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Nouveautés du Glossaire (11)




Suite de Nouveautés du Glossaire (10)





Mots définis entre le 31 Mai 1999 et le 1 Juin 1999





Motivation artificielle . texte. (a) La motivation artificielle est un dopage de la motivation individuelle par la perfusion de l’appartenance institutionnelle ou par les perfusions de l’exclusion .

(b) Cette perfusion est rendue nécessaire par l’obligation de tenir une position pour des mobiles qui ne correspondent pas ou plus aux motivations individuelles de ceux qui les occupent. Un directeur des ressources humaines (DRH) ne peut s’activer au plans de licenciements successifs de ses collègues salariés que par une stimulation supplémentaire. Le salaire nominal peut-être une voie de la perfusion. Il est loin d’être la seule.

(c) Peu ou prou, toute perfusion est une forme de la violence symbolique . Elle entretient une totalité (entreprise, armée, église) dans un environnement chaotique (marchés déprimés, guerres, hérésies) en demandant aux membres de l’ organisation réelle d’utiliser des ressources psychologiques non-renouvelables. Parmi les violences symboliques, la motivation artificielle est le contraire exact de la violence physique . On reconnaît la violence physique à ce que ça fait du mal pendant son administration (torture) et à ce que ça fait du bien quand ça s’arrête. La motivation artificielle: ça semble faire du bien pendant son administration et ça montre tout le mal que ça a fait quand ça s’arrête. Toutes ressemblances avec les drogues par perfusion, le dopage sportif et le surmenage ministériel seraient purement fortuites.

(d) Dans le cas des perfusions de l’ exclusion, la violence symbolique consiste à fournir un support qui n’est pas celui de la tendresse mutuelle. Cette violence réside dans une excitation permanente. Dans le film “Tchao Pantin”, malgré les apparences qu’il donne, Lola (Agnès Sorel) devine que dans le pompiste alcoolique (Coluche) qui vient s’informer de ce qu’est devenu le petit dealer (Richard Anconina) il peut y avoir plus d’espoir que dans sa bande d’allumés.

Voir Terrorisme de l’orgasme . Obligation de performance .


Bon plaisir . (A) Le bon plaisir chez les dieux ou le deus ex machina .

(a) Dans l’animisme, les machines désirantes qui peuplent le monde d’esprits ou de divinités forment un chaos structurant dont les attracteurs étranges font que certaines divinités, comme les petits ruisseaux qui font les grandes rivières, sont plus égales que les autres. Edward Burnett Tylor (1832-1917) dans “La Civilisation Primitive” (1871), dit la même chose en d’autres termes:

(b) Johannes Hartmann (originaire d’Astmanstett, mort sur le bûcher à Erfurt en 1368), ce rare tenant du Libre Esprit à mépriser la femme, parle de la “tyrannie du bon plaisir” d’un des Dieux uniques, celui du monothéisme chrétien. Pour lui, l’homme libéré ne doit connaître que les impératifs de son plaisir, puisqu’il est toujours bon. Seulement, la rencontre de deux désirs soulève la question de la position. Finalement, la sienne fut le bûcher. Mais dès les premiers textes chrétiens, le principe de la prédestination est sous-jacent.

(B) Principe de domination chez les humains. En particulier la domination masculine .

(a) Le bon plaisir manifeste la possibilité d’une décision arbitraire de la part de l’autorité souveraine (chef des guerriers, roi, conquérant, fondateur de dynastie et d’empire) puisque c’est elle qui fonde l’ ordre. En effet, l’autorité suprême (Pape, Empereur, Organisation des Nations Unies) se présente comme la régulation des plaisirs de tous et la garantie de celui de chacun dans la mesure où elle est réputée rendre justice ou dire le droit. La distance de la loi impersonnelle, le régime de droit, la séparation des pouvoirs et le contrôle constitutionnel (la norme ISO 9000 de la politique: “faire ce que je dis, dire ce que je fais”) sont des moyens de limiter les dérives du bon plaisir.

(b) Le <bon plaisir> est la formulation d’un impératif à l’auditoire ou au lecteur. Le français <“Car tel est notre bon plaisir” de François I er> équivaut à l’amérindien <“J’ai dit”> ou à l’oriental <“Que ceci soit écrit et exécuté”>. Jacques Lefèvre d’Étaples (vers 1450-1537), humaniste (philosophe, mathématicien, théologien) contemporain d’Erasme de Rotterdam, critique du célibat des prêtres et objet d’une condamnation en Sorbonne pour hérésie, est un protégé de Marguerite de Navarre qu’il influença. Auteur d’une traduction française de la Bible, tenant d’une “Theologia vivificans” et d’une “Philosophia Christi”,  il veut se mettre <<au bon plaisir de Dieu, fontaine vitale mais insondable dans le fond du cœur.>>. Dans le “Contr’un” ou le traité de la Servitude volontaire de Montaigne (?) ou de La Boétie , il est montré que le bon plaisir de l’un n’est possible que par la soumission des autres. Ce sont parfois eux qui se l’imposent par contrat ou par leur constitution. Ainsi le projet pour la “Compagnie de Jésus” soumis à Paul III en 1540 par le fondateur des Jésuites pose-t-il le principe de l’obéissance comme une vertu cardinale. Ainsi naissent ou renaissent les totalités.

(c) John Dryden (1631-1700), pourtant auteur des “Heroic Stanzas” (Stances héroïques, 1659), un poème à la gloire de Cromwell, écrira plus tard, annonçant la révolution de 1688, que le gouvernement doit être établi par et pour le bon plaisir du peuple. A la même époque, la production de la Manufacture royale de Saint-Gobain souffrait du bon plaisir des gentilshommes verriers quand l’envie leur prenait de forcer un cerf à la chasse à courre. Malgré les capitulations de Santa-Fé , Christophe Colomb eut maille à partir avec le bon plaisir ombrageux des gentilshommes castillans.

(d) Dans les “Entretiens” (1773) et les “Observations” (1774) de Denis Diderot (1713-1784) au manuscrit “Instruction préparatoire” de Catherine II de Russie (1729-1796), il est écrit que le meilleur des hommes, “commet un forfait” s’il gouverne ou entend gouverner selon son bon plaisir. Le titre de “l’Entretien d’un père avec ses enfants ou Du danger de se mettre au-dessus des lois” (1773) condamne assez l’idée d’un despotisme (plaisir) même éclairé (bon).

(e) Jeremy Bentham (1748-1832), fondateur de l’ utilitarisme remplace la domination sans phrase et la morale subjective imposées par un principe régulateur basé sur un équilibre naturel supposé. Le principe d’utilité devient un principe d’organisation en même temps qu’un nouveau principe d’intelligibilité et un principe d’exclusion .

(C) Séduction féminine . Dans le roman courtois (c’est dans les contes des ministériaux) l’amant doit obéir à toute volonté, au bon plaisir, de sa dame.

(a) Dans les rares sociétés (îles Marquises) pratiquant la polyandrie (plusieurs maris pour une femme) la séduction féminine joue un grand rôle, sans supprimer la domination masculine, puisque le mari principal est le maître des autres. Les amants de la femme deviennent généralement les clients du mari quand elle devient son épouse.

(b) Abram Kardiner (1891-1981), psychanalyste et anthropologue, est connu pour son séminaire auquel participèrent Ruth Benedict, Cora du Bois, Ralph Linton, etc. Ses ouvrages principaux sont “The Individual and His Society” (1939) et “The Psychological Frontiers of Society” (1945). Kardiner a démonté les mécanismes de cette domination relayée par le bon plaisir de celle qui devient une professionnelle institutionnelle du plaisir.

(c) Quand la virginité de la fille (Diane chasseresse, Athéna Parthéna) est la seule manière d’échapper à la domination masculine , il faut le charme (le beauté attirante ou le sex appeal) de la fée Viviane et le savoir charmant de Merlin (un enchantement qui préservera sa virginité) pour que “La Dame du Lac” (Walter Scott) puisse se livrer à son bon plaisir avec Gauvain ou avec Merlin sans jamais devenir leur propriété ni leur possession. Elle préfère se consacrer à l’éducation de Lancelot du Lac.

Voir Cambrai. Reconnaissance mono-sémiotique . Exploitation. Domination. Les Muses . Nymphes. Naïades. Dryades. Titanides. Parèdre. Paradoxe de la technique sexuelle en amour . Rébellion de Francisco Roldan . Encomienda. Exequatur.


Noblesse oblige . (a) La noblesse ne pouvait se livrer au négoce (nec-otium) et autres affaires de roturiers. La grande affaire de la noblesse est la Guerre (noblesse des armes, privilèges acquis “par le sang versé”, palsembleu, cela va de soi) ou l’administration de la Justice (noblesse de robe, qui fait moins mâle).

(b) Quand on est de bonne naissance, il n’est pas possible de déroger. Ainsi, Alphonse de Lamartine (1790-1869) est-il né trop tard. Alors qu’il pourrait se tourner vers la diplomatie ou le métier des armes, un usurpateur nommé Napoléon et qu’il ne saurait servir, “noblesse oblige”, lui ferme le chemin de sa vocation.

(c) Un roman de Nancy Mitford (1904-1973), aristocrate anglaise (fille du second baron Redesdale, belle-soeur du second baron Rennell) vivant à Versailles depuis 1945 décrit avec humour son milieu d’origine: “Noblesse Oblige. An Enquiry into the Identifiable Characteristics of the English Aristocracy” en 1956.

(d) Dans le film “Noblesse oblige” de Hame, Alec Guiness est obligé d’élaguer son arbre généalogique pour hériter du titre de noblesse. Il ne pourrait tout de même pas travailler comme un manant ! En somme, la noblesse ne fait pas de quartiers quand il s’agit d’obtenir ses lettres de noblesse .

(e) La noblesse, la richesse, le rang à tenir et l’impossibilité de la mésalliance compliquent sérieusement “Les Structures élémentaires de la parenté ” (Claude Lévi-Strauss) soit-disant basées sur la prohibition de l’inceste . On aboutit ainsi aux structures complexes de la parenté et aux contradictions féodales. Dans les cas de très haute noblesse, la divinité du souverain, l’inceste est la règle. La divinité l’oblige à l’ inceste pharaonique.

Voir Réaction nobiliaire . Quartiers de noblesse . Otium. Negotium. Division politique du travail . Dieu jaloux . Caïn et Abel .


Lettres de noblesse . (A) Moyen de l’accession à la noblesse politique.

(a) L’achat d’un titre, d’une charge ou d’un office anoblissants, celui d’une lettre de noblesse sont les moyens de l’entrée dans la noblesse. Les lettres de noblesse restent vénales en France jusqu’à la guerre de la Succession d’Espagne (1701-1714). Pour rétablir les finances de la France, outre les deux mamelles que sont le labourage et le pâturage, Sully avait une méthode très classique. Il annulait les lettres de noblesse récentes et vendait... des charges.

(b) A cette méthode administrative, fiscale ou routinière s’ajoute la vaillance ou le succès au combat, de préférence en présence du roy (sinon à quoi ça sert de trembler, pour Henri de la Tour d’Auvergne, ou que Turenne se décarcasse) pouvant entraîner l’anoblissement (Jeanne d’Arc ).

(c) Une autre méthode, praticable jusque vers 1715, est l’usurpation pure et simple. Ce qui importe c’est que tout le monde fasse comme si rien n’était, pendant un temps suffisant. Pendant les périodes d’invasions ou d’occupations assez systématiques (Anglais, Grandes Compagnies), des paysans résolus se sont dressés en coqs de villages et en protecteurs locaux quand les titulaires des fiefs étaient absents, défunts ou défaillants.

(d) Enfin, la noblesse s’acquiert, pour les filles de riches bourgeois, par le mariage. Au XVI ème siècle, la noblesse oblige à redorer les blasons. Et, pour faire bonne figure à la Cour du Roy Louis XIV, il faudra la fortune d’un “Bourgeois Gentilhomme”. En 1707, “La Dixme royale” (la dîme est le dixième) de Sébastien Le Prestre, marquis de Vauban (1633-1707), peut être considérée aussi bien(i) comme un programme de réaction nobiliaire puisque les charges sont vénales depuis toujours, que (ii) comme un projet de modernisation du pays, en faisant payer l’impôt par la noblesse et en supprimant les Fermes Générales, chères à Mandrin. La vraie modernisation, un siècle après l’Angleterre, sera la transformation de la tenure féodale en propriété privée . Ceci s’est fait pendant “la nuit du 4 Août”. Spectacle social oblige, l’idéologie de “La Révolution” nommera cela “Abolition des Privilèges”.

(B) Reconnaissance d’une valeur, d’une utilité ou d’un prestige.

Il n’est pas un art (la carte postale, le cinéma), une discipline scientifique (la relativité, la théorie des graphes) ou sportive (le hot-dog à ski dans les bosses), une langue (le russe de Pouchkine), un instrument de musique (l’orgue ou la viole de gambe), une activité (la partie de carte), l’ argot ou la parodie dont les lettres de noblesse n’aient été conquises, obtenues, espérées. Certains les attendent encore. Par conformisme, nous pensons les demander pour le R.A.D.. Mais nous avouons, bien humblement, ne pas savoir qui les octroie aujourd’hui.

Voir Noblesse oblige . Otium. Negotium. Quartiers de noblesse . Palsembleu. Clivage des représentations . Fermiers Généraux .


Exequatur. (a) L’exequatur (“que cela soit exécuté”) est une décision judiciaire qui rend un jugement (de faillite par exemple) ou un acte étranger exécutoire sur le territoire national.

(b) L’exequatur est une autorisation accordée à un consul étranger pour exercer ses fonctions dans le pays où il réside (octroi d’exequatur).

(c) Relations entre l’Église et l’État. La pratique de l’exequatur consistait à soumettre à autorisation étatique toute publication d’un document ou d’une décision du Saint-Siège pontifical. Après la Première Guerre mondiale, cette pratique a disparu avec la vague des signatures de Concordats entre la Papauté et les États Européens. Elle persiste par exemple en Amérique latine (au moins dans la Constitution), en Argentine, en Bolivie, au Costa Rica et au Pérou.

(d) Andorre est un État souverain depuis que le Président de la République Française, Charles de Gaulle en 1960, a établi deux exequaturs séparés, l’un pour la France et l’autre pour Andorre dont il est un co-prince. Cette pratique a été imitée, en 1973, par le co-prince épiscopal, l’évêque d’Urgel. Il est alors possible d’être (temporairement au moins) en faillite en Andorre mais pas en France ou réciproquement.

Voir Caduque.


Confiance ou devoir . texte. (a) Comme la sympathie, il existe une confiance à la fois spontanée, intuitive et relative à la personne (intuitu personae). Cette confiance peut progressivement faire une place à la méfiance en raison des actes et/ou se développer en une confiance forte .

(b) Comme le devoir et l’engagement, il existe une confiance liée à des institutions (Banque, Assurance, Réassurance, Caisse de Prévoyance), à des règles (droit), à des procédures (Méthode Merise, Code le la Route). J’ai confiance en mon fournisseur (pour le produit) parce qu’il est homologué ISO 9000. Il a confiance en moi parce qu’il a de bonne informations bancaires et parce que j’ai pu fournir toutes les assurances qu’il m’a demandé. Nous considérons qu’il s’agit d’un développement institutionnel de la confiance faible .

(c) Nous ne plaçons pas la même confiance dans celui qui collabore avec nous par sympathie et dans celui qui tient rigoureusement ses promesses par devoir. La déclaration de Montesquieu pourrait très bien se trouver dans un contexte d’emboîtements institutionnels que l’on pourrait nommer “L’Esprit des Lois”.

(d) Mais le sens du devoir n’est pas universellement partagé. La loyauté ne joue pas partout dans le même sens. Dans la bouche de Louis XVI, de Lesurques (affaire du Courrier de Lyon), de Gaston Dominici ou de Calas (erreur judiciaire du parlement de Toulouse en 1762, suivie du “Traité sur la tolérance” de Voltaire en 1763), une formule comme <<J’ai confiance en la justice de mon pays !>> aurait quelque chose de suicidaire. Il peut y avoir des conflits de loyauté qui font que plus le groupe d’ appartenance est grand, plus il englobe de sous-groupes, plus les conflits d’appartenances rendent la décision de chacun imprévisible.

(e) Les institutions cherchent à réduire le chaos en créant des totalités emboîtées. Elles ne peuvent empêcher l’ événement. La confiance institutionnelle restera toujours une confiance faible. La confiance forte ne peut venir que de la liberté des individus nomades et du dialogue des instances .

Voir Nomade moderne .

Texte La mise en valeur mutuelle.





Auteur


Hubert Houdoy

Créé le 23 Février 1998





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Mise à jour: 16/07/2003