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Glossaire
Détaillé, Lettre B, numéro 03
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Glossaire Détaillé, Lettre B, numéro
02
Bavardage,
(/écriture close), texte. (a) Le bavardage
est conversation conforme et convenue ayant surtout pour objectif de tuer le
temps.
(b) Le bavardage se déroule dans les lieux de
concentration (ascenseurs, files d’attente, cantines, salles
d’attentes, café du commerce).
(c) Le bavardage a aussi
pour fonction de manifester un degré minimum de
socialité.
(d) Cette relation de parole convenue n’est
soutenue par aucun projet. Elle n’est alors astreinte
à aucune règle de cohérence ni de
pertinence. Mais elle doit satisfaire les règles de la
conversation consistant à donner, recevoir et rendre la parole.
(e) En cela, le bavardage relève de la socialité primaire
et de l’économie de don.
(f) Le
bavardage manifeste l’ appartenance à une
totalité (ethnie, nation, entreprise). Il n’est
pas favorable à l’émergence de sujets.
Voir
Écho. Parole de vérité
. Mort du verbe . Silence des mots .
Reconnaissance mono-sémiotique . Captation
auditive du désir .
Bayard.
Pierre du Terrail, seigneur de Bayard (1475-1524).
(a) L’homme.
Le “Chevalier sans peur et sans reproche”, petit seigneur du
Dauphiné, fut respecté par toute l’Europe comme un
idéal de comportement chevaleresque. Page à
Chambéry, champion de tournois, les vrais affaires commencent en 1494
avec la bataille de Fornoue, l’expédition des Pouilles, le pont
du Garigliano. Il combat pour l’empereur Maximilien, Alphonse
d’Este, Gaston de Foix, le duc de Bourbon puis François I er
qu’il adoube chevalier au soir de Marignan. Il fut gouverneur du
Dauphiné. Dans les nombreux conflits auxquels il a participé,
Bayard s’est opposé au pillage des villes gagnées. Ce
chrétien a fait le pèlerinage de Saint-Jacques de Compostelle.
Le 30 avril 1524, avant de mourir, il lance à son ancien ami et ennemi
du jour, le duc de Bourbon: <<J’ai pitié de vous, de vous
voir servir contre votre prince et votre patrie et votre serment.>>.
(b) La dame. Pierre du Terrail est resté
célibataire. Il était plein d’admiration pour les femmes.
Madame de Fluxas l’avait chargé de l’éducation de
son fils. Ce preux chevalier n’est pas
cavalier avec les femmes. Un épisode des combats
d’Italie a beaucoup compté dans l’image du chevalier
servant. Bayard est gravement blessé à Brescia. Recueilli par un
gentilhomme local, il sauve sa maison du pillage et sa femme
du déshonneur.
(c) Romans et Pastorales. Bayard
a inspiré “La Très Joyeuse, Plaisante et
Récréative Histoire du chevalier Bayard”, avec des
enluminures de Jacques de Mailles. De 1478 à 1549,
plus de quatre-vingts romans de chevalerie furent
imprimés. Bayard a du inspirer Jean Giono (né à Manosque,
le 30 mars 1895-mort en 1970) pour “Le Hussard sur le toit”
(1951). On peut penser qu’ Honoré
d’Urfé (1567-1625) bercé par les récits de
chevalerie autant que par la “Diana” (1559) de Jorge de
Montemayor (vers 1520-1561) se soit inspiré de Bayard tant
pour sa vie, à distance respectueuse de Diane de Châteaumorand,
que pour le thème de L’Astrée
(1607-1629).
Voir Minnesang.
Ministérial.
Préciosité.
Saint-Évremond. Trahison du connétable
de Bourbon .
Béal. texte. (a) Dans le langage du Forez,
un béal ou un bief est un canal de dérivation. Il mène
l’eau d’une rivière vers un moulin à eau, vers les
douves d’un château fort ou vers des prairies que l’on veut
irriguer.
(b) Le Béal Comtal est une
création des Comtes de Forez au début du XIII
ème siècle. Il alimente le Vizézy
à partir d’une partie des eaux du ruisseau de
Chorsin . Il semble qu’avant le château de
Talaru il ait été un instrument stratégique pour
la défense puis la reconquête des Monts du Forez
. Quand les troupes du seigneur de Couzan étaient à Sail et que
celles du comte de Forez campaient à la Traverse de Courreau, les
habitants de Sauvain devaient avoir des doutes sur la ligne
de partage des eaux entre le royaume des Francs et l’empire des
Germains. Le béal comtal est un préliminaire puis un
accompagnement des essarts opérés par les
moines de La Bénisson-Dieu sur le territoire comtal de
Roche-en-Forez.
Béal
Comtal . texte. (a) En
Forez, un béal est un canal de dérivation. Il
redirige l’eau d’une rivière vers un moulin à eau,
les douves d’un château, l’intérieur d’un
jas ou les prairies d’une jasserie .
(b) Situé à la hauteur du hameau de Courreau, sur la
commune de Saint-Bonnet-le-Courreau, le béal comtal alimente le
Vizézy à partir du ruisseau de
Chorsin . Il parcourt plus de quatre kilomètres du lieu-dit
“les Planches” au lieu-dit “la Farge”. Son existence
est avéré depuis l’année 1201. Il a pu être
réalisé par des corvées ordonnées
par le comte Guy II de Forez voire par son fils, Guy
III d’Outre-Mer , si ce dernier a eu le temps de penser
à autre chose qu’à son départ pour la Croisade.
Toujours est-il que le béal comtal est plus ancien que le château
de Chalmazel. Ce dernier fut construit par Arnaud de Marcilly
avec l’accord de Guy IV de Forez , fils et petit-fils
des deux précédents comtes.
(c) La guerre de l’eau
pour les bergers, pour les soldats et pour les moulins aurait
précédé ou accompagné la guerre des
châteaux. En effet, de 1108 à 1226, les Comtes de
Forez ont du composer avec la résistance et les infiltrations
des seigneurs de Couzan. Ces derniers étaient des
vassaux de l’empereur germanique par
l’intermédiaire des seigneurs de Beaujeu. Installés
à Sail, ils pouvaient prétendre remonter tout le cours du
Lignon tout en bloquant l’accès à la
Plaine du Forez . Au nom de la ligne de partage des eaux, ils
pouvaient remonter jusqu’à la roche Gourgon (1420 m) et la Grande
Pierre Bazanne (1394 m). Ils auraient rapidement
surplombé Montbrison (42600), la capitale des Comtes
de Forez.
(d) Nous entrons ainsi dans les détails
concrets des contradictions féodales : le
contrôle des chemins, des sources, des crêtes, des cols, des
forêts, des landes et des constructions. Il pouvait s’agir
s’agir aussi d’éviter de dramatiques sécheresses,
comme celle de 1580 ou celle de 1976. Les Comtes de Forez semblaient manquer
d’eau ou craindre d’en manquer pendant les sièges. Nous ne
connaissons pas les dates initiales de l’établissement de leur
résidence d’été sur le piton volcanique de Fraisse
(actuelle chapelle en ruine à 1010 m). De même pour le moulin
à eau du lieu-dit “ les Massons ”, jadis
Maczon, sur le Vizézy (inscription de la date de 1575). Avec ou sans
ces établissements de pouvoir et de prestige, la colonisation de la
montagne de Roche-en-Forez exigeait de contrôler
à la fois la Traverse de Courreau et son approvisionnement en eau.
Ainsi s’expliquerait le détournement des eaux du ruisseau
de Chorsin . En outre, il est possible que le moulin de Maczon ait
servi de sortie ou d’entrée de secours ainsi que
d’approvisionnement en eau et en bois pour le château de Fraisse.
Les éboulements ne permettent plus de certifier que ces
bâtiments, distants d’un peu plus de 1 km, aient jadis
communiqué par un souterrain.
(e) C’est sous les
jasseries de Garnier, au lieu-dit “les Planches”
que sont captées les eaux du ruisseau de Chorsin. Sans cela, elles
iraient rejoindre le ruisseau de Pierre-Brune dans le vallon de Chorsin qui
descend en direction de Sauvain puis de Sail-sous-Couzan. Ce
sont ces terres que convoitaient les seigneurs de Couzan. Pour amener cette
eau vers le Vizézy, il fallait lui faire contourner la montagne de
Courreau par le bois de Regardière. Captée vers 1259
mètres, l’eau est conduite par le béal comtal presque
parallèlement aux lignes de niveau. Un chemin accompagne le
béal. Il arrive vers le lieu-dit “le Rocher” sur un replat,
à l’altitude de 1059 m. Le sommet de Pierre-Besse (1257 m), juste
au-dessus, rappelle son altitude de départ. Le bois de
Regardière est contourné en ne perdant que 200 mètres de
dénivellation pour un parcours de 4 km environ. Le béal comtal
irrigue ainsi une zone qui n’aurait pas de ruisseau permanent. Encore
aujourd’hui, il s’agit d’un carrefour de plusieurs routes.
D’un point de vue stratégique, vis-à-vis de
l’Auvergne, ce passage valait presque autant que le Col du Béal,
le Col de Baracuchet ou le Col de la Croix de l’Homme-Mort. Mais
vis-à-vis des seigneurs de Couzan, il permettait de tenir le passage et
d’empêcher de nouvelles infiltrations.
(f) Le replat de
“la Traverse” étant alimenté et irrigué,
l’eau peut prendre de la vitesse en dévalant vers le lit du
Vizézy.
(g) Une des raisons pour lesquelles le béal
comtal a perdu de son intérêt et de son débit, pour les
moulins du Vizézy , vient de ce qu’il semble
avoir été, à son tour, capté pour desservir la
scierie de Paley, dans les bois de Chorsin . Mais nous sommes
passé des préoccupations des Comtes de Forez aux XII ème
et XIII ème siècles à celles des paysans du XIX
ème. Il se pourrait bien que les stratégies ne soient pas les
mêmes.
Béal d’alimentation .
texte. (a) Un béal d’alimentation est
un béal (bief, canal ou rigole) qui mène
l’eau d’un ou de plusieurs ruisseaux ou rivière sur la
chute d’un moulin à eau. La prise d’eau se situe sur le
ruisseau en amont du moulin, plus ou moins loin selon la pente
locale . La prise doit assurer un débit suffisant. Le
béal ne doit pas subir de pertes de débit. Cela suppose parfois
des canalisations de bois ou de pierre. Plusieurs béals peuvent
converger vers un moulin. C’est ce que l’on constate au premier
des moulins du Vizézy , dans un pré des
jasseries dites les Chambons .
(b) Un
béal d’alimentation peut aussi apporter l’eau courante
à une habitation ou remplir les douves d’un château fort.
C’était probablement la destination initiale du
béal comtal , du ruisseau de Chorsin
à la traverse de Courreau , avant l’initiative
de la construction du château de Talaru à
Chalmazel.
Béal
d'irrigation . texte. (a) Un béal
d’irrigation est un béal (bief, canal ou rigole)
qui mène l’eau d’un ruisseau dans les prés ou dans
les champs. Son usage est moins complexe et sa construction moins
délicate que celle d’un béal
d’alimentation .
(b) Pourtant, les deux types de
béals sont généralement combinés. Une fois
utilisée pour mouvoir la roue à aubes et les meules du moulin,
l’eau amenée à grand peine par le béal
d’alimentation, au lieu de retourner au plus vite à la
rivière, est conduite dans un ou plusieurs béals
d’irrigation.
(c) Les béals d’irrigation sont
parfois installés en cascade. Quand le plus haut d’entre eux est
bouché par une vanne (pierre, planche, chiffons) pour qu’il
déborde dans le pré à irriguer, l’eau
résiduelle peut être récupérée par un autre
béal, irriguant plus loin et plus bas.
Beau corps
plein . (a) Dans la relation sexuelle ou le
mariage étroit , le beau corps plein
de la partenaire est approprié (cannibalisme) par le
partenaire.
(b) Astreinte à l’obligation sociale de la
beauté, ma partenaire devient la belle de mon
orgueil , dans mon propre désir de
reconnaissance.
(c) En l’absence de la profonde
confiance d’une véritable relation
amoureuse , ou certains <<jours où Cupidon
s’en fout >> notre spectacle social
prend la forme du ballet de deux corps pleins.
Voir
La douce de mon coeur . Captation visuelle du
désir . Corps plein d’orgueil .
Beau sexe , texte.
(a) L’expression <le beau sexe> désigne le sexe
féminin et non pas le sexe de la femme . La
formule est trompeuse et révélatrice.
(b) Le beau sexe
n’indique pas les organes génitaux
(utérus, vagin et clitoris) de la
femme.
(c) Le beau sexe désigne tout le
corps plein de la femme, sauf le sexe de la femme. La femme
doit l’entretenir pour répondre à l’image sociale de
beauté qui lui colle à la peau
d’inscription .
(d) Paradoxalement, ce beau
corps plein qualifié de “sexe” n’inclut pas
ses organes génitaux. Au contraire, ceux-ci font l’objet
d’une dépréciation esthétique et
d’une dépréciation verbale .
(e)
Autre paradoxe, la femme se doit de l’entretenir surtout par
rivalité homosexuelle ,
Voir
Valorisation de la femme . Captation visuelle du
désir . Désir esthétique de
l’homme . Sens de la vision . Cinq
sens . Sens de l’hallucination .
Beauté, texte. (a) La beauté est l’idéal,
l’ imaginaire, lié à la sémiotique
corporelle particulière du sens de la vision
.
(b) La beauté est tout particulièrement l’image
sociale de la femme du “ beau sexe
” (pas de la mère, ni de la Vierge Marie ). La
beauté physique, vestimentaire ou cosmétique est un des
critères comptant pour la production sociale des corps
.
(c) Ainsi, le corps plein que l’
appartenance ethnique, le sens de la vision et le regard des
autres nous modèlent est d’abord, pour la femme, un beau
corps plein . Pour le mâle dominant , il sera
plutôt un corps plein d’orgueil .
Voir
Captation visuelle du désir . Obligation
sexuelle . Séduction.
Séduction féminine . La belle de mon
orgueil . La douce de mon coeur .
Pygmalion. Eve.
Vénus. Toute nue . Terrorisme
cosmétique .
Béguin. (a)
Le béguin est la coiffe portée par les
béguines. Le premier béguinage
flamand est créé à Nivelles en 1207, année de la
mort d’ Amaury de Bène .
b) Un
béguin est un penchant amoureux ou la personne (le
chum ou la blonde) qui en est l'objet.
(c) On a
nommé, pêle-mêle béguins ou bégards la
plupart des hérétiques du treizième siècle.
Voir Amauriciens. Apostoliques.
Dolciniens. Libre Esprit .
Ascétisme.
Béguinage. texte. (a) Le terme béguinage se répand
au XV ème siècle pour désigner des maisons
d’accueil créées dans les villes du nord de l’Europe
(Bruges, la Hanse), à l’initiative de marchands
et autres riches bourgeois. Le pape Grégoire IX publie en 1233 une
lettre de protection sur les béguinages. La même année,
l’Inquisiteur Conrad de Marburg est assassiné
par des chevaliers à Cologne. Le béguinage de
Bruges est créé en 1234.
(b) Au XII ème
siècle, les béguines et les bégards constituent des
communautés mi-religieuses, mi-laïques. Il s’agit
d’une réaction à la menace sociale provoquée par un
premier mouvement de prolétarisation dans un processus assez
général de paupérisation. En 1232, on note des troubles
sociaux à Abbeville. En 1233, après une révolte
ouvrière à Beauvais, 1 500 manifestants sont emprisonnés.
Saint Dominique fonde le monastère féminin de Prouilhe
(près de Fanjeaux et Castelnaudary) pour les cathares converties.
Lui-même s’y retirera en 1211-1212.
(c) En 1311, le concile
de Vienne assimile les bégards, les apostoliques, les
fraticelles et les béguines catholiques. Ces dernières se
réfugient sous l’ habit et la règle de
l’ordre franciscain (Saint François).
(d)
Étymologie douteuse. Sainte Beggue, serait la fille de Pépin de
Landen (mort en 693). Lambert le Beges, mort en 1177, serait un prêtre
liégeois. Mais, selon, Joseph Van Mierlo, le vieil allemand,
beggen, beggan, qui signifie <prier, mendier> aurait pu donner
“albigeois” par “al-bigensis”, expliquant l'amalgame
de 1311.
(e) Mysticisme. Sainte Mechthild von
Magdeburg (vers 1207-1282) a mené une vie d'
ascèse au béguinage de
Magdebourg. “Une lumière émanant de
la Divinité” est écrit vers 1250.
(f)
Tourisme. Bruges, au détour de ses canaux, possède un simple,
discret, tranquille et émouvant béguinage des XVII ème et
XVIII ème siècles. Il a créé en 1234.
Voir Dolciniens. Ascétisme.
Extase de Sainte Thérèse .
Hadewijch. Fiat Lux .
Béguine. (a) Une béguine est une femme
dans un type de communauté religieuse qui n’est pas
rattachée à un ordre reconnu par le Vatican.
(b) Le terme
est d’étymologie douteuse ou contestée. Mais
<Albigeois> pourrait signifier <al begins> et donc <les
béguins>.
(c) Une béguine est une femme ou une
dame de charité , vivant dans un
béguinage, n’ayant de
béguin que pour Notre Seigneur Jésus-Christ et
de la charité pour les plus pauvres.
Voir
Amauriciens. Apostoliques.
Dolciniens. Libre Esprit .
Ascétisme. Amaury de Bène .
Aleydis de Cambrai . Guillaume
d’Auvergne .
Auteur
Créé le 15 Novembre 1997
Modifié le 27 Juillet 1999
Suite
Glossaire Détaillé, Lettre B, numéro
04
Lettre C
Glossaire Détaillé, Lettre
C, numéro 01