corps du
partenaire le pouvoir exclusif de susciter l’excitation érotique
(Hachette)>>.
- Le fétichisme suppose un
spectacle qui se superpose à la
réalité. Le fétichiste
préfère le signe à l’objet de son désir. Par
une relation de métonymie, il reporte sur une partie
(détail, indice, image) son attachement pour le tout.
Le corps plein est ainsi un fétiche du corps biologique.
- Mais
la sémantique utilise en permanence ce mécanisme de la
métonymie. La nominalisation consiste à donner
à un mot le sens de tout un discours. A l’inverse, la
définition consiste à développer le sens
d’un mot ou d’un terme.
- Le langage
naturel et la monnaie ont la propriété
commune d’être signes d’autre chose.
- Le fétichisme de la monnaie reporte sur celle-ci la fascination
pour la totalité de la richesse.
En tenant compte des
sémiotiques discontinues , le fétichisme
pourrait se comprendre comme la domination d’une
sémiotique sur les autres. Par exemple, parmi les
sémiotiques corporelles , celle du sens de la
vision qui permet une relation à distance dominerait souvent
celle du sens du toucher , qui implique une relation sans
distance géographique.
Voir Séduction
masculine . Séduction féminine .
Deux désirs . Ballet de deux corps
pleins . Joute pour la reconnaissance .
Captation visuelle du désir . Captation
auditive du désir . Reconnaissance
mono-sémiotique . Échec de
l’intersémioticité . Exercice
d’intersémioticité .
Intersémioticité.
Généralisation intersémiotique .
Fétichisme de l’individu , texte. Le fétichisme de l’individu est
une pathologie, c’est-à-dire souffrance
psychique individuelle. Il se traduit par une dépendance à
l’égard d’un objet partiel
(vêtement, photo, chaussure) symbolique ou de l’évocation
mentale d’une certaine image de la femme. En l’absence de cet
objet, de son fétiche, le
fétichiste ne peut pas accéder au plaisir
sexuel ou à l’ orgasme.
Selon Freud, mais
en d’autres termes:
- Comme tout enfant, le fétichiste
a d’abord cru que les parents ont un pouvoir
créateur .
- Adulte, le fétichiste sait, de
manière concrète, que la femme n’a pas de
pénis .
- Mais il ne peut admettre, par principe, que
la femme n’a pas le phallus .
D’une
certaine manière, le fétichisme de l’individu est un refus
de l’incohérence du fétichisme de la
totalité . Pourquoi admettre un pouvoir magique pour
l’homme (phallus) et le refuser à la femme ?
C’est la domination comme principe qui requiert un
principe dominant et un principe dominé. Elle devient ainsi un
principe d’intelligibilité . Mais la croyance
personnelle, la religion privée du fétichiste, n’est pas
plus ni moins pertinente que l’ illusion ethnique . Le
fétichiste a besoin de maintenir sa croyance en un pouvoir
créateur . Selon lui, il ne peut y avoir de nature sans une
culture. La nature suppose une pensée organisatrice .
- Le fétichiste a peur du chaos, vécu
comme une castration de la pensée du
même . D’où un déni par
l’individu de l’absence du phallus malgré la
reconnaissance de l’absence du pénis. Mais ce déni, pour
maintenir la croyance dans le phallus comme principe, s’opère au
prix d’un clivage.
Voir
Fétichisme. Totalité.
Femme phallique . Productivité masculine
absolue . Productivité naturelle relative .
Formation du foetus . La femme n’est
qu’un vase . Clivage de l’objet .
Clivage des représentations . Clivage du
moi . Captation visuelle du désir .
Captation auditive du désir . Reconnaissance
mono-sémiotique . Échec de
l’intersémioticité . Exercice
d’intersémioticité .
Intersémioticité.
Généralisation intersémiotique .
Fétichisme de la totalité , texte. Le fétichisme de la totalité est
fétichisme de la totalité ethnique ou des
totalités masculines .
- Le
fétichisme de la totalité est en partie responsable du
fétichisme de l’individu . Le fétichisme
a un aspect signifiant et un aspect énergétique. C’est une
croyance qui suppose un sujet pour la fonder. C’est le
rôle du héros fondateur (Zeus,
Dieu). Elle suppose un objet pour la
protéger. C’est le rôle du fétiche.
- Le fétichisme de la totalité est la croyance en une
totalité. Il est le refus de la
globalité ou le refus du chaos
structurant . Il découle de l’ illusion
ethnique . Il faut un pouvoir de création
comme principe d’intelligibilité et comme
personnalisation de la totalité.
- Le fétiche de
la totalité est le phallus, le
Verbe ou le signifiant phallus . Il permet
à une culture totalitaire d’émerger sans
rien devoir à une nature chaotique. Il fonctionne
comme le symbole d’une fantasmatique productivité
masculine absolue .
Théma Thématique, la Totalité.
Fétichisme économique . texte. (a) Le fétichisme économique
reporte le symbole unificateur de la puissance sur un
objet partiel et détachable: la
monnaie. Celle-ci est à la fois puissance et
fertilité.
- L’argent donne le pouvoir
(vénalité des charges et des fiefs).
- L’argent fait des petits (usure, taux
d’intérêt ).
(b) Le fétichisme
de la monnaie reporte sur celle-ci la fascination pour la
totalité de la richesse, le produit
net de la nature refoulée, niée comme
productrice.
Forme d’avarice collective, le
mercantilisme de l’époque assimile
l’excédent de la balance commerciale, l’augmentation du
stock d’or, avec la richesse du royaume.
(c) Telle est la
mutation de la fin du Moyen-Age, le passage, encore ambiguë, à une
société dualiste. Mais ce clivage des
représentations s’applique aussi au
fétichisme privé, celui dont
Freud donnera la définition.
Voir
Fétiche de la totalité .
Fétichisme en psychanalyse . Fétichisme
de l’individu .
Auteur
Hubert Houdoy
Créé 20 Décembre 1998
Modifié le 19 Août 1999
Suite
Glossaire Détaillé, Lettre F, numéro
08
Lettre G
Glossaire Détaillé, Lettre
G, numéro 01
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Mise à jour: 16/07/2003