Organisation virtuelle



(A) Définition.



(a) Une organisation virtuelle est une mouvance de compétences, appartenant à des structures juridiques diverses, coopérant à des projets multiples sans avoir de liens permanents subsistant à l'exécution de chaque projet. Une organisation virtuelle est une collection variable d'équipes de projet.


(b) Autre vocable : <smart mobs >.


- <<Au-delà des simples applications à la musique, à l'image et à la vidéo, la «philosophie» P2P favorise donc les rencontres entre individus partageant les mêmes valeurs, appartenant à la même «tribu». Ces individus sont friands des outils portables, qu'ils utilisent pour se connecter les uns avec les autres ou se réunir dans des lieux publics. Howard Rheingold, un sociologue américain spécialiste des implications sociologiques des nouvelles technologies, a baptisé ce nouveau phénomène smart mobs : des foules se rassemblent pendant quelques minutes ou quelques heures, puis se séparent une fois l'objectif atteint. (Joël de Rosnay, "La révolte du pronétariat", Fayard, 2006, page 48)>>.


(c) Lire "Naissance Organisations".



(B) Développements.



(a) Une organisation virtuelle est une utilisation des Nouvelles Technologies de la Communication et de l'Information, pour développer des projets rapides, souples et provisoires dans le cadre d'un réseau de partenaires. Ces partenaires sont des organisations réelles, dont certaines sont limitées à un seul individu (travailleur indépendant). Mais, l'organisation virtuelle, par elle-même, n'est pas une organisation réelle.


(b) Une organisation virtuelle abolit la règle classique, héritée de la pensée du même, des trois unités :


- unité de lieu (l'établissement),


- unité de temps (travail simultané et communication synchrone),


- unité de thème (appartenance à la même entreprise).


(c) Une organisation virtuelle n'est pas une organisation d'appartenance (selon le principe de la totalité statique), mais une organisation de participation (pour s'adapter à une globalité dynamique, changeante et chaotique).


(d) Dans une organisation virtuelle, le projet est le moteur, le régulateur et l'horloge. Le principe et la réalisation du projet regroupent des acteurs appartenant à plusieurs organisations réelles, juridiquement distinctes. Certains sont salariés de leur organisation d'appartenance, d'autres sont prestataires de services, d'autres sont partenaires à titre individuel (consultants). Le client d'un produit ou d'un service ne connait qu'une organisation réelle, le fournisseur qui lui vend une marchandise sur le marché. C'est lui qui livre le produit ou qui délivre le service, selon le principe Caesar pontem fecit.


(e) Les outils du travail à distance permettent de constituer une équipe sans regrouper les compétences dans le même établissement. La messagerie électronique, le World Wide Web et les outils du groupware permettent de jouer avec les fuseaux horaires et les disponibilités de chacun.


(f) Le Réseau d'Activités à Distance, le Réseau Européen pour l'Emploi, les Bureaux d'Accueil et les Partenaires du R.A.D. constituent un ensemble, perpétuellement mouvant, de projets rapides en organisation virtuelle.


(g) De telles organisations virtuelles ne peuvent se créer sans un milieu propice aux échanges. L'interconnexion des sites web et la participation à de nombreuses discussions thématiques sont la condition majeure de telles rencontres.


(h) Dans Le Forez. Même sans Internet, la Jabiole, la Boucle Dore ou le Groupe Forez, sont des exemples d'activités en réseau et à distance.


(i) Dans le vaste monde. Depuis lors, Wikipédia est la meilleure illustration de cette idée. Le développement du système d'exploitation Linux et de la suite bureautique OpenOffice en sont d'autres exemples.


(j) Voir Activités en réseau et à distance. Client de fournisseur. Marchés.


(k) Lire "Marchés Métiers". "Organisations Virtuelles". "Organisation Virtuelle de la liste de discussion AFTT".


(C) Précurseurs naturels.



(a) En Biologie, la métaphore informatique de la machine de Von Neumann, pour le <programme génétique> ou le <code génétique> de l'ADN, est de moins en moins crédible. En effet, un gène donné n'est pas activé par un signal spécifique, il ne se "traduit" pas en un seul ARN, qui ne code pas pour une seule protéine, qui ne remplit pas une seule fonction dans l'organisme. Le programme n'est même pas assez complexe pour déterminer strictement l'embryogenèse, dans laquelle le hasard a son rôle à jouer.


(b) Bifurcations et boucles de rétroaction font plus penser à un chaos structurant qu'à une pensée organisatrice centrale.


(c) Aussi les chercheurs utilisent-ils de nouvelles métaphores informatiques, celle du réseau et celle des langages de programmation de l'informatique distribuée.


(d) Citation :


- <<Le parallèle entre ces ordinateurs en communication et les biomolécules d'une cellule en interaction est séduisant : tous deux sont des systèmes distribués constitués d'entités interagissant sans coordination centrale. Or, avec des langages comme le "pi-calcul stochastique", le "calcul membranaire" ou le calcul ambiant", les informaticiens disposent aujourd'hui de nouveaux outils capables d'implémenter ces interactions. (Science & Vie, Décembre 2004, "Code secret de l'ADN", page 63)>>.


(e) Voir Déterminisme strict. Implémentation.


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Auteur. Hubert Houdoy Mis en ligne le Lundi 26 Mai 2008



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