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2. Le chômage classique


L'ensemble de la théorie keynésienne s'élabore dans le "Traité de la Monnaie" qui reste assez classique puis dans la "Théorie Générale de l'Emploi, de l'Intérêt et de la Monnaie" qui rompt avec plusieurs postulats de la théorie classique.

C'est l'explication du chômage qui marque le point de rupture entre les deux Keynes. Pour la théorie classique, le chômage ne peut provenir que d'un salaire réel trop élevé. Ce que Keynes ne conteste pas. Il affirme que le développement de l'emploi ne peut que baisser le salaire réel. Donc, pour les classiques et pour Keynes, la réduction du chômage passe par la baisse du salaire réel. Mais les classiques en font une condition préalable.

"La théorie classique suppose donc qu'il est toujours loisible à la main d'oeuvre de réduire son salaire réel en acceptant une diminution de son salaire nominal (Keynes, p. 33)".

Cette réduction du salaire nominal n'est pas dans l'intérêt des salariés. Il n'est pas raisonnable d'attendre d'eux qu'ils l'acceptent. Mais, surtout, Keynes ne croit pas que les employeurs et les employés puissent s'entendre sur ce point. Quand ils s'accordent sur le salaire nominal (contrat d'embauche) ils ne peuvent déterminer, ensemble, le niveau du salaire réel.

"Or il n'est pas évident que le niveau général des salaires réels dépende du montant du salaire nominal stipulé par les employeurs et les ouvriers (Keynes, p. 34)".

Pour Keynes, cette hypothèse des classiques est arbitraire. Elle sous-estime le réseau des interdépendances et le rôle de la monnaie.

"Nous nous efforcerons de prouver que le rôle essentiel dans la détermination du niveau général des salaires est joué par certains autres facteurs (p. 35)".

Il faudra donc choisir entre une politique souple des salaires (classiques) et une politique monétaire souple (Keynes). Toutes deux modifient la quantité de monnaie mesurée en unités de salaire. Et la préférence de Keynes est claire.

"Eu égard à la nature humaine et aux institutions existantes, il faudrait être dépourvu de bon sens pour préférer une politique souple des salaires à une politique souple de la monnaie, alors qu'on ne peut invoquer en faveur de la première aucun avantage qui ne puisse être reconnu à la seconde (Keynes, p. 283)".

Keynes critique une inadéquation de la théorie avec les faits. Pour lui, c'est un diagnostic erroné qui provoque des remèdes inadaptés.

"Un économiste classique peut considérer avec sympathie le refus de la main-d'oeuvre d'accepter une amputation du salaire nominal, il peut admettre qu'il soit sage de ne pas l'obliger à s'adapter à des conditions qui ont un caractère temporaire, mais la probité scientifique l'oblige à déclarer que ce refus n'en est pas moins la cause profonde du mal (p. 38)".

La différence entre Keynes et les classiques ne porte pas sur la nécessaire évolution des salaires réels, en situation de sous-emploi, mais sur le moyen d'ajuster le niveau des salaires à l'opportunité de l'emploi.

Hubert Houdoy

Créé le 2 Mai 1997

Modifié le 3 Novembre 1997.


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1. Originalité de Keynes


* Suite

3. Les postulats classiques


* Complément

Théorie classique du chômage


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Mise à jour: 16/07/2003