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Nouveautés du Glossaire (21)
Suite de Nouveautés du Glossaire (20)
Mots définis entre le
12 Juin 1999 et le 12 Juin 1999
Réductions du Paraguay
. (a) Les réductions du Paraguay sont une création des
Jésuites d’Amérique Latine avec l’autorisation de
leur supérieur général Acquaviva et l’accord de
Philippe III (1578-1621) roi d’Espagne (1598-1621), au début du
XVII ème siècle. Le premier village fut créé
en 1609. Au moment de la suppression de l’ordre par Rome en 1773, les 38
réductions groupaient 110 000 indiens. Ils dépendaient
directement du roi d’Espagne à qui ils payaient
l’impôt.
(b) Le succès de ces plantations et de
l’auto-gestion des indiens Guarani pouvait faire rêver les
lecteurs de la “Cité du Soleil” de Campanella. La peine de
mort n’existait pas. Des instruments de musique de très grande
qualité étaient exportés en Europe dans les cours royales
et princières. En 1641, une armée protégeait les Guarani
contre les razzieurs d’esclaves. A n’en pas douter, les
Jésuites n’ont pas respecté le Pacte
Colonial , contre lequel s’opposait Jean-Baptiste
Say. D’où la dissolution de la Compagnie de
Jésus par le pape. Comme pour donner raison aux thèses de
Sépulveda, Catherine de Russie a maintenu les
Jésuites dans son empire.
(c) Dans le même temps, en
Espagne, une évolution inverse de la libération relative des
campagnes françaises et anglaises (enclosures) se déroule. Entre
1609 et 1613, l’expulsion des Morisques prive le pays de la main
d’oeuvre nécessaire à l’agriculture et à
l’industrie. A la mort du roi, le comte-duc d’Olivares Gaspar de
Guzmán (1587-1645) tente de rétablir les finances et de
moderniser le pays. Son échec permet au Portugal de se révolter
en décembre 1640. Le duc de Bragance se fait proclamer roi sous le nom
de Jean IV. En 1750, un traité colonial entre l’Espagne et
le Portugal abandonne au Portugal sept réductions jésuites.
Quand les armées espagnoles et portugaises ont voulu réduire les
réductions en esclavage, les troupes guaranies furent victorieuses. En
1759, le marquis de Pombal ordonna l’expulsion des membres de la
Compagnie de tous les territoires portugais. Après la France, en 1767,
l’Espagne fait arrêter les 5 000 jésuites des 240
établissements espagnols.
(d) La destruction violente de ces
réductions est le thème du film “Mission” avec
Jeremy Irons en Jésuite joueur de hautbois et Robert de Niro en
esclavagiste repenti.
(e) Rare unanimité. Autant Voltaire,
Montesquieu et d’Alembert que Paul Lafargue, le gendre de Karl
Marx , étaient admiratifs et respectueux cette
“république chrétienne”.
Voir Las
Casas . Controverse de Valladolid . Joachim
de Flore . Thomas More .
Dolciniens. Fracitelles. Guerre des
Mercenaires . Spartacus. Contagion
démocratique . Ubertin de Casale .
Michel de Césène .
Texte Comment définir l’Utopie ?.
Sauvain. (a) Sauvain est une commune (42990)
des Monts-du-Forez, dominant Montbrison et
la Plaine du Forez . Ce village est une illustration des
contradictions féodales provoquant un morcellement des
fiefs en pays de montagne.
(b) C’est à la
Maison Sauvagnarde, dans l’annexe de l’ancien château de la
famille de Châtillon, seigneurs de Montherboux (Sauvain) et Chorignieu
(Trelins) que vous trouverez le Musée de la Fourme et du Sabot.
Voir Du foin dans ses bottes .
Écloper. Comtes de Forez .
Verrières-en-Forez. Le Château des Sept
Portes .
Jean de Boinebroke . (A) Faits
et gestes de l’homme.
(a) Jean de Boinebroke (Douai, mort en 1285
ou 1286) nous est connu par les travaux que Georges Espinas a fait sur sa
réparation testamentaire. “Sire Jehan
Boinebroke” (1913) est le début de “La Vie urbaine
à Douai au Moyen Âge”.
(b) Jean de Boinebroke est un
aristocrate urbain et se comporte comme tel. Il appartient à un lignage
de drapiers. Sa famille exerce une véritable
domination sur la draperie douaisienne à la fin du
XIII ème siècle. Marchand et donneur d’ordres, il
contrôle l’approvisionnement et les débouchés des
artisans qu’il fait travailler et pour lesquels il ne cache pas son
mépris. Son histoire nous permet de comprendre à quel point
l’idéologie qui a culminé avec la France de Vichy a eu
tendance à idéaliser les corporations urbaines.
(c) Jean
de Boinebroke est un “gros drapier”. Il achète la laine
à l’état brut, il la fait filer, carder, teindre et tisser
dans les ateliers qu’il possède et ceux contrôle
(endettement des artisans). Jean de Boinebroke vend le drap dans les villes de
foire.
(d) Il est avant tout un intermédiaire qui fait circuler
l’argent. D’autant que la religion interdit cette fonction
à la plupart. Le circuit se prolonge par la banque et la politique.
Propriétaire de terres et de maisons, à Douai et dans la
“campagne” alentour, il est un échevin de la ville. Le
pouvoir accroît les occasions d’enrichissement. Il prête en
outre des sommes considérables au comte de Flandre.
(d) Tout
cela nous est connu parce qu’à sa mort, de nombreux partenaires
commerciaux floués sont venus réclamer réparation et leur
part du testament.
(B) Le principe.
(a) Jean de Boinebroke
n’est pas un créateur de richesse comme les artisans qu’il
fait travailler ni comme les artistes créateurs de la Renaissance
(Jean van Eyck ) ou comme les moines et les
défricheurs qui, autour de Robert de Turlande, fondent l’abbaye
de La Chaise-Dieu .
(b) Tandis que les uns
créent la richesse par une plus grande articulation entre la
culture et la nature, par cette mise en valeur mutuelle de l’une par
l’autre constitutive de l’ ouverture sur la
globalité , Jean de Boinebroke fait partie de ceux qui
considèrent cette richesse comme une totalité
à distribuer en faisant circuler la monnaie dans la
société.
Refus. (A) Le Refus.
(a) C’est par un ensemble de refus (académisme,
réalisme, classicisme, matérialisme, positivisme) plus que par
un ensemble de propositions que peut se définir le mouvement dit du
symbolisme en art.
(b) Il en va de même pour le gaullisme du
Général de Gaulle (défaite, Yalta, déterminisme
économique).
(c) Dans la Grèce du VI
ème siècle, le mysticisme orphique, en
référence à Orphée qui refuse la
mort d’ Euridyce, est un refus du
sacrifice qui était à la base de toutes les
religions. Le mythe de la genèse dans l’oeuf
s’oppose à celui du chaos primordial .
C’est alors le corps comme prison de l’âme ou, pour
Aristote, le supplice de l’âme dans le corps .
(d) L’adolescence peut se définir comme la
contradiction entre la volonté de l’
autonomie la plus complète et la tentation du refus le
plus systématique. D’où la fréquence des suicides.
(e) Le scepticisme peut se définir comme le refus du
dogme, de la certitude et de l’
affirmation.
(f) La toxicomanie peut se définir
comme un refus de la norme selon laquelle le corps
plein de l’ individu doit à tout prix
être conservé selon un modèle de la productivité
d’une part et la loi de reproduction automatique de la
société. S’y ajouterait une revendication encore plus
grande de ce qui est pourtant à la base de ces dogmes sociaux: la
totalité. En témoigne la lettre d’Antonin
Artaud incluse dans “La Révolution
surréaliste” en avril 1925.
(g) Le refus de la
possibilité de l’État ou de la domination
cumulative de l’homme par l’homme, est selon Pierre Clastres
(1934-1977, “Échange et pouvoir: philosophie de la chefferie
indienne”, “La Société contre
l’État ”) la définition de la
société primitive.
(h) Le refus de l’appartenance
à la nature est certainement la définition de
la culture ethnique et de son identité
statique .
(B) Les refus.
(a) Terme
d’agriculture. Les refus sont les herbes dont les vaches ne veulent pas
et qu’elles laissent. Si les refus ne sont pas fauchés, le
chardon et le genêt ont vite fait d’envahir le pré.
(b) Terme d’hospitalité et de civilité. Si dans une
ferme on vous offre à boire un canon, “un coup de rouge
quoi”, pour ne pas être incivile, vous dites: “C’est
pas de refus”. Et vous levez votre verre comme les autres.
(c)
Terme de bûcheronage. Méfiez-vous du refus, le moment où
le bois résiste le plus, à la pliure (dans les mains), à
la casse (sur le genou) ou à la coupe (sous la cognée).
“C’est que le bois aime le sang”.
(d) Terme de
maçonnerie. Le refus est encore ce que garde le crible ou le tamis.
C’est pas toujours une pépite.
Épiphyte. Terme de
botanique. (a) Se dit d'un végétal (phyte) qui
croît sur (épi) un autre, mais sans le parasiter (se nourrir
à ses dépens).
(b) Attention aux
lecteurs de la banlieue ! Le truc du machin n’est pas le machin du truc.
<Épitaxie> ne vient pas de <épi> (dessus) et
<taxer> (piquer, chourer, chouraver, voler). Épitaxie ne veut pas
dire <vivre aux frais de celui que l’on taxe> mais en physique
moléculaire le mot désigne un <phénomène
d'enchevêtrement dirigé des molécules de deux corps ayant
des analogies de structure>.
(c) L’épiphyte peut
être neutre (ni parasite ni nourriture) ou bien vivre en
symbiose avec son support (jeu à somme
positive ).
(d) Au cours de sa croissance, la plantule de
fougère est un épiphyte du
prothalle dont elle provient. Puis celui-ci disparaît
comme une réserve de nourriture qui a joué son rôle.
Voir Parasite. Saprophyte.
Symbiote. Co-évolution. Une
seule raison .
Le Château des Sept
Portes . (a) “Le Château des Sept Portes ou Les enfances
de Gaspard” est le titre du premier des quatre romans d’
Henri Pourrat dans la saga de Gaspard des
Montagnes .
C’est dans une métairie
isolée dans les bois de Chenerailles (Doranges, 63220)
qu’Anne-Marie Grange connu la nuit terrible qui
conditionna le restant de sa vie et celle de son cousin Gaspard, de
Sumontargues (Ambert, 63600).
(b) Nous voyons dans cette
“ferme” isolée et fortifiée le
symbole de la défense individuelle du paysan dans les
temps de troubles comme <<au temps du grand Napoléon>>.
(c) Par contre, le bâtiment fortifié du lieu-dit “Le
Chevallard” sur la commune d’Essertines-en-Chatelneuf (42940)
représente la défense des paysans en groupe et l’ouverture
accidentelle de la noblesse après une
défaillance du service d’ost .
(d) La
création de l’abbaye de La Chaise-Dieu , en
1043, par Robert de Turlande, fils d’un chevalier auvergnat,
représente la prise au sérieux, au pied de la lettre, de la
justification religieuse (par les prêtres au sens
large) de la domination militaire des
guerriers sur les producteurs ou laboureurs serviles.
(e) Enfin, la vie de Jeanne d’Arc , comme la
récupération de sa légende par l’Église (sa
canonisation) et le racisme (certaines manifestations
xénophobes ritualisées), nous paraît significative
d’une confiance totale dans l’idéologie du
monde féodal et de la Chrétienté. Le
peuple qui rappelle au roi ses devoirs est la source principale de
l’intériorisation de l’idéologie. Bien fol serait
l’idéologue que ne s’empresserait pas de
récupérer la légende après avoir laissé
disparaître l’auteur du déplaisant rappel.
Voir
Monts-du-Forez. Comtes du Forez .
Odeur de sainteté .
L’Astrée. Honoré
d’Urfé .
Texte Des
Marchés et des Métiers. Le
Haut-Forez.
Dépens. Terme juridique.
(a) Les dépens sont les dépenses ou les frais
entraînés par une procédure judiciaire. Être
condamné aux dépens signifie être condamné à
payer les frais judiciaires subis par le plaignant ou la partie adverse.
(b) Initialement, vivre <aux dépens de>
signifie vivre <aux frais de> celui qui est condamné
à payer les frais de juridiction. Les hommes de loi vivaient soit aux
frais du prince ou de la princesse, soit aux dépens des plaignants.
Voir Parasite. Saprophyte.
Épiphyte.
Controverse de
Valladolid . (a) Dans le film “La Controverse de
Valladolid”, le protecteur des amérindiens, Bartolomé de
Las Casas (interprété par Jean-Pierre
Marielle), est opposé à Juan Ginés de
Sépulveda (vers 1490-1573) dont le rôle est
joué par Jean-Louis Trintignant.
(b) Le traducteur
d’Aristote, historiographe de Charles Quint et précepteur du
futur Philippe II était un farouche partisan de la colonisation. En
outre, il était le tenant d’une thèse selon laquelle les
indiens n’avaient pas d’âme. En conséquence il
était possible de les réduire
(réduction) en esclavage. Dans le cas contraire, il
était possible ou nécessaire de les convertir.
(c) Au
cour de la controverse, Las Casas fit admettre la possession d’une
âme par les indiens. Mais il ne put empêcher que des esclaves
noirs (supposés sans âme) fussent déportés
d’Afrique en Amérique pour travailler dans les mines d’or,
d’argent et dans les plantations.
(d) Dans Le Nom de la
Rose , le sémiologue et romancier Umberto
Ecco nous donne un aperçu d’une autre disputatio
célèbre. Il nous montre un épisode imaginaire de la
“Controverse sur la Pauvreté du Christ” à laquelle
participèrent Guillaume d’Ockham, Ubertin de
Casale et Michel de Césène .
Voir Auri sacra fames . Compagnie de
Jésus . Missions des Jésuites .
Le tribunal d’Inquisition . Commerce
triangulaire . Jugement dernier .
Torquemada. Capitulations de Santa-Fé
. Réductions du Paraguay .
Michel de Césène . Michel de
Césène fut le ministre général de l’ordre
franciscain, après la mort de Saint-François d’Assise, au
cours de la Controverse sur la Pauvreté du Christ et des Apôtres.
(a) Au chapitre de Pérouse (1322), Michel de
Césène, soutenu par la dialectique de Guillaume d’Ockham
(1290-1343) et l’argumentation juridique de Bonagrazia de Bergame, tient
pour dogme la thèse de l’absolu dénuement
du Christ et des Apôtres.
(b) En 1323, Ubertin de
Casale , le chef des spirituels de Toscane, dont Umberto
Eco et Jean-Jacques Annaud dressent un portrait saisissant dans
Le Nom de la Rose , publie son traité sur la
pauvreté du Christ et des apôtres.
(c) La bulle papale
“Cum inter nonnullos ” du 12 novembre 1323 de Jean XXII
(originaire de Cahors) condamne comme hérétiques les
thèses de Michel de Césène. Michel et Guillaume trouvent
refuge auprès de l’empereur Louis de Bavière à
Pise, puis à Munich. Rejoints par Marsile de Padoue, ils mènent
une lutte polémique contre le pape Jean XXII qui facilitera
l’élection de l’antipape franciscain Nicolas V.
Voir
Béguin. Béguine.
Spirituels. Libre Esprit .
Dolciniens. Fracitelles. Bernardo
Gui . Joachim de Flore .
Apostoliques.
Ruelle. (a) Au
XVII ème siècle, la ruelle est la chambre à coucher
d’une dame du monde. C’est dans sa ruelle
qu’une dame s’endort. C’est aussi là qu’elle
reçoit son amant. C’est ainsi que Charles de
Marguetel de Saint-Denis, seigneur de Saint-Evremond (1614-1703) passa de la
ruelle de Ninon de Lenclos (1616-1706) quand il était “en
Cour” à Paris à celle d’Hortense Mancini quand il
était en exil à Londres.
(b) C’est aussi dans la
ruelle que se tiennent, ce qui ne seront à proprement parler des
“Salons” qu’au XIX ème siècle. Qu’elle
soit versée dans la religion, la littérature, les sciences ou la
Fronde, au XVII ème siècle, la maîtresse de maison
reçoit allongée sur son lit ou sur un lit de repos. Ainsi
firent: Mme de Rambouillet, la mère de Julie d’Angennes,
Mmes d’Auchy, des Loges, de Sablé, de La Fayette, du
Plessis-Guénégaud, du Plessis-Bellière, de La Suze et
Fouquet. Il y eu aussi des demoiselles et non des moindres: la Grande
Mademoiselle, Mlle de Scudéry et Ninon de Lenclos.
(c)
C’est dans les ruelles que les Précieuses, pas
si ridicules que le métier de comique n’imposait à
Molière de le montrer, ont cherché les voies d’un premier
(ou second ? ou permanent ?) mouvement de libération des femmes, des
moeurs et d’ouverture sur la globalité.
(d) Il n’est
pas surprenant que l’abbé de Pure ait décrit ce monde sous
le titre “La Prétieuse, ou le Mystère des ruelles”
(de 1656 à 1658).
(e) La famille royale et les cardinaux
gouvernants n’ont pas échappé à la
préciosité. Christine de France, soeur de
Louis XIII (Madame Royale), duchesse de Savoie, protège les arts
dans son duché. Marie Mancini, parente de Mazarin, tient sa ruelle
à Chambéry.
Voir Ministérial.
Chrétien de Troyes . Honoré
d’Urfé . L’Astrée.
La Guirlande de Julie . Roxane.
Pastorale. Jorge de Montemayor .
Amour de l’absence . Amour de
l’absent .
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Créé le 9 Mars 1998
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