illustration

Réseau d'Activités à Distance

rad2000.free.fr

Sommaire



Vous lisez

http://rad2000.free.fr/exciclit.htm


Connaître, Comprendre et Refuser l’Excision du clitoris




Document sur la Sexualité du Chapitre - Renaissance du R.A.D.




Excision du clitoris


L'excision du clitoris est une mutilation rituelle du clitoris. Ce rite de passage , essentiellement africain, est imposé aux jeunes filles. Il est parfois remplacé ou complété par l’ infibulation, la couture partielle du vagin (en Afrique du Nord).

Le clitoris, situé au sommet des lèvres, sous le pubis, est un centre du plaisir chez la femme. Le résultat des caresses du clitoris est un grand plaisir pour la femme et une grande joie pour l'homme capable de prodiguer ce délice. L'excision du clitoris a pour but d'éviter cet orgasme clitoridien . Elle interdit à la femme l'accès au plaisir au cours de l'acte sexuel ou par l' auto-stimulation (plus vulgairement, la masturbation).

Les justifications données à l'excision du clitoris sont associées aux justifications de la circoncision du prépuce. Elles relèvent de cet amour du même qui frise la haine de l'autre.

Les rôles sexuels (désir et force, tendresse et fragilité) ayant été définis une fois pour toutes, il faudrait tenir chaque sexe indemne des attributs de l'autre. C'est cela, la pensée du même , cette peur du mélange et du métissage.

De fait, l'excision retire le désir à la femme en supprimant la source du plaisir clitoridien. De la même manière, le bizutage retire la tendresse de l'homme. On obtiendrait ainsi:

Rappelons que l'excision du clitoris est interdite sur le territoire français.

Précisons aussi que, dans nos pays, l' ignorance culturelle du clitoris et de son orgasme par beaucoup d'hommes (et de femmes) est une forme d'excision symbolique, puisque le résultat est le même pour la femme.





Garder le clitoris


Le développement du clitoris joue un rôle fondamental dans la différenciation de l'homme par rapport aux autres mammifères (qui en ont un aussi) et particulièrement les primates supérieurs (fourchette).

Non, il ne faut pas mutiler le clitoris. L'excision du clitoris n'est pas tolérable. Ce minuscule organe féminin qui semble inutile pour la copulation est pourtant fondamental pour la procréation :





Fille impure


La symbolique commune de l’excision du clitoris et de la circoncision du prépuce est celle de la pureté. Il s’agit de cette pureté visée par la purification ethnique. Elle ne s’obtient que par le fer (les massacres, les scarifications dans la profondeur de la chair) ou par le feu (le bûcher du Tribunal de l’Inquisition , les autodafés nazis).

De part et d'autre de l'objet profane, tout simplement utile et agréable, l'objet impur et l'objet sacré sont frappés de tabous. C'est le sacrifice de la partie honteuse, alors consacrée aux dieux, qui en fait une partie sacrée. Mais le sacrificateur ne prend pas la peine de demander l'avis de la victime.





Désir d’excision


La tradition rituelle, combinée avec une identification des plus jeunes à leurs aînés, permet de récupérer les mécanismes de l’émulation et de la motivation à grandir. Ils sont récupérés dans le sens d’une acceptation de la mutilation sexuelle.





La Tueuse


On ignore beaucoup trop, non seulement les souffrances engendrées et perpétuées par l’excision du clitoris, mais aussi la considérable mortalité par infection qu’elle entraîne.





Acceptation de la mutilation


Même pour celle qui a pu assister à l’excision du clitoris de sa soeur Aman et savoir ce qu’il en était de la souffrance de l’excision, faute d’échappatoire, le poids du rite d’institution est considérable. Passer du statut de fille impure, régulièrement dévalorisée par les quolibets, les rejets et les injures relatives à la souillure, à celui d’épouse potentielle, socialement reconnue, tel est le mécanisme mental qui pousse à l’acceptation de la mutilation.





Veille de l’excision


Les rites alimentaires qui accompagnent les mutilations sexuelles ont pour fonction de faire admettre la normalité de la mutilation. Le spectacle social de la nourriture, distribuée selon les privilèges et les tabous alimentaires, contribue à cette captation gustative du désir .





Souffrance de l’excision


La souffrance de l’excision et la souffrance durable qui s’ensuit pour la fille et pour la mère ultérieurement sont des moyens d’exclusion de la femme dans une dialectique de l’élévation de l’âme et de la profondeur de la chair.





Infibulation


L’infibulation accompagne ou remplace l’excision du clitoris. Il s’agit de la couture des lèvres de la fille pubère. C’est un gage pour le futur mari. Il ne s’agit par d’une relation amoureuse entre deux personnes libres. La couture du vagin montre bien que la femme n’est qu’un vase . Par l’intermédiaire de la mère et de la Tueuse , entre le père et le mari, il s’agit bien d’un échange de femmes, entre hommes .

L’infibulation est bien le rite d’institution de la femme marchandise . Cela peut se faire en dehors de toute relation marchande au sens moderne du terme. L’absence de monnaie n’empêche pas d’apprécier l’épouse à la valeur de cinq chameaux.

Le mari peut découdre son épouse. Mais il peut aussi bien la forcer. Il en va de même pour tous les cadeaux ou pour toutes les marchandises. Certains défont soigneusement les paquets. D’autres déchirent rageusement les emballages. Peu importe. L’acquéreur est en relation avec l’autre échangeur. L’objet de l’échange n’est pas un acteur de la relation. La femme est une marchandise d’abord parce que son corps ne lui appartient pas. Il n’est pas question que son plaisir puisse commander l’ouverture de son vagin comme c’est le cas entre deux amants. En ce sens, c’est plutôt l’excision du clitoris qui accompagne l’infibulation. Dans la mesure où la caresse du clitoris peut commander la lubrification et l’ouverture du vagin, la couture du vagin rend le clitoris totalement inutile. Ainsi, dans la souffrance de l’excision, c’est bien l’exclusion de la femme qui se joue, avec la complicité de la mère.





Découdre son épouse


L’excision du clitoris et l’infibulation font de la fille un cadeau si elle est considérée comme un bien de luxe échangé pour l’ alliance entre dominants ou une marchandise si elle est un bien de subsistance échangé pour la survie entre dominés. Le statut de dominant se joue autant dans la valeur guerrière des fils que dans la beauté des filles offertes. En ce sens, la marchandise est plus ancienne que les relations monétaires. Mais elle résulte d’une logique de la domination masculine . Cette guerre des sexes est elle-même une conséquence de la domination comme principe . C’est ainsi que la fille parvient au désir de l’excision et à l’acceptation de la mutilation. De la même manière se perpétue la complicité de la mère.





Exclusion de la femme


L’excision du clitoris n’est pas un rite de passage de l’âge naturel de fille à l’âge naturel de mère. La souffrance de l’excision ne sert à rien dans ce passage. Le rite non plus. L’excision (avec l’infibulation) est le rite d’institution de la femme soumise . Femme est alors synonyme d’épouse. Car la femme, l’être de désir, est justement exclue. A la place, il ne reste plus qu’un destin que la mère et la fille vont maintenant partager.





Souffrance durable


L’excision du clitoris joue un rôle considérable dans la production sociale des corps , parce que la souffrance de l’excision ne se termine pas avec la fin du rite d’institution .





Excisions fatales


L’excision du clitoris, outre que ce rite d’institution de la femme soumise est injustifiable, est responsable d’une mortalité infantile courante dans les familles.





Complicité de la mère .


A l’âge de cinq ans, Waris Dirie vient de subir l’excision du clitoris. Pendant les semaines de la cicatrisation, elle reste seule et immobile dans une hutte de branchages.




Ignorance culturelle du clitoris .


L'ignorance du clitoris par certaines femmes n'aide pas leurs amants à sortir de leur propre ignorance. D'où l'intérêt de leur collaboration dans la quête du clitoris . Mais cette ignorance vient de loin. Et elle n'est pas toujours primaire, comme en témoigne la pratique rituelle de l'excision du clitoris. Elle est le pendant de la circoncision du prépuce.





* Auteur


Hubert Houdoy



Créé le 23 Janvier 1999

Modifié le 16 Novembre 1999




* Bibliographie


Fleur du Désert

Waris Dirie et Cathleen Miller

Albin Michel

Paris, 1998

329 pages

125 Francs


Solidarité


Waris Dirie mentionne un fonds spécial de l'Organisation des Nations Unies:

La Campagne pour Éliminer les F.G.M. (Female Genital Mutilations).

Ce fond est actif dans 23 pays:


The Campaign to Eliminate FGM

UNFPA (United Nations Population Fund)

220 E. 42 nd Street

New York, NY 10017

USA





* ACFAS


Association canadienne-française pour l'avancement des sciences, à Montréal.


<<Dans le prochain numéro de la revue (janvier-février 2000) il y aura un article de la chercheuse Bilkis Vissandjée, de l'Université de Montréa, intitulé "Excision au Canada en l'an 2000">>.


Luc Quintal

Secrétaire de rédaction

http://www.acfas.ca/interface





* Compléments


Connaître, Caresser, Garder le Clitoris


Connaître le Pénis


L’érection du Phallus


La Domination Masculine


Le Harcèlement Moral


La Castration Masculine





* Retours


Les Mutilations Sexuelles

Chapitre - Renaissance

Classement Thématique du R.A.D.


Statistiques de lecture du R.A.D.

Création du Réseau d’Activités à Distance




* Pour votre prochaine visite


Quoi de neuf sur le Réseau d’Activités à Distance ?


Reproduction interdite
Association R.A.D. - Chez M.Houdoy - 18, rue Raoul Follereau - 42600 Montbrison - FRANCE.
* Fax: 04 77 96 03 09
Mise à jour: 24/12/1999