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Mode de Vie et Chômage


Tradución al castellano

Maria Clara Iribarne

Desocupación de equilibrio y desocupación corriente


* Plan

Introduction

1. Comparaisons entre les pays les plus riches

2. Chômage d'équilibre et chômage courant

3. Le cas des Etats-Unis

4. Le cas de la France

5. Le cas de la Grande-Bretagne

Conclusion


* Introduction

Nous avons constaté, dans Flexibilité, Inflation et Chômage, que les nombreuses rigidités de la vie économique provoquent alternativement (voire simultanément) l'inflation et le chômage. Bien sur, nous montrons dans nos Critiques à Keynes que l'inflation a une cause principalement monétaire. Il n'empêche, les phénomènes monétaires ont des causes humaines. Les rigidités que dénoncent les néo-classiques témoignent d'une difficulté pour la sphère capitaliste à remplir l'ensemble de la sphère sociale. D'où les alternances d'inclusion et d'exclusion. Et, comme les acteurs sont les humains et non les marchandises, les rigidités correspondent à un dédoublement culturel entre le monde du travail (production) et le monde du loisir (appropriation). Ces deux univers culturels sont celui de l'otium et du neg-otium. Ces représentations semblent suivre des logiques opposées et incompatibles. Elles témoignent d'un cloisonnement de nos sociétés et de nos systèmes de pensée. Les deux situations de déséquilibre économique, qui remettent en cause le modèle classique et l'insertion de l'économie dans la société, correspondent à une prévalence de l'otium sur le negotium.

Il y a donc un décalage entre le mode de vie et le développement de la production marchande capitaliste. C'est ce que nous développerons dans ce document. Les crises économiques ne relèvent pas d'une fatalité mathématique. Elles sont la conséquence de nos modes de vie.


* 1. Comparaisons entre les pays les plus riches

Il est d'abord utile de montrer que chaque pays a une sensibilité particulière à l'inflation et au chômage. Même sans approfondir les causes profondes du phénomène, il est intéressant de constater ces différences. Elles montrent que les causes et donc les remèdes peuvent être spécifiques. Ces différences reflètent aussi des choix de société. Mais, justement, pour parler de choix, il faut le faire en connaissance de causes. Et la caractéristique commune du chômage et de l'inflation c'est de refuser de regarder la réalité en face. Mieux connaître les causes et accepter les contraintes sont deux conditions pour passer de la fatalité à un choix de société.

1. 1. Les faits à expliquer

Depuis 1965, les pays occidentaux connaissent un chômage cumulatif. Le ralentissement de la croissance et le recul de la productivité en sont les causes. Les chocs pétroliers de 1973 et 1979 ont fortement accéléré le processus de hausse entretenue des prix. Le début des années 1980 a marqué une forte baisse de l'inflation (désinflation), renforcée en 1986 par la baisse des prix des produits pétroliers. Mais la fin des années 1980 a vu une nouvelle accélération de l'inflation qui se conjuguait avec un chômage déjà très important.

1. 2. Les points communs

Patrick Artus et Pierre-Alain Muet ont regroupé différentes études portant sur les six plus grands pays industrialisés (Etats-Unis, Japon, Allemagne, France, Royaume-Uni, Italie). Ils dressent un tableau récapitulatif de la relation entre le taux de chômage et le taux de variation des salaires (courbe de Phillips), dans ces pays, entre 1962 et 1990. Parmi leurs conclusions, citons les points de ressemblance entre les plus grands pays industriels:

1. 3. Les points de différence

On ne sera pas surpris de constater que le lien avec la productivité soit le plus sensible dans les trois pays les plus industrialisés du monde.

Ce mode de négociation salariale est particulièrement important en France. D'une part, le CNPF s'est longtemps adonné aux dévaluations compétitives sans se préoccuper de la productivité réelle. D'autre part, les syndicats n'ont pas fait du chômage leur cheval de bataille. Les salaires sont indexés sur les prix à la consommation, mais ils ne sont pas indexés sur la productivité. Employeurs et employés peuvent augmenter les salaires et les prix, au détriment du consommateur. Nos trois pays se comportent comme s'ils ignoraient que la productivité est la seule source de la richesse. Chacun s'efforce plus d'accroître sa part du gâteau que d'augmenter durablement la taille de celui-ci. Il s'agit plus de guerre économique interne que de développement.

1. 4. Rechercher les explications

Nous voudrions insister sur les phénomènes récurrents qui font du chômage une composante culturelle de la société. Intégré dans les représentations et les comportements, comme une sorte de fatalité, un chômage conjoncturel de longue durée peut devenir un chômage structurel. Il contribue alors à perpétuer les différences de réactivités entre les nations économiques. Nous traiterons les cas particuliers de Etats-Unis, de la Grande-Bretagne et de la France. Pour ce faire, il nous faut préciser les notions de chômage d'équilibre (n'accélérant pas l'inflation) et de chômage courant.

Sans se référer à Keynes, qui en fut l'initiateur, le nouvelle école classique utilise les anticipations des entrepreneurs et des salariés pour expliquer la relation entre le chômage et l'inflation. C'est en fait un changement complet de paradigme. C'est le début de la fin de l'économisme et du déterminisme des agrégats.

Il est courant de parler de choc pour un mouvement brutal non anticipé. Des chocs conjoncturels externes (chocs pétroliers, fort déficit commercial) ou internes (ralentissement de la productivité, grèves dures) provoquent une brusque et notable augmentation du chômage dans un pays. Ce choc est durable dans la mesure où il engendre non seulement une hausse du chômage conjoncturel mais une augmentation du chômage d'équilibre du pays. C'est ce chômage d'équilibre qui devient une caractéristique du mode de vie du pays. La différence internationale entre ces chômages d'équilibre explique pourquoi les mêmes fluctuations de la consommation, des devises ou des taux d'intérêts n'ont pas les mêmes conséquences selon les pays. Il y a danger que ces caractéristiques transitoires deviennent structurelles.


* 2. Chômage d'équilibre et chômage courant

2. 1. Les facteurs du chômage d'équilibre

Le chômage d'équilibre est particulièrement sensible aux chocs qui concernent le salaire réel. Il peut s'agir d'une baisse interne de la productivité ou d'une détérioration des termes de l'échange avec l'extérieur. Nous parlerons de chocs réels puisqu'ils affectent le salaire réel (panier de la ménagère salariée). Supposons donc que la productivité diminue de 1% sans changement du salaire nominal, ou que la productivité progresse de 1 point de moins que le salaire nominal.

Il faudra que le chômage d'équilibre augmente pour que le salaire réel diminue de 1% et que le pays maintienne un niveau de prix compétitifs.

Des comparaisons internationales montrent que "la flexibilité à long terme du salaire réel est forte au Japon, mais qu'elle est comparable en France et aux Etats-Unis. En revanche, du fait de la rigidité du salaire nominal, la flexibilité à court terme du salaire réel est plus forte aux Etats-Unis qu'en Europe (p. 61)".

Rappelons qu'aux Etats-Unis le salaire nominal est défini pour plusieurs années. On licencie plus rapidement qu'on ne change les salaires.

2. 2. Les facteurs du chômage courant

Puisque le chômage d'équilibre nous sert de référence, c'est l'écart du chômage courant par rapport au chômage d'équilibre qui nous intéresse. Cet écart s'explique par des variations du salaire nominal justifiées par la productivité ou par des variations exogènes du niveau général des prix (inflation importée). Nous parlerons de chocs nominaux puisqu'ils n'affectent que le salaire nominal (fiche de paye) sans changer le salaire réel.

L'élévation du chômage courant au dessus du chômage d'équilibre sera le coût social à payer (par les chômeurs) pour réduire l'inflation du pays. Le chômage pèse sur les salaires nominaux. Le salaire réel rejoint ce qui est compatible avec la productivité. On parle de sacrifice pour indiquer le surplus de chômage courant qui permet de réduire l'inflation salariale et maintenir une compétitivité inchangée.

Le ratio de sacrifice est égal à l'unité quand il faut maintenir, pendant un an, un chômage supérieur de un point au chômage d'équilibre pour réduire l'inflation de un point. Ce ratio mesure les conséquences cumulées des rigidités réelles et des rigidités nominales.

La comparaison internationale des taux de sacrifice est un indice des modes de vie et de leurs conséquences.

"Le ratio de sacrifice est très faible au Japon (de l'ordre de 0, 1) relativement élevé en Europe communautaire (compris entre 0, 2 et 1, 5) et très élevé aux Etats-Unis (entre 0, 8 et 3). Ce n'est donc pas principalement l'importance des rigidités réelles et nominales qui est susceptible d'expliquer la persistance du chômage européen (p. 62)".

D'une certaine manière on pourrait dire que le niveau du chômage d'équilibre (n'augmentant pas l'inflation) reflète les rigidités d'un pays qui veut accroître son mode de vie sans accroître sa productivité ni réduire son inflation. L'élévation du chômage courant au-dessus du chômage d'équilibre mesure le coût social à payer lorsque les autorités doivent remettre l'économie dans une situation de compétitivité, en ramenant son inflation au niveau de ses compétiteurs. Telle est la situation des pays riches qui doivent tenir compte de la concurrence des NPI dans un contexte moins favorable et moins cynique que l'ancien contrat colonial.

Nous disposons maintenant des concepts pour comparer trois situations particulières.


* 3. Le cas des Etats-Unis

Patrick Artus et Pierre-Alain Muet estiment le taux de chômage d'équilibre américain aux alentours de 6%. Ce taux est relativement stable, malgré des fluctuations provoquées par les chocs réels. Les causes invoquées sont multiples.

L'histoire récente du chômage et de l'inflation aux Etats-Unis peut se résumer par "des fluctuations du chômage fortes mais brèves autour d'un chômage d'équilibre relativement stable (p. 65)".

Rappelons les grandes lignes de cette histoire qui fut aussi la notre.

Il traduit une hausse du chômage d'équilibre (7, 6%). La hausse brutale du prix du pétrole détériore les termes de l'échange. Une heure de travail américain achète moins d'heures de travail étranger qu'avant. Ce choc économique manifeste une productivité inférieure à celle qui était supposée. Il s'accompagne d'un choc psychologique qui n'est pas seulement du au Vietnam (1973) et au Watergate (1972).

Désengagée du Vietnam, elle entre en guerre technologique (automobiles, mémoires, micro-processeurs) contre un Japon qui annonce, un peu vite, les ordinateurs de la 5deg. génération. L'organisation de la hausse du dollar (10 Francs) permet une désinflation d'origine extérieure (impossible aux autres pays). Le chômage d'équilibre diminue (6, 8%).


* 4. Le cas de la France

L'évolution française est tout autre. En économie comme en politique on connait l'alternance et parfois la cohabitation du chômage et de l'inflation.

Du premier choc pétrolier (1973) au changement de politique économique de la gauche (1983), l'inflation est très forte et la rentabilité des entreprises se dégrade fortement. La cure de désinflation passe par la stabilisation des salaires. Elle se traduit par une nette amélioration de la profitabilité. Pendant toute la période, le chômage s'accroît de manière continue. Il passe de 2, 4% en 1966-1972 à 10, 2% en 1984 -1987.

Le chômage d'équilibre croît régulièrement. Preuve d'une très grande difficulté à réduire l'inflation. Les acteurs économiques regrettent souvent "le bon temps" de l'inflation et les délices des plans de relance (dernier en 1981).

Les écarts entre le chômage d'équilibre et le chômage constaté sont particulièrement révélateurs. De 1973 jusqu'en 1983, les salaires augmentent plus vite que la productivité. La détérioration des termes de l'échange (avec les NPI) s'ajoute à la faible productivité. Bien que le chômage s'accroisse par manque de dynamisme (7, 5%), il reste inférieur au chômage d'équilibre (8%). La population et les dirigeants français sont très longs à percevoir les signes de la nouvelle donne économique. La France danse encore pendant que les nuages s'amoncellent. Qui voyait le bout du tunnel en 1973 ?

Quand la France prend la mesure du problème, le remède est brutal (1983). La baisse des prix du pétrole réduit le chômage n'accélérant pas l'inflation. La limitation des salaires est obtenue par une augmentation du chômage courant. C'est le prix du sacrifice contre l'inflation. La désindexation des salaires a contribué à la désinflation. L'attachement viscéral à la drogue inflationniste (qui payait les intérêts des consommateurs et stimulait les prix des industriels) a mis le chômage en position de seul régulateur. Pendant la cure d'après 1983, seul un très fort taux de chômage, supérieur à ceux des partenaires européens, a permis de fixer l'inflation au niveau des concurrents puis de le maintenir en dessous de la moyenne européenne.

Pourtant, l'écart de 4 points entre le chômage effectif et le chômage n'augmentant pas l'inflation aurait du provoquer une désinflation beaucoup plus radicale entre 1988 et 1991. Si la France a un ratio de sacrifice égal à 2, les 4 points d'écart auraient du provoquer deux points de baisse, par an, de l'inflation. Et tel ne fut pas le cas. Le remède de cheval semble moins efficace qu'il le serait aux Etats-Unis ou au Japon. C'est que les pays de la vieille Europe, attachés à leur mode de vie particulier, s'accoutument au taux de chômage courant. Le fait est commun à l'Europe mais particulièrement développé au Royaume-Uni.


* 5. Le cas de la Grande-Bretagne

Nous choisirons donc le cas de la Grande-Bretagne pour illustrer un phénomène d'accoutumance au chômage ou de persistance. Lorsqu'un chômage dont la cause est conjoncturelle (choc pétrolier, choc monétaire) se maintient pendant une longue période il semble que l'opinion publique s'y habitue comme à une fatalité. Les effets concurrentiels du chômage et de la course aux emplois s'atténuent. La hausse du chômage ne provoque plus la baisse du salaire réel. Le processus d'équilibration que nous avons décrit ne fonctionne pas pleinement.

La population n'a pas de représentation du chômage d'équilibre. Le "chômage n'augmentant pas l'inflation" n'est pas perçu comme un chômage moyen, régulateur. Le chômage courant n'est pas comparé à ce chômage d'équilibre. Car le mécanisme de régulation ne fonctionne que s'il existe dans la tête des acteurs.

C'est un comportement fataliste comme nos opinions publiques les attribuaient à nos anciennes colonies. Le chômage conjoncturel devient la référence. Inexpliqué dans ses causes, il devient un chômage structurel.

On explique ainsi l'inflation salariale dans les pays européens (sauf la France) entre 1986 et 1991. Même quand le chômage effectif est supérieur au chômage d'équilibre à long terme, les salaires nominaux continuent à progresser. L'opinion "voit" que le chômage diminue de un point par an: elle réclame des hausses de salaires. Elle "ne voit pas" que le chômage est deux points au-dessus du chômage d'équilibre. Elle n'intègre pas la productivité dans sa représentation du monde. C'est sur ce point que le Japon et les Etats-Unis diffèrent le plus de la vieille Europe. Cela peut s'expliquer par l'Histoire. Ces deux pays ont dû lutter, l'un contre le pacte colonial imposé par la métropole anglaise (indépendance), l'autre contre l'ouverture forcée au commerce international (ère Meiji).

Nous retrouvons donc, dans les explications de la nouvelle école classique, un intérêt très keynésien pour les anticipations et les représentations. Et cette évolution nous paraît beaucoup plus réaliste.


* Conclusion

Bien sur, l'inflation salariale n'est pas la seule cause de l'inflation. Pour le montrer, il faudra aborder de front nos critiques à Keynes. Mais la persistance du chômage témoigne de la difficulté pour la sphère capitaliste de s'insérer pleinement dans la vie sociale.

Contrairement aux postulats libéraux, le "laisser-faire, laisser-passer" n'assure pas le maximum de satisfaction pour le plus grand nombre. Même l'aide du secteur étatique ne semble pas suffire. Il faudra probablement celle d'un troisième secteur. Mais il serait dangereux d'opposer ces sphères comme des mondes différents. Dans leur immense majorité, les acteurs de la vie économique sont les mêmes que ceux de la vie sociale. Ce sont leurs représentations, leurs anticipations et leurs millions de micro-décisions qui produisent la prétendue dictature des marchés. Les seules lois économiques valables sont celles qui montrent les conséquences indirectes des activités sociales quotidiennes. Nous ne sommes pas soumis aux lois d'un capital transcendant mais aux conséquences lointaines de nos décisions quotidiennes.

Chaque pays, en fonction de son mode de vie et de sa culture économique, a une sensibilité particulière à l'égard du chômage ou de l'inflation. Nous l'avons illustré par les exemple des Etats-Unis, de la France et de la Grande-Bretagne. Il nous reste à voir quelles formes concrètes prennent ces représentations. La relation profonde, mais invisible, entre le salaire réel et la productivité est au coeur des négociations salariales et du mode de calcul du salaire. En particulier, l'intérêt différencié des syndicats pour les salariés qui les élisent ou pour les chômeurs qu'ils n'ont pas l'occasion de rencontrer, peut expliquer la relation entre Syndicats et Chômage.

En somme:

Le chômage et l'inflation nous désespèrent quand nous attendons la fin du travail.

Certes:

Mais:

Hubert Houdoy

Créé le 30 Mai 1997

Modifié le 7 Octobre 1998


Trad. al castellano

Maria Clara Iribarne

Desocupación de equilibrio y desocupación corriente


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* Compléments

A la recherche des Déterminations Économiques de la Valeur

Causes du chômage

Division du Travail

Modes de Vie

MAUSS. Économie de don?

Projet de recherche

Critiques à Keynes

Théorie classique du chômage

Théorie keynésienne du chômage

Flexibilité, Inflation et Chômage

Syndicats et Chômage

Vers la fin du travail?

Inclusion et Exclusion

Production et Appropriation

Quel chemin de renaissance pour sortir de l'exclusion ?

Chapitre - Renaissance du R.A.D.

Le cycle de Robinson Crusoé


* Bibliographie

Les citations sont tirées de l'excellent:

Théories du Chômage,

Patrick Artus et Pierre-Alain Muet,

Economica, Économie Poche, Paris, 1995

112 pages

49 F

Voir aussi:

Pourrons-nous vivre ensemble?

Égaux et différents

Alain Touraine

Fayard, 1997

395 pages

140 F

Commenté dans Pourrons-nous vivre ensemble?

D'autres références sont citées dans:

Bibliographie sur les Théories Économiques


* Définitions

Les termes en gras sont définis dans le glossaire alphabétique du RAD.


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Mise à jour: 16/07/2003