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Nouveautés du Glossaire (47)




Suite de Nouveautés du Glossaire (46)





Mots définis entre le 9 Août 1999 et le 10 Août 1999





Pommiers-en-Forez. texte. (a) Pommiers-en-Forez est un village de la plaine du Forez , à 7 km de Saint-Germain-Laval (42260). Son église date des XI ème et XII ème siècles.

(b) Le bâtiment de son prieuré fortifié, que l’on visite aujourd’hui (téléphone 04 77 65 47 02), date du XIII ème siècle. Mais son histoire serait plus ancienne. Un prieuré aurait été fondé au IX ème siècle par le Comte de Forez Gérard II. C’est en 960 qu’il serait passé dans l’ordre de Cluny.

(c) Pommiers est plus ancien que Montbrison (les vignes de la Croix et de Curcieux sont mentionnées au IX ème siècle), mais moins antique que Feurs (le celtique Forum Ségusiavorum) ou que Moingt (la gallo-romaine Aquae Segetae ). La présence romaine n’est attestée à Pommiers qu’au II ème siècle, sous l’empereur Trajan. On y a retrouvé des bornes milliaires. Une voie romaine y passait au IV ème siècle.

(d) La célébrité locale de Pommier est sainte Prêve, une vierge irréductible, tuée par ses frères.

(e) L’histoire de Pommiers-en-Forez est racontée dans une “Histoire des Ducs de Bourbon et des Comtes de Forez” par le chanoine Jean-Marie de la Mure (XVII ème siècle). Ce texte ne fut publié qu’au XIX ème siècle par Régis Chantelauze. Une réédition Horvath est disponible depuis 1982.


Barre rocheuse . texte. (a) Terme de géologie. Les barres de rochers sont des affleurements du socle cristallin ou basaltique dans les cours des rivières ou des glaciers. En amont, elles bloquent la descente des alluvions (îles du Vizézy ). Dans les deux sens, elles sont des obstacles à la circulation des animaux, des hommes et de leurs moyens de locomotion. D’où leur usage défensif dans la localisation des châteaux-forts. Elles provoquent des cascades qui compliquent la remontée des saumons. Mais elles sont recherchées pour l’énergie cinétique qu’elles offrent pour les moulins à eau (les Chambons , moulin comtal , moulins du Vizézy ) et l’énergie hydro-électrique. Elles sont enfin un attrait touristique, comme la cascade de Chorsin , celles de la Trezaillette ou les chutes du Niagara.

(b) C’est une barre rocheuse du bouclier précambrien qui provoque les rapides de Lachine sur le cours du fleuve Saint-Laurent au Canada. Ainsi la circulation maritime a-t-elle été stoppée à Montréal, la “Ville-Marie” fondée le 18 mai 1642 par Paul de Chomedey de Maisonneuve, à 1 500 kilomètres de l’océan Atlantique. En Amérique latine, la barre fermant le lac de Maracaibo obligeait à des manoeuvres de transbordement qui ont fait l’activité de la seconde ville du Venezuela. Depuis, la barre a été draguée. En Suisse, en aval de Schaffhouse, le Rhin érode une barre rocheuse de calcaire par une chute de 24 mètres. Une barre calcaire, dans laquelle abondent les cavités karstiques, coupée par le Rhummel, fait la valeur stratégique et touristique de Constantine, en Algérie.

(c) Un chaos rocheux est le sommet d’une barre rocheuse. Une partie de la roche a été dégagée par une érosion chimique différentielle. Celle-ci est fonction de la composition chimique détaillée, des failles et des diaclases.

Voir Granite. Col de la Croix-de-l’Homme-Mort . Bois de Chorsin .


Jasseries de Garnier . texte. (a) Les jasseries de Garnier appartiennent au territoire de la commune de Saint-Bonnet-le-Courreau. L’une d’elles est une auberge rurale.

(b) Situées à la limite du plateau de Pierre-sur-Haute, elles dominent le ruisseau de Chorsin (que la route traverse à gué) et celui de Pierre Brune. Elles sont un lieu où se remarque la reprise d’érosion des Monts du Forez , provoquée par l’ effondrement de la Plaine du Forez .

(c) Au Moyen-âge, les jasseries de Garnier marquaient une frontière entre les terres contrôlées par les Comtes de Forez et celles où les Sires de Couzan multipliaient les incursions.

Voir Béal comtal . Traverse de Courreau . Bois de Chorsin . Cascade de Chorsin .


Cervières. (a) Entouré forêts semées de pierres branlantes, Cervières a peut-être été un site druidique. <Cervéria> désigne aussi bien un sommet qu’un cerf. Ses habitants sont les <Cervérats>. La voie romaine reliant Lyon (Lugdunum) à Clermont-Ferrand par Saint-Martin-la-Sauveté, passait à Lestra. Cervéria est cité en 1173, par une bulle du pape Alexandre III. 1173 est l’année de la permutatio entre Lyon et Forez et celle de la canonisation de Thomas Becket. Rolando Bandinelli (vers 1100-1181), théologien, canoniste, disciple de Pierre Abélard , est pape du 7 septembre 1159 au 30 août 1181.

(b) C’est parce que Cervières domine l’ancienne voie romaine de Lestra, utilisée pour le passage d’Auvergne en Forez, que le château de Cervières est créé par le comte Guy II de Forez en 1180. Il voulait sécuriser son domaine avant son départ pour la Croisade. Autour du château-fort, se développe une ville marchande, artisanale et administrative. Après que ce château fut dressé contre les seigneurs d’Urfé, en 1415, Guichard d’Urfé en est le capitaine-châtelain. En 1450, l’Armorial de Guillaume Revel, pour le duc de Bourbon, représente les remparts avec 32 tours. Des Cornes d’Urfé qu’il affectionne, Anne d’Urfé veille à ce que ni les protestants (Poncenat) ni les profiteurs de la Ligue (Nemours) ne puissent prendre Cervières comme ils firent de Montbrison ou de Sury-le-Comtal.

(c) Avec la Révolution Française, Cervières est dépossédé de ses foires et de ses offices au profit de Noirétable et des Salles.

Voir Dynastie d’Urfé .


Sail-sous-Couzan. texte. (a) Produit de la reprise d’érosion . Le château de Couzan est juché sur un indice et un symbole de la pénéplaine inconnue . Sail est au plus profond de la vallée ultérieurement creusée à cause du graben du Forez.

(b) Sur une carte géographique montrant les altitudes relatives par des couleurs distinctes, l’originalité de cette confluence en cascade du Chagnon (sous le château de Couzan) puis de l’Anzon (sous le chapitre de Leigneux ) au Lignon montre que l’ érosion hydraulique des vallées est d’abord descendue plus bas que l’actuel niveau moyen des alluvions de la Plaine du Forez . Ce n’est pas le cas pour le Vizézy ou la Curraize. Le phénomène existe, mais beaucoup moins prononcé, pour le Cotayet, la Mare ou le Bonson où les dépôts de sédiments “remontent” les vallons. Après avoir rempli l’ effondrement forézien d’eau (un lac il y a 40 000 000 d’années) puis de sédiments, la rivière Lignon et ses tributaires ont rempli le bas de leurs lits avec leurs alluvions. De Noirétable à Sauvain, le bassin d’alimentation du Lignon par ses ruisseaux est bien plus considérable que celui du Vizézy sur la seule montagne de Roche-en-Forez. Par le béal comtal de la traverse de Courreau , le comte Guy II de Forez a montré qu’il était sensible à cette contrainte stratégique. La carte montre que le niveau approximatif de la plaine se retrouve jusque sous Saint-Thurin pour l’Anzon et sous Saint-Georges-en-Couzan pour le Lignon.

(c) Produit de l’ Histoire. Les Romains qui appréciaient l’eau ferrugineuse (Aquae Segetae , source “La Romaine”) de Moingt, la source de Fontboine et celle de Saint-Romain-le-Puy, buvaient aussi l’eau de Sail (satio-aqua-saliens, l’eau jaillissante). Mais l’érosion en amont et la sédimentation à Sail ont comblé et masqué la source. L’eau de Couzan-Brault ne coulerait pas à la fontaine de Sail si un médecin de Montbrison, le docteur de La Roue , n’avait pas redécouvert la source romaine en 1612. Comme Sail-les-Bains, vers La Pacaudière, Sail-sous-Couzan fut donc une ville thermale. Près du Syndicat d’Initiative, ses cabines attendent une restauration et une réutilisation.

(d) Sail-sous-Couzan a maintenant la fierté d’être le Pays d’Aimé Jacquet, l’artisan de la victoire française à la Coupe du Monde de Football de 1998.


Javogues. texte. (a) Sous la Terreur de 1792, Claude Javogues (Bellegarde-en-Forez, 1759; Paris, 1796), député Montagnard de Rhône-et-Loire à la Convention, s’est illustré par son zèle sanguinaire. Ancien avocat de Montbrison, il assumait la fonction d’accusateur public pour le Tribunal Révolutionnaire. Cette institution d’une culture sans nature est une curieuse métamorphose mais une logique résurgence du Tribunal d’Inquisition .

(b) Dirigés par le “général Rimbert” (pseudonyme de Gabriel de La Roche-Négly, 1757-1793), de nombreux catholiques ou royalistes Foréziens (800 hommes, leurs femmes et leurs enfants) se sont portés volontaires pour soutenir la rébellion de Lyon. Montbrison fut alors remplacé par Feurs, chef-lieu du tout nouveau département de la Loire (décision de Dubois-Crancé, Gauthier, Javogues et Laporte le 12 Août 1793). Sur le chemin de Lyon, les révolutionnaires pillèrent le château comtal de Montrond-les-Bains. Lyon tombe sous les armées de la Convention. 1600 “lyonnais” sont tués. Couthon ordonne la destruction de la ville.

(c) A Montbrison, une Commission de Justice fut installée dans la chapelle des Pénitents, le 17 Brumaire de l’An II. Puis le Tribunal Révolutionnaire, dont Javogues était l’âme, siégea à Feurs. La machine du bon docteur Guillotin y trônait, le 22 Novembre 1793. L’Exécuteur des Hautes Oeuvres de la République guillotina 15 personnes entre le 23 novembre et le 9 décembre. 49 autres personnes furent fusillées d’ici le 10 février 1794, dont 28 personnes attachées deux à deux, ce jour-là. Parmi les victimes, des époux de Lérigneux, Martin Goure et Agathe Défarges. Ils tenaient “un domaine de trois paires de vaches” au lieu-dit Le Fay. Reconnus coupables d’avoir caché un prêtre réfractaire, le sieur Cogniasse, ils sont condamnés à mort le 16 Thermidor. L’annonce de la chute de Robespierre, le 9 Thermidor, ne leur sauva pas la vie. Pour des extrémistes comme Javogues, elle était un prétexte à une exécution plus rapide.

(d) Javogues est rappelé à Paris en 1794. Proche de Gracchus Baboeuf, impliqué dans l’affaire du camp de Grenelle (septembre 1796), Il sera fusillé par un peloton commandé par Léopold Hugo.

(e) Pendant que la Plaine du Forez connaissait les fureurs révolutionnaires, les Monts du Forez créaient des séminaires à Roche-en-Forez puis à Verrières-en-Forez. Les deux fondateurs des ordres maristes et le Curé d’Ars y passèrent. Henri Pourrat évoque la solidarité de nombre de paysans avec les prêtres qui refusèrent la Constitution civile du clergé (12 Juillet 1790). C’est une des très nombreuses raisons de lire Gaspard des Montagnes . Pour Agathe Défarges, ce père Cogniasse était aussi son proche parent.

(f) A Noirétable, le curé Vernet et ses deux vicaires refusèrent d’être des “jureurs”. A Notre-Dame-de-l’Hermitage, tous les missionnaires firent de même. Le jureur Antoine Curtil devint curé de Noirétable le 4 juillet 1791. Le maire Mathieu Janvier protège, les prêtres, les missionnaires dont son parent Jacques Janvier et les statues de l’Hermitage. Pour son manque de zèle, il sera dépossédé de sa fonction municipale le 12 Août 1793.



Montbrison. texte. Avec une altitude de 429 mètres, la butte de basalte de Montbrison domine la Plaine du Forez de 40 mètres environ. Ces 40 mètres indiquent l’ érosion hydraulique récente (géologiquement parlant) qui dégagea le produit d’un écoulement de lave par une faille secondaire. Ce pic, comme ceux de Montverdun ou de Saint-Romain-le-Puy, s’était formé au milieu des alluvions de la plaine de la Loire. Eux-mêmes étaient venus combler le lac provoqué il y a 40 millions d’années par l’ effondrement d’un pan du Massif Central (graben) entre deux plus grandes failles. Ces 40 m sont le résultat d’une modeste érosion secondaire dans les alluvions d’une sédimentation préalable sur plus de 500 mètres d’épaisseur.

(a) Le nom de <Montbrison> est une énigme. Est-ce “Briso”, la déesse du sommeil ? Est-ce un “Mont Brisé” comme la Grande Pierre Bazanne ? Un massif homonyme s’escalade aux alentours de Briançon. Un “Brison” fut-il le premier propriétaire d’un domaine local ? Toujours est-il que Javogues (1759-1796) aurait voulu voir le Mont définitivement Brisé, pour avoir fait “la guerre à la Liberté”.

(b) Des vignes (à “La Croix” et à “Curcieux”) sont mentionnées, “apud Montbrisonem”, au IX ème siècle.

(c) Le premier château-fort de Montbrison est construit par le Comte Artaud II , après son excommunication, en 1076, par le pape Grégoire VII (1073-1085), à la demande d’Humbert, archevêque de Lyon. Mais le lieu ne devient une ville, la capitale de Comtes de Forez , qu’après la permutatio de 1173 entre Guy II de Forez et l’archevêque de Lyon, primat des Gaules. Avec Anne-Dauphine, la capitale est déplacée à Moulins en Bourbonnais quand le Forez devient une vassalité et un apanage pour les ducs de Bourbon.

(d) D’autres célébrités évitent l’oubli de la préfecture du département Ligérien devenue sous-préfecture de la Loire:


Cleppé. texte. (a) Le château de Cleppé est à 5 km, au Nord-Ouest de Feurs (42110), sur la rive gauche de la Loire. Construit au IX ème siècle, des murs épais, 11 tours et des douves de 30 m de large en faisaient une résidence solide pour les Comtes de Forez , à 25 km de Montbrison, leur capitale. Les sept Comtes Guy de Forez en firent un lieu de chasse, de plaisance et de culture.

(b) Derniers feux. Veuve de Louis II de Bourbon, Anne-Dauphine, duchesse de Bourgogne et comtesse de Forez y installe sa cour de 1402 à 1417. Un de ses familiers, Charles du Soleillant, fils d’Arthaud du Soleillant, est alors le seigneur de Verrières-en-Forez. Il résidait probablement sur ses terres de Valeilles près de Feurs, (il existe un autre Valeilles près de Cahors) où sa famille construira un château plus moderne au XVII ème siècle.

(c) Cleppé sera encore le cadre de combats entre les troupes royales et celles de la Praguerie. Puis Charles VII y signera un traité avec le Dauphin, le futur Louis XI, en 1452. A cette occasion sera officialisée le mariage secret du Dauphin avec Charlotte, une fille du duc Louis I er de Savoie. Et, pour faire d’une chevauchée deux mariages, Charles VII marie Yollande de France à Amédée le Bienheureux, scellant ainsi une alliance avec les princes de Piémont.

(d) Comme ceux de Marcilly-le-Châtel et de Montbrison, le château sera démantelé sur ordre du cardinal de Richelieu, un des riches abbés de La Chaise-Dieu . Il reste du château une tour. Sa maquette est visible au Parc de la Droséra , à Jeansagnière.


François de Sales . (a) Noble savoyard, fils de François de Boisy et de Françoise de Sionnaz, François est né au château de Sales près de Thorens (74570). En 1586, chez les jésuites du Collège de Clermont à Paris, François de Sales passe par une crise de désespoir. Cette crise est due à l’ incertitude de sa prédestination. Il choisit de faire une confiance totale à Dieu.

(b) Il est intéressant de confronter cette évolution (dans le monde, le siècle et sa division politique du travail) à celle de Robinson Crusoé sur l’île du Désespoir. Sans le filet idéologique des divisions du travail , le solitaire Robinson Crusoé doit assumer les trois fonctions . Cela implique de combiner, de manière réaliste, une confiance vitale et une méfiance salutaire. Sans le secours des institutions qui offrent une confiance faible , Robinson développe une confiance forte et pratique un travail amoureux de mise en valeur mutuelle. Il y trouve l’ énergie disponible pour l’action .

(d) En Savoie, François de Sales côtoie Honoré d’Urfé auprès de son protecteur Charles-Emmanuel, le duc de Savoie. François de Sales a été un des pères spirituels de la sainte Madame Jeanne de Chantal. Comme Monseigneur Camus, il sera aussi le confesseur d’une autre sainte: proche de saint Vincent-de-Paul, Louise de Marillac (1591-1660) est la fondatrice des Filles de la Charité. Ces relations d’Honoré d’Urfé, comme son admiration pour Bayard, éclairent peut-être son amour platonique pour Diane de Châteaumorand .

Voir Béguine. La Charité . Pierre Abélard . Héloïse.





* Auteur


Hubert Houdoy



Créé le 21 Octobre 1998.





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Mise à jour: 16/07/2003