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Peurs et
tabous sexuels
Ce document
est un des support de stages relatifs aux
problèmes sociaux
Plan
1. Qu'est-ce que la sexualité ?
2.
Évolution et différence sexuelle
3. Les tabous
liés au corps et aux idées reçues
4. Idées
reçues chez la femme
5. Idées reçues chez
l’homme
Conclusion
o 1.
Qu'est-ce que la sexualité ?
Sexualité vient du latin sexus,
séparation. Il en résulte que la sexualité est un
processus de reproduction entre deux espèces, mâles et femelles.
Le sexe féminin qui a le "pouvoir de féconder"
et le sexe masculin qui a "le pouvoir d'ensemencer".
La vie naît
de la procréation sexuée. Que ce soit pour les animaux ou pour
les plantes, il existe des périodes bien définies pour la
reproduction. La sexualité animale est pourrait-on dire, utilitaire.
La sexualité est différente chez les humains. Ils peuvent
toute l'année et à tous moments, s' unir et pas
uniquement pour procréer mais aussi pour leur seul et unique
plaisir.
Cependant il n'est pas exclu, chez certaines
espèces animales que le plaisir soit aussi présent au moment de
la reproduction. Certains mammifères femelles sont dotés d'un clitoris. Chez certaines espèces de singes, la
masturbation est fréquente et les accouplements se
produisent parfois en dehors des périodes de fécondité.
<<La biologie de la sexualité semble
organisée autour des notions de fécondité et de
reproduction, qui, elles-mêmes, nécessitent une puissance
attractive pour réunir les deux sexes et perpétuer
l'espèce. On a longtemps nié ou minimisé la dimension
biologique de la sexualité humaine. Cependant, notre meilleure
connaissance de la neuroendocrinologie nous permet
aujourd'hui de mieux comprendre l'organisation biologique de la
sexualité et l'articulation entre biologie et psychologie. On peut
résumer ce système autour de cette notion très simple: ce
sont les mêmes hormones qui contrôlent et déclenchent (du
grec hormonê, activer) la fécondité et qui organisent les
comportements sexuels: les androgènes et les oestrogènes.
Suzanne Képes, Philippe Brenot. Relaxation et sexualité.
Éditions Odile Jacob>>
La sexualité ne
débute pas à partir de son premier rapport
sexuel , ni à la puberté. Elle
débute dès la naissance et plus précisément avant
la naissance. Le foetus dans le ventre de sa
mère, a des érections. On le
remarque très bien chez le petit garçon, car son sexe est
extérieur et visible.
Lorsque Freud a
affirmé que tous les enfants avaient une vie sexuelle, il a
scandalisé son époque. On ne pouvait penser qu'un enfant puisse
avoir des attitudes "impures". Ce qu'il a surtout voulu dire, c'est que la vie
sexuelle joue un rôle important dans le développement de la
personnalité, de la santé, et de la maladie
psychique. Qu'elle nous laisse des traces et influence notre
vie d'adulte. Pour un nouveau né, les
relations aux premiers objets d'amour, sont
évidemment les parents. C'est ensuite par la façon
d'élever son enfant, que les parents ou les expériences
personnelles, en feront un adulte libre ou moins libre, voire
traumatisé dans sa sexualité.
La sexualité est une
des bases de notre équilibre. Elle dépend, à la fois de
la maturation organique, physique et des conditions socioculturelles. La
sexualité est séparée de la
procréation de différentes façons. Dans
notre société, elle se heurte à des interdits.
L'homme est pris dans un système social, fait de lois
civiles ou religieuses. Il est aussi conditionné par une
éducation qui peut rendre sa sexualité limitée. En effet
à cause de l'éducation ou expériences, un individu peut
avoir des peurs, des blocages et pannes. Il peut s'imposer des interdits ou
être bourré de tabous sexuels. Il pourrait être libre dans
son corps, mais l'homme à une sexualité qui lui est
enseignée et apprise. Cette sexualité s'exprime chez chacun par
le contexte culturel dans lequel nous vivons. Elle est le produit de nos
pulsions et de notre éducation. Chaque
société à une interprétation sexuelle
différente, mais souvent faite de contraintes pour un
individu. Elle définit le féminin et le
masculin de manière telle qu'il faut un travail monumental pour arriver
à libérer ce qui au fond ne peut pas être effacé ou
ignoré dans la différenciation sexuelle .
2. Évolution et différence sexuelle
Psychologiquement, la différence sexuelle ne comporte en
soi aucune supériorité ou
infériorité de l'un ou l'autre sexe. Elle est simplement
complémentaire. Trop d' hommes et de
femmes confondent la différence physiques des sexes
avec l'inégalité des droits souvent au détriment de la
femme d'ailleurs. Les deux sexes n'ont jamais été estimés
de la même manière. La femme a été souvent
dévalorisée et opprimée par les hommes dans une
majorité de pays du globe.
Je n'apprends rien à
personne en disant que les premiers contacts, que ce soit par l'allaitement,
la toilette, les baisers, les caresses, les mots tendres ou
mots d'amour , sont les premiers gestes ou
attitudes qui activent les zones érogènes et qui sont les
premières sources d'excitation du bébé.
Depuis
leur plus tendre enfance, l'homme et la femme n'ont pas la même
expérience de leur corps.
Le petit garçon
a un pénis qui fait partie de son corps, son
érection ne dépend pas de sa volonté. Il
peut se retrouver en érection à des moments où il ne s'y
attend pas. Son pénis devient dur. Il peut
éprouver l' instinct de
pénétration. Mais il se demande quoi
pénétrer et surtout de quelle manière ? Lorsqu'il observe
le sexe de la petit fille, il se pose la question: "Est-ce que ça va
pousser ?". Il est persuadé que lui est normal et il est parfois
surpris de voir la petite fille ou même sa mère être
dépourvues d'un pénis !
Puis il commence à avoir
des représentations plus concrètes de pénétration
qui ne peuvent être imaginées qu'à partir de la
bouche et de l' anus; le nombril est parfois
également conçu comme lieu de pénétration
<<C'est le garçon et non la fille, qui construit
l'idée qu'il n'existe qu'un seul organe sexuel, le pénis.
(Colette Chiland. “Le sexe mène le monde”. Éditions
Calmann Lévy).>>
Quoi qu'il en soit, le propre de
la sexualité est de dépasser la question du pénis, et
d'aller au-delà du pouvoir du mot qu'il symbolise.
La
petite fille n'a pas la même expérience que le petit
garçon, de son propre sexe. Rien ou presque n'est visible. Elle apprend
que tout est en majorité à l'intérieur de son corps. On
lui apprend qu'elle portera des bébés et que ses seins
pousseront et donneront du lait. Lorsqu'elle commencera à explorer son
sexe, elle sentira une petite "chose" en relief, très
sensible qui procure du plaisir qui est le clitoris, puis un trou. Si elle plonge ses doigts dans
ce trou, elle ne pourra même pas visualiser ce qu'elle y sent. Elle aura
une image très floue et compliquée.
A la
puberté, les corps des deux jeunes
adolescents changent encore. Ils se développent,
chacun, différemment.
La pilosité autour du sexe, barbe,
moustache, la voix qui mue et les premières
éjaculations chez le garçon.
Les
poils pubiens et poils sous les bras, les seins qui se
développent, les premières règles, chez la jeune fille.
La recherche de l'identité sexuée est importante
pour l'adolescent. L'identité du Moi
se distingue de l'image corporelle car elle comprend les différentes
identifications du sujet. L'individu parvient à
s'identifier dans le temps, moralement, et socialement. Aussi
bien dans ses objectifs, dans ses
désirs, dans sa recherche, que dans son attirance vers
l'autre sexe. Pour l'adolescent, les premières expériences
sexuelles avec l'autre sexe peuvent être déterminantes pour son
comportement d'adulte, à venir. Ses expériences peuvent
être enrichissantes et heureuses. Elles confirment alors
l'achèvement de son identité. Ou bien, au
contraire, elles sont malheureuses voire désastreuses. Ceci
entraîne des comportements et des réactions multiples, de
domination ou de soumission, de
violence ou de passivité. Des
blocages, comme le vaginisme chez la femme,
ou impuissance chez l'homme. Des perturbations
psychiques et physiques peuvent survenir
aussi si l'adolescent a subi une éducation castratrice au niveau de son
corps, dans un milieu par trop pudique où le sexe est sujet tabou, sale
ou encore honteux. Par des comportements
incestueux ou autres violences, subis dans la petite enfance.
Toutes ces mauvaises expériences peuvent produire des troubles de la
personnalité chez l'adulte que ce soit pour l'homme
comme pour la femme. Car elles réactivent les troubles de
l'identité sexuée.
Bien qu'il y ait une
évolution des moeurs et des rôles entre l'homme et la femme, puis
dans l'éducation familiale, elle n'en reste pas moins encore
insuffisante en matière d'information sexuelle , que
ce soit d'ordre privé ou public. Trop d' individus
gênés eux-mêmes dans leur sexualité, ne peuvent ou
n'osent pas, par pudeur, en parler à leurs enfants. Ils espèrent
parfois que ceux-ci auront un apprentissage extérieur tel que
l'école ou autres institutions, pour l'enseigner
à leur place.
<< Les temps ont changé, mais les
enquêtes plus récentes montrent toujours ce déficit en
information et en éducation parentale: 20 à 30
pour cent des mères ne parlent toujours pas de sexualité
à leurs enfants, et souvent plus de 50 pour cent des pères.
Suzanne Képès, Philippe Brenot>>
Il serait
temps, qu'en plus de l'information, il y ait une réelle
éducation, sans mots couverts, un réel
échange d'idées, de questions et réponses sans aucune
barrière pour une véritable connaissance de la
sexualité. Je peux vous confirmer, étant donné que je
l'enseigne moi-même, que les jeunes entre 16 et 25 ans ont une
réelle méconnaissance de la sexualité. Ils ont des
idées toutes faites et souvent fausses de leur propre corps. Combien de
jeunes pensent encore que le clitoris est un organe pour
uriner ? Ils tombent alors des nues, lorsque je leur annonce que non seulement
ce n'est pas avec le clitoris que nous urinons, mais qu'il n'a qu'une seule
fonction, celle de procurer du plaisir ! Et combien de femmes
mariées n'ont jamais connu d' orgasme, par ignorance ?
Il existe différentes façons de percevoir ou vivre
la sexualité selon les pays. Pour certaines cultures ou rites, la
masturbation collective, ou encore l'
homosexualité font partie de la normalité et de
l'évolution sexuelle. Pour d'autres ce sera au contraire des mutilations sexuelles telles que l'excision du
clitoris , qui suppriment tout plaisir à la femme. Hubert
Houdoy le créateur du site sur lequel vous êtes actuellement, a
écrit sur les mutilations sexuelles. Je vous conseille d'aller
consulter ses textes. Ils sont riches d' informations. Vous
en apprendrez sûrement plus et mieux que je ne pourrais le faire. Je
vais donc rester dans notre culture européenne et
judéo-chrétienne, ce qui me donne déjà
énormément de quoi écrire je vous assure !
3. Les tabous liés au corps et aux
idées reçues.
Nous avons vu dans le
paragraphe précédent que notre sexualité est en partie
conditionnée par notre éducation. La façon de vivre notre
sexualité à l'âge d'adulte dépend pour beaucoup de
l'éducation parentale.
L'éducation sexuelle et le
sexe sont encore des sujets tabous. Beaucoup d'individus, ne peuvent pas
aborder le sujet sans ressentir une gêne évidente. Je vais donner
quelques exemples de sujets tabous qui sont liés avec le corps. Le
corps de la femme et les idées éducatives
reçues, tout d'abord, puis le corps de
l'homme ensuite. Je développerai plus loin les tabous
restant très ancrés dans notre culture
judéo-chrétienne.
4. Idées
reçues chez la femme
Les femmes parlent plus
facilement entre elles de la sexualité, mais ont beaucoup de
difficultés à en parler à leur propre enfant. Cela vient
souvent du fait qu'elles n'ont pas eu elles-mêmes la
connaissance et l'éducation par leur propre
mère. Jeunes filles, elles se sont, soit plongées dans des
livres et bien souvent en cachette, sans peut-être même tout bien
comprendre, soit par bribes et pas toujours en bonne connaissance, par les
amies. Lorsqu'une jeune fille a ses premières
règles, elle vit une
expérience particulière. Elle sait qu'elle est
devenue une femme et qu'elle pourra devenir
mère. Mais il se mélange à cela
énormément de tabous. Les règles ou
menstruations sont encore de nos jours et pour beaucoup de
couples, une période d'abstinence du rapport sexuel .
Par ignorance, le sang menstruel répugne beaucoup d'hommes et de
femmes.
Il existe de nombreux mythes sur le sang de la
femme. Tout tourne autour du sang. Sang des premières règles,
puis celui des menstruations, sang de la défloration, sang à
l'accouchement. Sans parler des douleurs qui accompagnent ces pertes. On
pourrait penser que le sexe de la femme , n'est que blessure
et douleur. On lui renvoie souvent que ces pertes de sang sont sales, que ce
sont les impuretés du corps qui s'écoulent et certaines croient
être une fille impure . De nos jours encore, quelques
superstitions persistent autour des menstruations, comme par exemple:
De faire tourner la mayonnaise.
De ne pas se baigner dans de
l'eau froide.
De ne pas boire de l'eau glacée
D'avoir le
droit de manger pendant le ramadan, pour les femmes sous lois
musulmanes , parce que les règles anémient et fatiguent
celles-ci.
De leur interdire l'entrée des temples en Inde.
De ne pas toucher les aliments destinés à la
communauté.
Autant de tabous qui montrent que la femme est
porteuse de souillure, et comme dit Colette Chiland, elle s'en laisse
persuader aisément.
Maurice Godelier nous raconte les mythes
chez les Baruya dont voici un extrait:
Pour revenir au
présent, car ce n'est malheureusement pas fini, la femme est loin
d'être libérée dans son corps.
Certaines femmes qui
se font pénétrer, ne peuvent pas toujours exprimer ce qu'elles
éprouvent. Il y a un mélange indiscernable de sensations vaginales et de sensations anales. Selon l'expression
de Lou Andréas-Salomé, "le vagin est
loué à l'anus". Cette sensation peut perturber un certain nombre
de femmes et les empêcher d'accéder à l'
orgasme. En effet l'anus est un objet et un sujet tabou. Il
n'est pas considéré comme faisant partie de la sexualité
dite "normale" dans notre société
judéo-chrétienne.
L'éducation et son
évolution produisent des barrières qui peuvent être soit
pudiques soit de dégoût. Le sexe de la femme est situé
entre l'orifice urinaire et l'orifice anal. Et c’est de là que
coule le sang des règles. Le pénis lui, émet par le
même canal, l'urine et le sperme. Je pense que notre vie sexuelle serait
nettement plus heureuse, si chacun arrivait à dépasser ces
barrières. Car nous naissons tous entre les fèces et l'urine,
inter urinas et faeces . <<Inter faeces et urinas
nascimur ! (Saint Augustin)>>
Certaines autres femmes font une
analogie entre le pénis et un couteau. Ce
fantasme peut venir d'une éducation qui
exagérait les manifestions de la défloration. Le culte de la
virginité. Jusqu'à exposer les draps tachés de sang de la
nuit de noce. Aujourd'hui la peur de l'intrusion masculine
est légèrement différente mais elle reste encore
présente chez les femmes qui souffrent de vaginisme.
Le dégoût du sexe de l'homme . "On a vu
assez d'horreurs pendant la guerre !” Une phrase que vous avez sans
doute entendue. L'image que cette femme peut avoir n'est pas seulement le
dégoût du sexe, mais de ce qu'il représente. A sa peur se
mêle une répulsion liée à la représentation
animale du phallus. La mauvaise
représentation de l'homme et de son
désir. On pourrait penser qu'elle ne voit plus l'homme
et son désir amoureux, mais l'animal en "rut". Cela provient
très souvent de ce qu'elle a, depuis l'enfance, une image peu flatteuse
de l'homme et de sa sexualité. Cela peut provenir aussi de certaines
violences physiques ou morales qu'elle peut avoir subies.
Certaines femmes sont persuadées que le désir
sexuel de l'homme n'est pas contrôlable. Que celui-ci ne peut
pas rester longtemps sans faire l'amour : "Les hommes ne sont
pas comme nous ! Ils ne pensent qu'à ça !". "Ils sont tous
à mettre dans le même sac". "Si je ne lui cède pas, il ira
voir ailleurs, pour assouvir son instinct bestial". Cela,
comme si l'homme n'associait jamais la sexualité à l'
amour.
Tant que les femmes persisteront à
conserver des idées comme celles-ci, il ne pourra jamais y avoir
d'évolution vers une égalité des rapports entre l'homme
et la femme. Ces femmes se prêtent bien à la
domination de l'homme, la servitude
volontaire , parce qu'elles sont convaincues que l'homme est ainsi.
Ces femmes sont aussi des mères qui éduquent et confortent les
hommes dans ce rôle. Elles les persuadent qu'ils sont ainsi. Elles
éduquent leur fils en futur "macho".
Sachez mesdames que
beaucoup d'hommes aujourd'hui se battent et combattent avec nous pour
détruire toutes ces idées d'oppression, de domination, dont la
femme est victime. Ceux-là réclament à leur tour le droit
d'être considérés comme des hommes ayant des
sentiments et un coeur à la place du
phallus. Ils sont dans la même demande
affective . Ils ont une demande réciproque
d'amour. Ils croient au plaisir donné et au
plaisir reçu . Ils ne pensent pas assouvir "leur soif
sexuelle".
Ces femmes, prises au piège par des idées
toutes faites, des normes de vie, des
conditionnements ancrés depuis l'enfance, ne peuvent
qu'apporter une sexualité bloquante chez l'un ou l'autre sexe.
Dans les années 70, un mouvement de femmes , le
MLF, Mouvement pour la Libération de la Femme, dont j'ai moi-même
fait partie à un moment donné, aurait pu être quelque
chose de formidable. Mais le: "On a pas besoin des hommes !", "On peut
très bien s'en passer !", m'ont très vite fait comprendre qu'il
me fallait sortir de ce mouvement. Je souhaitais la libération de la
femme et l'évolution des moeurs, mais avec la collaboration et la
compréhension des hommes ! Pas sans, ni contre, les hommes ! Trop de
femmes haineuses, parfois devenues lesbiennes par cette haine de
l'autre sexe, se sont cachées derrière ce mouvement.
Elles s'en servaient pour assouvir leur vengeance.
Ou bien, d'autres au
contraire reproduisent elles-mêmes ce qu'elles reprochent aux hommes.
Elles agissent de la même façon: "Je viens de passer une bonne
nuit, maintenant, barres-toi !". Elles deviennent exigeantes. Elles couchent
tous azimuts. "Il baise bien, il baise mal" seront leurs appréciations
pour leur seul critère. Je ne vois pas d'évolution possible si
chacun n'y met pas du sien. Je redis et ne le redirai sans doute pas assez,
notre différence des sexes existe. On ne peut pas changer cela. Mais
nous devons cesser toute guerre des sexes .
Considérons-nous comme complémentaires psychologiquement pour
évoluer vers une égalité affective,
politique et sociale.
Tenter de renverser la vapeur et rivaliser sans
cesse, ne donnera toujours pas l'égalité.
La fameuse
"morale" judéo-chrétienne transmet des interdits, provoque des
dégâts, et active les fantasmes, des blocages, des peurs et des
culpabilités pour ceux qui n'observent pas à la
lettre ces interdits. Je développerai plus loin ce que la morale
religieuse fait de nous et les nombreux tabous dans une
société qui se montre mensongère et
hypocrite.
4. Idées reçues chez
l’homme
La peur du sexe de la
femme est moins perceptible. Cette peur vient plutôt de ce que le mythe
de la femme représente. "La femme est castratrice". Cela remonte au
mythe du vagin denté . Il est né de la
confusion inconsciente entre la bouche et les organes
génitaux. "La femme est possessive". On parle de la "femme
araignée". Elle tisse sa toile pour conquérir le mâle.
Puis elle le vide de ses énergies sexuelles avant de
l'abandonner. "La femme est séduisante", ou tentatrice ! On peut
remonter jusqu'à Eve qui séduit
Adam. Circé et les sirènes
tentent Ulysse. Autant d’exemples montrant une femme
"dangereuse" qui pousse l'homme à commettre le
péché, le mal.
De nos jours certaines
enquêtes ont été faites. Elles indiquent que la mini-jupe,
sur le lieu de travail, serait responsable de baisses de
productivité chez les hommes. Ce qui, bien sûr, fait
réagir les femmes. "Les hommes n'ont qu'à apprendre à
maîtriser leurs instincts bestiaux !”
La femme est
dangereuse, séductrice pour l'homme. Mais voilà qu'on apprend
qu'elle sait jouir ? Elle a, elle aussi, un
désir sexuel ! Et plus profondément et plus
intensément que l'homme ! Mais alors, cela risque de le placer en
position d'infériorité ? Si bien que, pour l'homme, la femme
fait peur. Elle devient un danger. Elle instaure
l'inquiétude. Elle déstabilise certains hommes.
D'autres
ont peur d' être amoureux . "Tomber amoureux”,
ils ne veulent pas. "Perdre la tête", encore moins. Alors ils
multiplient les aventures érotiques. Surtout ne pas s'attacher !
Certains multiplient les aventures pour se donner une réputation de
bons baiseurs. N'est-ce pas surtout pour s'en convaincre eux-mêmes ?
Colette Chiland, nous donne l'exemple de Don Juan .
Don Giovani, c'est merveilleux, surtout avec la musique de
Mozart. Qui n'aime pas Don Juan, l'irrésistible ? Sa
séduction masculine ? Quand on est victime d'un homme
qui court, de séduction en séduction, de femme en femme, pour
les ajouter à son " catalogue", il ne reste plus qu'un
mufle. Reste un homme, ordinairement cruel. Il ne fait que se défendre
de la peur, de l' amour et de l'
intimité, par le mensonge et par la fuite.
On
peut penser que Don Juan avait besoin de prouver sa "virilité" à
travers une sexualité dont il doutait lui-même. Il était
trop peu sûr de lui, sur le plan psychologique et caractériel.
Revenons au "macho" dont je parle plus haut. Lui, à
l'inverse, pense que la femme n'est là que pour le servir, lui
être agréable. Il pense être d’une espèce
supérieure, puissante. Il est le mâle
dominant dans toute sa splendeur. On l'aura
éduqué dans cet état d'esprit. Il choisira une
femme soumise . Une gentille. Une qui ne ferait pas de mal
à une mouche. Qui ne le contredit pas. L'important pour lui, c'est
qu'elle sache bien faire la cuisine et bien tenir son "intérieur" ! Une
qui pensera, comme lui, que son rôle est à la maison.
Celui-là bien sûr, pensera que la libération de la femme
détruit beaucoup de couples. Si chacun était resté
à sa place il n'y aurait pas autant de divorces ! Il ajoutera encore
qu'auparavant, les femmes acceptaient très bien cette
vie. Elles ne s'en portaient pas plus mal ! Pourquoi
veulent-elles l'égalité aujourd'hui ? Pourquoi aussi vouloir
faire des métiers réservés aux hommes ? Est-ce que
l'homme cherche à prendre leur place à la maison ? Dans le foyer, sa femme est reine ! Faire la cuisine,
"torcher les enfants" ou faire le ménage, c’est son domaine. Il
ne s'en mêle pas ! Alors, vous voyez bien qu'il lui laisse des
responsabilités !
Puis il y a l'homme qui a une femme
trop prude. Mais est-ce vraiment sa femme qui est trop prude? Lui-même,
n’est-il pas prisonnier de son éducation ? Elle l'incite à
penser que ses fantasmes ne sont pas dignes d'être vécus en toute
liberté. Ce qu'il fait, en mâle, est mal !
Il pensera
qu'il "ne peut faire ces choses-là à sa propre femme.
Femme, mais respectable ! Il ira voir une prostituée.
C’est la fonction sociale et la double relation de la
prostitution . Il trompera sa femme, pour réaliser ses
fantasmes. Parfois et même souvent, c’est dans la
culpabilité. Il éprouvera de la
honte à ce qu'il pensera être ses
"déviations" ! Il pensera "déviations", parce que son
éducation aura été celle de faire
l'amour dans des normes tolérées par
des lois religieuses et pudiques.
Encore tabous
pour beaucoup, la fellation et le
cunnilingus. Ils sont très peu pratiqués
à l'intérieur du couple. Ne parlons pas de boire le
sperme ! (“Buvez ! Éliminez!” ?
“Moi, jamais !”). Ces pratiques répugnent à beaucoup
de femmes. Certaines diront:
Tels seront les propos de
certaines. J'en reparlerai plus bas dans les tabous d'une
société judéo-chrétienne.
Pourtant
lorsqu'on aime, de tout son être, un homme, rien n'est sale ni tabou.
C'est un don d'amour !
Qu’on se
rappelle toutes les idées fausses, écrites ou dites, sur la
masturbation du jeune homme. La masturbation a fait l'objet
d'une réprobation religieuse, instaurant non seulement la
culpabilité, mais aussi la peur de
tomber malade. On parle beaucoup plus de masturbation masculine, pourtant les
jeunes filles ne se sont jamais privées. Mais là encore notre
société, bien que cela ait changé fort heureusement,
dénigre chez la femme ce "petit bouton" si peu visible, au profit du
pénis si visible chez l'homme. Il n'y a encore pas si
longtemps on ignorait le plaisir orgasmique chez la femme.
Bien sûr, la femme n'a pas de pénis !
Il existait toutes sortes de pensées
culpabilisantes sur la masturbation.
L'éducation religieuse est
une des principales responsables de cette culpabilisation.
D'ailleurs, pourquoi le pape, qui est sensé ne pas avoir de vie
sexuelle , régit-il celle de tous ses fidèles ? Les
interdits instaurent des pensées coupables qui finissent par perturber
et ancrer des malaises psychologiques et sexuels incontestablement !
La
masturbation masculine, tout comme la peur du sang chez la femme, a fait
l'objet d'idées fausses, auxquelles beaucoup ont cru. En voici quelques
exemples:
J'en oublie très
certainement ! Fort heureusement pour la masturbation, et d'ailleurs plus que
sur les règles chez la femme, des progrès se sont produits. On
pourrait plutôt s'inquiéter à présent de celui ou
celle qui dit ne s'être jamais masturbé.
Conclusion
Je peux simplement
souhaiter que les générations futures trouveront un meilleur
équilibre grâce à une plus large ouverture d'esprit. Quand
on arrivera à parler de sexualité en toute
liberté. Quand on aura cessé de mettre des
interdits et des limites à des attitudes, au nom de
Dieu ou de la morale, là où,
pourtant, il n'y a que de l'amour. Pourquoi mettre des normes
de référence sur quelque chose qui ne peut et ne doit être
décidé que librement entre deux partenaires ? Où sont les
normes de référence, quand Colette Chiland nous apprend qu'aux
Etats-Unis, avant la dernière guerre mondiale, un homme a
été condamné pour perversion tout simplement parce qu'il
proposait à sa femme trois rapports sexuels par
semaine ? Cette femme aurait-elle porté plainte, aurait-elle
trouvé cela inadmissible, si elle-même n'avait pas
été conditionnée dans cet état d'esprit ? Penser
que trois rapports sexuels par semaine était au-dessus de la moyenne,
que son mari était forcément un obsédé, cela peut
nous faire rire aujourd'hui !
Les critères ou les normes
sont valables, bien sûr, lorsque l'un est contraint de faire ou de subir
par l'autre ce qu'il n'a ni choisi ni voulu. C'est ni plus ni moins un
viol. Il est une profonde blessure aussi bien morale que
physique. Ces actes méritent une condamnation. Je
pense à ces enfants victimes d' inceste. Aux jeunes
filles violées et traumatisées à vie. A ces femmes mutilées dont la possibilité de plaisir est enlevée. A
tous ceux qui subissent violences physiques ou
contraintes morales .
Il y a aussi 'l'errance
du sexe" qui instaure le manque de respect de l'autre. Des
perversions, liées à la dégradation de
soi ou de l'autre, ayant en lui trop de pulsion de
destruction et pas assez de tendresse. Une
activité devient perverse, dit Stoller, lorsque l'excitation
érotique dépend du sentiment qu'on est en train de pécher
ou de faire du mal. Le Marquis de Sade avait ce sentiment !
Et il éprouvait un plaisir et une excitation sexuelle à faire le
mal, détruire, humilier et anéantir ses victimes !
Suite
Tabous
sexuels dans notre société judéo-chrétienne
Auteur
Marie
Isabelle Murat
Créé le 7 Juillet 1999
Modifié
Bibliographie
Le sexe mène le
monde
Colette Chiland
Éditions
Calmann-Lévy
Relaxation et
sexualité
Suzanne Képes et Philippe Brenot
Éditions Odile Jacob
La qualité des
sentiments
Willy Pasini
Éditions Petite
bibliothèque Payot
o
Définitions
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définitions des termes en gras dans le texte.
Glossaire Alphabétique du
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