Contradictions de la domination
(a) Les contradictions de la domination ne viennent pas de la recherche méthodique d'une mystérieuse exploitation. Elles viennent du mépris des dominants guerriers pour la production et pour les producteurs qu'ils dominent.
(b) La domination s'exerce soit par la violence physique des guerriers, soit par la violence symbolique des prêtres ou de ceux qui leur succèdent. Mais pour exercer durablement la domination, un conquérant doit déléguer l'exercice de la force à des lieutenants (choisis) puis à des vassaux (héréditaires). D'où la dynamique du morcellement des fiefs.
(c) La limite à ce morcellement de l'unité géographique de la domination est définie par la possibilité d'une relative autarcie sur le territoire dominé par le vassal ultime. Quand ils pénètrent en Gaule, les Francs, les Burgondes, les Alamans sont plus des pillards que des constructeurs. Leur effet immédiat est de rendre impossible la perpétuation de l'esclavage. Il manque à ces guerriers la justification pratique de la féodalité.
(d) Le partage des royaumes entre les fils est un indice de cette domination comme principe. Elle s'effectue en totale ignorance des impératifs de la production. Cette contrainte ne viendra pas de la pensée des dominants. Elle s'imposera par le bas, comme une contrainte de la réalité. A la fin du chaos pré-féodal, cette contrainte économique de la reproduction du dominant et de ses guerriers se résume dans le constat : un château et un moulin.
(e) Voir Antioche. Apamée. Contradiction dans les termes. Contradiction en acte. Contradictions féodales. Première croisade. Tancrède de Hauteville.
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Mis en ligne le Vendredi 27 Juin 2008
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