Réseau d'Activités à Distance rad2000.free.fr

Vous lisez

http://rad2000.free.fr/glosdh04.htm

Glossaire Détaillé, Lettre H, numéro 04

Précédent

Glossaire Détaillé, Lettre H, numéro 03

Hérésiarque. (a) L’hérésiarque (Aetius d’Amide 502-575, Conrad Schmid vers 1360, John Wyclif, Gherardo Segarelli, Jeanne d’Arc ) est l’auteur ou le propagateur d'une hérésie. A Athènes, Alcibiade eut quelques ennuis pour l’émasculation d’ Hermès ithyphalliques . Le peintre Robert Delaunay (né à Paris en 1885, époux de Sonia (Delaunay) Terk en 1910, mort à Montpellier en 1941) s’est appelé lui-même <<l’hérésiarque du cubisme>>.

(b) Pierre de Bruys (mort en 1132 ou 1133) critiquait le sacerdoce et les sacrements. Les pétrobrusiens, qui se réclamaient de lui, avaient coutume de profaner les églises, de brûler les croix voire d’injurier les prêtres ou les moines. Pierre de Bruys fut brûlé vif à Saint-Gilles, en Languedoc. La population locale était indignée par la profanation d’une croix. Pierre le Vénérable réfuta ses doctrines dans le “Contra petrobrusianos”. 

(c) La doctrine des Cathares fut considérée comme une hérésie relevant du docétisme.

(d) Le numéro de “La Revue blanche”, daté de mars 1902 publia, sous un faux nom, “L’Hérésiarque”, le premier conte de Guillaume Apollinaire (Guillaume Apollinaris de Kostrowitzky, né à Rome le 26 août 1880, mort à Paris le 9 novembre 1918 de la grippe espagnole).

Voir Bougre.

Hérésie. (a) Définition générale. Doctrine en opposition avec une doctrine officielle ou les opinions communément admises.

• (b) L’histoire du dogme chrétien est jalonnée de schismes (orthodoxes, catholiques, protestants) et d’hérésies.
  
• (c) Le tribunal de d'Inquisition était chargé par le Pape de poursuivre les hérétiques.
  
• (d) La croisade contre les Albigeois (hérésies Cathare et Albigeoise) fut un bon prétexte pour les chevaliers sans terre des régions de la langue d’oil, au nord de la France, commandés par Amaury de Montfort, de s’approprier des fiefs dans les seigneuries du sud de la France où se parlait la langue d’oc.
  

Voir Diégo Rivera .

Hérésie de Jeanne d’Arc . Prisonnière de guerre comme le fut son compagnon Xaintrailles, une jeune fille de dix-neuf ans, Jeanne d’Arc , ne fut ni libérée (un prêté pour un rendu) ni échangée contre une rançon. Il importait que son image impeccable soit détruite par celle, infamante, de l’ hérésie. Le Tribunal d’Inquisition était l’outil le plus adapté à un tel procès politique.

(a) Prise par des Bourguignons, livrée aux anglais à Rouen (le régent Jean de Lancastre, duc de Bedford; 1389-1435), elle est condamnée par le français Pierre Cauchon (vers 1371-1442), assisté d’un dominicain peu motivé (un frère de Jean le Maître ), vicaire de l’inquisiteur de France à Rouen. Pierre Cauchon fut assisté de ses collègues de la Sorbonne, l’Université de Paris, déjà responsables mais toujours pas coupables.

(b) Les motifs de l’accusation furent:

• le port de vêtement masculin,
  
• sa tentative d’évasion du château de Beaulieu-en-Vermandois est présentée comme une tentative de suicide.
  
• exercice illégal du métier de prophète,
  
• présentation de ses voix et visions comme des révélations divines.
  

(c) Pot de terre contre pot de fer, Jeanne livra le combat inégal de la parole de vérité de la personne cassée contre le discours de vérité de l’ Auctoritas. Se voyant livrée au bras séculier, le 24 Mai 1431, la peur d’être brûlée comme hérésiarque lui suggéra d’accepter les conditions du Tribunal. Puis elle se ressaisit et remis ses vêtements masculins, symboles de son combat. Condamnée comme relapse, elle fut brûlée vive 9 ans avant son compagnon d’armes Gilles de Rais .

Voir John Talbot . Exclusion de la femme . Odeur de sainteté . Ignorance culturelle de la peur . Petit pipi de la peur . Henri VI . Question du suicide . Justification pratique de la noblesse . La Charité . Question du suicide .

Texte Les Peurs et les Angoisses.

Hérétique. (a) Croyance. Un texte hérétique participe d’une hérésie. Une hérésie est une croyance hérétique. Le Tribunal d’Inquisition savait reconnaître un texte hérétique d’un autre. Certains, qui n’avaient pas ce privilège, se sont retrouvé hérésiarques en voulant combattre une hérésie.

(b) Individu. Est hérétique toute personne professant une croyance considérée comme une hérésie par l’autorité religieuse associée au territoire politique sur lequel elle se trouve.

(c) Pendant les Guerres de Religions (Baron des Adrets , Honoré d’Urfé , Anne d’Urfé ), en Europe, toute personne était hérétique aux yeux d’une autre. Cela permettait bien des dénonciations pour résoudre les vengeances privées ou accélérer les enrichissements.

Hermaphrodite. Mythologie grecque. Hermaphrodite est le fils adultérin d’ Hermès (Mercure, dieu du commerce et des communications) et d’ Aphrodite (Vénus). Comme Narcisse et Apollon il était très beau. Il était même trop beau. Son corps aux lignes harmonieuses relevait de cette dangereuse Harmonie . Hermaphrodite refusait tout choix d’objet , masculin ou féminin.

• A Halicarnasse, la naïade Salmacis en tomba follement amoureuse. Cet in-femme la repoussa. Un jour qu’Hermaphrodite se baignait dans la source de cette déesse, Salmacis l’enlaça dans une folle étreinte d’amour fusionnel. La naïade était si désireuse de ne faire qu’un que le collège des dieux accéda à la demande de son désir primaire . Hermaphrodite et Salmacis réalisèrent le voeux de tous les amours passionnels, la fusion des corps. Sans la distance de la caresse , il n’y avait plus qu’un seul corps plein . Il ne peut plus y avoir de corps virtuel individuel ni de corps virtuel commun. Le désir d’Hermaphrodite et de Salmacis ne fait qu’un: c’est toujours le désir primaire .
  
• L’Hermaphrodite résultant avait le corps et la beauté de la femme, une belle poitrine plus un sexe d’homme . Hermaphrodite, qui aimait toujours les beaux hommes, obtint de ses divins parents que chaque homme se baignant dans cette source subisse la même métamorphose. Toujours l’ amour du même que soi et le rejet du non-soi.
  

Voir Mausole. Mausolée. Sept Merveilles du monde . Artémise II . Infâme. Passion. Éros primaire . Éros secondaire . Désir passionnel . Nymphes. Captation visuelle du désir . Intersémioticité. Échec de l’intersémioticité . Choix d’objet narcissique . Choix d’objet anaclitique . Besoin de reconnaissance . Ménades. Calla Lily .

Hermès, dieu grec du commerce, des transports, des communications et de l’embrouille. Compagnon de virée de Zeus, il correspond au Mercure romain. Tandis que Zeus abusait d’ Alcmène en prenant l’apparence de son mari Amphitryon, Hermès abusait de sa servante sous les traits de Sosie, valet d’ Amphitryon.

Hermès ithyphallique . (a) Les dieux Pan, Hermès et Priape partagent avec les satyres l’ attribut du phallus ou du pénis démesuré en perpétuelle érection. Ces symboles sont nécessaires à la fécondation à la palingénésie et au retour de la fertilité de la nature.

(b) Hermès est tenu pour le père de la magie. L’alchimie voit dans toute chose, dans chaque être et dans toute pensée, la copulation de deux serpents. L’un est mâle et l’autre femelle. Le caducée d’Hermès (le Mercure romain) est le symbole de leur union créatrice. Rappelons qu’ Hermaphrodite, l’être sexuellement complet, est le fils des amours d’ Hermès et d’ Aphrodite.

(c) “La Révélation d’Hermès Trismégiste” (1944-1954) est la publication d’un ensemble de travaux de A.-J. Festugière (1898-1982). Ce professeur de l’École pratique des hautes études replace les écrits de l’ hermétisme dans la philosophie et la religion de l’Antiquité.

Hermétisme. (a) Le terme <hermétisme> est un néologisme de la fin du XIX ème siècle. Il désigne pourtant des travaux et des écrits allant de l’époque hellénistique au Moyen Âge.

(b) Ils font référence à une tradition de la plus Haute Antiquité. Des révélations sur l’astrologie, la médecine, la magie, l’alchimie, la philosophie et la théologie sont attribuées par les grecs à Hermès Trismégiste, le dieu Hermès lui-même. Pour les égyptiens, il s’agit de son homologue, le dieu Thot.

Voir Hermès ithyphallique . Inspiration.

Hermogène, texte. Hermogène est le protagoniste de Cratyle dans une dispute qui eut Socrate pour témoin et arbitre.

<<Il me semble que, quel que soit le nom qu’on donne à une chose, c’est le nom juste, et que, si par la suite on en met un autre à la place et qu’on renonce à celui-là, le second n’est pas moins juste que le premier. (Cratyle, Platon, cité dans “Maudits mots”, p. 45)>>.

Voir Signifiant. Arbitraire du signe . Système d’opposition . Systèmes de représentations . Évolution sémantique . Sémantique et mémoire . Mémoire des contenus sémantiques . Nominalisation. Organisation sémique . Analyse sémique . Intension ou extension . Nom propre . Description définie . Machine à signifier .

Hérodote. Historien grec, né à Halicarnasse. Contemporain d’ Aristote. Il a vécu vers 484-420 avant Jésus-Christ. Fondateur de l’Histoire. Grand voyageur, il fonda aussi la Géographie.

• Dans ses “Histoires”, il relate les événements (véridiques ou légendaires) qui peuvent mettre en lumière l’opposition du monde barbare (Égyptiens, Mèdes, Perses) et la civilisation grecque ou hellénique. Les uns sont civilisés (ce sont eux qui le disent). Les autres sont des barbares (ce ne sont pas eux qui le disent).
  
• Plus que la critique du verbe par les faits (pertinence), Hérodote utilise le verbe pour produire une représentation du même, d’un invariant, dans une diversité environnante. Il fut donc un des grands inventeurs de l’ identité ou de l’ illusion ethnique du monde hellénique. Il participa à la préparation de la période hellénistique.
  
• Aristote fit de même. En vantant les Sept Merveilles du monde , auprès d’ Alexandre le Grand , il contribua à son désir de réunir les sept phallus du monde connu dans un seul jardin grec.
  

Voir Surface d’inscription .

Héros, texte. Personnage principal d’un roman, d’un conte ou d’un mythe.

• <<(1) Le terme de héros peut servir à dénommer l’ actant sujet lorsque celui-ci se trouve dans une certaine position de son parcours narratif, doté qu’il est alors de valeurs modales correspondantes. Le sujet ne devient héros qu’une fois en possession d’une certaine compétence (pouvoir et/ou savoir-faire). Sur la dimension pragmatique du récit, on distinguera ainsi le héros actualisé (avant sa performance) du héros réalisé (en possession de l’objet de la quête); sur la dimension cognitive, on opposera le héros caché au héros révélé (après la sanction cognitive du Destinateur, ou reconnaissance). C’est dire que le héros est la dénomination d’un statut actantiel déterminé.
  

(2) Au sens restreint, on appelle héros, particulièrement dans les études de littérature orale ou classique, l’actant sujet tel qu’il vient d’être défini, mais doté, en plus, de connotations euphoriques moralisantes, l’opposant au traître (connoté dysphoriquement). (Greimas, Courtès, p. 171)>>.

Héros éponyme . (a) Un héros éponyme est un héros fondateur qui donne son nom à une cité. Ce héros donne son nom propre à tous ses descendants. Ce nom, d’abord propre à lui, devient donc un nom commun à tous ou un terme générique .

(b) Athéna Parthéna, la vierge guerrière, était la protectrice d’Athènes. Sem serait l’ancêtre de tous les sémites. Eber serait celui de tous les Hébreux. Jules César est le modèle de tous les empereurs et autres tsars.

Héros fondateur , texte, chaque mythe originel raconte l’histoire d’un héros, fondateur de la culture correspondante. Gilgamesh et Zeus sont de tels héros fondateurs.

• Cronos dévorant ses enfants , célèbre tableau de Goya. Cronos ou Kronos (fils d’ Ouranos, le Ciel, et de sa mère et femme Gaia, la Terre) avait la maudite habitude de dévorer les enfants que lui donnait sa soeur et femme Rhéa. Elle sauva l’un deux, Zeus, en le confiant à Gaia et en substituant un bloc de rocher dans ses langes. Plus tard, en tuant son père, Zeus est devenu le héros fondateur du cosmos ordonné, la réalité. Plus généralement, dans le discours fondateur d’une culture, le cosmos est structuré et intelligible par l’intervention du héros fondateur. Il met fin au chaos primordial .
  

Voir Mythe. Stéréotype. Mythe et stéréotype . Culture sans nature .

Herpès, texte. Éruption cutanée d'origine virale.

Herrade de Landsberg . (a) Herrade de Landsberg (1125-1195) a succédé à Relinde comme abbesse de Hohenburg (au mont Sainte-Odile), de 1167 à 1195.

(b) Le célèbre “ Jardin des délices ” (Hortus deliciarum, 1159-1175) était destiné à la formation de ses novices et à l’édification de ses religieuses. Des citations de la Bible, de Pères de l’Église (Irénée de Lyon) et de maîtres récents (Honorius Augustodunensis, Pierre Lombard, Pierre le Mangeur) se combinent à trois cent trente-six dessins maintenant disparus dans l’incendie de Strasbourg en 1870. Le plan de l’ouvrage est copié de celui de l’Elucidarium (Lucidaire) d’Honorius Augustodunensis (1080-vers 1150).

(c) Un énigmatique tableau de Jérôme Bosch , au musée du Prado, utilise le titre du manuel de Hohenburg. Mais son inspiration pourrait être du côté de Bloemardinne de Bruxelles ou d’ Aleydis de Cambrai . Le Jardin pourrait être celui d’ Épicure. Les délices pourraient être plus charnels que ceux d’Herrade de Landsberg. Ils seraient pourtant proches de l’ extase de sainte Thérèse .

Voir Héloïse et Abélard . Hadewijch.

Hésitation psychologique . L’hésitation psychologique est une hésitation pathologique. De nature inconsciente, elle empêche l’individu de décider, de connaître et d’agir. C’est d’ailleurs le but inconscient de l’hésitation que d’empêcher l’action. Cette perpétuation de l’hésitation se distingue de l’hésitation normale (sans souffrance) en ce qu’elle continue même lorsque les informations nécessaire à la décision sont enfin réunies.

Voir Hésiter. Hésiter n’est pas jouer . Hésitants. Douter. Résolution mathématique . Résolution psychologique .

Hésiter. Hésiter, c’est hésiter entre A et B voire C ou D, etc.

• Hésiter n’est pas jouer . En effet, pour certains individus, hésitants, toujours hésiter, c’est ne jamais pouvoir agir, ni se distraire non plus.
  
• Hésiter, c’est hésiter entre une option et une autre. En ce sens, hésiter n’est pas décider.
  
• Hésiter, c’est hésiter entre une interprétation de la réalité (des faits, du message) et une autre. En ce sens, hésiter c’est douter.
  

Voir Décideur. Douteur. Acteur résolu .

Hésiter n’est pas jouer . L’individu qui hésite trop ou toujours est un hésitant. Il est une des formes du douteur. L’hésitant est pris dans une hésitation psychologique . Comme dans le cas du doute psychologique , l’hésitation est pénible, désagréable, pathologique parce que son origine est inconsciente. L’hésitant est donc un douteur inconscient . Sa spécialité serait la décision manquée . L’hésitant s’oppose donc au flambeur qui bouge, qui décide, qui décide peut-être trop souvent une chose puis son contraire. Si l’hésitant ne peut pas se décider, le flambeur et le joueur sont des gens qui se décident beaucoup trop souvent et sur des informations des plus succinctes. Non, vraiment, hésiter n’est pas jouer.

Voir Décideur. Douteur. Acteur résolu . Constat manqué . Information. Mémorisation manquée . Connaissance. Résolution. Projet. Futur. Cible. Acte manqué .

Auteur

Hubert Houdoy

Créé le 25 Décembre 1998

Modifié le 20 Août 1999

Suite

Glossaire Détaillé, Lettre H, numéro 05

Lettre I

Glossaire Détaillé, Lettre I, numéro 01

Association R.A.D. - Chez M.Houdoy - 18, rue Raoul Follereau - 42600 Montbrison - FRANCE.

Fax: 04 77 96 03 09
Mise à jour: 16/07/2003