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10. La propension à consommer


La consommation nationale

"Le montant que la communauté dépense pour sa consommation dépend évidemment: 1er en partie de son revenu; 2ème en partie des circonstances objectives qui entourent ce revenu; et 3ème en partie des besoins subjectifs, des penchants psychologiques et des habitudes des individus qui la composent ainsi que des principes qui gouvernent la répartition du revenu entre eux (lesquels peuvent varier lorsque la production croît) (Keynes, p. 108)".

Keynes considère les facteurs subjectifs comme donnés, pour une communauté particulière. La propension à consommer dépend surtout des facteurs objectifs.

Les facteurs objectifs de la consommation

"Les principaux facteurs objectifs qui influent sur la propension à consommer semblent être les suivants:

1er Les variations de l'unité de salaire...

2ème Les variations de l'écart entre le revenu et le revenu net...

3ème Les variations imprévisibles des valeurs en capital n'entrant pas en ligne de compte dans le calcul du revenu net...

4ème Les variations du taux auquel on escompte le temps, c'est-à-dire du taux auquel les biens présents s'échangent contre les biens futurs...

5ème Les variations de la politique fiscale...

6ème Les changements dans les prévisions concernant le rapport entre les revenus futurs et les revenus présents (Keynes, p. 108 à 112)".

Plus tard, lorsque nous étudierons le multiplicateur d'investissement, il ne faudra pas oublier ces divers facteurs. Les conditions d'existence du multiplicateur ne peuvent aller contre celles de la permanence de la propension à consommer.

Ceci étant dit:

"La loi psychologique fondamentale sur laquelle nous pouvons nous appuyer en toute sécurité, à la fois a priori en raison de notre connaissance de la nature humaine et a posteriori en raison des renseignements détaillés de l'expérience, c'est qu'en moyenne et la plupart du temps les hommes tendent à accroître leur consommation à mesure que leur revenu croît, mais non d'une quantité aussi grande que l'accroissement du revenu (Keynes, p. 113)".

Autrement dit le rapport de l'accroissement de la consommation sur l'accroissement du revenu est inférieur à l'unité. Ces conditions peuvent être différentes d'un pays à l'autre, dans leur dimension concrète. Toujours est-il que "la stabilité du système économique repose essentiellement sur la prédominance de cette loi (Keynes, p. 114)".

Il serait dangereux d'aller contre les caractéristiques culturelles d'une nation. Cette propension ne permet pas le dopage. Beaucoup de prétendus keynésiens semblent avoir oublié ces passages de la Théorie Générale. Pas question d'investir contre les habitudes ou dans l'espoir de les changer.

"Chaque fois que nous assurons l'équilibre d'aujourd'hui en augmentant l'investissement, nous aggravons la difficulté que nous aurons à assurer l'équilibre de demain (p. 123)".

Cela réduit fortement les capacités d'intervention de l'Etat. Cela mpose des contraintes aux entrepreneur. Tout investissement n'est rationnel que s'il vise la satisfaction d'un besoin de consommation. C'est pourquoi il faut se méfier d'une interprétation purement mathématique des propensions keynésiennes. Elles sont la manifestation chiffrée de caractéristiques culturelles stables et très précises. N'espérons pas investir dans la culture du blé en nous appuyant sur la propension chinoise à consommer du riz.

Puis viennent les facteurs subjectifs.

Les facteurs subjectifs de la consommation

"Les principaux motifs ou les principales fins de caractère subjectif pour lesquels les individus s'abstiennent de dépenser leurs revenus sont, en général, au nombre de huit (p. 125)".

Keynes en donne une description courante.

"Ces huit motifs peuvent être dénommés: Précaution, Prévoyance, Calcul, Ambition, Indépendance, Initiative, Orgueil et Avarice (Keynes, p. 126)".

Ils concernent la manière dont les individus dépensent leur revenu. Mais ce n'est pas tout.

"Outre les épargnes accumulées par les individus il existe une quantité importante de revenu... qui est retenue par les Autorités Centrales ou Locales, les Établissements Publics et les Sociétés Commerciales pour des motifs très semblables, mais non identiques, à ceux qui animent les individus, et plus particulièrement pour les quatre motifs suivants:

1er Le motif d'entreprise...

2ème Le motif de liquidité...

3ème Le motif d'amélioration...

4ème Le motif de prudence financière (Keynes, p. 126)".

Il ne faut voir aucune considération morale dans les mobiles keynésiens. Contrairement à Ricardo, la théorie de la répartition n'est pas le but de Keynes. Il s'intéresse à l'emploi. De même, la justification classique du capital par la morale de l'abstinence est étrangère au discours keynésien.

"Le Vice et la Vertu n'interviennent nullement dans cette affaire. Tout dépend de la mesure où, compte tenu de l'efficacité marginale du capital, le taux d'intérêt est favorable à l'investissement (Keynes, p. 129)".

Ces caractéristiques culturelles modèlent les opportunités de croissance économique de chaque nation. C'est ce que cherche à formaliser le multiplicateur d'investissement, inspiré et adapté du multiplicateur d'emploi de Kahn.

Hubert Houdoy

Créé le 2 Mai 1997

Modifié le 7 Novembre 1997.


* Précédents

1. Originalité de Keynes

2. Le chômage classique

3. Les postulats classiques

4. La loi des débouchés

5. Le chômage involontaire

6. Bref résumé de la théorie de l'emploi

7. Les paramètres fondamentaux

8. Le principe de la demande effective

9. L'égalité de l'épargne et de l'investissement


* Suite

11. Le multiplicateur d'investissement


* Définitions

Les termes en gras sont définis dans le glossaire alphabétique du RAD.


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Mise à jour: 16/07/2003