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Glossaire Détaillé, Lettre J, numéro 02




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Glossaire Détaillé, Lettre J, numéro 01





Jardin des délices . texte. Présente aussi dans le Coran, la formule <Jardin des délices> vient du “Hortus deliciarum” (1159-1175) de Herrade de Landsberg (1125-1195).

(A) Le “Jardin des Délices” est un mystérieux tableau (polyptyque) de Jérôme Bosch (au musée du Prado) dont aucune interprétation n’est pleinement satisfaisante ni étayée par des données certaines.

(a) Interprétation de Wilhelm Fraenger (1890-1964) dans “Le Royaume millénaire” (1947),  traduction française de “Das Tausendjährige Reich”. Le “Jardin des délices” est pour Fraenger “Le Royaume millénaire” annoncé par Joachim de Flore . Il est le monde de l’Esprit, attendu par les Spirituels dont Ubertin de Casale , les Fracitelles et les Dolciniens. Il est aussi celui des béguines, d’Aleydis de et du Libre Esprit. Ce royaume fait suite à ceux du Père et du Fils. (b) Pour Wilhelm Fraenger, l’oeuvre de Bosch devrait être analysée en fonction des commanditaires de ses tableaux. “L’Adoration des mages” serait peint pour l’Église officielle. Par contre, le“Jardin des Délices” aurait été commandité (comme “La Tentation de saint Antoine” ou “Le Char de foin”) par les tenants du Libre Esprit . Jacob von Almaengien, le grand maître de la confrérie de Notre-Dame, dont Jérome Bosch était membre, serait l’inspirateur des tableaux les plus énigmatiques.

(b) Interprétation de Gombrich. Pour Ernst Hans Gombrich, né à Vienne (Autriche) en 1909, le “Jardin des Délices” est “La Leçon du Déluge”. Le tableau serait à rapprocher de celui, beaucoup plus récent, de Nicolas Poussin.

(B) Autres jardins autres délices.

(a) Pour Gian Battista Marino, 1569-1625, le jardin des délices est le programme du “ Jardin” ou de l’Épicurisme. Ce napolitain est proche de Saint-Évremond. Invité en France par Marie de Médicis, en 1615, le Cavalier Marin devient rapidement la coqueluche des Précieuses de l’Hôtel de Rambouillet.

Un seul jardin contient cinq jardins, ceux des cinq sens . Ce jardin des délices n’est autre que la femme. Marino dépeint la femme concrète. Elle n’est plus le modèle idéal, l’ amour de l’absence , de Bayard ou d’ Honoré d’Urfé . La femme concrète est décrite dans ses occupations. Celles-ci peuvent être prosaïques, mondaines, érotiques ou contestataires, le Cavalier Marin aime la femme réelle, sans élévation (“Holy Mary, full of grace, God is with thou, blessed are thou among women and blessed is the fruit of thy thumb Jésus”) ni rabaissement (“Couche-toi-là, Marie !”).

(b) Le “Jardin des délices” (1969) est aussi un roman de Fernando Arrabal (né en 1932).

Voir Parc. Philippe II et J. Bosch . Préciosité. La guirlande de Julie .


Jardin des Hespérides . Le Jardin des Hespérides est un très lointain jardin, aux limites occidentales du monde, aux pieds du Titan Atlas qui soutient la voûte terrestre. C’est là que se trouvaient les Pommes d’Or gardées par les Hespérides.

Dans la tradition judéo-chrétienne, le Jardin des Hespérides se retrouve dans le Paradis Terrestre . Les Pommes d’Or se retrouvent dans l’ arbre de la connaissance . Mais les vertus des personnages et la symbolique des actes ne sont pas identiques:

Voir Vierge Marie . Immaculée Conception . Opération du Saint-Esprit . Alcmène. Danaé. Pluie d’Or . Pépins. Pépite. Pépite d’Or . Dieu jaloux . Titanides.


Jargon, (1) Langage incompréhensible.


Jas. texte. (a) Un jas est une habitation d’alpage. C’est bien un alpage parce qu’on y monte les vaches pour la Jasserie, la remue ou la transhumance estivale. Ce n'est pas un chalet comme au Col de la Colombière où se fabrique le Reblochon des Aravis. C’est une habitation de pierres, au ras du sol, dans laquelle, sous un plancher, coule l’eau de source pour la fabrication de la fourme. Plus au Sud, dans le Massif du Pilat, au-dessus de Saint-Étienne, on parle plus volontiers des <burons>. Dans le Forez, les deux noms sont synonymes. On parle des Jasseries de Garnier, des “Burons de la Richarde” sous Pierre-sur-Haute, versant d’Auvergne. On parle des Jas et des Jasseries de Fossat entre le Col de Chansert et le Col des Supeyres, au pied du Mont-Thialei. Paysage symbolique par un souvenir et une promesse, écran bornant la vision, mais propice à la rêverie, à la projection des états d’âme et à l’évasion, il s’y déroule un épisode important de Gaspard des Montagnes . Ce n’est pas seulement par une formule de style que les Monts du Forez sont un paysage historique .

(b) Le nom de <jas> n’est pas propre aux Monts du Forez . Dans le Massif de Belledonne, entre Grenoble et Allevard, des sommets se nomment le Jas des Lièvres ou la Cime de la Jasse. Le Jas de Bouffan est aussi le nom d’une propriété acquise par le père de Paul Cézanne, aux environs d’Aix-en-Provence. C’est pour sa décoration que Paul (1839-1906) a peint un certain nombre de toiles, entre 1864 et 1868, dont la “Madeleine pénitente”, le “Baigneur au rocher” et la série de portraits de son oncle Dominique Aubert.


Jasserie. texte. (a) La montée en Jasserie est le nom de la remue d’alpage ou de la transhumance dans les Monts du Forez et les Monts d’Auvergne de l’autre côté de Pierre-sur-Haute. C’est là que se faisait la fourme (Roche-en-Forez, Ambert, Montbrison), en été seulement, avant que la production ne soit permanente dans les laiteries de Sauvain et des alentours.

(b) Les Jasseries de Garnier sont sur le vaste territoire de la commune de Saint-Bonnet-le-Courreau. Elles se situent en face de la Roche Gourgon et sont visibles de la Pierre Bazanne . Accessible par la route, la première d’entre-elles contient une auberge rurale où vous ne consommerez que des produits de fabrication locale. Ni jambon de Parme, ni fromage de Hollande, ni champagne de Californie (tous fameux), mais fourme, briques aux laits de vache ou de chèvre, pain de seigle, jambons et saucissons du Forez. Sans oublier le patia que “ Fêtes et cuisines traditionnelles en Forez ” situe justement pour la montée en Jasserie.

(b) Malgré l’exode rural, mais grâce à la mécanisation (tracteurs, véhicules à quatre roues motrices, groupe électrogène, panneau solaire, pile photo-voltaïque, téléphone cellulaire), les Jasseries sont en bien meilleur état qu’au temps d’ Henri Pourrat . Certains textes du Réseau d’Activités à Distance ont été composés, en ces lieux inspirés, sur un ordinateur de poche. <<Au temps du grand Napoléon>>, quand Gaspard des Montagnes et ses amis, la nuit de la Saint-Jean, montent voir le lever du Soleil sur Pierre-sur-Haute, ils redescendent vers la Jasserie de la Richarde.

(c) Pour comprendre ces lieux, leur matériel, leur usage et la fabrication de la fourme, il faut visiter, à la Maison Sauvagnarde, le Musée de la Fourme et du Sabot. A côté du Château de Sauvain qui fut la propriété du Préfet de Paris, Lépine, vous saurez tout sur les traditions locales.


Jasseries de Garnier . texte. (a) Les jasseries de Garnier appartiennent au territoire de la commune de Saint-Bonnet-le-Courreau. L’une d’elles est une auberge rurale.

(b) Situées à la limite du plateau de Pierre-sur-Haute, elles dominent le ruisseau de Chorsin (que la route traverse à gué) et celui de Pierre Brune. Elles sont un lieu où se remarque la reprise d’érosion des Monts du Forez , provoquée par l’ effondrement de la Plaine du Forez .

(c) Au Moyen-âge, les jasseries de Garnier marquaient une frontière entre les terres contrôlées par les Comtes de Forez et celles où les Sires de Couzan multipliaient les incursions.

Voir Béal comtal . Traverse de Courreau . Bois de Chorsin . Cascade de Chorsin .


Jaunisse ou ictère, texte. Médecine. Maladie du foie. Affection hépatique aiguë caractérisée par la coloration jaune de la peau.

Voir Hépatite.


Javogues. texte. (a) Sous la Terreur de 1792, Claude Javogues (Bellegarde-en-Forez, 1759; Paris, 1796), député Montagnard de Rhône-et-Loire à la Convention, s’est illustré par son zèle sanguinaire. Ancien avocat de Montbrison, il assumait la fonction d’accusateur public pour le Tribunal Révolutionnaire. Cette institution d’une culture sans nature est une curieuse métamorphose mais une logique résurgence du Tribunal d’Inquisition .

(b) Dirigés par le “général Rimbert” (pseudonyme de Gabriel de La Roche-Négly, 1757-1793), de nombreux catholiques ou royalistes Foréziens (800 hommes, leurs femmes et leurs enfants) se sont portés volontaires pour soutenir la rébellion de Lyon. Montbrison fut alors remplacé par Feurs, chef-lieu du tout nouveau département de la Loire (décision de Dubois-Crancé, Gauthier, Javogues et Laporte le 12 Août 1793). Sur le chemin de Lyon, les révolutionnaires pillèrent le château comtal de Montrond-les-Bains. Lyon tombe sous les armées de la Convention. 1600 “lyonnais” sont tués. Couthon ordonne la destruction de la ville.

(c) A Montbrison, une Commission de Justice fut installée dans la chapelle des Pénitents, le 17 Brumaire de l’An II. Puis le Tribunal Révolutionnaire, dont Javogues était l’âme, siégea à Feurs. La machine du bon docteur Guillotin y trônait, le 22 Novembre 1793. L’Exécuteur des Hautes Oeuvres de la République guillotina 15 personnes entre le 23 novembre et le 9 décembre. 49 autres personnes furent fusillées d’ici le 10 février 1794, dont 28 personnes attachées deux à deux, ce jour-là. Parmi les victimes, des époux de Lérigneux, Martin Goure et Agathe Défarges. Ils tenaient “un domaine de trois paires de vaches” au lieu-dit Le Fay. Reconnus coupables d’avoir caché un prêtre réfractaire, le sieur Cogniasse, ils sont condamnés à mort le 16 Thermidor. L’annonce de la chute de Robespierre, le 9 Thermidor, ne leur sauva pas la vie. Pour des extrémistes comme Javogues, elle était un prétexte à une exécution plus rapide.

(d) Javogues est rappelé à Paris en 1794. Proche de Gracchus Baboeuf, impliqué dans l’affaire du camp de Grenelle (septembre 1796), Il sera fusillé par un peloton commandé par Léopold Hugo.

(e) Pendant que la Plaine du Forez connaissait les fureurs révolutionnaires, les Monts du Forez créaient des séminaires à Roche-en-Forez puis à Verrières-en-Forez. Les deux fondateurs des ordres maristes et le Curé d’Ars y passèrent. Henri Pourrat évoque la solidarité de nombre de paysans avec les prêtres qui refusèrent la Constitution civile du clergé (12 Juillet 1790). C’est une des très nombreuses raisons de lire Gaspard des Montagnes . Pour Agathe Défarges, ce père Cogniasse était aussi son proche parent.

(f) A Noirétable, le curé Vernet et ses deux vicaires refusèrent d’être des “jureurs”. A Notre-Dame-de-l’Hermitage, tous les missionnaires firent de même. Le jureur Antoine Curtil devint curé de Noirétable le 4 juillet 1791. Le maire Mathieu Janvier protège, les prêtres, les missionnaires dont son parent Jacques Janvier et les statues de l’Hermitage. Pour son manque de zèle, il sera dépossédé de sa fonction municipale le 12 Août 1793.

Je. Le <Je> que nous mettons comme sujet de beaucoup de nos phrases est l’origine grammaticale de la conscience de notre unicité. Cette unicité est de type sémiotique. Elle ne doit pas être prise pour une totalité psychologique . Le “Je” nous est imposé:

Voir Moi. Bric-à-brac d’identifications . Identité. Identité statique . Individu. Unicité. Comme tout le monde . Français moyen . Monsieur Toulemonde . Illusion individuelle .


Je bande, donc elle jouit . Formulation simple d’un manque d’ information sexuelle produisant ou perpétuant de nombreuses illusions masculines.

(a) Georges Brassens avait déjà prévenu <le coq imbécile et prétentieux perché dessus> que <quatre-vingt-quinze fois sur cent, la femme s’emmerde en baisant>.

(b) On sait qu’un Freud misogyne méprisait le clitoris et l’ orgasme clitoridien , bons pour l ’auto-stimulation de la fillette. La femme mûre, la vraie, oublierait son clitoris pour bénéficier d’un orgasme vaginal du seul fait de la pénétration du pénis en érection et de l’ éjaculation de l’homme.

(c) Pour assurer une plus grande concordance du rythme des désirs et de l’intensité des plaisirs à l’ amant comme à l’ amante, le docteur Leleu suggère la caresse intérieure . Il s’agit de la longue et lente pénétration du pénis dans le vagin. L’homme retient son éjaculation pour prolonger le plus longtemps possible la caresse pénienne du vagin. Il ne s’agit pas de la pratique d’ Onan qui empêchait définitivement l’éjaculation. Il s’agit simplement de laisser monter le plaisir de l’homme au même rythme que celui de la femme.

Voir Préjugé patriarcal de Freud . Érection de pénétration . Onanisme. Je bande, donc je jouis . Cogito. Comme l’écrivait Pierre Corneille . Jalousie. Dieu jaloux . Femme mise-sous .





* Auteur


Hubert Houdoy



Créé le 27 Décembre 1998

Modifié le 1 er Octobre 1999





Suite


Glossaire Détaillé, Lettre J, numéro 03





Lettre K


Glossaire Détaillé, Lettre K, numéro 01


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Mise à jour: 16/07/2003