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Nouveautés du Glossaire (12)





Suite de Nouveautés du Glossaire (11)





Mots définis entre le 1 Juin 1999 et le 2 Juin 1999





Perversion. (A) Terme de psychiatrie.

(a) La définition classique des diverses formes de perversions sexuelles dont les listes furent élaborées par Richard von Krafft-Ebing (1840-1902, “Psychopathia sexualis” 1886), Henry Havelock Ellis (1859-1939, fondateur de l’ethnologie sexuelle, “Studies in the Psychology of Sex” dès 1898, “The Criminal” 1899, “A Study of British Genius” 1904, “Sex in Relation to Society” 1910, “The World of Dreams” 1911, “Man and Woman” 1926, “Marriage To-Day and To-Morrow” 1929), Félix Abraham (“Les Perversions sexuelles”,  1931) et d’autres, est celle d’une déviation de l’instinct sexuel.

(b) Cette définition relève de la leçon de choses plus que de la théorie ou du modèle d’intelligibilité . En effet, définir le cannibale comme celui qui mange celle qu’il aime, le sadique comme celui qui lui fait mal au lieu de lui faire du bien, le fétichiste comme celui qui préfère sa chaussure ou son vêtement à sa personne, le travesti comme celui qui enfile ses vêtements, l’exhibitionniste comme celui qui enlève les siens pour montrer son sexe au lieu de s’en servir, etc, c’est définir implicitement une cible de l’ instinct sexuel.

(c) Mais définir explicitement cette cible est beaucoup plus difficile et même paradoxal. Tout d’abord parce que, dans ce contexte où l’instinct est la réponse à tout l’homme semblerait souffrir d’un défaut d’instinct . Plus grave, en définissant l’instinct sexuel comme la motion (action de se mouvoir) vers la reproduction, nos activités quotidiennes comme le travail pourraient être considérées comme des perversions sexuelles. Comment expliquer la division entre travail et non-travail ? Où se situe la limite interne entre production et reproduction ?

(d) Si la perversion est une pathologie, cela suppose que le pervers souffre de cette orientation. Or, une autre caractéristique de cette action est qu’elle soit mue par le plaisir ou pour le plaisir du pervers.

(e) A défaut d’une norme naturelle et devant la tautologie de toute norme culturelle à opposer au pervers, il nous reste le critère de la violence faite à une victime par un rite privé d’une relation sexuelle dans laquelle la recherche d’une position semble imposer un sacrifice à l’un ou à l’autre des partenaires et un clivage des représentations .

(B) Terme de psychanalyse.

(a) Sigmund Freud a pour ainsi dire inversé le problème de la déviation par rapport à un énigmatique instinct sexuel humain. Une de ses hypothèses génétiques (d’autres, plus formalisateurs, diraient postulats ou axiomes) conduit à considérer l’enfant comme un “pervers polymorphe”. Il a toutes les perversions qui, du coup, changent de définition. Les stades pré-génitaux (oral, anal, phallique) contiendraient potentiellement toutes les perversions sous la forme de pulsions partielles. A l’inverse, le stade génital vrai (le coït hétérosexuel avec éjaculation pénienne et orgasme vaginal) est l’atteinte par un désir à tête chercheuse de la cible qui était cachée dans un chaos de pulsions.

(b) A l’opposé, provoquée par un refoulement rigide de toutes les pulsions, parce que partielles et imparfaites, la névrose est le <<négatif des perversions (Freud)>> et le manque du plaisir.

(C) Instances et institutions. Les deux discours précédents sur la variété des pratiques sexuelles partent:

(a) Du point de vue de l’institution. Principalement le médecin-légiste qui donne un diagnostic sur la responsabilité du coupable face à une victime dont il observe les blessures par examen clinique ou le cadavre par autopsie. Entre les déviations qui pervertissent l’ordre public et blessent les personnes privées, l’institution définit la ligne droite du tir tendu vers la cible statique. <<Le droit chemin, c’est là !>>.

(b) Du point de vue des instances du psychisme, la psychanalyse historique s’élabore pour déterminer comment les pulsions partielles peuvent s’étayer mutuellement et comment la libido peut se frayer un chemin vers la cible. Mais le missile à tête chercheuse qu’est le discours de la psychanalyse freudienne reste dépendant de la cible que visait le tir tendu précédent. Entre autres conséquences, la théorie est restée dans une misogynie chronique en faisant du phallus la norme et de la femme un enfant castré.

(c) La pensée du même domine la pensée de la diversité . Le pervers souffre d’une anormalité énigmatique dont il n’arrive pas à se sentir coupable. Et les victimes souffrent encore d’un sacrifice inexpliqué. La perversion marque un échec de l’ intersémioticité chez les pervers comme dans les disciplines scientifiques qui le l’expliquent pas.

Voir Le normal est normatif . Définition normalisatrice . Souffrance. Hétérosexualité normalisée . Hétérosexualité primaire . Hétérosexualité reproductive . Mal castrée . Orgasme clitoridien . Reconnaissance monosémiotique . Modèle de la cible . Division politique du travail . Narcissisme primaire .

Théma Paradoxe de la Normalité. Thématique, Monde des Positions.


Déviation. (A) Terme de balistique.

(a) Une déviation fait référence à ce qui dévie, à tout ce qui peut faire quitter la direction d'origine. La métrologie (science de la mesure) utilise une méthode de déviation qui suppose la connaissance ou l’hypothèse d’un mouvement normal. Par exemple, un courant alternatif doit avoir un mouvement sinusoïdal.

(b) Sens dérivé. Une déviation routière est un trajet secondaire qui permet de dévier une circulation automobile bloquée par un obstacle ou saturée par la densité des véhicules.

(c) Sens normatif. Une déviation est une variation de comportement, un changement dans le mode de vie d’une personne. Pour Agatha Christie, cela n’est jamais innocent.

(B) Terme de psychiatrie ou de psychanalyse.

(a) Les perversions sexuelles sont définies comme des déviations par rapport soit à un instinct sexuel qui définit la trajectoire idéale, soit par rapport à un s tade génital vrai qui définit la cible à atteindre par le désir dans le chaos des pulsions partielles.

(b) Les deux points de vue supposent implicitement une loi de reproduction automatique de la société . Ce faisant ils accentuent (répression) ou naturalisent (explication) le clivage des représentations entre la norme idéale injustifiée et la pratique chaotique.

(C) De l’explication par l’ ordre à l’étude du chaos mathématique .

(a) La déviation n’est pas a-normale parce que la norme n’existe pas avant la qualification de la déviation. Le normal est normatif .

(b) Ce sont de perpétuelles bifurcations dans un chaos structurant qui, dans certaines conditions particulières, réussissent à produire un équilibre ou un ordre à partir du bruit (“auto-organisation” de Henri Atlan, “order from noise” de Von Forster puis “structures dissipatives” d’Ilya Prigogine). Dans d’autres cas, des attracteurs étranges nous attirent dans leurs bassins d’attraction.

(c) Ce n’est plus la déviation dont il faut expliquer l’existence choquante, mais le processus fractal du futur que chacun doit poursuivre. Alors, le pervers et la victime peuvent entamer un chemin de renaissance sans sacrifice de l’un à l’autre.

Voir Fétiche. Fétiche de l’individu . Fétiche de la totalité . Fétichisme. Fétichisme de l’individu . Fétichisme de la totalit é. Fétichisme économique . Fétichisme en psychanalyse . Fétichiste.


Perfusion. (A) Terme de Médecine.

(a) Dénotation. Une perfusion est une injection intraveineuse lente et prolongée d'une substance médicamenteuse. La perfusion vise à fournir au patient un complément de sang (en cas d’anémie), d’aliments (essentiellement du glucose) ou de produits pharmaceutiques dont on attend un mieux, un maintient en vie ou une guérison.

(b) Connotation. Le terme de perfusion est parfois associé à l’idée d’acharnement thérapeutique. Ainsi, de délicats problèmes de succession politique à la mort d’un autocrate, d’un dictateur ou d’un tyran ont poussé les médecins à maintenir artificiellement en vie un homme (Francisco Franco y Bahamonde Salgado Pardo, 1892-1975) qui, dans d’autres circonstances, serait mort tout naturellement. Chez les Achéménides, la famille Perse de Cambyse II , les successions au trône étaient plus expéditives.

(B) Généralisations.

(a) Économie. Une entreprise publique (Bull pendant longtemps), une région (La Corse), une économie nationale (les économies asiatiques sinistrées des marchés financiers) sont dites “sous perfusion” lorsqu’elles ne continuent à fonctionner qu’à grand renforts de prêts (État, FMI), de privilèges, de monopoles et de subventions.

(b) La perfusion est le paradis artificiel et le dopage de la motivation artificielle . Absorbées par perfusion ou par d’autres voies, les drogues des marginaux et les privilèges des puissants sont des méthodes leur permettant d’échapper à ce qui leur paraît la routine de la réalité. Il s’agit toujours d’aboutir à un niveau de survie ou de performance qui ne correspond pas à la seule motivation individuelle mais que le maintient de la totalité d’ appartenance semble devoir exiger.

Voir Perfusion de l’appartenance . Perfusions de l’exclusion .


Contagion. (a) Terme de Médecine. La contagion désigne la transmission d’une maladie d’une personne à une autre. Contrairement à l’inoculation (introduction d'un germe vivant dans un organisme) qui est volontaire (vaccin, expérimentation), cette transmission est généralement involontaire.

(b) Généralisation. La contagion désigne toute extension plus ou moins rapide d’une idée, d’une croyance (hérésie), d’une technique (domestication, charrue), d’une attitude (nihilisme) ou d’un comportement (mode).

(c) La contagion peut se faire par l’imitation, la répétition, l’imprégnation ou la saturation des voies sensorielles (matraquage publicitaire).

<<J’ai la guitare qui me démange

Alors je gratte un petit peu.

(...)

Si la guitare vous démange.

Alors c’était contagieux. (Yves Duteil)>>.

(d) Les marchés financiers et les bourses de valeurs où se développent des comportements spéculatifs sont très sensibles à la contagion parce que, comme sur les Champs Elysées de Paris, chacun observe les autres pour se déterminer.

Voir Grégaire. Conformisme. Institution de la mode . Même. Pensée du même . Tout le monde . Monsieur Toulemonde .

Théma Thématique, Paradoxe de la Normalité.


Digestion symbiotique . Terme de zoologie. (a) La digestion symbiotique est une digestion des aliments d’un organisme hôte par des micro-organismes symbiotes . Elle optimise la productivité relative de l’assimilation des aliments en assurant la digestion de la cellulose et la production de vitamines.

(b) L’absorption des produits issus de la fermentation de la cellulose est plus efficace quand la digestion symbiotique précède la digestion propre à l’animal. Cela suppose qu’elle se face en amont de l’estomac de l’hôte.

(c) Les micro-organismes du lapin sont localisés dans le caecum, un diverticule aveugle de l’intestin. La coprophagie est la parade à cette difficulté d’ assimilation de la cellulose. Le lapin réingère le contenu du caecum quand il a été vidé par la défécation.

(d) Le tube digestif de tous les animaux (y compris l’homme) contient des micro-organismes soit parasites soit symbiotes.

Voir Champignon symbiotique . Symbiose.


Défécation. Terme de zoologie. (a) La défécation biologique est le fait de déféquer, d’éliminer les fèces, d'expulser les matières fécales qui sont le produit résiduel de notre digestion.

(b) La défécation industrielle est l’opération d'évacuation des impuretés d'un liquide.

(c) La défécation biologique suit la manducation (le fait de manger) et la digestion. Il arrive pourtant que la défécation précède la manducation de son produit. C’est la coprophagie, le fait de manger (phagein) ses excréments (copro). Ce peut être aussi la trophallaxie des colonies d’insectes.

(c) Toute coprophagie n’est pas pathologique. Certaines (celle du lapin) sont dues à la nécessité de faire appel à la digestion symbiotique de la cellulose qui produit aussi des vitamines et des protéines.

Voir Perversion.


Absence. (a) On ne peut vivre le concret que dans la réalité. Pourtant, nous ne vivons pas directement dans la réalité. Nous nous mouvons dans celle-ci tandis que nous la percevons et l’éprouvons à travers des représentations que nous mémorisons. La réalité apparente nous tient le plus souvent lieu de réalité tout court, jusqu’au moment de la panne matérielle ou personnelle, de l’accident, de la mort ou de toute autre absence.

(b) Le travail du deuil est nécessaire parce que le départ ou la mort de l’objet d’amour ou de l’objet du désir ne fait pas disparaître sa représentation, son modèle menta l ni son souvenir dans le cerveau de celui qui “reste”.

(c) Absence amoureuse. L'évocation du concret (des gestes de l’amour) dans l'absence de l'objet d'amour ne peut provoquer que le déplaisir et la souffrance. Mais la manière dont nous ressentons l’absence dépend de la manière dont sont vécues les plaisirs concrets dans la réalité de la présence.

(d) Dans la réalité de la présence , il faut accueillir le plaisir (sensation), en faire une joie (qualité) et non pas un plaisir en plus (quantité).

(e) C'est cette joie qu'il faut mettre en mémoire, dans notre mémoire énergétique et signifiante , par sa prise de conscience , par son acceptation, par son approbation, par l'évocation de son existence, de son absence possible et de la possibilité de son renouvellement.

(f) Dans la réalité de l'absence , l'évocation de la joie est la joie. Tandis que l'évocation du plaisir absent est le déplaisir. Et le refus du déplaisir est la souffrance.

Voir Vivre son deui l. Vous êtes en deuil . Les ombres du coeur . Acceptation de la mort . Représentation d’absence . Approbation de Cyrano . Approbation du désir . Approbation du réel . Murmures d’approbation .

Texte La Réalité et ses Représentations.


Réalité de la présence . (a) La réalité de la présence est la conjonction de la réalité (son existence est permanente, sa conscience est plus rare et sa connaissance est toujours problématique), de la présence de soi, de la présence de l’autre comme sujet, de l’ approbation de cette présence de l’un à l’autre, ne fusse que par des murmures d’approbation .

(b) La réalité de la présence suppose une relation de sujet à sujet et donc le minimum de distance qui permet à l’ autre d’exister comme autre et non comme un double fusionnel. La relation de sujet à objet ne supporte pas la distance. Le verre à boire n’est agréable que dans la main, les clefs dans la serrure, le chien “aux pieds”, l’ordinateur en ordre de marche, la communication téléphonique instaurée, la voie libre, le porte-feuille plein, le compte en banque approvisionné, etc.

(c) La réalité de la présence prépare ou accepte d’avance l’inévitable réalité de l’absence . La réalité de la présence et celle de l’ absence sont beaucoup plus proches l’une de l’autre que ne le sont l’idéalité de la présence immédiate (plaisir) et l’idéalité de l’absent (déplaisir).

Voir Joie. Souffrance.


Réalité de l'absence . (a) C’est le rôle du travail du deuil que de nous mettre dans la réalité de l’ absence, celle de l’ objet du désir ou de celui de l’ amour.

(b) Avant et pendant ce travail, nous sommes pris dans une variété du clivage des représentations . Tandis que l’objet n’est plus présent (départ, séparation; vente, vol) ou n’existe plus (mort; destruction, catastrophe) ses représentations (multiples, différenciées, contradictoires) sont toujours présentes dans notre mémoire énergétique et signifiante . Il y a donc une idéalité de la présence mémorisée contemporaine d’une idéalité de l’absent qui n’a plus de réalité concrète ou de disponibilité immédiate. C’est ce qui nous fait dire: “Je ne réalise pas qu’il n’est plus là !”.

(c) La réalité de l’absence est acquise quand la représentation de l’absent est devenue une représentation d’absence .

Voir Présence.





Auteur


Hubert Houdoy

Créé le 23 Février 1998





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Mise à jour: 16/07/2003