illustration

Réseau d'Activités à Distance

rad2000.free.fr

Sommaire


“... Et l'on ne songe pas seulement aux services à la personne ou aux emplois de proximité, mais à tout ce qui est investissement dans l'homme, la formation, la recherche, qui souvent ne constitue pas un placement chiffrable pour le secteur concurrentiel, mais qui est pourtant à la base de notre compétitivité.” (Ph. Séguin)

http://rad2000.free.fr/bacompet.htm

Toutes les activités de la nation forment un vaste système productif.

Il est trompeur de parler de productivité locale ou partielle pour expliquer la compétitivité nationale. A dire vrai cela n'a pas de sens. Seule compte la productivité globale. Elle donne à l'économie nationale sa compétitivité sur le marché mondial.

Les entreprises exportatrices sont en première ligne de la compétition internationale. Elles le doivent à leur dynamisme. Mais elles ne seraient rien sans l'apport, parfois gratuit, de tout le système productif national, dont une grande partie est non-marchande. Leur compétitivité apparente est celle de toute la nation. Leur non-compétitivité apparente est celle de toute l'économie nationale.

Du fait de la multiplication et de l'autonomisation croissante des flux financiers, nous manquons d'instruments de mesure de la productivité. La masse monétaire en circulation n'a plus le même facteur d'échelle que la valeur des marchandises. Pour cette raison, les estimations monétaires ne sont pas pertinentes. Mais on peut toujours revenir aux sources de la productivité: le gain de temps.

Comme le fait remarquer Philippe Séguin, la réduction du temps de travail ne peut être obligatoire et uniforme, car les situations de départ sont très différentes.

Certains, salariés débordés, ont tout sauf du temps. D'autres, chômeurs sans espoir, n'ont qu'un temps libre, vide d'activité productive. Entre les deux, les chercheurs d'emploi aimeraient utiliser leur temps de manière plus enrichissante.

Le temps consacré au travail, par chacun, doit faire gagner du temps aux autres. Le temps consacré vainement à la recherche d'emploi n'est utile à personne. C'est ce qui le rend si pénible.

Un enseignant est un travailleur productif, non pas quand il prépare au conformisme industriel en tolérant les bizutages, mais quand sa pédagogie lui permet de transmettre ses connaissances en moins de temps qu'il ne lui a fallu pour les acquérir.

Les investissements dans l'homme sont la base de notre productivité globale.

Vaste secteur non-marchand, les activités familiales, culturelles ou amicales sont à la source de notre compétitivité ou de notre non-compétitivité.

Les parents sont productifs non pas quand ils gavent et infantilisent leur progéniture, mais quand leur dynamisme et leur équilibre psychologique permet à leurs enfants de devenir plus autonomes et compétents qu'ils ne le furent.

Envisagé sous cet angle, le chômage est beaucoup plus grave pour notre compétitivité que les seuls prélevements des Assedics sur les cotisations des salariés.

A ce jour, les services produits par les activités familiales, culturelles ou amicales sont restées non-marchands. Le défi actuel est celui de leur professionalisation.

De nombreux services traditionnels gratuits deviendront des services marchands pour résorber le chômage. Ce n'est pas un drame. Ce n'est pas nouveau. L'institutionnalisation de la solidarité n'est pas sa disparition. Mais elle permet sa professionalisation. Elle est un gage d'efficacité. Comme les "bonnes soeurs" sont devenues des infirmières. Comme les "frères" sont devenus des enseignants. Comme les "sorciers" sont devenus des médecins.

Encore faut-il une solide réflexion sur les conditions de la compétitivité. Nous ne pouvons appliquer aux "services complémentaires" Glossaire les règles des "marchandises spéculatives". Le calcul de leur coût de substitution ne peut être monétaire.

Pris dans un raisonnement monétariste, les économistes n'ont pas su dégager la nature de la productivité globale de la nation. Cette question est cruciale pour l'invention d'un nouveau mode de vie.

La compétitivité se joue sur les investissements d'infrastructure.

On considérait comme investissements d'infrastructure ceux qui permettent l'extraction des matières premières et leur transformation en produits finis: mines, routes, ports, chemin de fer, aéroports, télécommunications. Les grandes périodes de déclin sont celles où il n'y a plus d'Etat pour maintenir les infrastructures (Moyen-Age). Les grandes périodes de développement sont celles ou des fondations (Monastères), des initiatives privées (Fermiers), de nouvelles organisations (Mouvement Communal, Corporations), relayées par l'Etat (routes, chemin de fer, électricité, télécommunications) restaurent, élargissent et développent les infrastructures.

Aujourd'hui, il faut y inclure tout ce qui contribue à un mode de vie élevé ET à un niveau de salaire qui ne provoque pas l'expatriation des emplois.

Si les salaires provoquent un déplacement durable des emplois c'est que leur coût ne correspond pas à la valeur ajoutée par le travail correspondant. Il ne suffit pas qu'un travail coûte pour qu'il ajoute de la valeur à son produit. La responsabilité n'incombe pas forcément au salarié qui perd son emploi à l'occasion d'une délocalisation. Elle n'est pas obligatoirement le fait de celui qui décide de la délocalisation.

Par tout un ensemble de transferts et de glissements, il n'y a pas de relation directe entre le salaire d'un individu et la valeur des marchandises sur lesquelles il intervient. Surtout quand la marchandise est fabriquée dans un pays parce que son coût dépend d'un mode de vie puis vendue dans un autre pays où sa valeur d'usage dépend d'un autre mode de vie. Il en est de même pour une entreprise. Elle n'est pas la seule source de la richesse qu'elle produit. Elle n'est pas le seul auteur des profits qu'elle engrange. Les agriculteurs savent depuis des siècles qu'ils ne peuvent profiter seuls du fruit de leur travail. L'augmentation de leur productivité profite surtout aux autres. Elle finance la croissance des autres secteurs. En ce sens la rémunération en fonction de la productivité est un mythe. Sinon aucun emploi n'aurait jamais été créé dans l'industrie pendant que la productivité agricole provoquait l'exode rural. Peu ou prou, nous sommes tous dans cette situation. Certaines activités profitent plus facilement que d'autres.

Mais la hausse du niveau de vie et celle de la satisfaction ne peuvent durablement s'obtenir sans une hausse de productivité dans les activités d'infrastructure.

Il ne faut pas se focaliser sur les activités exportatrices, causes visibles apparentes de la richesse nationale ni sur les délocalisations causes visibles apparentes du chômage.

Tout ce qui concourt à produire la compétence, le dynamisme, la créativité, la motivation et l'autonomie des producteurs d'un pays est responsable de l'adéquation entre le niveau des salaires et le niveau de vie. L'affection d'une grand-mère, la pédagogie d'un prof de maths comme l'efficacité du réseau internet.

Si l'on peut trouver, ailleurs, "aussi bien pour moins cher" c'est que l'infrastructure nationale n'est plus assez performante. Trop traditionnelle, trop limitée à la dimension matérielle: par manque de productivité elle devient la cause d'une non-compétitivité.

Le travail est relativement immobile car il forme un système d'interdépendances avec le mode de vie, la santé publique, le niveau de culture, la communication entre les groupes sociaux, les investissements d'infrastructure, le niveau moyen de formation professionnelle, la couverture sociale des risques professionnels, la sécurité sociale, les libertés publiques et la “volonté de vivre ensemble”.

Toutes ces activités sont fondamentales. Elles sont la base de notre compétitivité, notre meilleure garantie contre la disparition des emplois. Elles sont un formidable gisement d'activités nouvelles. Elles méritent l'intérêt de la nation. Elles doivent se moderniser, faire appel à des personnes plus autonomes, accroître leur productivité, bénéficier de la reconnaissance sociale. En retour, elles ne peuvent prétendre échapper aux contraintes de la concurrence internationale.

Retour

Faut-il attendre l'emploi?

Compléments

Concurrence internationale

Mode de vie

Productivité

Travail immobile

Définitions

Glossaire d'Economie

Glossaire des NTCI


Reproduction interdite
Association R.A.D. - Chez M.Houdoy - 18, rue Raoul Follereau - 42600 Montbrison - FRANCE.
* Fax: 04 77 96 03 09
Mise à jour: 16/07/2003