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Comprendre
la Concurrence Internationale
“Les secteurs non
soumis à la concurrence internationale sont
évidemment les premiers concernés.” (Ph. Séguin)
Certains secteurs sont directement soumis à la
concurrence internationale. C’est le cas de
l’informatique, de l’aéronautique, de l’automobile.
D’autres secteurs sont très indirectement soumis à la
concurrence internationale. C’est le cas des restaurants, des salons de
coiffure, des cabinets médicaux, etc. Il n’existe pas de secteur
qui ne soit pas soumis, directement ou indirectement, à la concurrence
internationale.
1. Toutes les
activités de la nation constituent un système.
La productivité d’une
activité est fonction de celles de toutes les autres.
La faible productivité des secteurs non directement soumis à la
concurrence internationale est indirectement responsable de la moindre
compétitivité des secteurs directement soumis
à cette concurrence.
Développer
des emplois peu productifs, au nom de l'Emploi, est aussi dangereux dans un
secteur que dans un autre. Dans un cas, on s’en aperçoit
rapidement, et c’est tant mieux. Dans l’autre cas, on en perd la
conscience. Le danger est d’autant plus grand.
Les
secteurs indirectement soumis à la concurrence internationale ne sont
pas des gisements de gaspillage de temps comme les
"ateliers nationaux" où les chômeurs de 1848
déplaçaient des tas de cailloux. Ils sont, au contraire, des
gisements de productivité. Ils sont le moyen
d’accroître la productivité relative des salariés
des entreprises directement soumises à la concurrence internationale.
Ces salariés risquent d’appartenir longtemps à la
catégorie de “ceux qui ont tout, sauf du temps: les professions
libérales et les salariés sur-occupés”. Il faut
donc prendre en considération l’optimisation de leur mode de vie. Il faut leur faire gagner du temps en les
déchargeant d'activités routinières et permettre à
d'autres d'acquérir une véritable autonomie
professionnelle.
C’est bien dans ces
secteurs qu’il faut créer de nouvelles
activités, non pas par ce qu’ils échapperaient aux
contraintes de la mondialisation, mais parce
qu’ils sont les nouveaux terrains de cette
compétition que nous ne pouvons refuser tous seuls.
C’est de leur productivité que dépend le coût des
salaires et donc le niveau de l'emploi dans le pays.
C’est de leur inventivité que dépend la valeur
d'usage des marchandises "complémentaires" et donc la
qualité de la vie. Seule l’efficacité permet de concilier
un faible coût et une haute qualité.
L’improductivité de ces secteurs provoquera la hausse du
coût de la vie et la fuite des emplois vers les pays à bas
salaires. La baise du revenu national et le déficit de la balance des
paiements réduira le pouvoir d'achat de la monnaie ou
du salaire nominal dans les secteurs indirectement soumis
à la concurrence internationale.
Non, vraiment, personne
n'échappe à la concurrence, y compris ceux qui
(comme nous) refusent la compétition ou ne pratiquent
pas l' agressivité. Ces contraintes sont liées
au travail immobile et constituent la réalité du territoire. Même
l'analyse en termes de marché est notoirement
insuffisante. La véritable productivité est beaucoup plus vaste
et plus diffuse que celle qui se manifeste sur le marché à
travers la contrainte de rentabilité des capitaux
investis.
2. Division du
travail.
Même les activités qui ne
semblent pas être des travaux participent à ou freinent la
productivité globale de la nation (pour se limiter à cette
échelle dans notre raisonnement). La contrainte de productivité
ne s'arrête pas aux portes du monde du travail. Elle se manifeste aussi,
pour qui accepte de le voir, dans le monde de l'amour ou de la
reproduction individuelle . D'autant que c'est là que
se détermine la motivation de l
'individu ou l' énergie disponible pour
l'action .
Dans la famille comme ailleurs, il faut
développer la division du travail. Nous y
voyons une des rares causes de la productivité naturelle
relative ou de la productivité réelle.
Mais, pour accroître la division technique du
travai l, il faut comprendre sa véritable nature. Elle ne se
confond pas avec la division politique du travail qui
relève de la domination. Il faut donc bien comprendre
que la source des richesses et de la valeur ne réside
pas dans une productivité masculine absolue .
La source des richesses réside dans une utilisation
orientée de la productivité naturelle relative
. Cette orientation ou appropriation de la nature, s'effectue par un choix
judicieux des projets et des rejets qui leur
sont associés.
Dans la famille, il faut accroître
la division du travail. Il faut le faire en abandonnant d'autant plus la
division sexuelle des émotions .
Il
n’est plus concevable de faire deux journées de travail toutes
les 24 heures. Les femmes françaises ont gagné leur place dans
le monde du travail (80 pour cent sont salariées). Elles ont fait la
preuve de leur professionnalisme. Aucun obstacle culturel ne justifie plus
l'assimilation de la famille avec un microcosme fermé sur
lui-même. Le salariat a été
féminisé. En retour, le travail domestique doit être
professionnalisé. La double journée de travail de la femme est
un frein à sa carrière professionnelle et à sa pleine
rémunération.
Il ne s'agit pas d'infantiliser les
relations de travail (le monde du travail ) comme on le
constate avec les formes du [harcmora;harcèlement moral] de ceux qui
refusent cette infantilisation. Mais il s'agit de professionnaliser la vie de
famille (le monde de l'amour ). D'où un
travail amoureux dont, dans sa solitude, Robinson Crusoé nous donne l'exemple.
Bientôt, après les femmes , ce sont les enfants
qui réclameront qu'on veuille bien leur "lâcher les baskets".
La réduction de la journée de travail, quand elle
est possible, doit permettre de développer la
compétence et le recyclage professionnels, au lieu de
faciliter un retour au travail domestique. Les professions qui, par la
grève, choisissent la réduction de la semaine et de la vie de
travail auront à faire face à une baisse du pouvoir d'achat de
leurs retraites. Le pari du "Je veux rentrer à la maison" est
compréhensible mais dangereux. La famille, comme l’
entreprise, doit abandonner le rêve
autarcique. On peut rêver de faire soi-même son
pain, mais il est plus efficace de confier cette tâche au boulanger de
son quartier. Il en est de même pour le soutien scolaire et beaucoup de
travaux domestiques. C’est bien un nouveau mode
de vie qu’il nous faut inventer. Pas un retour à l'ancien.
L'industrialisation s'est traduite par une tendance
séculaire au développement du travail et des emplois. La
réduction actuelle des emplois salariés ne signifie pas le
retournement de cette tendance. Ce n'est pas le travail qui manque. La
délocalisation de la production des
marchandises spéculatives provoque la disparition de
certains emplois salariés. Elle provient de l'accentuation de la
concurrence internationale. Chaque pays est poussé à
développer le type d'emplois pour lesquels il a un avantage comparatif.
Que les pays à faible niveau de vie trouvent une
opportunité dans le développement d'emplois
faiblement rémunérés est un juste retour des choses. Quel
intérêt aurions-nous à les imiter ? Poussons plutôt
les conséquences logiques de notre haut niveau de vie.
Spécialisons notre pays dans les activités à plus forte
compétence et plus grande autonomie. Il semble que c'est face à
ce défi de la performance que la société
française se crispe.
3. Travail
productif.
Les entreprises
multinationales créent prioritairement des emplois dans les pays
à forte compétence et dans les pays à bas salaires. Il
faut inventer un mode de vie qui accroisse nos
compétences sans augmenter le coût de la vie. Accroître les
revenus en augmentant les prix est un jeu de dupes. La théorie
de la valeur peut servir à montrer que cette voie est sans
issue.
La création de richesses exige d'offrir plus de
services pour un moindre prix de revient. Le temps que je consacre à
mon travail n'est productif que s'il économise plus de temps à
mes "clients" qu'il ne m'en coûte. Si la publicité et la frime me
permettent de vendre mon temps de travail plus cher, sans économiser
celui de mes "clients", je n'augmente pas la richesse de mon pays et je
contribue à la délocalisation des productions
"spéculatives".
Conclusion
Contrairement aux apparences
initiales, avec l’intensification des contraintes de la
concurrence internationale sur le marché mondial , les
secteurs au travail immobile, apparemment
exemptés de cette concurrence, deviennent, par une bonne
compréhension des mécanismes interconnectés, la base de la compétitivité des secteurs
directement soumis à la concurrence.
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Compléments
Définitions
Les termes en
gras sont définis dans le glossaire alphabétique du
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