illustration

Réseau d'Activités à Distance

rad2000.free.fr

Sommaire



Vous lisez

http://rad2000.free.fr/peurtabo.htm


Peurs et tabous sexuels




Ce document est un des support de stages relatifs aux problèmes sociaux





* Plan


1. Qu'est-ce que la sexualité ?

2. Évolution et différence sexuelle

3. Les tabous liés au corps et aux idées reçues

4. Idées reçues chez la femme

5. Idées reçues chez l’homme

Conclusion





o 1. Qu'est-ce que la sexualité ?


Sexualité vient du latin sexus, séparation. Il en résulte que la sexualité est un processus de reproduction entre deux espèces, mâles et femelles. Le sexe féminin qui a le "pouvoir de féconder" et le sexe masculin qui a "le pouvoir d'ensemencer".

La vie naît de la procréation sexuée. Que ce soit pour les animaux ou pour les plantes, il existe des périodes bien définies pour la reproduction. La sexualité animale est pourrait-on dire, utilitaire.

La sexualité est différente chez les humains. Ils peuvent toute l'année et à tous moments, s' unir et pas uniquement pour procréer mais aussi pour leur seul et unique plaisir.

Cependant il n'est pas exclu, chez certaines espèces animales que le plaisir soit aussi présent au moment de la reproduction. Certains mammifères femelles sont dotés d'un clitoris. Chez certaines espèces de singes, la masturbation est fréquente et les accouplements se produisent parfois en dehors des périodes de fécondité.


<<La biologie de la sexualité semble organisée autour des notions de fécondité et de reproduction, qui, elles-mêmes, nécessitent une puissance attractive pour réunir les deux sexes et perpétuer l'espèce. On a longtemps nié ou minimisé la dimension biologique de la sexualité humaine. Cependant, notre meilleure connaissance de la neuroendocrinologie nous permet aujourd'hui de mieux comprendre l'organisation biologique de la sexualité et l'articulation entre biologie et psychologie. On peut résumer ce système autour de cette notion très simple: ce sont les mêmes hormones qui contrôlent et déclenchent (du grec hormonê, activer) la fécondité et qui organisent les comportements sexuels: les androgènes et les oestrogènes. Suzanne Képes, Philippe Brenot. Relaxation et sexualité. Éditions Odile Jacob>>


La sexualité ne débute pas à partir de son premier rapport sexuel , ni à la puberté. Elle débute dès la naissance et plus précisément avant la naissance. Le foetus dans le ventre de sa mère, a des érections. On le remarque très bien chez le petit garçon, car son sexe est extérieur et visible.

Lorsque Freud a affirmé que tous les enfants avaient une vie sexuelle, il a scandalisé son époque. On ne pouvait penser qu'un enfant puisse avoir des attitudes "impures". Ce qu'il a surtout voulu dire, c'est que la vie sexuelle joue un rôle important dans le développement de la personnalité, de la santé, et de la maladie psychique. Qu'elle nous laisse des traces et influence notre vie d'adulte. Pour un nouveau né, les relations aux premiers objets d'amour, sont évidemment les parents. C'est ensuite par la façon d'élever son enfant, que les parents ou les expériences personnelles, en feront un adulte libre ou moins libre, voire traumatisé dans sa sexualité.

La sexualité est une des bases de notre équilibre. Elle dépend, à la fois de la maturation organique, physique et des conditions socioculturelles. La sexualité est séparée de la procréation de différentes façons. Dans notre société, elle se heurte à des interdits. L'homme est pris dans un système social, fait de lois civiles ou religieuses. Il est aussi conditionné par une éducation qui peut rendre sa sexualité limitée. En effet à cause de l'éducation ou expériences, un individu peut avoir des peurs, des blocages et pannes. Il peut s'imposer des interdits ou être bourré de tabous sexuels. Il pourrait être libre dans son corps, mais l'homme à une sexualité qui lui est enseignée et apprise. Cette sexualité s'exprime chez chacun par le contexte culturel dans lequel nous vivons. Elle est le produit de nos pulsions et de notre éducation. Chaque société à une interprétation sexuelle différente, mais souvent faite de contraintes pour un individu. Elle définit le féminin et le masculin de manière telle qu'il faut un travail monumental pour arriver à libérer ce qui au fond ne peut pas être effacé ou ignoré dans la différenciation sexuelle .





* 2. Évolution et différence sexuelle


Psychologiquement, la différence sexuelle ne comporte en soi aucune supériorité ou infériorité de l'un ou l'autre sexe. Elle est simplement complémentaire. Trop d' hommes et de femmes confondent la différence physiques des sexes avec l'inégalité des droits souvent au détriment de la femme d'ailleurs. Les deux sexes n'ont jamais été estimés de la même manière. La femme a été souvent dévalorisée et opprimée par les hommes dans une majorité de pays du globe.


Je n'apprends rien à personne en disant que les premiers contacts, que ce soit par l'allaitement, la toilette, les baisers, les caresses, les mots tendres ou mots d'amour , sont les premiers gestes ou attitudes qui activent les zones érogènes et qui sont les premières sources d'excitation du bébé.

Depuis leur plus tendre enfance, l'homme et la femme n'ont pas la même expérience de leur corps.

Le petit garçon a un pénis qui fait partie de son corps, son érection ne dépend pas de sa volonté. Il peut se retrouver en érection à des moments où il ne s'y attend pas. Son pénis devient dur. Il peut éprouver l' instinct de pénétration. Mais il se demande quoi pénétrer et surtout de quelle manière ? Lorsqu'il observe le sexe de la petit fille, il se pose la question: "Est-ce que ça va pousser ?". Il est persuadé que lui est normal et il est parfois surpris de voir la petite fille ou même sa mère être dépourvues d'un pénis !

Puis il commence à avoir des représentations plus concrètes de pénétration qui ne peuvent être imaginées qu'à partir de la bouche et de l' anus; le nombril est parfois également conçu comme lieu de pénétration

<<C'est le garçon et non la fille, qui construit l'idée qu'il n'existe qu'un seul organe sexuel, le pénis. (Colette Chiland. “Le sexe mène le monde”. Éditions Calmann Lévy).>>


Quoi qu'il en soit, le propre de la sexualité est de dépasser la question du pénis, et d'aller au-delà du pouvoir du mot qu'il symbolise.


La petite fille n'a pas la même expérience que le petit garçon, de son propre sexe. Rien ou presque n'est visible. Elle apprend que tout est en majorité à l'intérieur de son corps. On lui apprend qu'elle portera des bébés et que ses seins pousseront et donneront du lait. Lorsqu'elle commencera à explorer son sexe, elle sentira une petite "chose" en relief, très sensible qui procure du plaisir qui est le clitoris, puis un trou. Si elle plonge ses doigts dans ce trou, elle ne pourra même pas visualiser ce qu'elle y sent. Elle aura une image très floue et compliquée.

A la puberté, les corps des deux jeunes adolescents changent encore. Ils se développent, chacun, différemment.

La pilosité autour du sexe, barbe, moustache, la voix qui mue et les premières éjaculations chez le garçon.

Les poils pubiens et poils sous les bras, les seins qui se développent, les premières règles, chez la jeune fille.


La recherche de l'identité sexuée est importante pour l'adolescent. L'identité du Moi se distingue de l'image corporelle car elle comprend les différentes identifications du sujet. L'individu parvient à s'identifier dans le temps, moralement, et socialement. Aussi bien dans ses objectifs, dans ses désirs, dans sa recherche, que dans son attirance vers l'autre sexe. Pour l'adolescent, les premières expériences sexuelles avec l'autre sexe peuvent être déterminantes pour son comportement d'adulte, à venir. Ses expériences peuvent être enrichissantes et heureuses. Elles confirment alors l'achèvement de son identité. Ou bien, au contraire, elles sont malheureuses voire désastreuses. Ceci entraîne des comportements et des réactions multiples, de domination ou de soumission, de violence ou de passivité. Des blocages, comme le vaginisme chez la femme, ou impuissance chez l'homme. Des perturbations psychiques et physiques peuvent survenir aussi si l'adolescent a subi une éducation castratrice au niveau de son corps, dans un milieu par trop pudique où le sexe est sujet tabou, sale ou encore honteux. Par des comportements incestueux ou autres violences, subis dans la petite enfance. Toutes ces mauvaises expériences peuvent produire des troubles de la personnalité chez l'adulte que ce soit pour l'homme comme pour la femme. Car elles réactivent les troubles de l'identité sexuée.


Bien qu'il y ait une évolution des moeurs et des rôles entre l'homme et la femme, puis dans l'éducation familiale, elle n'en reste pas moins encore insuffisante en matière d'information sexuelle , que ce soit d'ordre privé ou public. Trop d' individus gênés eux-mêmes dans leur sexualité, ne peuvent ou n'osent pas, par pudeur, en parler à leurs enfants. Ils espèrent parfois que ceux-ci auront un apprentissage extérieur tel que l'école ou autres institutions, pour l'enseigner à leur place.

<< Les temps ont changé, mais les enquêtes plus récentes montrent toujours ce déficit en information et en éducation parentale: 20 à 30 pour cent des mères ne parlent toujours pas de sexualité à leurs enfants, et souvent plus de 50 pour cent des pères. Suzanne Képès, Philippe Brenot>>


Il serait temps, qu'en plus de l'information, il y ait une réelle éducation, sans mots couverts, un réel échange d'idées, de questions et réponses sans aucune barrière pour une véritable connaissance de la sexualité. Je peux vous confirmer, étant donné que je l'enseigne moi-même, que les jeunes entre 16 et 25 ans ont une réelle méconnaissance de la sexualité. Ils ont des idées toutes faites et souvent fausses de leur propre corps. Combien de jeunes pensent encore que le clitoris est un organe pour uriner ? Ils tombent alors des nues, lorsque je leur annonce que non seulement ce n'est pas avec le clitoris que nous urinons, mais qu'il n'a qu'une seule fonction, celle de procurer du plaisir ! Et combien de femmes mariées n'ont jamais connu d' orgasme, par ignorance ?


Il existe différentes façons de percevoir ou vivre la sexualité selon les pays. Pour certaines cultures ou rites, la masturbation collective, ou encore l' homosexualité font partie de la normalité et de l'évolution sexuelle. Pour d'autres ce sera au contraire des mutilations sexuelles telles que l'excision du clitoris , qui suppriment tout plaisir à la femme. Hubert Houdoy le créateur du site sur lequel vous êtes actuellement, a écrit sur les mutilations sexuelles. Je vous conseille d'aller consulter ses textes. Ils sont riches d' informations. Vous en apprendrez sûrement plus et mieux que je ne pourrais le faire. Je vais donc rester dans notre culture européenne et judéo-chrétienne, ce qui me donne déjà énormément de quoi écrire je vous assure !





* 3. Les tabous liés au corps et aux idées reçues.


Nous avons vu dans le paragraphe précédent que notre sexualité est en partie conditionnée par notre éducation. La façon de vivre notre sexualité à l'âge d'adulte dépend pour beaucoup de l'éducation parentale.


L'éducation sexuelle et le sexe sont encore des sujets tabous. Beaucoup d'individus, ne peuvent pas aborder le sujet sans ressentir une gêne évidente. Je vais donner quelques exemples de sujets tabous qui sont liés avec le corps. Le corps de la femme et les idées éducatives reçues, tout d'abord, puis le corps de l'homme ensuite. Je développerai plus loin les tabous restant très ancrés dans notre culture judéo-chrétienne.





* 4. Idées reçues chez la femme


Les femmes parlent plus facilement entre elles de la sexualité, mais ont beaucoup de difficultés à en parler à leur propre enfant. Cela vient souvent du fait qu'elles n'ont pas eu elles-mêmes la connaissance et l'éducation par leur propre mère. Jeunes filles, elles se sont, soit plongées dans des livres et bien souvent en cachette, sans peut-être même tout bien comprendre, soit par bribes et pas toujours en bonne connaissance, par les amies. Lorsqu'une jeune fille a ses premières règles, elle vit une expérience particulière. Elle sait qu'elle est devenue une femme et qu'elle pourra devenir mère. Mais il se mélange à cela énormément de tabous. Les règles ou menstruations sont encore de nos jours et pour beaucoup de couples, une période d'abstinence du rapport sexuel . Par ignorance, le sang menstruel répugne beaucoup d'hommes et de femmes.

Il existe de nombreux mythes sur le sang de la femme. Tout tourne autour du sang. Sang des premières règles, puis celui des menstruations, sang de la défloration, sang à l'accouchement. Sans parler des douleurs qui accompagnent ces pertes. On pourrait penser que le sexe de la femme , n'est que blessure et douleur. On lui renvoie souvent que ces pertes de sang sont sales, que ce sont les impuretés du corps qui s'écoulent et certaines croient être une fille impure . De nos jours encore, quelques superstitions persistent autour des menstruations, comme par exemple:

De faire tourner la mayonnaise.

De ne pas se baigner dans de l'eau froide.

De ne pas boire de l'eau glacée

D'avoir le droit de manger pendant le ramadan, pour les femmes sous lois musulmanes , parce que les règles anémient et fatiguent celles-ci.

De leur interdire l'entrée des temples en Inde.

De ne pas toucher les aliments destinés à la communauté.

Autant de tabous qui montrent que la femme est porteuse de souillure, et comme dit Colette Chiland, elle s'en laisse persuader aisément.

Maurice Godelier nous raconte les mythes chez les Baruya dont voici un extrait:


Pour revenir au présent, car ce n'est malheureusement pas fini, la femme est loin d'être libérée dans son corps.

Certaines femmes qui se font pénétrer, ne peuvent pas toujours exprimer ce qu'elles éprouvent. Il y a un mélange indiscernable de sensations vaginales et de sensations anales. Selon l'expression de Lou Andréas-Salomé, "le vagin est loué à l'anus". Cette sensation peut perturber un certain nombre de femmes et les empêcher d'accéder à l' orgasme. En effet l'anus est un objet et un sujet tabou. Il n'est pas considéré comme faisant partie de la sexualité dite "normale" dans notre société judéo-chrétienne.

L'éducation et son évolution produisent des barrières qui peuvent être soit pudiques soit de dégoût. Le sexe de la femme est situé entre l'orifice urinaire et l'orifice anal. Et c’est de là que coule le sang des règles. Le pénis lui, émet par le même canal, l'urine et le sperme. Je pense que notre vie sexuelle serait nettement plus heureuse, si chacun arrivait à dépasser ces barrières. Car nous naissons tous entre les fèces et l'urine, inter urinas et faeces . <<Inter faeces et urinas nascimur ! (Saint Augustin)>>

Certaines autres femmes font une analogie entre le pénis et un couteau. Ce fantasme peut venir d'une éducation qui exagérait les manifestions de la défloration. Le culte de la virginité. Jusqu'à exposer les draps tachés de sang de la nuit de noce. Aujourd'hui la peur de l'intrusion masculine est légèrement différente mais elle reste encore présente chez les femmes qui souffrent de vaginisme.

Le dégoût du sexe de l'homme . "On a vu assez d'horreurs pendant la guerre !” Une phrase que vous avez sans doute entendue. L'image que cette femme peut avoir n'est pas seulement le dégoût du sexe, mais de ce qu'il représente. A sa peur se mêle une répulsion liée à la représentation animale du phallus. La mauvaise représentation de l'homme et de son désir. On pourrait penser qu'elle ne voit plus l'homme et son désir amoureux, mais l'animal en "rut". Cela provient très souvent de ce qu'elle a, depuis l'enfance, une image peu flatteuse de l'homme et de sa sexualité. Cela peut provenir aussi de certaines violences physiques ou morales qu'elle peut avoir subies.

Certaines femmes sont persuadées que le désir sexuel de l'homme n'est pas contrôlable. Que celui-ci ne peut pas rester longtemps sans faire l'amour : "Les hommes ne sont pas comme nous ! Ils ne pensent qu'à ça !". "Ils sont tous à mettre dans le même sac". "Si je ne lui cède pas, il ira voir ailleurs, pour assouvir son instinct bestial". Cela, comme si l'homme n'associait jamais la sexualité à l' amour.

Tant que les femmes persisteront à conserver des idées comme celles-ci, il ne pourra jamais y avoir d'évolution vers une égalité des rapports entre l'homme et la femme. Ces femmes se prêtent bien à la domination de l'homme, la servitude volontaire , parce qu'elles sont convaincues que l'homme est ainsi. Ces femmes sont aussi des mères qui éduquent et confortent les hommes dans ce rôle. Elles les persuadent qu'ils sont ainsi. Elles éduquent leur fils en futur "macho".

Sachez mesdames que beaucoup d'hommes aujourd'hui se battent et combattent avec nous pour détruire toutes ces idées d'oppression, de domination, dont la femme est victime. Ceux-là réclament à leur tour le droit d'être considérés comme des hommes ayant des sentiments et un coeur à la place du phallus. Ils sont dans la même demande affective . Ils ont une demande réciproque d'amour. Ils croient au plaisir donné et au plaisir reçu . Ils ne pensent pas assouvir "leur soif sexuelle".

Ces femmes, prises au piège par des idées toutes faites, des normes de vie, des conditionnements ancrés depuis l'enfance, ne peuvent qu'apporter une sexualité bloquante chez l'un ou l'autre sexe.

Dans les années 70, un mouvement de femmes , le MLF, Mouvement pour la Libération de la Femme, dont j'ai moi-même fait partie à un moment donné, aurait pu être quelque chose de formidable. Mais le: "On a pas besoin des hommes !", "On peut très bien s'en passer !", m'ont très vite fait comprendre qu'il me fallait sortir de ce mouvement. Je souhaitais la libération de la femme et l'évolution des moeurs, mais avec la collaboration et la compréhension des hommes ! Pas sans, ni contre, les hommes ! Trop de femmes haineuses, parfois devenues lesbiennes par cette haine de l'autre sexe, se sont cachées derrière ce mouvement. Elles s'en servaient pour assouvir leur vengeance.

Ou bien, d'autres au contraire reproduisent elles-mêmes ce qu'elles reprochent aux hommes. Elles agissent de la même façon: "Je viens de passer une bonne nuit, maintenant, barres-toi !". Elles deviennent exigeantes. Elles couchent tous azimuts. "Il baise bien, il baise mal" seront leurs appréciations pour leur seul critère. Je ne vois pas d'évolution possible si chacun n'y met pas du sien. Je redis et ne le redirai sans doute pas assez, notre différence des sexes existe. On ne peut pas changer cela. Mais nous devons cesser toute guerre des sexes . Considérons-nous comme complémentaires psychologiquement pour évoluer vers une égalité affective, politique et sociale.

Tenter de renverser la vapeur et rivaliser sans cesse, ne donnera toujours pas l'égalité.

La fameuse "morale" judéo-chrétienne transmet des interdits, provoque des dégâts, et active les fantasmes, des blocages, des peurs et des culpabilités pour ceux qui n'observent pas à la lettre ces interdits. Je développerai plus loin ce que la morale religieuse fait de nous et les nombreux tabous dans une société qui se montre mensongère et hypocrite.






* 4. Idées reçues chez l’homme


La peur du sexe de la femme est moins perceptible. Cette peur vient plutôt de ce que le mythe de la femme représente. "La femme est castratrice". Cela remonte au mythe du vagin denté . Il est né de la confusion inconsciente entre la bouche et les organes génitaux. "La femme est possessive". On parle de la "femme araignée". Elle tisse sa toile pour conquérir le mâle. Puis elle le vide de ses énergies sexuelles avant de l'abandonner. "La femme est séduisante", ou tentatrice ! On peut remonter jusqu'à Eve qui séduit Adam. Circé et les sirènes tentent Ulysse. Autant d’exemples montrant une femme "dangereuse" qui pousse l'homme à commettre le péché, le mal.

De nos jours certaines enquêtes ont été faites. Elles indiquent que la mini-jupe, sur le lieu de travail, serait responsable de baisses de productivité chez les hommes. Ce qui, bien sûr, fait réagir les femmes. "Les hommes n'ont qu'à apprendre à maîtriser leurs instincts bestiaux !”

La femme est dangereuse, séductrice pour l'homme. Mais voilà qu'on apprend qu'elle sait jouir ? Elle a, elle aussi, un désir sexuel ! Et plus profondément et plus intensément que l'homme ! Mais alors, cela risque de le placer en position d'infériorité ? Si bien que, pour l'homme, la femme fait peur. Elle devient un danger. Elle instaure l'inquiétude. Elle déstabilise certains hommes.

D'autres ont peur d' être amoureux . "Tomber amoureux”, ils ne veulent pas. "Perdre la tête", encore moins. Alors ils multiplient les aventures érotiques. Surtout ne pas s'attacher ! Certains multiplient les aventures pour se donner une réputation de bons baiseurs. N'est-ce pas surtout pour s'en convaincre eux-mêmes ?

Colette Chiland, nous donne l'exemple de Don Juan . Don Giovani, c'est merveilleux, surtout avec la musique de Mozart. Qui n'aime pas Don Juan, l'irrésistible ? Sa séduction masculine ? Quand on est victime d'un homme qui court, de séduction en séduction, de femme en femme, pour les ajouter à son " catalogue", il ne reste plus qu'un mufle. Reste un homme, ordinairement cruel. Il ne fait que se défendre de la peur, de l' amour et de l' intimité, par le mensonge et par la fuite.

On peut penser que Don Juan avait besoin de prouver sa "virilité" à travers une sexualité dont il doutait lui-même. Il était trop peu sûr de lui, sur le plan psychologique et caractériel.


Revenons au "macho" dont je parle plus haut. Lui, à l'inverse, pense que la femme n'est là que pour le servir, lui être agréable. Il pense être d’une espèce supérieure, puissante. Il est le mâle dominant dans toute sa splendeur. On l'aura éduqué dans cet état d'esprit. Il choisira une femme soumise . Une gentille. Une qui ne ferait pas de mal à une mouche. Qui ne le contredit pas. L'important pour lui, c'est qu'elle sache bien faire la cuisine et bien tenir son "intérieur" ! Une qui pensera, comme lui, que son rôle est à la maison. Celui-là bien sûr, pensera que la libération de la femme détruit beaucoup de couples. Si chacun était resté à sa place il n'y aurait pas autant de divorces ! Il ajoutera encore qu'auparavant, les femmes acceptaient très bien cette vie. Elles ne s'en portaient pas plus mal ! Pourquoi veulent-elles l'égalité aujourd'hui ? Pourquoi aussi vouloir faire des métiers réservés aux hommes ? Est-ce que l'homme cherche à prendre leur place à la maison ? Dans le foyer, sa femme est reine ! Faire la cuisine, "torcher les enfants" ou faire le ménage, c’est son domaine. Il ne s'en mêle pas ! Alors, vous voyez bien qu'il lui laisse des responsabilités !


Puis il y a l'homme qui a une femme trop prude. Mais est-ce vraiment sa femme qui est trop prude? Lui-même, n’est-il pas prisonnier de son éducation ? Elle l'incite à penser que ses fantasmes ne sont pas dignes d'être vécus en toute liberté. Ce qu'il fait, en mâle, est mal !

Il pensera qu'il "ne peut faire ces choses-là à sa propre femme. Femme, mais respectable ! Il ira voir une prostituée. C’est la fonction sociale et la double relation de la prostitution . Il trompera sa femme, pour réaliser ses fantasmes. Parfois et même souvent, c’est dans la culpabilité. Il éprouvera de la honte à ce qu'il pensera être ses "déviations" ! Il pensera "déviations", parce que son éducation aura été celle de faire l'amour dans des normes tolérées par des lois religieuses et pudiques.


Encore tabous pour beaucoup, la fellation et le cunnilingus. Ils sont très peu pratiqués à l'intérieur du couple. Ne parlons pas de boire le sperme ! (“Buvez ! Éliminez!” ? “Moi, jamais !”). Ces pratiques répugnent à beaucoup de femmes. Certaines diront:

Tels seront les propos de certaines. J'en reparlerai plus bas dans les tabous d'une société judéo-chrétienne.

Pourtant lorsqu'on aime, de tout son être, un homme, rien n'est sale ni tabou. C'est un don d'amour !

Qu’on se rappelle toutes les idées fausses, écrites ou dites, sur la masturbation du jeune homme. La masturbation a fait l'objet d'une réprobation religieuse, instaurant non seulement la culpabilité, mais aussi la peur de tomber malade. On parle beaucoup plus de masturbation masculine, pourtant les jeunes filles ne se sont jamais privées. Mais là encore notre société, bien que cela ait changé fort heureusement, dénigre chez la femme ce "petit bouton" si peu visible, au profit du pénis si visible chez l'homme. Il n'y a encore pas si longtemps on ignorait le plaisir orgasmique chez la femme. Bien sûr, la femme n'a pas de pénis !


Il existait toutes sortes de pensées culpabilisantes sur la masturbation.

L'éducation religieuse est une des principales responsables de cette culpabilisation. D'ailleurs, pourquoi le pape, qui est sensé ne pas avoir de vie sexuelle , régit-il celle de tous ses fidèles ? Les interdits instaurent des pensées coupables qui finissent par perturber et ancrer des malaises psychologiques et sexuels incontestablement !

La masturbation masculine, tout comme la peur du sang chez la femme, a fait l'objet d'idées fausses, auxquelles beaucoup ont cru. En voici quelques exemples:

J'en oublie très certainement ! Fort heureusement pour la masturbation, et d'ailleurs plus que sur les règles chez la femme, des progrès se sont produits. On pourrait plutôt s'inquiéter à présent de celui ou celle qui dit ne s'être jamais masturbé.





* Conclusion


Je peux simplement souhaiter que les générations futures trouveront un meilleur équilibre grâce à une plus large ouverture d'esprit. Quand on arrivera à parler de sexualité en toute liberté. Quand on aura cessé de mettre des interdits et des limites à des attitudes, au nom de Dieu ou de la morale, là où, pourtant, il n'y a que de l'amour. Pourquoi mettre des normes de référence sur quelque chose qui ne peut et ne doit être décidé que librement entre deux partenaires ? Où sont les normes de référence, quand Colette Chiland nous apprend qu'aux Etats-Unis, avant la dernière guerre mondiale, un homme a été condamné pour perversion tout simplement parce qu'il proposait à sa femme trois rapports sexuels par semaine ? Cette femme aurait-elle porté plainte, aurait-elle trouvé cela inadmissible, si elle-même n'avait pas été conditionnée dans cet état d'esprit ? Penser que trois rapports sexuels par semaine était au-dessus de la moyenne, que son mari était forcément un obsédé, cela peut nous faire rire aujourd'hui !


Les critères ou les normes sont valables, bien sûr, lorsque l'un est contraint de faire ou de subir par l'autre ce qu'il n'a ni choisi ni voulu. C'est ni plus ni moins un viol. Il est une profonde blessure aussi bien morale que physique. Ces actes méritent une condamnation. Je pense à ces enfants victimes d' inceste. Aux jeunes filles violées et traumatisées à vie. A ces femmes mutilées dont la possibilité de plaisir est enlevée. A tous ceux qui subissent violences physiques ou contraintes morales .


Il y a aussi 'l'errance du sexe" qui instaure le manque de respect de l'autre. Des perversions, liées à la dégradation de soi ou de l'autre, ayant en lui trop de pulsion de destruction et pas assez de tendresse. Une activité devient perverse, dit Stoller, lorsque l'excitation érotique dépend du sentiment qu'on est en train de pécher ou de faire du mal. Le Marquis de Sade avait ce sentiment ! Et il éprouvait un plaisir et une excitation sexuelle à faire le mal, détruire, humilier et anéantir ses victimes !





* Suite


Tabous sexuels dans notre société judéo-chrétienne





* Auteur


Marie Isabelle Murat

Créé le 7 Juillet 1999

Modifié


mimurat@imaginet.fr





* Bibliographie


Le sexe mène le monde

Colette Chiland

Éditions Calmann-Lévy


Relaxation et sexualité

Suzanne Képes et Philippe Brenot

Éditions Odile Jacob


La qualité des sentiments

Willy Pasini

Éditions Petite bibliothèque Payot





o Définitions


Trouver les définitions des termes en gras dans le texte.


Glossaire Alphabétique du Réseau d'Activités à Distance





* Retours


Classement Thématique du Chapitre – Renaissance


Classement Thématique des Page du Réseau d'Activités à Distance


Chronologie des Textes Publiés sur le Réseau d'Activités à Distance





* Pour votre prochaine visite


Quoi de neuf sur le Réseau d'Activités à Distance ?


Reproduction interdite
Association R.A.D. - Chez M.Houdoy - 18, rue Raoul Follereau - 42600 Montbrison - FRANCE.
* Fax: 04 77 96 03 09
Mise à jour: 24/12/1999