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Réseau d'Activités à Distance

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Division du Travail




La même division du travail connait des phases d’éloge et des périodes de critique.


La raison en est qu'il est très difficile de distinguer les causes techniques des causes sociales de la division du travail. On met trop souvent sur le compte d'une très problématique exploitation ce qui relève d'une trop permanente domination. Et, comme l'expliquait La Boétie dans son "Discours sur la servitude volontaire ", la domination ne provient pas que du dominant. Elle contribue à la permanence organisationnelle .


Pour isoler les aspects sociaux et les aspects monétaires de la division du travail, nous l'avons étudié chez un travailleur solitaire Robinson Crusoé. Car la première division du travail est la coupure entre le monde du travail et le monde de l'amour qui accompagne la division politique du travail (Prêtres, Guerriers, Producteurs) et la division sexuelle des émotions (désir masculin et tendresse féminine).





Productivité ou domination ?


Adam Smith expose le principe d’organisation de la manufacture d’épingles. On y trouve, en germe, les “Temps Modernes” de Charlie Chaplin. Plus tard, en décrivant les corps meurtris par la répétition du même geste, Karl Marx assimile la division du travail à “l’assassinat d’un peuple”. Taylor, à l’usine, et Fayol, au bureau, généralisent le principe à toutes les activités de l’entreprise. La mécanisation et l’i nformatisation des taches sont dans le droit fil de ce mouvement. Pourtant, ce n’est pas la division du travail que ces auteurs préconisent ou condamnent, mais l’extrême morcellement du labeur subordonné.


La domination a longtemps précédé la productivité. Il est loin d'être certain qu'elle en ait définitivement émergé, tant cette notion de productivité est fantasmatique depuis la plus haute antiquité (néolithique). Il ne sera possible de s'intéresser aux moyens concrets de la productivité réelle que le jour où la productivité naturelle relative aura pris la place de la productivité masculine absolue , inséparable de la domination masculine sur le monde du travail.





Le Taylorisme


Avec l’ Organisation Scientifique du Travail , nouvel avatar de la domination du Verbe sur la chair, Taylor instaurait un clivage entre décision et exécution , entre ceux qui pensent et ceux qui exécutent. Dans l' organisation taylorienne , le Bureau des Méthodes est seul concepteur et responsable de l’efficacité du processus de production. Sur la base du chronométrage des taches, il élabore les procédures gestuelles dans le moindre détail. Taylor demande à l’ouvrier de troquer sa soumission contre une hausse de productivité et donc de salaire réel quand tous les économistes attendent la prospérité au détour de la baisse du salaire réel.





La Critique de la Division du Travail


Les années 70 consacrèrent la “Critique de la Division du Travail” (A. Gorz). Déjà, depuis 1965 environ, la productivité n’était plus au rendez-vous. La baisse de la rentabilité a rendu les directions industrielles plus attentives aux remarques des travailleurs d'exécution. Poussée par la contestation, l’ OST faisait son auto-critique. Pendant que les techniques de l’OST servaient à l’automatisation et à l’informatisation, les taches humaines restantes furent "enrichies" ou "élargies". Les premiers groupes autonomes (Suède) furent suivis des cercles de qualité (Hervé Sérieyx).





L'échec de la technostructure


La mondialisation des échanges et l’instabilité croissante des marchés, ont stoppé ou dévoyé ce processus de retour à l'initiative de la base. D'autant que l'échec de la technostructure et le retour des actionnaires provoquent une structure en trois niveaux superposés. Le niveau politique, le niveau stratégique et le niveau tactique ne parlent plus le même langage.





Le besoin d'ouverture


Le recours à la sous-traitance et les formes multiples d’ externalisation témoignent de l’échec de l’entreprise citadelle. Le modèle de l’ autarcie se porte mal. Il atteint des limites dans la production matérielle. Il est encore plus difficile à pratiquer dans les activités immatérielles (Claude Roche).


Il n'est plus possible de travailler dans l'isolement du Bureau d'Études pour Concevoir le Produit et l'Usage.





Résistance des valeurs pratiquées


L’entreprise réclame le dialogue à l’intérieur (Philippe Zarifian). Elle revendique le partenariat à l’extérieur. Mais l’encadrement intermédiaire (petit chef) freine, parfois, un processus qui le rend obsolète. La composition des systèmes socio-techniques est fortement modifiée. Nous vivons un paradoxe industriel. Les nouvelles formes de conception, pour automatiser le système technique , requièrent de plus en plus de coopération, au sein du système social .





* Conclusion


La division du travail, au sein de la société industrielle , mélange inextricablement le rapport de subordination lié au travail salarié et la recherche de la productivité par économie de temps sans laquelle il ne peut y avoir de production de richesses et de valeurs. La même organisation peut être louée pour sa productivité apparente ou dénoncée pour son aliénation. L'absence de mesure de la productivité globale est responsable des dialogues de sourds sur la division du travail.


Mais, aujourd'hui, c'est le travail salarié qui est en crise. Le rapport de subordination (domination) n'assure plus une rentabilité suffisante des capitaux investis. La compétition des entreprises pour la course aux économies d'échelle rend problématique la compréhension des besoins et le dialogue technique avec l'utilisateur. D'où le développement du partenariat même entre les concurrents les plus farouches. Le rôle stratégique de la conception impose la coopération en interne comme en externe.


Les chercheurs d’emploi et les créateurs d’activités ont échappé, volens nolens , bon gré ou mal gré, à cette logique de la subordination salariale. Leur force d’invention est libre. Elle ne cherche plus à se vendre mais à se mettre en valeur. Pour eux, la division du travail n’est pas l’extrême morcellement du labeur subordonné. Elle représente une télé-coopération librement organisée. Ils utilisent les Nouvelles Technologies de la Communication et de l'Information pour expérimenter des organisations virtuelles.


Des équipes de travail, souples, mobiles, ad-hoc se font et se défont au gré des besoins et des affinités. Il n’y a pas de clivage entre les organisateurs et les exécutants. Parmi elles, le Réseau d’Activités à Distance est un des laboratoires de l’Economie Solidaire.





* Auteurs cités


Philippe Zarifian , “Travail et Communication”, Essai sociologique sur le travail dans la grande entreprise industrielle. PUF, Paris, Avril 1996.


Claude Roche , “Les limites du management comme projet de rationalisation:le problème de l’efficacité et de la mesure”, Annales des Mines, Juillet-Août 1995.


Hervé Sérieyx , “Une entreprise ne sera pas durablement compétitive dans un

environnement qui le serait de moins en moins”. Entretien avec Philippe Gauthier





* Auteurs sur le web


Hervé Sérieyx

Partenaires dans l'innovation

Philippe Gauthier

Economie Solidaire





* Bibliographie


Le choc du progrès technique, ses relations tumultueuses avec la croissance et l’emploi

Jean-Hervé Lorenzi et Jean Bourles

Économica, 1995,

602 p.


Les nouveaux réseaux de l’information, enjeux et maîtrise de la société d’information

Jean-François Marchipont

Édition Continent Europe, 1995,

175 p.


Liste des Auteurs nommés sur le R.A.D.





* Compléments sur le R.A.D.


Bibliographie sur le télétravail

Concurrence internationale


Faut-il attendre l'emploi?

Mode de vie


Productivité

Travail immobile


L'Économie du Temps

Le Progrès Technique





* Définitions


Les termes en gras sont définis dans le glossaire alphabétique du R.A.D..







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Mise à jour: 16/07/2003