Sigmund Freud



Sigmund Freud (1856-1939).



(A) L'homme.



(a) Fondateur de la psychanalyse historique, Sigmund Freud (1856-1939) est un médecin autrichien de Vienne. Il est docteur en médecine le 31 mars 1881. Il est fils de Jacob Freud et d'Amalia Nathanson (épousée à Vienne, fin juillet 1855). Si Freud est né le 6 mai 1856, l'honneur est sauf : il n'est pas "prématuré" et sa mère n'a pas "fauté". Hélas, les registres de Freiberg (Pribor), en Moravie, le font naître le 6 mars. Sigismund n'est que le troisième fils de Jacob Freud, négociant en laine ruiné par une crise périodique (1859) du capitalisme. Jacob Freud était veuf de Sally, mère d'Emmanuel et de Philippe Freud. En 1852, à Klogsdorf, près de Freiberg, Jakob Freub est marié à une Rebekka, mais le roman familial n'a pas retenu cette épouse (suicidée). Sigmund est le fils aîné d'Amalia. Son frère aîné, Emmanuel, a déjà des enfants, John (plus âgé que son oncle Sigismund) et Pauline, avec qui joue Sigismund. La seconde ou troisième femme de Jacob est presque du même âge que Philippe, le célibataire, second des demi-frères de Sigismund. En 1859, le clan se sépare et quitte la Moravie. Les fils aînés se rendent à Londres. Jacob, Amalia (enceinte), Sigismund et Anna (un Julius est mort) font le voyage de Vienne, par Leipzig (un an de séjour dont Freud ne parle pas). Au cours de ce voyage (éprouvant), dans une chambre où ils passent la nuit, Sigmund a vu le sexe de sa mère. Avec John, il avait déjà regardé celui de Pauline. La Tête de la Méduse ne semble pas avoir été un spectacle rassurant (castration). Le départ des frères ainés pour l'Angleterre est peut-être lié à une incertitude sur la personne (Philippe) du père de Rosa, soeur de Sigismund. Finalement, Sigmund aura cinq soeurs (Anna, Rosa, Adolphine, Mitzi et Paula) et un jeune frère (Alexandre, qui a bien failli être "professeur" avant Sigmund). En 1865, l'oncle Jacob Freud est inculpé pour faux-monnayage. En 1878, à l'âge de 22 ans, Sigismund Schlomo Freud ("Oncle Sigi" pour John, fils d'Emmanuel) choisit de sacrifier deux lettres (is) de son premier prénom et la totalité du second. En 1879, il est "élève médecin militaire" à l'hopital viennois de l'armée impériale. Il y traduit John Stuart-Mill de l'anglais à l'allemand. En septembre 1886, Sigmund épouse Martha Bernays, d'une famille d'intellectuels juifs. Plus tard, en 1914, ôtant trois lettres (ssi), Freud préfère écrire "narcisme" (Narzismus) que "narcissisme" (Narzissismus).


- <<Je repense à Freud qui se retrouve à la mort de son père devant le non-dit de la génération précédente dont le père, vivant, lui barrait la rencontre. C'est à la porte du cimetière qu'une "faute tapi" semble le guetter. Et toute sa vie, il va à la fois refouler et tenter de gouverner, de paraboliser, de paroliser quelque chose d'obscur venu du père qui menace la personne qu'il est. Depuis "L'Interprétation des rêves" jusqu'au "Moïse", l'oeuvre ultime, Sigmund Salomon Freud, amnésique de son prénom juif, bagarre avec une mémoire paternelle dont une partie ne peut venir au jour du symbolique. (Marie Balmary, Abel ou la traversée de l'Eden, page 150)>>.


(b) Peut-être pour veiller sur sa mère, Sigmund ne s'était pas donné le droit de vivre pleinement et de (risquer) mourir avant elle. Toujours est-il que l'Anankè a fait de Freud, le découvreur de l'inconscient d'un sujet décentré.


- << Je dirais que le caractère insaisissable, irréductible par rapport au fonctionnement du vivant, de la conscience, c'est dans l'œuvre de Freud quelque chose d'aussi important à saisir que ce qu'il nous a apporté sur l'inconscient. Les embarras que fait ce système de la conscience reparaissent à chacun des niveaux de la théorisation freudienne.( Jacques Lacan, Le Séminaire Livre II, page 144)>>.


(c) Comme bien d'autres intellectuels (Albert Einstein, Karl Popper, etc) victimes des autodafés (Kafka, Thomas Mann), Freud a du fuir l'Allemagne nazie et l'invasion annexion de l'Autriche. C'est ainsi que sa fille, Anna Freud (1895-1982), auteur de "Le Normal et le pathologique chez l'enfant", est connue comme une psychanalyste anglaise. Freud est mort sans savoir que le reste de sa famille, resté à Vienne, allait disparaître dans la <solution finale du problème juif (Adolf Hitler)>.


(d) Par ordre chronologique, citons les oeuvres principales de Freud :


- Etudes sur l'hystérie (1895).


- "Esquisse pour une psychologie scientifique" (rédigée en 1895, adressée à Fliess, publication posthume).


- "Traumdeutung" ou "L'Interprétation des rêves" (1899-1900).


- Sur le rêve (1901).


- Psychopathologie de la vie quotidienne (1904).


- Le mot d'esprit et ses rapports avec l'inconscient, traduction de Marie Bonaparte (1930).


- Trois essais sur la théorie sexuelle (1905).


- Cinq Psychanalyses (1905-1918).


- Un souvenir d'enfance de Léonard de Vinci (1909).


- L'homme aux rats (1909).


- Totem et Tabou (1912-1913).


- Pour introduire le narcissisme (1914).


- Le Moïse de Michel-Ange (1914).


- Métapsychologie (1915-1916).


- Deuil et Mélancolie (1917).


- L'homme aux loups (1918).


- Au-delà du principe du plaisir (1920).


- Psychologie collective et analyse du moi (1921).


- Le Moi et le Ça (1923).


- Ma vie et la psychanalyse (1925).


- La Négation (1925).


- L'Avenir d'une illusion (1927).


- Le malaise dans la culture (1929).


- Moïse et le monothéisme (1939).


(e) Freud est un rationaliste. Ce point peut expliquer certaines ruptures (Alfred Adler, puis Jung), au sein des fondateurs de la méthode de l'analyse des profondeurs. La psychanalyse qu'il fonde se réclame de la méthode scientifique. Mais l'objet qu'il découvre, l'inconscient, n'a pas toujours les mêmes propriétés que la matière de la Physique. La réalité psychique se différencie de la réalité concréte. Nous avons la vision de Jacques Lacan, grand lecteur de Freud (pendant que Louis Althusser lisait Marx), sur ce qui motive Freud, pendant qu'il rédige "Au-delà du principe du plaisir". Citation :


- <<Sa pensée mérite d'être qualifiée, au plus haut degré, de la façon la plus ferme, de rationaliste, au sens plein du terme, et de bout en bout. Ce texte si difficile à pénétrer, autour duquel nous tournons, présentifie les exigences les plus vivantes, les plus actuelles, d'une raison qui n'abdique devant rien, qui ne dit pas - Ici commence l'opaque et l'ineffable. Il entre, et dût-il avoir l'air de se perdre dans l'obscurité, il continue avec la raison. Je ne crois pas qu'il y ait chez lui aucune abdication, prosternation finale, qu'il renonce jamais à opérer avec la raison, qu'il se retire sur la montagne en pensant que tout va bien comme ça. (Jacques Lacan, "Le moi dans la théorie de Freud et dans la technique de la psychanalyse", page 89)>>.


(f) La raison exige un autre principe explicatif. Ainsi, après avoir fait scandale avec la libido (libido sexuelle de part en part), Freud découvre dans l'inconscient un nouveau principe, mêlé mais irréductible au premier, l'instinct ou pulsion de mort.


(g) Voir Candidat traducteur. Cohérence. Démence. Etudes sur l'hystérie. Fliess. Froide réserve. Les ombres du coeur. Limites de la psychanalyse. Mélanie Klein. Normal. Névrose, psychose et perversion. Pertinence. Schreber. Psychologie de masse.


(h) Lire "Oedipe Fatalité". "Oedipe Famille". "Oedipe Robinson". "Réalité Représentations".



(B) Ouvrages.



(a) Sigmund Freud ou les secrets de l'âme (1989), est un ouvrage de Georg Markus. Traduit de l'allemand par Eliane Kaufholz-Messmer et Yves Kobry, il est paru aux éditions Albin Michel, à Paris, en 1994.






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Auteur.

Hubert Houdoy

Mis en ligne le Lundi 30 Juin 2008



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