Croyance virale


(a) Un peut nommer <croyance virale> le type de croyance propre à la partie (une fraction importante, souvent le plus grand nombre) de la population où règne une croyance collective. Pour cette fraction, la croyance n'est pas une véritable croyance enracinée, mais une habitude, un automatisme verbal, un code de reconnaissance réflexe ("Bonjour, comment allez-vous ?"), une contagion, une influence permanente de l'environnement, comme dans la mode et comme le conformisme quotidien.


(b) Comme un virus biologique ou comme un virus informatique, une quasi-idée, un tic verbal (<au jour d'aujourd'hui>, <agenda>), un lieu commun, se propagent par contagion et mimétisme, deux mécanismes largement inconscients et paresseux.


(c) La croyance virale, qui avait pour milieu de propagation la place du village ou les rues du quartier urbain, a trouvé dans Internet à la fois un instrument plus rapide et un terrain plus vaste.


- <<Les croyances populaires, comme les superstitions, se transmettent surtout par le bouche-à-oreille. Par contre, de nouvelles innovations technologiques telles que l'Internet permettent l'augmentation fulgurante de la vitesse de propagation de ces histoires. En effet, lorsque l'on reçoit une histoire de ce genre, quelques clics suffisent pour l'envoyer instantanément à plusieurs personnes. D'ailleurs, parmi les croyances populaires voyageant par courriel, certaines sont reliées au domaine de l'informatique (menaces de virus, chaîne de lettres qui amènent la malchance à celui qui ne veut participer, etc.). Ce domaine étant méconnu pour beaucoup de gens, il est difficile pour l'utilisateur moyen de distinguer la véracité de ces risques de virus et la crainte et les croyances à ce sujet n'en sont que renforcées. La situation laisse donc le champ libre à toutes sortes d'histoires sans queue ni tête ! ("Les superstitions et croyances populaires", document du web)>>.


(d) La mémétique s'intéresse à ce type d'objets logiciels, aucquels elle a donné le nom de mème. Ce mot est forgé en référence au gène de la génétique.


- <<Examinons quelques exemples de mèmes égoïstes qui survivent bien, en dépit de leur inutilité, leur fausseté et même leur nuisance. Le plus simple consiste en une série de phrases virales qui s'autoreproduisent, de simples groupes de mèmes. Un groupe de mèmes qui travaillent ensemble est appelé «complexe co-adapté de mèmes» ou «mèmeplexe». Par exemple, il y a le virus courant reçu par courriel qui vous presse de transmettre une mise en garde urgente à tous vos amis. Ces messages souvent vous avertissent d'un danger bidon, comme un virus qui détruira tout ce qui est contenu dans votre disque dur. Si vous les croyez et transmettez le message, ce petit mèmeplexe peut continuer de se faire copier de nombreuses fois. En fait, c'est le message lui-même qui est le virus. Non seulement ce type de virus bouche-il complètement les systèmes, mais lorsque les personnes comprennent leur erreur, elles envoient souvent de nouveaux messages disant à leurs amis précédemment contactés de ne pas y croire, ce qui congestionne à nouveau le système. Certains de ces virus ont duré pendant plus de cinq ans ou même plus encore. La structure de base de ce type de virus est une instruction du type «copie-moi» qui s'appuie sur des menaces et des promesses. Une structure analogue peut se trouver aussi dans d'autres mèmeplexes encore plus importants. Par exemple, Dawkins utilise le Catholicisme comme exemple d'un groupe de mèmes qui existe avec succès depuis des siècles, même s'il est faux. Pendant la sainte messe, le vin est supposé se transformer littéralement en sang du Christ. Ceci est de toute évidence un non-sens puisque le vin sent et goûte toujours pareil comme avant et n'a d'aucune façon les caractéristiques du sang du Christ dans un test de DNA. Malgré tout, des millions de personnes croient toujours ces prétentions, tout comme ils croient au paradis et à l'enfer, dans un Dieu invisible et tout-puissant, au Christ née d'une vierge et à la Sainte Trinité. Pourquoi ? Une partie de la réponse est que ces mèmeplexes ont la même structure des simples mèmes viraux. Mais la religion emploie aussi d'autres expédients mémétiques. L'idée d'un Dieu nous séduit à cause de notre désir de comprendre nos origines et notre raison d'être sur terre et d'avoir un être suprême qui nous protège. Si Dieu avait comme attribut la visibilité, de toute évidence on verrait qu'il n'existe pas. On ruse alors en prétendant qu'il est invisible. Dieu peut voir tous nos péchés et nous punira mais nous n'aurons la preuve de cela qu'après notre mort. Et si l'on a la curiosité de vouloir vérifier les choses, on nous rappellera que la foi est une bonne chose alors que poser des questions n'est pas bon (à l'opposé de ce qui se passe en science). En outre les mèmes poussent à épouser un Catholique et à mettre au monde de nombreux enfants dans la foi, ou de convertir les autres. En donnant son argent aux pauvres on s'assure d'une meilleure place au paradis, tout comme en contribuant à la construction et à l'entretien de grandes églises, de cathédrales et de monuments qui inspireront d'autres porteurs de mèmes. Dans ce stratagème, l'argent et l'effort sont investis en vue de propager les mèmes. Les mèmes nous font travailler à leur propagation. Les mèmes comme la religion, les cultes, les manies et les thérapies inefficaces ont été décrits comme des virus de l'esprit car ils infectent les personnes et exigent leurs ressources en dépit de leur fausseté. Certains auteurs ont mis en exergue ces types pernicieux de mème et ils ont même prétendu que tous les mèmes sont viraux. Toutefois, les mèmes peuvent varier à l'intérieur d'une ample gamme. D'une manière générale, nous pouvons dire que certains mèmes subsistent parce qu'ils sont bons, vrais, utiles ou beaux, alors que d'autres subsistent même s'ils n'ont aucune de ce qualités. Il y a des virus, les religions, les cultes, et les fausses croyances. D'autres ne font que prétendre être bons ou utiles. D'un côté il y a les virus, les religions, les cultes et les fausses croyances. De l'autre il y a nos plus précieux outils de survie (tel notre langage, la technologie et les théories scientifiques). Sans les mèmes, nous ne pourrions pas parler, écrire, jouir des contes et des chansons ou faire la plupart des choses que nous associons à l'être humain. Les mèmes sont les instruments avec lesquels nous pensons et notre esprit est une masse de mèmes. (Susan Blackmore, "L'évolution des machines mémétiques", document du web)>>.


(e) Spécialiste de la PNL (Programmation Neuro-Linguistique), Robert Dilts parle de <virus de la pensée>.


(f) Lire "Réseaux Nomades".





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Auteur.

Hubert Houdoy

Mis en ligne le Mercredi 2 Juillet 2008



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