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Exposé de la théorie keynésienne du chômage
La théorie keynésienne se caractérise par
l’importance qu’elle accorde à l’explication du
chômage involontaire , le seul chômage
véritable. Contrairement à l’optimisme candide de la
théorie classique, Keynes ne croît pas que notre système
économique puisse assurer automatiquement le plein
emploi . Le capitalisme moderne, organisé par les
marchés boursiers et financiers, lui paraît même moins apte
que le capitalisme familial à permettre la convergence des
anticipations. C’est pourquoi Keynes a
prophétisé un développement du rôle
économique de l’Etat. L’Histoire des Trente Glorieuses
(1945-1975) lui a donné raison.
Depuis la rédaction
de la théorie, en 1936, et la mise en oeuvre de la politique qui
s’en réclame, vers 1945, le rôle économique de
l’Etat a considérablement changé. La planification
à la française fut imaginée pendant la Résistance.
Le laboratoire social de Renault correspondait à cette inspiration,
keynésienne, d’un libéralisme capable de se critiquer et
de se réformer. Le but déclaré des politiques de
l’emploi était de supprimer le sous-emploi. Pourtant le
bilan n’est pas merveilleux. Le chômage actuel atteint des records
imprévus. Il importe d’autant plus de savoir en quoi Keynes
comptait sur l’Etat pour assurer le plein emploi. Il faut donc remonter
à la source de son oeuvre: la critique de la théorie classique
de l’équilibre automatique.
Le développement
contemporain du chômage est souvent présenté par les
néo-classiques comme une réfutation de la théorie
keynésienne par les faits. C’est de bonne guerre. Keynes jugeait
Ricardo très cohérent mais sans pertinence avec la
réalité. Pourtant, il n’est pas certain que
l’industrialisation volontariste du Mexique soit très orthodoxe.
Elle n’a pas tenu compte de l’existence d’un marché
mondial. L’investissement mexicain a créé des emplois
à l’étranger comme Keynes le prédisait. De
même les plans de relance français n’ont pas
été fidèles à leur inspiration keynésienne.
A fortiori, les nationalisations de 1981 furent plus plus marxistes que
keynésiennes. Leur échec serait imputable à une autre
doctrine. Il y a souvent loin du discours à la pratique. Il y a
déja loin du discours théorique au discours politique.
Inversement, la politique de Ronald Reagan se réclamait du
libéralisme. Elle proposait de réduire l’intervention de
l’Etat. Elle voulait libérer les initiatives privées. Mais
Reagan fut incapable de réduire les déficits publics.
Malgré elle, sa politique fut une politique de relance par les
déficits publics. Ce n’est pas très libéral. Nous
espérons montrer que ce n’est pas keynésien non plus. Ce
fut un pseudo-keynésianisme. Le
Reaganisme devrait donc être répudié
autant par les classiques que par les keynésiens.
L’abus des
utilisations électoralistes ou polémiques des théories
économiques n’est pas favorable à un bilan serein de leur
pertinence. Avant de mesurer la pertinence externe, il faut maîtriser la
cohérence interne. C’est ce qu’il est urgent de faire pour
l’analyse de Keynes. Je me suis donc efforcé de
retourner au texte fondateur: “La Théorie Générale
de l’Emploi, de l’Intérêt et de la Monnaie”.
J’en prend le lecteur à témoin en multipliant les
citations. La présentation mathématique simplifiée et le
discours politique masquent l’originalité de Keynes. Trop peu
d’orateurs prennent le temps de lire les auteurs dont ils se
réclament. Il en va pour Gérard Debreu comme pour John Meynard
Keynes ou Karl Marx.
Cet ensemble de textes est consacré à
l’exposé de la pensée de Keynes. Pour cette raison, je
reporterai mes critiques à la conclusion et à des publications
ultérieures.
Plan de
l’exposé
6. Bref résumé de
la théorie de l’emploi
7. Les
paramètres fondamentaux
8. Le
principe de la demande effective
9.
L’égalité de l’épargne et de
l’investissement
11. Le multiplicateur
d’investissement
14. La
préférence pour la liquidité
15. La théorie générale de
l’emploi
16 Avril 1997
modifié le
3-5-97
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appelé à connaître des modifications.
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le message:
“Merci de m’avertir des prolongements à la
Théorie Keynésienne du Chômage”
Références bibliographiques
Les citations sont tirées de:
J. M.
Keynes , “Théorie Générale de
l’Emploi, de l’Intérêt, et de la Monnaie”,
Payot, Paris, 1966
Nous incitons vivement à la lecture de
cet ouvrage. Nos citations sont loin d’être exhaustives. Elles
escamotent les argumentations pour sauter aux conclusions. Elles peuvent
donner une pauvre idée de la nuance keynésienne. Les chapitres
sur la nature du capital, les propriétés de la monnaie,
l’explication des cycles, les auteurs mercantilistes et la philosophie
sociale valent le détour d’une lecture attentive.
Compléments
A la recherche des Déterminations
Économiques de la Valeur
Flexibilité, Inflation et
Chômage
Définitions
Les termes
en gras sont définis dans le glossaire
alphabétique du RAD.
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