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Glossaire Détaillé, Lettre M, numéro 11

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Glossaire Détaillé, Lettre M, numéro 10

Message. (a) Un message est un court texte, échangé par le moyen de la messagerie électronique.

(b) La messagerie électronique est le complément de la documentation électronique: quand un nouveau document est disponible (en ligne) l’auteur ou le responsable avise les personnes concernées par un bref message.

(c) Avec les données et les documents, les messages sont une des trois formes principales des informations. Les messages sont échangés par les acteurs et leur circulation est assurée et facilitée par la messagerie électronique .

Voir Connaissances.

Messagerie électronique . Communication asynchrone. La messagerie électronique est un système de télécommunication permettant de communiquer avec des correspondants qui ne sont pas forcément connectés au moment où on leur adresse des messages. Ils prendront connaissance de votre message lorsqu’ils se connecteront à l’ordinateur de leur fournisseur d’accès pour relever le contenu de leur boîte-à-lettres.

La messagerie électronique utilise les avantages de la communication asynchrone. C’est une manière d’abolir les distances et de ne pas tenir compte des fuseaux horaires. Des listes de discussion et des listes de diffusion vous permettent de vous informer sur les sujets de votre choix et d’échanger avec les experts de votre domaine.

Messe. (a) Terme de religion. La messe est une célébration catholique. Outre la lecture de la parole d’ évangile, s’y déroulent le sacrement de l’eucharistie et le miracle de la transsubstantiation. La messe est une commémoration. Elle rappelle les gestes de la scène. Elle évoque le sens, donné a posteriori à ces gestes, après le sacrifice de Jésus-Christ sur la croix.

(b) Terme de musique sacrée. Une messe est une musique religieuse composée pour une grand-messe ou une messe solennelle (missa solemnis). Nikolaus Harnoncourt et le Concentus Musicus de Vienne en Autriche ont enregistré, en 1985 pour Teldec, une très belle interprétation de la Grande Messe (KV 427) de Wolfgang Amadéus Mozart (1756-1791) On notera les voix des sopranos Krisztina Laki et Zsuzsanna Dénes.

(c) Sens dérivé. Dans l’industrie, une grand-messe est une réunion spectaculaire dans laquelle un ou plusieurs décideurs se donnent en spectacle. Au cours de cette messe concélébrée, ils délivrent la vérité officielle, un discours de vérité , sur la situation de l’organisation. Curieusement, le niveau politique du Graphe d'Exploration des Possibles, qui serait le meilleur exposé de la situation de l’organisation réelle, y est tenu secret. C’est là que l’ entreprise moderne n’est pas aussi loin qu’elle le croit des Mystères d’Éleusis ou du Moyen-Âge.

(d) Sens figuré. Dans une telle grand-messe, une messe basse est un entretien qui se déroule en aparté. Il ne concerne que deux personnes, fussent-elles sur l’estrade qui tient lieu de chaire de vérité ou dans le lieu commun de l’assistance.

Voir Repas totémique . Mythe scientifique . Bouc émissaire volontaire . Spectacle décisionnel . Supplice des esclaves .

Messianique. (a) Sens restreint. Est messianique tout ce qui est relatif au Messie. En ce sens, le message de Jésus-Christ ou Nouveau Testament délivre aux chrétiens une connaissance ou une vision messianique du monde. Jésus annonce son retour et l’Occident attend Godot.

(b) Sens large. Si les juifs n’ont pas reconnu en Jésus de Nazareth le messie que les prophètes et certains d’entre eux attendaient, Jésus n’est pas le seul messie de l’Histoire des peuples. Toutes les grandes peurs (An Mille, An 2000) tous les grands changements sociologiques (société d’élevage, société industrielle ) se sont traduites par des émotions populaires, des flagellants, des croisades des enfants, des jacqueries ou des révolutions.

Voir Nabi. Bible. Marxisme. Augustinisme. Bug de l’An 2000 . Apostoliques. Dolciniens. Le Nom de la Rose . Joachim de Flore . Fracitelles.

Messianisme. (a) Le messianisme est soit la croyance en l'avènement du royaume de Dieu sur terre soit la croyance en l'avènement nécessaire d'un monde meilleur, inscrit dans l’ ordre des choses.

(b) La grande peur de l’An Mille a provoqué de nombreux mouvements messianiques (Apostoliques, flagellants). Les dolciniens ont imposé par la force et le meurtre leur conception de la pauvreté du Christ. Joachim de Flore ou l’Apocalypse de Saint Jean servent souvent de référence à de tels mouvements.

(c) Les mouvement iconoclastes de Byzance ou ceux d’Anvers furent des appels violents à la simplicité et aux vertus évangéliques.

(d) Le marxisme et la vision prophétique de la lutte des classes qui se fait jour dans le “Manifeste du Parti Communiste” de Karl Marx et Friedrich Engels ont des connotations très fortement messianiques. Elles sont contraires à la méthode de l’étude dynamique des contradictions. Car si le développement des contradictions devient prévisible, il n’est que chronologique. Il concerne le temps d’horloge . Il n’est pas dynamique. Il ne se situe plus dans la réalité du temps relatif .

(e) Le messianisme s’enracine dans la même croyance en une totalité que le système de domination auquel il croit s’opposer. La globalité de l’ Univers ne peut être perçue comme une totalité signifiante (testament ou message divin) et ordonnée (cosmos et non pas chaos) que par le clivage rigoureux entre deux réalités partielles (plaisir et réalité, nature et culture, masculin et féminin, etc). L’une connaît l’ élévation à la domination. L’autre est soumise ou mise-sous la première. Elle subit la violence ou elle s’impose la servitude volontaire . Le messianisme rêve d’une révolution. Comme pour le carnaval, un grand soir tout se renverse entre les deux pôles. Comme un jouet culbuteur, le système ne tarde pas à se remettre en place, avec la violence de la culpabilité. En mettant l’ancien monde à feu et à sang, le millénarisme et le messianisme le purifient.C’est ainsi que, comme Phébus, il se régénère.

Messie. (A) Dans le judaïsme, le Messie est l’envoyé de Dieu-Yahvé, le rédempteur et le libérateur attendu d' Israël. Le prophète Isaïe annonce au roi Achaz un Emmanuel. Après Isaïe ou Jérémie, ce furent Aggée, Zaccarie, Joël et Malachie qui ajoutèrent traits et caractéristiques à ce personnage attendu.

• (B) Dans le christianisme, le Messie (terme hébraïque) est le Christ (terme grec au sens proche). Envoyé par Dieu, il est celui dont on attend le salut de l’âme, la rédemption des péchés.
  
• (C) Sens général. Un messie est un personnage providentiel. Dans “ En attendant Godot ” (1953), Samuel Beckett (1906-1989) a mis en scène la propension de l’humanité à toujours attendre un Messie.
  

Voir Jésus-Christ. Vierge Marie . Péché Originel . L’espoir.

Mesure agrégative , (/ mesure distributive ), texte. (a) La mesure agrégative est une sommation, un ajout, un cumul, une synthèse, une agrégation, une totalisation ou la constitution d’ agrégats. Exemple: Calcul d’un temps collectif par l’ajout de temps individuels.

(b) Le temps dépensé par une organisation collective est constitué par les temps dépensés par les organisations individuelles qu’elle englobe. Quand on parle du temps que la France consacre à la constitution et à l’entretien de sa force de frappe, on vise l’agrégation des temps consacrés à cet objet par un certain nombre d’organisations dont l’armée, des industries d’armement et des laboratoires de recherche. Une organisation collective peut disposer du temps de ses organisations participantes par la contrainte, par la discipline, par la négociation ou par l’achat.

Mesure distributive , (/ mesure agrégative ), texte. (a) La mesure distributive est un découpage, une division, une analyse. La mesure distributive est la distribution d’une globalité (transformée à l’occasion en totalité) en un certain nombre de parties. La durée se distribue en une succession d’instants plus courts. Exemple: Par définition, le temps global d’une organisation est découpé en une liste exhaustive de temps partiels . La liste des temps partiels est déterminée par un point de vue théorique. On peut produire autant de découpages différents que l’on peut imaginer de points de vue pertinents.

• (b) Le temps global et les temps partiels d’une même organisation sont mesurés par le même temps d’horloge ou par des parties aliquotes de celui-ci. La somme des mesures précises des temps partiels d’une liste exhaustive doit égaler la mesure conventionnelle du temps global correspondant. Une journée de travail de 8 heures pour un étudiant peut se découper en: temps de réflexion, (2 h 45 mn) + temps de classement, (1 h) + temps de calcul, (1 h) + temps de rédaction, (3 h) + temps de vérification, (0 h 15 mn) = temps global, (8 h 00 mn).
  
• (c) La démarche qui relie le temps global, posé initialement, aux temps partiels, définis, listés et mesurés subséquemment, est une démarche analytique. La mesure y est distributive. C’est le temps global qui se distribue analytiquement en temps partiels. Au fur et à mesure de l’amélioration de la méthode d’analyse, le théoricien pourra augmenter la liste des temps partiels et affiner la définition de chacun d’eux. Et ce jusqu’à l’infiniment petit. C’est ainsi que l’on pourrait affiner le “temps de réflexion” en constatant qu’il s’effectue tantôt sous forme d’écriture, tantôt sous forme de verbalisation, tantôt sous forme de marche fiévreuse dans le couloir, tantôt sous forme de rêverie apparente.
  

Met sur la cheminée , texte. Citation extraite de la chanson “ Tu ne tueras pas ton père ! ”. La dame de charité met les pines des éclopés du train sanitaire sur la cheminée. Elle ferait de même avec des bibelots ou des statues. Pour elle, les pines sont donc des phallus. Elles participent à un spectacle social .

• Les gueules cassées dont elle s’occupe sont d’abord des corps pleins sans organes , ce qu’il reste du beau corps plein du légionnaire qui sentait bon le sable chaud du côté de Saigon. Les pièces détachées importent peu. Mais leur détachement fait partie du spectacle. “Oyez bonnes gens, voyez comme ils ont souffert, ces braves soldats du corps expéditionnaire de la République. Et voyez comme je m’occupe bien d’eux”.
  
• Qu’elle satisfasse une obligation social d’oeuvre de charité (institution de Saint Vincent de Paul) ou une obligation personnelle (instance du sur-moi), elle doit produire le spectacle des gueules cassées dont elle s’occupe. Pour elle, les gueules cassées sont:
  
• une satisfaction sociale qu’elle se donne, par devant , en premier lieu et en toute priorité. C’est la satisfaction angoissée d’un désir tendu par l’obligation sociale.
  
• un petit plaisir, une gâterie, qu’elle se donne, par derrière , mais en second lieu et sans urgence. Une sorte de désir tendre pour elle-même, mais avec la coquetterie féminine de se faire attendre, elle-même.
  

Il va sans dire que, pour ces deux oeuvres de charité , “ta main droite ignorera ce que fera ta main gauche”.

Par contre, une caractéristique de la dame de charité est justement qu’elle ne respecte pas la règle la plus courante selon laquelle: “ charité bien ordonnée commence par soi-même”. C’est probablement la raison pour laquelle un autre adage peut s’appliquer à cette population: “un saint triste est un triste saint”. Pour la p’tite bonne , les priorités ne seront pas les mêmes. C’est ainsi que la dame de charité se trouvera coiffée sur le poteau, par la hâte de sa domestique.

Voir Sept oeuvres de charité .

Métalangage, métalinguistique . La langue naturelle a cette propriété d’être à la fois langage (pour parler des objets) et métalangage (pour parler du langage).

• <<Le terme de métalangage a été introduit par des logiciens de l’École de Vienne (Carnap) et surtout de l’École polonaise, qui ont éprouvé le besoin de distinguer nettement <la langue dont nous parlons de la langue que nous parlons> (Tarski). Le concept ainsi créé a été ensuite adapté aux besoins de la sémiotique par L. Hjelmslev, et à ceux de la linguistique par Z. S. Harris. Le morphème <méta-> sert ainsi à distinguer deux niveaux linguistiques, celui de langage-objet et celui de métalangage. Il suffit d’observer le fonctionnement des langues naturelles pour s’apercevoir qu’elles ont la particularité de pouvoir parler non seulement des choses, mais aussi d’elles-mêmes, qu’elles possèdent, selon R. Jakobson, une fonction métalinguistique (Greimas, Courtès, p. 224)>>.
  

Métamorphisme. texte. Terme de géologie. (a) Le métamorphisme est la transformation d'une roche, à l'état solide, à la suite d'une élévation de sa température ou de la pression qu’elle subit.

(b) Contrairement à la subduction d’une plaque sous une autre, le métamorphisme ne va pas jusqu’à la fusion des matériaux.

(c) Le métamorphisme se réalise au cours de la remontée du magma de l’ asthénosphère dans les failles des roches de la lithosphère. Parmi les Schistes, les Micaschistes et les Gneiss, le Granite est la forme la plus élaborée du métamorphisme.

Voir Cycle des roches .

Texte Le Forez en définitions.

Métaphore, figure de langage qui consiste à donner à un mot un sens qu’on ne lui attribue que par une comparaison imagée ou une analogie implicite.

• Dans une formule de rhétorique comme “le printemps de la vie”, la jeunesse qui est un âge de la vie est comparée au printemps qui est une saison du cycle de la Terre autour du Soleil. Il y a une relation de comparaison et de substitution entre deux registres. Il ne s’agit pas d’une confusion, d’un syncrétisme ignorant. On rapproche volontairement des registres dont on connait parfaitement la différence (âges, saisons). Il y a donc une distance et une différence entre le signifiant utilisé (printemps) et le signifié suggéré (jeunesse).
  
• Dans l’Art, le style baroque (XVII ème et XVIII ème siècles, Contre-Réforme) a fait un grand usage de la métaphore. Elle ne se limite pas seulement à la langue, un mot pour un autre. Elle concerne les autres systèmes de signes (peinture, sculpture, musique, danse, etc). Pour des raisons théologiques, le style baroque redouble les apparences et les illusions. Il veut marquer au mieux la distance entre le réel et la représentation. Le baroque insiste sur la médiation de la connaissance du réel par la représentation.
  
• Les travaux du linguiste Roman Jakobson sur l’aphasie montrent que la métaphore correspond à la fonction de sélection du langage (basée sur la similitude ou la ressemblance) tandis que la métonymie correspond à la fonction de combinaison (basée sur la contiguïté). La métaphore joue sur la dimension paradigmatique (substitution potentielle du mot présent par les mots absents possibles). La métonymie joue sur la dimension syntagmatique (combinaison des mots dans le syntagme et la phrase).
  
• Certains aphasiques usent de métaphores (fonction de sélection) mais perdent la fonction de combinaison. Les mécanismes sont donc très différents pour que la maladie supprime l’un en laissant l’autre. Selon R. Jakobson, la régression et la désagrégation du langage chez ces patients suivent l’ordre inverse des acquisitions de l’enfant. Cette régression “nous montre le développement de l’enfant à l’envers”. La pathologie illustre un rôle de la ressemblance ou de la reconnaissance. Il est complémentaire de celui de la combinaison, qui est acquise plus tard.
  

Voir Rubens. Paradigme. Récognition, Mémoire de récognition .

Métaphore trompeuse . (a) Une métaphore est une comparaison. Elle emploie un mot, une image ou un mécanisme dans un autre domaine que dans celui de leur pleine pertinence. Le but de la métaphore est parfois stylistique. C’est la cas dans la poésie. La vertu pédagogique d’une métaphorisation est de faire comprendre une idée nouvelle et difficile.

(b) Pour illustrer la notion de métaphore, Serge Latouche disait: “Si je dis d’Hubert Houdoy qu’il est un lion, tout le monde comprendra que je fais référence à sa chevelure qui ressemble à une crinière léonine”.

(c) Mais comparaison n’est pas raison. On ne peut pas tirer de conclusions d’une comparaison. On peut comparer le big bang à un pudding aux raisins. On explique (illustre) que les galaxies s’éloignent les unes des autres, comme les raisins pendant que la levure fait gonfler la pâte du pudding. De là à en déduire que l’ expansion de l’Univers est due à l’échauffement d’un four (contenant) dans lequel il serait contenu, serait une grave erreur. L’ Univers se refroidit en s’élargissant. Le contenant est le contenu. Il n’y a pas forcément de cuisinier pour le pudding ni d’horloger (Voltaire) pour l’ horloge.

Voir Modèle d’intelligibilité . Fichier. Texte. Chaîne de caractères . Opposition paradigmatique . Emboîtement. Contenant versus contenu . Imbrication.

Auteur

Hubert Houdoy

Créé le 8 Février 1999

Modifié le 11 Novembre 1999

Suite

Glossaire Détaillé, Lettre M, numéro 12

Lettre N

Glossaire Détaillé, Lettre N, numéro 01

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Mise à jour: 24/12/1999