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Glossaire
Détaillé, Lettre H, numéro 03
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Glossaire Détaillé, Lettre H, numéro
02
Hellénique.A
propos de la Grèce antique. Concernant les grecs anciens, les
hellènes.
La culture occidentale doit beaucoup au monde hellénique,
mais aussi à la tradition
judéo-chrétienne. D’où nos
références particulières à ces
deux
cultures.
Hellénistique.
A propos de la Grèce ou du monde hellénique qui
regroupe les colonies (Syracuse, Marseille) et les régions sous
influence culturelle grecque.
Héloïse. (a)
Élevée au couvent d’Argenteuil, Héloïse
(1101-1164) était la nièce du chanoine Fulber et une brillante
étudiante parisienne. La brillante fille
dialecticienne se montre aussi une aimante femme. Elle sera
la mère clandestine d’un enfant nommé
Astrolabe et mort très jeune. Pour ne pas
accroître les contraintes de la carrière de son
amant, le brillant philosophe et controversé
théologien Pierre Abélard , elle gardera le
secret de son mariage. Finalement elle sera une très
pragmatique mère abbesse au couvent d’Argenteuil
puis (après la dissolution édictée par
l’abbé Suger) à celui du Paraclet.
(b) Les
“Lettres d’Abélard et d’Héloïse”,
échangées après qu’Héloïse ait eu
connaissance de la lettre “Historia calamitatum Abaelardi”
adressée vers 1132 par Abélard à un de ses amis, montrent
la force vivace de son amour. Alors mère
supérieure du Paraclet, elle avoue sans ambages que c’est par
amour pour Abélard (dont elle se veut l’
esclave) et non par amour de Dieu, qu’elle a pris
l’ habit. C’est encore par amour, alors
qu’il lui parle de consolation en Dieu, qu’elle accepte de ne plus
lui parler du chagrin de leur séparation. Héloïse connait
parfaitement les discussions sur les hypostases de la
Sainte-Trinité, qui se déclare: <<à Dieu par
l’espèce et à Abélard en tant
qu’individu>>.
(c) Son personnage fera une
belle carrière dans la poésie et dans le roman d’amour.
François Villon évoque "la très sage Helloys". On
connaît Julie d’Étanges, “La Nouvelle
Héloïse” (1761) de Jean-Jacques Rousseau (1712-1778). Il y
parle de l’amour comme d’un sacrifice à un
<modèle imaginaire>. R. Vailland, a écrit une “
Héloïse et Abélard ”, en 1947. Elle
a encore inspiré à Paul Zumthor, le traducteur des
“Lettres”, le roman “Le Puits de Babel” (1969).
Voir Castration d’Abélard .
Victime. Exclusion de la femme .
Exclusion du sexe . Abélard et
Héloïse .
Héloïse et
Abélard . (a) La relation amoureuse
d’Héloïse (1101-1164) pour Abélard dénote un
très grand modernisme par sa critique du mariage et
son éloge de l’amour. La vie d’
Héloïse après sa séparation de
Pierre Abélard (1079-1142) manifeste une parfaite
connaissance des limitations de la société de son époque.
Son pragmatique dans la gestion de son couvent a montré que cette
amante passionnée avait aussi les pieds sur terre.
(b) Le sacrifice était inscrit dans la
théologie et donc dans les exigences de la survie en
son temps. Alors que son époque impose l’exclusion de la femme et
l’exclusion du sexe, Héloïse a ce génie de satisfaire
la forme sociale sans trahir le fond (son amour pour Abélard). Sa seule
peau d’inscription n’aura jamais
été que l’ habit religieux et quelques
lettres.
(c) Il est
frappant de constater à quel point la proximité des mots
(“ta propriété”, “ton esclave” ou
“ta putain” dans d’autres lettres) avec ceux de
servitude volontaire (La Boétie )
masque une opposition des intentions et des mécanismes psychologiques.
Il est difficile d’être aussi déviante
à son époque tout en restant aussi intégrée dans
le siècle. Héloïse, dont l’intelligence avait
séduit Saint Bernard et Pierre le Vénérable, semble avoir
compris que l’on peut voir dans l’aimé le
représentant de sa propre scission interne. Même loin, aimer
l’autre est la condition pour s’aimer soi-même. La
chasteté volontaire d’Héloïse, près
l’amour dont naquit Astrolabe, comme la chasteté
involontaire de Robinson Crusoé , ne les poussent pas
à la haine. Le fait nous semble provenir de ce
qu’Héloïse ne revendique, contrairement à Sainte
Thérèse ou à Jésus-Christ, aucune
élévation. Tout l’amour
d’Héloïse est resté à la
surface de la réalité et à celle de sa
peau d’échange . Puisse le ciel que jamais
permettre que l’Église fasse une sainte de cette grande
dame.
Voir Institution du mariage .
Prostitution. Extase de Sainte
Thérèse . Travail amoureux .
Henri Pourrat . (a) Henri Pourrat (1887-1959)
est un écrivain régionaliste d’Ambert (en Auvergne). La
maladie l’a tenu cloué au pays. Mais, dès “Les
Montagnards” (1919), il rend hommage aux habitants de son
Livradois. Puis vient “L’Homme à la bêche”
(1939-1941). Le “Vent de mars”, une fois n’est pas coutume,
apportera le prix Goncourt (1941).
(b) “ Gaspard des
Montagnes ” (de 1922 à 1960) regroupe tout un ensemble
de veillées ou de contes emboîtés les uns dans les autres.
Le héros, Gaspard de Sumontargues (un hameau
près d’Ambert), est un rescapé des guerres
napoléoniennes. Il sert de fil conducteur à des histoires de
galipote ou de “bêtes à deux dos”.
Un homme noir a le doigt coupé par la belle Anne-Marie Grange. On y
voit l’histoire locale à peine transposée. Des malandrins
font un sort au propriétaire du Moulin à papier de Richard de
Bas. Ce lieu est devenu le Col de la Croix de l’Homme Mort. Gaspard et
ses amis, sans 4X4 ni parapente, courent de jas en jasserie. Du Col des
Supeyres au Col du Béal, ils escaladent la Grande Roche Basane
(beaucoup plus que basanée et réellement basaltique) et passent
par un Pierre-sur-Haute sans radar ni téléski.
(c) Le “Trésor des Contes” (1948-1962) regroupe plus
de mille contes de la région des Monts-du-Forez. Dans
cette région, le “pourra” est un pauvre vagabond,
<<colportant les nouvelles, contant les contes, chantant les chansons.
(Henri Pourrat)>>. Plus d’une ferme de la région,
refermée sur sa cour, entre des bois profonds, parfois habitée
par un Grange et même par un Jean Grange, pourrait-être “Le
Château des sept portes” (1922).
Voir Mise en
abyme . Emboîtement.
Henry VI. Le roi d’Angleterre, Henri
VI, est un personnage historique et un symbole tragique.
(a)
L’homme. Fils unique d’Henri V, Henri VI avait un an, quand,
à la mort de son père en 1422, il devient roi
d’Angleterre. Puis il est couronné roi de France à Paris
en 1430. Hélas pour lui, Charles VII a déjà
été couronné et sacré à Reims le
17 juillet 1429 entre Jeanne d’Arc (porte
étendard) et Gilles de Rais (maréchal de
France). En 1453, il souffre de paralysie et perd ses facultés
mentales. Il se trouve roi ou captif selon le parti de la Guerre des Deux
Roses (York et Lancastre) qui se saisit de lui. Il est déposé en
1461 par Édouard de March, fils de Richard d’York. La dynastie
des Lancastre fait place à la famille d’York. Il est
rétabli sur le trône d’Angleterre le 6 Octobre 1470, par
Warwick. Hélas, il est assassiné à la Tour de Londres le
21 Mai 1471.
(b) Le personnage du drame de William Shakespeare
(1564-1616). Dans “Henri VI” (1590-1595), Shakespeare fait du fils
de Henri V le symbole de l’agneau sacrifié. Il
reste pourtant le symbole de la royauté. A cet homme bon, il manquait
d’être fort et rusé pour être roi sur terre.
Et non pour embellir le sceptre royal
(York)>>.
L’homme, le vrai, est incarné par
John Talbot qui dirige l’armée anglaise.
La femme, la sorcière et la fille de
joie , est incarnée par Jeanne d’Arc qui guide les
français.
L’ambition est personnifiée par Richard
d’York, duc de Gloster, le futur Richard III du drame de 1597.
Je me tiendrai pour nul avant que d’être tout.
>>
(c) Le symbole de l’agneau du sacrifice
est présent dans un tableau de William Hogarth (né en 1697,
à Londres, où il mourut en 1764) intitulé “Une
scène de ‘La Tempête’ de Shakespeare” (huile
sur toile de la collection Oswald Wakefield).
Hépatite, texte. Médecine. Inflammation du foie.
Voir
Jaunisse.
Héra, texte, Femme de Zeus et reine du
ciel; elle était la soeur aînée de Zeus et la fille de
Cronos et de Rhéa. Le nom
d’Héra signifie peut-être <la maîtresse>
féminin de héros: <héros>, <guerrier>. Son
oiseau est le paon, symbole de la
vanité. Héra personnifie le
mariage voire le mariage à trois ou plus,
d’où la jalousie d’Héra .
Voir
Paradis Terrestre . Goûter au fruit de
l’arbre de la Connaissance . Plumes du paon .
Héraclès, pour les grecs,
Hercule dans le monde romain.
(a) Fils de
Zeus et d’ Alcmène, une
mortelle, femme d’ Amphitryon. Son nom signifierait:
“La gloire d’Héra”. Comme
Héra est la déesse du mariage, de l’amour
fidèle et la femme perpétuellement trompée de Zeus, la
formule pourrait être ironique et signifier: “la honte ou les
cornes d’Héra”. Toujours est-il que le plus fameux
héros de la mythologie grecque fut toujours
persécuté par la jalousie d’Héra .
C’est elle qui provoqua son accès de folie meurtrière qui
décida de la suite de sa vie.
(b) C’est pour expier le
meurtre de sa femme Mégara et de ses trois fils Thersimaclos,
Créontidas et Déicoon qu’Héraclès accepta
d’effectuer ses Dix ou Douze Travaux au profit d’
Eurysthée:
Ces travaux lui acquirent
l’immortalité.
Voir Cueillir les Pommes d’Or
du Jardin des Hespérides . Hespérides.
Jardin des Hespérides . Goûter le fruit
de l’arbre de la connaissance . Gaïa.
Héraclès archer .
“Héraclès archer” est le nom d’une statue de
Bourdelle. Elle représente un épisode de la délivrance
d’un Titan par un héros.
(a) Zeus ayant privé les hommes du feu,
Prométhée le leur rendit et leur enseigna la
métallurgie. Il leur apprit à ruser dans le choix des morceaux
offerts en sacrifice aux dieux.
(b) Par
représailles, Zeus, le dieu jaloux , fit attacher
Prométhée sur le Caucase. Chaque jour son aigle allait lui
dévorer le foie.
(c) Prométhée était
immortel. Héraclès, bandant son arc, tua
l’aigle d’une flèche. Puis il s’empressa de
délivrer Prométhée. En échange,
Prométhée lui expliqua comment tromper Atlas et cueillir les
Pommes d’Or du Jardin des
Hespérides .
Voir Parties honteuses .
Parties sacrées . Caïn et Abel .
Travaux d’Héraclès . Jalousie
d’Héra . Alcmène.
Amphitryon.
Héraclite.
Héraclite d’Éphèse (au tournant des VI ème
et V ème siècles avant Jésus-Christ).
(a)
Éphèse est une des villes d’Ionie, en révolte
contre la Perse, qui sera épargnée par Darius.
(b)
Philosophe grec, de famille royale, fils de Blyson, Héraclite
préside de droit les Mystères d’Éleusis
(Déméter). Mais il refuse d’exercer ce
ministère car il réfute les rites (mystères,
processions), la poésie (Hésiode, Homère) comme
l’érudition de la savante ignorance (les Diafoirus de
Molière). Les réflexions
d’Héraclite sont passées par-dessus la tête de ses
contemporains. D’où sa réputation de mépris pour le
vulgaire. Diogène Laërce, qui avait pourtant de
la peine à trouver un homme en plein jour, dit de lui:
(c) “De la nature ou Les Muses ”.
L’ouvrage d’Héraclite est la première trace du souci
de mettre un peu d’ordre ou de mesure dans les
représentations de l’ Univers.
Il y traite de physique, de théologie et de politique. Héraclite
s’oppose à Parménide (VI ème et V ème;
“De la nature” aussi). Pour le philosophe
d’Élée, l’être (qui existe) s’oppose au
non-être (qui n’existe pas). Héraclite concilie
l’être et le devenir, dans le mouvement. L’
harmonie n’est pas un rapport stable
(identité statique ) mais le résultat
d’un processus antagonique (identité dynamique
). Par-delà les oppositions, il existe pourtant un principe unique, le
logos, une énergie, dont le Feu est le symbole. L’air meurt pour
nourrir le feu, comme le feu meurt pour nourrir l’air. De même, la
terre et l’eau vivent et meurent l’une par l’autre. Ainsi se
constitue un cycle de transformations. Le logos de Zeus est la loi et la
mesure, mais il se distingue des choses qu’il gouverne. Les
stoïciens en tireront l’opposition du Verbe et de
la chair.
Hercule. Hercule est
un des plus fameux héros de la mythologie à
Rome.
(a) Nom latin pour Héraclès. Les
Travaux d’Hercule sont donc les Travaux
Héraclès .
(b) Les mythologies grecque et
romaine diffèrent fortement de la tradition
judéo-chrétienne quand on compare:
D’un coté, les héros
fondateurs comme Zeus mettent fin à un chaos
primordial , mais l’ordre qu’ils instaurent n’est
pas une harmonie. Tout au plus s’efforce-t-on d’y
éviter la démesure (ubris). Il reste de la place pour un certain
chaos structurant . De l’autre, l’ordre
règne au paradis. Au premier jour était Dieu et la
pensée organisatrice du Verbe. Ce sont les premiers
humains qui y mettront fin à cet ordre par leur soif de la connaissance
(verbe) ou leur faim pour les sensations de la
chair. De fait, la connaissance s’enracine dans les sensations. Et, sur ce plan,
l’ inceste naturel est bien l’origine du
meurtre du père .
Voir
Mythe. Conte. Héros
civilisateur . Sisyphe.
Auteur
Créé le 7 Juin 1997
Modifié le 20 Août 1999
Suite
Glossaire Détaillé, Lettre H, numéro
04
Lettre I
Glossaire Détaillé, Lettre
I, numéro 01