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Comment
articuler nos Mobiles et nos Motivations ?
Document sur le Parcours de
Recrutement du Chapitre - Renaissance du
R.A.D.
*** Document en cours de Rédaction ****
Plan
Introduction
Distinctions
entre mobile et motivation
Une motivation problématique
La motivation générale
La motivation
particulière et les mobiles
Le cannibalisme ou l’exclusion
Le rôle de la confiance dans l’économie
Confiance ou devoir
Les mobiles de la fatalité
Conclusion
Introduction
Comment
peuvent s’adapter les motivations, largement
inconscientes, de l ’individu aux mobiles implicites ou
explicites de l’organisation réelle dont il espère une
appartenance et un revenu par l’emploi salarié ? Comment faire de
même avec les mobiles que l’environnement, les
organisations réelles concurrentes, clientes ou fournisseurs, les
organisations potentielles englobantes, ne manqueront pas
d’imposer au créateur d’activité ? Faut-il se
prostituer, c’est à dire épouser les mobiles de
l’organisation, pour obtenir un emploi ? Faut-il “faire la
pute” sur le marché, dans un créneau porteur cela va de
soi, pour se mettre à son compte ?
L’articulation
des mobiles et des motivations se fait dans les deux sens, mais dans un milieu
hétérogène et de manière an-
isotrope. Devant cette situation
déséquilibrée, caractéristique d’un
chaos structurant , deux attitudes sont possibles:
(a) La soumission à une règle que l’on
crée en la formulant. C’est le Paradoxe de
la Normalité. C’est lorsque chaque
offre est perçue comme une goutte d’eau dans l’océan
de l’offre et chaque demande une goutte d’eau dans
l’océan de la demande que l’ intégrisme des
marchés provoque la terrorisme des
marchés auquel il se soumet par avance.
(b)
L’acteur résolu sait qu’il n’existe pas de
règle mais un ensemble de contraintes et de
bifurcations qui influencent les motivations
individuelles comme les mobiles organisationnels.
L’analyse de la motivation concrète doit étudier, dans la
globalité de l’acteur résolu, les mécanismes de
mise en relation entre:
Distinctions entre mobile et motivation
.
La motivation est strictement personnelle.
Elle est intérieure à la personne et largement
inconsciente. Par contre, elle se manifeste par un certain
dynamisme avec lequel on la confond volontiers et sur lequel on croit pouvoir
influer facilement. Ce dynamisme est la mise en oeuvre, plus ou moins
spectaculaire, de l’ énergie disponible pour
l’action . Mais cette énergie, quant à elle,
résulte d’une percolation des émotions
à travers la mémoire corporelle de
l’individu. A défaut de pouvoir motiver les personnes, la
direction de l’entreprise doit veiller à ne pas détruire
la motivation par la défiance. Pour ce faire,
c’est à elle de veiller non pas à la motivation qui
relève de chacun mais à la performance
globale dont elle assume la responsabilité en
personnifiant l’entreprise comme le roi personnifie l’Angleterre.
Honni soit qui mal y pense .
Les mobiles sont
enchevêtrés. Un mobile
particulier est relatif à une
activité. Celle-ci est toujours intégrée
dans un projet ou dans une activité plus globale.
Toute activité est exercée dans une organisation réelle,
fut-elle personnelle, et dans un certain contexte. Ce contexte est
défini par l’ensemble des relations entre les
personnes, entre les activités, entre les personnes et les
activités, entre les mobiles particuliers, entre les motivations
individuelles et les mobiles particuliers.
Avec la crise de l’emploi
salarié, l’incertitude de l’ emploi et
celle de l’ employabilité, il n’est plus
possible de définir un individu par une appartenance
unique, qu’elle soit de classe ou d’entreprise. Ses
références sont donc, de plus en plus souvent, changeantes. Il
est plus livré à lui-même, c’est-à-dire soit
autonome soit instable quand à la définition de
ses valeurs. Laboureur creusant son sillon vaille que vaille ou fétu de
paille flottant dans la tourmente, ses motivations dépendent de ses
rencontres et de leur fréquence. Nous entrons dans le monde des
réseaux socio-techniques, des nomades modernes et des
motivations de rencontre . C’est la rencontre
d’une motivation générale de
l’individu et des mobiles enchevêtrés
d’une organisation réelle qui détermine
une motivation particulière de l’individu pour
exercer une activité particulière dans cette
organisation. On évite ainsi le holisme sociologique
que critique Alain Touraine dans Pourrons-nous vivre
ensemble ?. Les individus ne sont pas seulement des porteurs de
rôles (masques ou casquettes) en fonction de leur appartenance de classe
(bourgeois ?, prolétaire ?) ou de leurs catégories
socio-professionnelles (que deviennent-elles ?). On dépasse aussi
l’ atomisme implicite de l’individualisme
méthodologique de la science économique. La goutte d’eau
dans les océans de l’offre et de la demande ne fera jamais un
acteur résolu .
Pour réaliser la
performance globale dont il a la responsabilité, un
chef de projet ou un directeur d’
entreprise doit utiliser les compétences de ses
ressources humaines. Il doit mobiliser chaque personne sur les
activités auxquelles il l'affecte, en lui présentant l'
activité et le projet de telle manière que les
motivations de la personne puissent mobiliser ses compétences
spécifiques dans une performance personnelle suffisante et
auto-entretenue. La performance est alors mobilisante au lieu
d’être épuisante comme celle du soldat vainqueur courant de
Marathon à Athènes.
Dans L’Entreprise à l’écoute,
Michel Crozier indique “les conditions de la réussite”. Il
donne l’exemple de “La Redoute” et du
projet de survie que fut
l’opération des “48 heures chrono”. Dans ce cas, ce
qui semblait impossible à la hiérarchie, du
fait de sa représentation mentale de la
hiérarchie auto-reproductible et des motivations des
employés a été réussi parce que les motivations
ont primé sur les mobiles de la fatalité .
Une motivation problématique
Pour fonder une science strictement
déterministe par abstraction et réduction, il suffit de
poser une motivation simple, unique et universelle. Ainsi
l’homo oeconomicus est-t-il la goutte d’eau qui suit la ligne de
plus grande pente. En réalité, les causes de la motivation sont
multiples, inconscientes et fondamentalement diversifiées. Notre
motivation résulte du fonctionnement chaotique
d’un réseau de neurones naturels dans notre boîte
crânienne. La motivation n’est pas la maximisation de
l’ophélimité de l’homo oeconomicus. Elle ne
fonctionne pas selon le modèle d’ une seule
raison qui serait la bonne raison pour la raison
suffisante qu’elle serait la seule. La formule la plus simple serait
celle d’une motivation à vivre. La motivation à vivre
serait donc la capacité d’une vie qui se sait mortelle à
vouloir prolonger la vie. Un exemple de motivation à vivre est
donné par Martin Gray par sa vie et dans son livre “Au nom de
tous les miens”. Par contre, un titre de livre comme “De
l’inconvénient d’être né” (Émil
Michel Cioran, 1973) témoignerait d’un manque de motivation. Le
seul fait qu’un livre important (temps et réflexion) puisse
être écrit montre qu’un manque de motivation à vivre
ne suffit pas à mettre fin à la vie ni à ses
manifestations réflexives comme la motivation à écrire.
D’ailleurs “La tentation d’exister” (idem, 1956)
témoigne de l’émergence d’une motivation à
exister (existence sémiotique ) plus que d’une
motivation à vivre (survie biologique). Il est
possible de vivre sans motivation personnelle , sous la
perfusion de l’appartenance et même sous les
perfusions de l’exclusion . Le suicide (Gilles Deleuze,
1925-1995; Henry de Montherlant, 1896-1972) manifeste une réelle
motivation à mourir et non pas seulement un inconvénient de
vivre. La motivation à mourir (le suicide délibéré
ou l’acceptation de la mort présente) serait donc la
capacité d’une vie qui se sait mortelle à choisir de
terminer la vie. La motivation à vivre et la motivation à mourir
sont déjà des motivations particulières. Elles
dépendent du contexte. La motivation générale de
l’individu se trouve confrontée avec des mobiles
organisationnels particuliers. Dans les conditions particulières de la
Résistance à l’Occupation nazie, au moins trois
personnages de “L’Armée des Ombres” (1969) de
Jean-Pierre Melville d’après Joseph Kessel (1898-1979) se posent
la question de la mort acceptée: pour tenter d’en sauver un autre
(Jean-Pierre Cassel), pour ne plus courir devant les officiers SS (Lino
Ventura), pour ne pas trahir le réseau (Simone Signoret). Quant
à lui, “le Bison” savait que <<La victoire,
c’est le sacrifice. (Alfred Jassaud)>>. Il
apparaît donc qu’au lieu de poser la motivation
générale de l’individu, il faut l’expliquer.
Autrement dit, la motivation reste problématique.
La motivation générale
La motivation générale est une motivation:
La
motivation générale, qui se manifeste par l’énergie
disponible pour l’action, y compris l’action qui conduit à
la mort comme de monter à l’assaut ou sur
l’échafaud, est pourtant un processus largement inconscient. Ce
processus semble être fonction:
La motivation est fondamentalement un bouclage de
la motivation sur elle-même. En conséquence elle
connaît des cercles vertueux: Plus on aime de manière
réciproque une autre personne, plus on aime la réalité et
plus on a confiance. Inéluctablement, la motivation connaît des
cercles vicieux, comme la descente aux enfers de la personne cassée.
Tout comme la pensée et la conscience, la motivation est
fondamentalement réflexive.
La motivation particulière et
les mobiles
La motivation
particulière est l’application de la
motivation personnelle ou de la
motivation générale d’un individu
à l’exercice d’une activité
définie dans le cadre d’une organisation
réelle . C’est la motivation particulière qui
intéresse tout particulièrement le parcours de
recrutement . Un recruteur attend d’un individu qui dispose
d’aptitudes et de compétences actuelles pour les activités
d’une fonction dans un projet ou dans un service donné,
d’avoir aussi une motivation particulière pour cette
activité et une appétence pour acquérir les aptitudes et
les nouvelles compétences probables que l’exercice de cette
fonction pourra requérir. Le chemin de renaissance ,
quant à lui, concerne la restauration de la motivation
générale de la personne cassée
par les harcèlements et les dopages (perfusion
de l’appartenance ) qui peuvent précéder l’
exclusion (chômage) puis par la descente aux
enfers et les perfusions de l’exclusion .
Les causes de la motivation particulière sont fonction de
l’activité et du mobile de l’organisation:
Pour chaque individu, les mobiles
qu’il peut accepter de servir dépendent des causes inconscientes
de sa motivation. Ceci s’applique à la quantité de la
motivation: l’énergie disponible pour l’action. Mais aussi
à la qualité de celle-ci: dans quelles actions collectives le
sujet est-il disposé à s’investir fortement. Car moins il
y a de motivation générale à vivre, moins les
activités risquent de ressembler aux conditions théoriques
qu’on voudrait leur imposer pour les admettre. L’Entreprise à l’écoute est
celle qui fait l’effort d’expliciter ses mobiles dans un projet
d’entreprise. Elle est surtout celle qui réduit le plus
l’écart entre ses valeurs pratiquées et
ses valeurs professées . D’où
l’intérêt, pour l’entreprise comme pour
l’individu, de résister à la tentation du discours. Une
parole de vérité est bien plus utile, quand la
mort du verbe n’interdit pas de la tenir, qu’un
discours de vérité , pour la
percolation des émotions dans une équipe de
travail. A fortiori, si la confiance globale est
déjà nettement fissurée, si la perfusion de
l’appartenance ne semble plus suffire pour la tension des
énergies, un stage de saut à l’élastique,
c’est-à-dire l’apprentissage du dopage à
l’adrénaline, n’est pas le moyen de la rétablir.
Bien au contraire, en exigeant une confiance totale que tous
les indices économiques rendent impossible, de telles
pratiques sectaires accentuent le clivage des
représentation s et le fétichisme de
l’organisation. On constatera sans surprise le développement des
pratiques de harcèlement moral car aucune
totalité ne peut se maintenir sans l’
exclusion périodique et rituelle d’un
bouc émissaire .
C’est la raison
pour laquelle il est intéressant d’étudier les deux grands
modes de régulation des totalités ethniques que furent, selon
Claude Lévi Strauss, le cannibalisme et l’exclusion. Car les
organisations réelles, de plus petite taille (entreprise, famille,
couple, bande) connaissent des mécanismes identiques
o Le cannibalisme ou
l’exclusion
L’anthropophagie est le fait,
éventuellement accidentel, généralement dramatique,
parfois pervers, pour un humain, de manger de la chair
humaine . Ce fut le cas pour les officiers du bateau la
Méduse , les rescapés aériens de la
Cordillère des Andes comme pour les soldats de Cambyse
en Ethiopie ou pour les vaincus de la Guerre des Mercenaires
contre Carthage. Le cannibalisme est une
institution. Elle fait de l’anthropophagie un
rite public et collectif. Le cannibalisme est une des
nombreuses formes de sacrifices humains .
Dans
l’endocannibalisme des peuples pacifiques ou introvertis, le groupe
mange ses propres morts pour maintenir son unité. Les Guayaki du
Paraguay ne mangent pas ceux que les règles de leur parenté ne
leur permettraient pas d’épouser ou d’aimer sexuellement.
Dans l’exocannibalisme des peuples guerriers ou extravertis des
deux Amériques, le groupe s’approprie les vertus
des ennemis vaincus ou récupère ses morts préalablement
dévorés par leurs vainqueurs. Les règles de la
consommation cannibale ne sont pas moins strictes que les tabous alimentaires
ni que les règles de parenté prévues pour l’
échange de femmes entre hommes . D’ailleurs pour
H. Clastres, chez les Tupinambas, les ennemis mangés sont des
alliés potentiels. Leurs femmes peuvent être des
épouses.
Chez les Hurons, les Algonkins ou les
Iroquois, l’esclavage et l’adoption se combinent à
l’exocannibalisme. Les guerriers morts sont dévorés. Les
autres sont réduits en esclavage avant
d’être adoptés selon les règles du mariage.
Claude Lévi-Strauss pose le problème en ces termes.
Certains peuples seraient anthropophages (manger) et les autres
anthropèmes (vomir).
On constate une
transitivité entre les tabous alimentaires, la prohibition de
l’inceste, le cannibalisme, l’esclavage et l’adoption. Tous
visent la constitution et le maintient d’une
totalité. Paradoxalement, le cannibalisme interne
serait le rare exemple concret de cette loi de reproduction
automatique de la société qui hante toujours
l’imaginaire des économistes.
L’exclusion est
à la fois une cause de la perte de confiance et une réduction de
l’inclusion de la population dans l’économie de
marché. Il existe donc des mécanismes cumulatifs de la confiance
comme de la défiance qui ne connaissent pas la spécialisation
disciplinaire entre l’économie, la psychologie et la sociologie.
Le rôle de la confiance dans
l’économie
La confiance est un
élément fondamental de la dynamique économique. Cette
simple reconnaissance du rôle de la confiance par Lord Keynes montre que ni le
déterminisme des agrégats (les fondamentaux) ni
l’ intégrisme des marchés (les charts) ne
feront une société de marché . Ce que la
Comptabilité Nationale réussit à expliquer, à
travers des concepts mathématiques comme le multiplicateur de Keynes,
l’accélérateur (coefficient reliant la demande totale de
capital à l’accroissement du produit final) de A. Aftalion,
J. M. Clark, R. F. Harrod, l’oscillateur de
Samuelson (modèle de Hansen-Samuelson) ou le cobweb de
Nicholas Kaldor (1908-1986) ne sont que les limites internes
, les raisons ou les ratios mathématiques des
mécanismes d’emballement. Les théories économiques
n’expliquent ni la cause des emballements spéculatifs ni leurs
retournements. En effet, ils sont de nature psycho-sociologique. Ces points
d’inflexion ou de retournement sont ceux où la confiance
spontanée (la croissance liée à la démographie et
aux techniques matures) tantôt s’emballe en une confiance
totale (surchauffe, spéculation) au mépris de toute
méfiance légitime, tantôt se retourne en
une dangereuse défiance. Ainsi la confiance
échappe-t-elle à l’objet que se donne la discipline
économique.
(b) Les mécanismes économiques sont
rendus possibles par la confiance, freinés par la méfiance,
accélérés par la contagion et
brisés par la défiance. Mais d’où vient la
confiance ? La confiance est avant tout un phénomène
psychologique, concernant une seule personne. Il s’agit de la
confiance en soi et de la confiance dans la
réalité . Or, la confiance en soi, se manifeste avec la
motivation. Et la confiance dans la réalité
nous fait accepter les mobiles des organisations qui cherchent à
s’y développer. La confiance est aussi une foi (fides). Elle est
une “foi avec”, une con-fiance ou cum-fides. La confiance est
encore un pacte, un accord ou une alliance (foedus). Elle est alors transitive
et agrégative. Au-delà, sa contagion peut être
endémique, épidémique ou pandémique. La confiance
(cum fides) de l’un suppose la fidélité (fides) en la
parole donnée.
(c) Quand ils sont présents dans une
relation entre deux personnes, la confiance et l'amour se
renforcent mutuellement. Par contre leurs contraires, la défiance et le
desamour, forment un couple infernal. Ce processus cumulatif à la
baisse détruit bien des relations personnelles.
Confiance ou devoir
Comme la
sympathie, il existe une confiance à la fois spontanée,
intuitive et relative à la personne (intuitu personae). Cette confiance
peut progressivement faire une place à la
méfiance en raison des actes et/ou se
développer en une confiance forte .
(b) Comme
le devoir et l’engagement, il existe une confiance liée à
des institutions (Banque, Assurance, Réassurance,
Caisse de Prévoyance), à des règles (droit), à des
procédures (Méthode Merise, Code le la Route). J’ai
confiance en mon fournisseur (pour le produit) parce qu’il est
homologué ISO 9000. Il a confiance en moins parce qu’il a de
bonne informations bancaire et parce que j’ai pu fournir toutes les
assurances qu’il m’a demandé. Nous considérons
qu’il s’agit d’un développement institutionnel de la
confiance faible .
(c) Nous ne plaçons pas la
même confiance dans celui qui collabore avec nous par sympathie et dans
celui qui tient rigoureusement ses promesses par devoir. La déclaration
de Montesquieu pourrait très bien se trouver dans un contexte
d’emboîtement institutionnel que l’on pourrait nommer
“L’Esprit des Lois”.
(d) Mais le sens du devoir n’est pas
universellement partagé. La loyauté ne joue pas partout dans le
même sens. Dans la bouche de Louis XVI, de Lesurques (affaire du
Courrier de Lyon), de Gaston Dominici ou de Calas (erreur judiciaire du
parlement de Toulouse en 1762, suivie du “Traité sur la
tolérance” de Voltaire en 1763), une formule comme
<<J’ai confiance en la justice de mon pays !>> aurait
quelque chose de suicidaire. Il peut y avoir des conflits de loyauté
qui font que plus le groupe d’ appartenance est grand,
plus il englobe de sous-groupes, plus les conflits d’appartenances
rendent la décision de chacun imprévisible. Les institutions
cherchent à réduire le chaos, elles ne peuvent
empêcher l’ événement. La confiance
institutionnelle restera une confiance faible.
Les Mobiles de la fatalité
Les mobiles de la fatalité sont des
mobiles produits et reproduits par des organisations
réelles frappées par l’angoisse ou la phobie. Les mobiles
déterminent alors des comportements stéréotypés.
Ils conditionnent les motivations des individus en place par
une intériorisation des contraintes. Cette
identité statique est le fruit d’un processus
qui ressemble à l ’identification à
l’agresseur ou au syndrome de Stockholm. C’est une forme d’
identification par la souffrance . Les mobiles ne sont plus
élaborés en fonctions des contraintes actuelles
de la réalité externe. Ils se reproduisent en
fonction de la contagion interne d’une
attitude. Cette attitude est imposée par le
bizutage, le conformisme , la
fatalité ou parce que l’on croit que cela fait partie du
règlement intérieur, de la loi ou de la religion. C’est
ainsi que beaucoup de musulmans ou de musulmanes sont persuadés que l’excision du clitoris ou l’
infibulation des lèvres sont un précepte du
Coran. Comme dans beaucoup de situations où l’influence
grégaire est importante (moutons de Panurge), l’
opinion a pris la place de la réalité
indépendante . Les motivations et les mobiles sont alors dans
les positions interchangeables de la poule et de l’oeuf. Un point
important est de constater que les mobiles de la fatalité sont
compatibles avec (ou comparables aux) perfusions de
l’exclusion . Il est possible que, dans l’histoire
particulière de l’organisation choquée, les mobiles de la
fatalité soient un stéréotype ou une
compulsion des habitudes provoquées
par la perfusion de l’appartenance . La motivation
générale des individus ayant été sacrifiée
aux mobiles de l’organisation au cours de l’épisode ou du
choc ayant entraîné le
traumatisme collectif (guerre, OPA, licenciements massifs et
répétés, perte de marchés stratégique,
repli sur un noyau restreint provoquant une
implosion, échec d’un produit phare,
restructuration forcée par l’État). Le spectacle
décisionnel aura provoqué un effondrement ou une dépression contagieuse dans
l’organisation. Les mobiles de la fatalité seraient alors une
version collective de la descente aux enfers .
Conclusion
Auteur
Créé le 27 Mai 1999
Modifié le
Compléments
Définitions
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