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Nouveautés du Glossaire (46)




Suite de Nouveautés du Glossaire (45)





Mots définis entre le 7 Août 1999 et le 8 Août 1999





Pénéplaine complexe . texte. (a) Pour nous faire une idée de la complexité de la pénéplaine inconnue mais réelle, il faut méditer devant les chaos rocheux et les témoignages de l’ érosion chimique . Leur spectacle naturel est salutaire. On se pénètre de la variété et de la fractalité des formes produites par l’ écoulement et par le ruissellement.

(b) Seuls les modèles mathématiques et le modèle d’intelligibilité du XIX ème siècle, comme le modèle de l’équilibre , supposent des évolutions continues, régulières, homogènes, monotones et isotropes. La réalité fait toujours preuve de complexité, surtout à partir de quelques mécanismes simples. C’est la grande leçon d’une météorologie chaotique et de l’ effet papillon .

(c) Si le terme de pénéplaine peut désigner le résultat d’un long processus d’ érosion hydraulique “sur” ou “dans” un relief montagneux longtemps indemne de nouvelle orogenèse, il faut attribuer à la pénéplaine des formes géométriques plus complexes que celles du plan ou de la surface du cône.

(d) Usés, en amont, par la fonte des neiges et les eaux de pluies depuis des millénaires, protégés, en aval, d’une trop brutale reprise d’érosion , par un rideau de forêt primaire pendant presque autant de millénaires, les sommets des Monts du Forez , sont une bonne approximation de la pénéplaine complexe. A vue d’oeil , il s’agit des formes arrondies et adoucies qui marquent le stade final d’un cycle d’érosion . Mais nous savons que le sens de la vision est le moins naïf et le plus socialement conditionné de nos cinq sens . Le corps plein des monts du Forez qu’il nous fait voir n’est peut-être pas aussi doux et lisse que cela.

(e) Alors, pourquoi ne pas faire un autre exercice d’intersémioticité ? Pourquoi ne pas utiliser la marche à pied (avec des chaussures, rassurez-vous) pour réveiller d’autres sens ? Développons le sens du toucher , la kinésie (le mouvement et l’activité des muscles) et la kinesthésie (la sensation interne du mouvement des différentes parties du corps) pour explorer la complexité d’un paysage montagneux. Il vous semblera moins insipide et plus du tout monotone.

(f) Levez-vous et marchez ! Du Col de la Croix-de-l’Homme-Mort au Col de Baracuchet . De celui-ci à la Petite Pierre Bazanne . De la Grande Pierre Bazanne à Pierre-sur-Haute en passant par les Jasseries de Garnier . Vous découvrirez la complexité de la pénéplaine. Au ruisseau de Chorsin , vous trouverez même des signes annonciateurs de la reprise d’érosion. Stratégiquement, le Sire de Sails-sous-Couzan en aurait tiré avantage si le béal comtal de Guy II de Forez n’y avait pas mis bon ordre. Il lui a permis de manifester sa détermination, tout en facilitant le contrôle des passages à la traverse de Courreau .


Pénéplaine simplificatrice . texte. (a) La notion géologique de pénéplaine est basée sur une théorie du cycle d’érosion qui correspondrait bien avec l’hypothèse de La Création mais ne correspond pas à la réalité des phénomènes de reprise d’érosion ni aux conjectures récentes de la tectonique des plaques .

(b) Les glaciers ont bien érodé les plateaux de la Scandinavie. Mais, au fur et à mesure de leur réduction d’épaisseur, ils ont permis le rehaussement du socle scandinave sur 1000 mètres d’altitude (Emmanuel Swedenborg , 1688-1772, “La Hauteur de l’eau et la force du flux et du reflux dans le monde d’autrefois, preuves tirées de Suède”; deux siècles avant Alfred Lothar Wegener, 1880-1930). Ces glaciers en régression ont tout de même eu le temps et l’énergie de creuser des fjords de 1000 mètres de profondeur. Sans supprimer la pénéplaine idéale , les fjords sont un ajout non-négligeable pour la compréhension du paysage montagneux , pour le tourisme et pour la vie économique.

(c) Si nous remplaçons l’ érosion glaciaire par l’ érosion hydraulique , la pénéplaine est encore simplificatrice. La théorie davisienne (William Morris Davis, 1850-1934) de la pénéplaine suppose un écoulement homogène des eaux de pluie ou de fonte. Implicitement, la notion suppose des milliers de fleuves indépendants se jetant dans les mers. Ils produisent un plan ou un cône régulier du sommet vers la base. Cette hypothèse simplificatrice est contredite par le ruissellement visible. Elle ne rend pas compte de la hiérarchie fractale qui va du ru au fleuve en passant par le ruisseau et la rivière.

(d) Il est possible de faire un usage licite de cette notion simplificatrice. Dans notre esprit, cette pénéplaine idéale peut fonctionner comme un dessin provisoire. Elle n’est même pas une conjecture. Elle est un outil nous permettant de poser le problème afin de prendre la mesure de sa réelle complexité. En somme, elle a une vertu pédagogique . Elle n’a pas de vertu épistémologique . A nous de lui donner une valeur heuristique .

(e) En tous cas, pour le promeneur averti, dans un paysage montagneux , la pénéplaine inconnue a la vertu d’éveiller sa curiosité. Car la pénéplaine est encore simplificatrice en ce qu’elle rend le paysage banal, insipide, à celui qui ne sait pas y voir les indices conjugués d’une pénéplaine complexe et d’une ou de plusieurs reprises d’érosion.


Heuristique. (a) Employé comme un adjectif, <heuristique> est synonyme de l’expression <<utile à la recherche>>. Une méthode ou une hypothèse simplificatrices comme la pénéplaine simplificatrice ou le modèle du marché équilibré , ne sont utiles ou licites que si elles permettent de prendre la mesure de la complexité de la réalité et construire des outils pour chercher des indices supplémentaires et pertinents.

(b) Employé comme un nom, une heuristique est un art ou une science de la découverte des faits. Il va sans dire que s’il existe une heuristique (comme nom), il faut en faire un usage heuristique (comme adjectif).

(c) La science n’est scientifique que lorsqu’elle est capable de critiquer ses résultats anciens avec ses méthodes nouvelles.

Voir Conjecture. Réfutation.


Pénéplaine. texte. (a) Une pénéplaine se définissait et se définit encore comme la surface topographique qui représente la dernière phase d’un cycle d'érosion . La pénéplaine se caractérisée par de faibles pentes. En conséquence, l’érosion se mêle à la sédimentation pour laisser des dépôts superficiels sur cette surface. Normalement, une pénéplaine est la fin de l’érosion hydraulique ou le début d’une érosion très douce. Réellement, il n’y a pas plus de pénéplaine que de table rase . Mais l’ idée peut s’avérer utile.

(b) La théorie davisienne du cycle d’érosion a fait un usage abusif de la notion de pénéplaine. William Morris Davis (1850-1934) en faisait le stade final de l’ érosion. Or, l’érosion n’est qu’une tendance de la transformation des reliefs du globe terrestre. Dans la réalité complexe, cette tendance à l’érosion des reliefs rencontre une contre-tendance. L’ orogenèse est une tendance à la formation de nouveaux reliefs. Le relief est une notion relative. Il peut s’agir du plissement d’un massif montagneux (les Alpes). Il peut s’agir d’un graben (l’ effondrement de la Plaine du Forez ). Il peut s’agir d’un horst (le relèvement des Monts du Forez ).

(c) Nous savons maintenant que la tectonique des plaques provoque un renouvellement permanent du fond des océans et, par contre-coup, celui des chaînes de montagnes sur les plaques continentales. Loin d’être définitive, une pénéplaine est un état transitoire en attendant une reprise d’érosion .

(d) Mais la pénéplaine est aussi une représentation caricaturale de la réalité de l’érosion. Même l’ écoulement des gouttes de pluie sur la surface lisse et verticale d’une vitre finirait par produire tout autre chose que la monotonie que suggère l’idée de pénéplaine.

(e) Nous avons besoin de l’idée de pénéplaine pour la contredire par celle de reprise d’érosion. Mais nous devons garder à l’esprit qu’il s’agit d’une pénéplaine idéale , d’une pénéplaine simplificatrice et d’une pénéplaine inconnue .


Pénéplaine idéale . texte. (a) La pénéplaine ne sera jamais qu’une idée dans nos esprits ou simplement une tendance dans la réalité.

(b) Idéalement, si l’ érosion succédait définitivement à l’ orogenèse, nous aurions un long processus de formation de pénéplaine. La pénéplaine idéale décrirait donc ce qui se passerait quand l’orogenèse est absente sur de très longues périodes géologiques. Elle décrit l’arrondissement des massifs hercyniens, avant leur rajeunissement par la reprise de l’orogenèse suivie d’une reprise d’érosion .

(c) Mais la pénéplaine est doublement idéale. Elle ne décrit pas ce qui s’est passé. Elle décrit ce qui se passerait, normalement, si la réalité était comme le voudrait la pensée du même . En effet, même en l’absence durable d’orogenèse, l’ écoulement des eaux n’est pas homogène comme le suppose le modèle. En conséquence, le ruissellement, la formation des rus, des ruisseaux et des rivières par l’écoulement des eaux de pluie et de fonte des neiges, est toujours un ruissellement chaotique . Il est chaotique par les formes des chaos rocheux qu’il produit. Il est chaotique par le débit des torrents et des ruisseaux, au gré des pluies et des sécheresses, au gré des barrages spontanés et de leurs ruptures catastrophiques. C’est ce chaos que certains adeptes du canyoning découvrent brutalement mais parfois trop tard.

(d) Il nous faut donc utiliser l’idée de pénéplaine mais dépasser la représentation de la pénéplaine simplificatrice . L’érosion est un facteur de complexité. Elle n’est jamais simplificatrice. Elle n’introduit pas l’ ordre dans le chaos. Nous devons nous représenter une pénéplaine complexe .

(e) C’est dans une pénéplaine complexe que se déroule une reprise d’érosion . Cela va encore accroître la complexité du paysage montagneux . Partant du paysage d’aujourd’hui, il est d’autant plus difficile d’imaginer les détails de la reprise d’érosion qu’elle s’effectue à partir d’une pénéplaine complexe qu’elle fait disparaître. Nous sommes condamnés à nous imaginer une reprise d’érosion à partir d’une pénéplaine inconnue .


Normalement. texte. (a) “Normalement”, l’ écoulement des eaux sur une vitre verticale devrait se faire en un rideau de flux parallèles de gouttes de même taille, descendant toutes à la même vitesse.

(b) “Normalement”, le ruissellement des eaux sur les pentes des montagnes devrait produire une roue de vélo. Le sommet de la montagne serait le moyeu. Les ruisseaux seraient les rayons. Ils iraient tous en ligne droite vers la jante où se trouveraient les mers qui entourent le continent.

(c) “Normalement”, après le stade de la formation des montagnes, devrait venir celui de l’ érosion des montagnes par l’écoulement et le ruissellement des eaux de pluie. Alors, on assisterait à la formation d’une vaste pénéplaine continue descendant régulièrement du sommet de la montagne vers le fond des océans.

(d) “Normalement”, une montagne ne devrait avoir qu’un sommet, parce que s’il y en a plusieurs, ce ne sont plus des sommets. Tout ce qui n’est pas Le sommet devrait subir l’érosion et se fondre dans la monotonie de la pénéplaine.

(e) Si tout ne se passe pas normalement, c’est probablement parce que la réalité présente une plus grande complexité que ne le supposait le modèle d’intelligibilité de la science du XIX ème siècle, directement hérité de la pensée scolastique du Moyen-âge. Les tendances normales (cycle d’érosion ) trouvent des contre-tendances (orogenèse, ruissellement chaotique ) pour les contrarier et produire la variété au lieu de la monotonie.

Texte Thématique, le Modèle de l’Avalanche.


Graben. texte. (a) <Graben> est un mot allemand qui signifie <fossé>. Ce terme est utilisé en géologie, depuis la tectonique des plaques , pour désigner un fossé tectonique ou un effondrement entre deux failles de rupture de l’écorce. C’est le cas de la plaine du Forez.

(b) L’écorce terrestre est très superficielle. Elle est à la Terre ce que l’écorce ou la peau d’une orange est à celle-ci. Les plaques continentales flottent à la surface d’une sphère de magma maintenu à haute température par une réaction nucléaire au centre de la Terre.

(c) Poussées par l’ expansion des océans , les plaques continentales peuvent se plisser, se fissurer ou se briser. Un graben est donc l’effondrement de la masse comprise entre deux failles dans une partie de l’écorce qui avait été soulevée. La masse qui s’effondre revient s’appuyer et flotter sur le magma. Par compensation, les masses voisines sont soulevées par le magma. Le mécanisme du horst accompagne celui du graben.

(d) Comme la masse effondrée n’est pas indemne de fissures internes, la pression qu’elle exerce sur le magma permet à celui-ci de remonter à travers ses failles. C’est ainsi que la Plaine du Forez est parsemée de pics volcaniques comme celui de Montverdun ou celui de Saint-Romain-le Puy .

(e) Par le même phénomène de remontée de lave basaltique dans les fissures d’un horst qui flotte sur le magma interne, on trouve des traces de volcanisme dans les Monts du Forez . Ainsi s’expliquent:


Effondrement. texte. (a) Un graben , comme celui de la Plaine du Forez , est le résultat de l’effondrement de toute une partie de l’écorce terrestre continentale comprise entre deux failles de rupture. A côté du Forez, la plaine d’Ambert et la grande Limagne de Clermont-Ferrand sont des effondrements identiques, à la même époque.

(b) La rupture a été provoquée par les tensions et les déformations de l’écorce terrestre, lors du plissement des Alpes voisines. Tout ceci résulte de la poussée de la plaque continentale d’Afrique contre celle de la plaque d’Europe. C’est un des effets de la dérive des continents découverte par Wegener.

(c) Les effondrements et les plissements montagneux sont, avec le volcanisme continental, des mécanismes de l’ orogenèse, la formation de nouveaux reliefs.

(d) Livrées à elles seules, l’ érosion et la sédimentation qui l’accompagne provoqueraient un morne paysage de pénéplaine. Mais le rabotage des montagnes et le comblement des fosses marines ou continentales n’est qu’une tendance. Elle rencontre, un jour ou l’autre, la contre-tendance de l’orogenèse. C’est alors la reprise d’érosion . Loin d’être réelle et définitive, la pénéplaine est une pénéplaine idéale . Loin d’être visible à l’oeil nu, la pénéplaine inconnue doit être imaginée pour mieux comprendre la reprise d’érosion qui l’a contrariée.


Bolène. texte. (a) La bolène est le nom que les Vellaves (“les batailleurs”) ou les habitants du Velay, donnent à la voie Agrippa. Il s’agit de la voie romaine qui allait de Lyon (Lugdunum) à Bordeaux en traversant le pays Arverne. La construction de cette voie fut décidée par Agrippa, le gendre d’Auguste.

(b) Le nom <bolène> viendrait du roman <bola> donnant <boula> ou <bouva>. Il signifie <pierre plantée> et désigne une limite (limes, en latin), une frontière ou une borne milliaire sur les voies romaines. Près de Saint-Paulien au Bourbouillou, une borne milliaire sert de base à un portail. La voie franchit la rivière Borne près du château de la Rochelambert, sur un pont proche du pont actuel. La bolène se dirigeait alors vers le Gévaudan. Elle passait près des actuels Sanssac-l’Église, Bains, Saint-Jean-Lachalm, Saint-Haon et Condres. Elle ignorait d’autant plus Le-Puy-en-Velay que ce lieu n’était pas encore la capitale du Velay. La capitale des Vellaves était Ruessium, l’actuel Saint-Paulien. Par la suite, la bolène est devenu un tronçon d’un des chemins de Compostelle. Les pèlerins n’oublieront pas de passer par le Puy.

(c) La bolène est visible à Boulaine, aux alentours d’ Usson-en-Forez où se trouve un musée rural. Dans les Monts du Forez , vous en chercherez les indices vers: Estivareilles, Margerie-Chantagret, Marols, Montarcher, Saint-Georges-Hauteville, Saint-Jean-Soleymieux ou Soleymieux.


Saint-Paulien. texte. (a) Dans l’Antiquité, Saint-Paulien (43350) était une ville celte du nom de Revessio, “la ville froide”. Dans son “De Bello Gallico”, Jules César parle des Vellavi, “les batailleurs” du Velay. Ce peuple constituait une partie irréductible des Arvernes. Parce qu’ils rêvèrent longtemps de revanche, ils payèrent plus longtemps le tribut à Rome. L’église de Notre-Dame du Haut-Solier rappelle un culte rendu au Soleil, Le Très Haut . Le Haut-Solier est adoré pour son élévation quotidienne.

(b) La ville que la Table de Peutinger nomme Revessio est désignée par d’autres comme Ruessium. Elle fut aussi la “Civitas Vellavorum”, la capitale des Vellaves. Cette ville était assez importante pour que Étruscille, une noble étrusque, la veuve de l’empereur romain Dèce, vienne s’y établir après la mort de son mari (251 après Jésus-Christ).

(c) Cette région fut évangélisée par Saint-Georges, probablement au IV ème siècle, grâce à l’Édit de Milan de l’empereur Constantin. Il y eut plusieurs évêques à Saint-Paulien. Puis, à la fin du IX ème siècle, les contradictions féodales provoquèrent une double élection. Norbert de Poitiers est élu évêque du Puy. Dans le même temps, Vital, l’abbé de Saint-Pierre-la-Tour, soutenu par son frère, le vicomte de Polignac, est élu par d’autres clercs. A la manière de la permutatio de 1173 entre le Comte Guy II de Forez et l’archevêque de Lyon Guichard, on transige. Norbert est évêque du Puy. Le vicomte est seigneur laïc à Saint-Paulien. Les reliques de saint Georges et de saint Marcellin sont transférées à l’église Saint-Étienne du Puy. D’où le développement des pèlerinages qui feront de cette ville la capitale régionale.





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Hubert Houdoy







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Mise à jour: 16/07/2003