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Glossaire
Détaillé, Lettre R, numéro 13
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Glossaire Détaillé, Lettre R, numéro
12
Relation
élémentaire . Terme de
sémiotique. La première réflexion sur la
structure élémentaire de la signification doit porter sur une
relation simple.
Voir
Interprétation. Réseau
relationnel . Structure élémentaire de la
signification . Axes du langage .
Terme.
Relation
hiérarchique . (a) La relation hiérarchique est une
relation de sujet à objet . Elle se déroule
comme une chaîne. La relation hiérarchique est une relation
itérative ou récursive.
(b) La caractéristique majeure de l’ organisation
hiérarchique est sa très grande stabilité de
principe. Bien sûr il peut arriver que la
réalité (interne ou externe), comme un grain de
sable, vienne perturber cette belle construction de l’imaginaire. Les
pyramides peuvent aussi connaître des avalanches.
(c) La hiérarchie auto-reproductive
désigne cette capacité à enchaîner des maillons de
hiérarchie dans une chaîne hiérarchique .
Chaque relation hiérarchique est une simple relation de sujet dominant
à objet dominé.
Voir Relation de
domination . Échelle de Jacob .
Hiérodules.
Relation
homme-femme . (a) Contrairement à la relation
père-fils et à la relation
mère-fille , marquées par l’ exclusion de
la femme et l’ exclusion du sexe , la relation
homme-femme est ou pourrait être une relation d’attirance ou de
désir sexuel . La relation homme-femme pourrait donc
être soit une relation sexuelle soit une relation
amoureuse, mais elle est encore trop souvent une relation de domination.
(b) Le point commun à la relation père-fils et à
la relation mère-fille est d’être une relation de
transmission d’ informations de l’adulte à
l’enfant. Cette transmission est échangée contre la
soumission de l’enfant à l’adulte. Parce qu’elle est
une relation d’adulte à adulte, la relation homme-femme peut
être une relation imaginative, évolutive, créatrice de
connaissances. Pour cela, il faut rompre avec la vision
ancienne de la connaissance biblique qui est en fait une
relation de domination .
(c) La science et, plus
généralement, la confrontation quotidienne, concrète,
à la nature externe sont productrices de connaissances
nouvelles sur le réel. Mais il ne s’agit là que
d’une des dimensions du contact avec le réel ,
la nature au sens physique du terme. Cette relation est ce que nous nommons
généralement le travail. L’autre
dimension de la réalité est la nature interne
de l’homme, au sens psychologique du terme. Et, plus que
l’introspection (vulgairement dénommée “masturbation
intellectuelle”), la relation amoureuse est
certainement la voie royale pour la connaissance de soi à travers la
connaissance de l’autre (à la fois identique dans son
humanité et reconnu dans son irréductible
différence personnelle). C’est pourquoi, avec le
travail, l’ amour est l’autre voie de la
connaissance du monde.
(d) Reconnaître le
globalité de l’ Univers,
plutôt que de chercher sa clôture totalitaire, c’est aussi
reconnaître l’amour à côté du travail, comme
moyen de connaissance. C’est enfin le moyen de passer de la damnation du
labeur ou du travail aliéné et dominé (condamnation
d’ Adam et Eve pour le péché
origine l relatif au fruit de l’ arbre de la
connaissance ) à la joie du travail
amoureux dont témoigne même Robinson
Crusoé , cet in-femme malgré lui. La
totalité imaginaire se décompose en totalités
concrètes. Elle fait des organisations réelles
, puis des individus, des citadelles. La reconnaissance de la
globalité incite l’homme et la femme à se
reconnaître comme liens entre la nature interne et la
nature externe. La relation homme-femme n’est plus une relation binaire
entre un sujet actif et un objet passif.
Toute relation entre deux termes locaux devient un élément dans
une relation plus vaste. Chacun est à la fois un relais, un passeur et
un témoin au service d’une transitivité sans fin de
l’Univers avec lui-même.
Relation
instrumentale , texte. (a) La relation
instrumentale du forgeron à son marteau ou du menuisier à son
rabot est la relation technique et symbolique d'un
opérateur (producteur) avec son instrument (de production) sur lequel
il exerce le contrôle voire lui fournit l'énergie motrice
(marteau, faucille).
(b) La mécanisation puis
l’automatisation et l’informatisation perturbent cette relation
avant que ne s’en mette en place une nouvelle. C’est le cas
lorsqu’un logiciel de Conception Assistée par
Ordinateu r remplace une planche à dessin dans le
Bureau d’Études . Mais les difficultés de
l’assimilation du logiciel obligent parfois à un retour en
arrière, par rapport à des objectifs trop ambitieux.
Voir Objet intermédiaire .
Texte Coopération et Conception.
Relation maître-esclave . (a) Pour
Aristote, la relation maître-esclave,
la relation homme-femme et la relation père-enfants sont des relations
naturelles de la vie domestique. Elle sont à la base de la
“Politique”. Pourtant, la nature peut commettre des erreurs. De
même qu’un désir de femme
peut se trouver dans un corps d’homme
(homosexualité,
pénétration), une âme
d’esclave peut se réfugier dans un corps d’homme libre (de
naissance) et une âme bien trempée, d’homme libre, peut
animer un corps d’ esclave.
(b) Pour Hegel, un
insatiable désir d’ absolu
confronté à une peur de mourir, génère la
domination et la servitude, alimente la
“ dialectique du maître et de
l’esclave”. La relation de la conscience avec Dieu est
l’analogon de celle de l’ esclave, le guerrier
à terre qui n’est plus rien, face au maître, le guerrier
vainqueur, qui lui fait grâce et qui est tout. Le
maître et l’esclave sont les deux parties
d’un tout. La dialectique désigne
l’échange ou le renversement des positions (révolution)
des parties.
(c) Dans la “Phénoménologie de
l’esprit”, l’aliénation désigne le mouvement
dans lequel la conscience religieuse intériorise la relation
maître-esclave. Dieu est un autre,
mais l’Autre absolu. Face à lui, la conscience
se considère comme “rien”. D’où la
“conscience malheureuse”. Selon son étymologie,
l’aliénation n’est autre que la perte de soi dans un autre.
En outre, l’autre imaginaire est produit par soi.
Voir Relation de père à fils .
Relation mère-fille . Relation
Père-Fils . Servitude forcée .
Servitude volontaire . Totalité.
Totalitarisme. Dangereuse dialectique .
Texte La Trialectique.
Relation mère-fille . (a) Le plus
surprenant, dans le rite d’institution de l’
épouse ou de la femme soumise
qu’est l’ excision du clitoris , c’est la
reproduction, génération après génération,
de la complicité de la mère dans
l’imposition de cette souffrance à la
fille.
(b) Pourtant, ceci n’est surprenant
qu’à première vue. Cette exclusion de la
femme , par la suppression de la principale zone
érogène féminine, introduit une relation
mère-fille particulière. Dans la souffrance partagée, qui
s’ajoute à celle de l’enfantement, se noue la
définition d’un destin à partager.
(c) Ce lot commun de la souffrance est aussi ce qui vaut au
sexe féminin l’attribut de la passivité.
<<Que l’homme soit actif et la femme passive, en amour comme dans
la vie, c’est un des plus anciens lieux communs, si bien ancré
dans les moeurs que les homosexuels, eux aussi, se
déclarent actifs ou passifs, une distinction qui existait
déjà dans la pédérastie grecque.
Le passif, par définition, est celui qui est susceptible de souffrir,
de pâtir, passible de châtiment, patient devant la douleur ou face
à cette affection de l’âme qu’on nomme la
passion. (Odon Vallet, Le honteux et le sacré, page
131.)>>.
(d) Cette symbolique du sacrifice ,
cette identification par la souffrance est à
rapprocher d’une autre exclusion de la femme. La femme est absente de la
Sainte Trinité , alors qu’elle est
présente dans le Panthéon de la Grèce. Cette absence de
la femme introduit une relation Père-Fils par la
médiation du Saint-Esprit.
Voir La
Tueuse . Souffrance durable .
Martyre.
Texte Connaître,
Comprendre et Refuser les Mutilations Sexuelles.
Relation narcissique . (/relation anaclitique).
(a) La relation narcissique est le type de
relation que noue un sujet dont le
choix d'objet est un choix d'objet
narcissique .
(b) Le sujet narcissique peut rechercher la
ressemblance statique à soi-même (le narcissisme
primaire de Narcisse se perdant dans
l'admiration de lui-même).
(c) Le sujet narcissique peut
rechercher une ressemblance dynamique à l'autre ou transformer l'autre
pour le rendre conforme à lui.
(d) Ce choix narcissique peut
être du à une reconnaissance
mono-sémiotique dans la petite enfance.
Narcisse et Hermaphrodite étaient si
beaux que leur besoin de reconnaissance après le choc de leur sevrage
ne pouvait se faire que dans la sémiotique corporelle
propre au sens de la vision . (Que tu es beau, mon fils !).
Statistiquement et selon Freud, ce type de relation serait plus
particulièrement féminin. Cela peut être dû au fait
du terrorisme cosmétique et à l'
obligation de beauté faite à la femme. On peut
y voir l'influence de la captation visuelle du désir
par le premier spectacle . La fille y trouve un principe d'
identité.
(e) Le garçon sent que son
premier objet d'amour est différent
de lui. D'où une tendance plus forte, pour lui, à un
choix d'objet anaclitique .
Voir Relation
anaclitique . Échec de
l'intersémioticité . Relation
amoureuse .
Relation non-dominante .
(a) La relation non-dominante est une relation à soi-même ou une
relation interindividuelle qui n’est pas régie par le
principe de domination . Elle ne peut donc s’inscrire
dans la hiérarchie auto-reproductible qui renforce la
pensée du même et crée l’illusion
de la totalité sociale ou ethnique. La relation
non-dominante n’est pas socialement
déterminée . Elle suppose des sujets
autonomes désireux de se comporter en acteurs de leurs
propres vies. Toute relation non-dominante est donc
socialement dévalorisée .
(b) La
découverte de soi est une expérience de relation non-dominante.
Elle ouvre la voie à une véritable relation d’ouverture
à l’autre. Elle prépare à se voir, à voir la
société, à voir l’ Univers comme
autant de niveaux d’organisation d’une
globalité. La découverte de soi peut prendre
des formes très diverses:
Voir Joute pour
la reconnaissance . Amour. Amant.
Désir. Tendresse.
Bizutage. Excision du clitoris .
Valorisation du sexe de la femme .
Relation Père-Fils . Point de vue de la
religion chrétienne. (A) La relation du Père et du Fils est
celle qui se prépare avec La Création d’
Adam, le premier fils, par Dieu, le
Père, sans la moindre femme. Elle se poursuit avec le sacrifice
d’Abraham voulant immoler son fils charnel
Isaac à son père spirituel Dieu (quoique
Abraham, en cette histoire, ait été assisté par des
anges de passage). C’est à cette occasion ou par
cette signification rétrospective que s’instaure la
symbolique du sacrifice et la pratique du bouc
émissaire chargé des péchés d’
Israël. Cette relation se poursuit et se boucle par le
sacrifice de Jésus-Christ . Cette fois-ci, par le
développement historique du masochisme ou de la logique du sacrifice,
c’est le Fils de Dieu qui est immolé pour les hommes.
Jésus de Nazareth est nommé le
Christ parce qu’il se présente comme un
bouc émissaire volontaire . Ce n’est plus un
vieil Oedipe se crevant les yeux après la
découverte du crime d’ inceste. C’est un
Oedipe jeune qui se fait clouer les pieds et meurt exposé au sommet
d’une colline plutôt que de prendre une
épouse et surtout d’ aimer une
femme comme Marie ou Madeleine.
(B) Cette relation est
placée sous le signe de la soumission du fils à son père.
Elle est d’ailleurs constitutive de deux testaments: Ancien
Testament et Nouveau Testament . Car si
l’enfant est biologiquement dépendant de l’adulte, le fils
est économiquement (richesses) ou sociologiquement (rôles,
titres) dépendant (infans) du père. Il
n’est qu’à voir ce que Jacob, le
puiné qui n’est plus un enfant, est prêt
à faire pour délester Esaü,
l’aîné des jumeaux, de son droit d'aînesse. Par
l’héritage et la délégation
(bénédiction paternelle) se crée une
relation hiérarchique . Celle-ci peut se
répéter à l’infini, comme sur l’
échelle de Jacob . C’est la dialectique
du modèle et de la série , aboutissant à un
modèle absolu . Ainsi se crée une
hiérarchie auto-reproductible , par la
répétition récursive de la même relation
hiérarchique entre deux termes. La filiation
unilinéaire et la chaîne
hiérarchique ont la même origine, au point que nous ne
savons jamais, dans les textes anciens (latin, grec) s’il s’agit
d’enfant, d’esclave ou de disciple (infans, doulos, puer) face
à un père, un maître, un mentor ou un
pédéraste dominant. L’homosexualité masculine
réalisée ou refoulée est à l’origine de
l’ hommo-sexualité de Créon et de la
division politique du travail . Il s’agit toujours de
la relation actif-passif ou dominant-dominé. C’est bien en quoi
la domination nous paraît le premier principe
d’organisation de la société.
(C)
<<Le Fils et le Père semblent former un couple fondé sur
l’opposition actif-passif. Mais la “passivité” de
Jésus est loin d’être une apathie: <S’il est
possible, que cette coupe passe loin de moi (Matthieu 26, 39)>. Les
Évangiles montrent le Christ comme étant à la fois
l’ acteur et le patient de sa Passion
et de sa Résurrection. Là où nous disons que
“Jésus meurt et ressuscite”, le texte grec emploie des
verbes au passif ou au moyen, celui-ci étant la forme
intermédiaire entre l’actif et le passif, plutôt active par
le sens et passive par la forme (en latin on l’appelle déponent)
et relativement proche de ce que nous nommons un verbe réfléchi.
Il serait donc grammaticalement plus exact de dire que Jésus est
ressuscité par sa docilité à la volonté de son
Père car il ne se ressuscite pas lui-même. (Odon Vallet, Le
honteux et le sacré, page 131)>>.
Voir
Identification par la souffrance .
Homosexualité de Laïos . Complexe
d’Oedipe . Hospitalité sexuelle .
Loi du Père . Domination comme
principe . Réflexivité.
Relation de père à fils .
Texte Connaître, Comprendre et Refuser les Mutilations
Sexuelles.
Relation père-fils . Voir
Relation de père à fils .
Relation sexuelle . (a) La relation sexuelle
est la relation que nouent les partenaires
des rapports sexuels .
(b) La relation sexuelle est un
premier succès de la relation nouée avec un autre, pour une
première forme de l' amour physique . Elle suppose le
dépassement de l'isolement narcissique de Narcisse et
du refuge dans l'imaginaire de l' amour mystique .
(c)
La relation sexuelle est une relation de sujet à objet
.
(d) Cette relation peut être une relation
anaclitique de domination. C'est le cas de la
traditionnelle relation de domination du mâle
dominant et de la femme soumise . Cette domination
est une domination culturellement assistée . C'est le
principe organisateur du signifiant phallus .
(e)
Cette relation peut être une relation narcissique de
séduction. La stratégie est beaucoup moins
soumise au conformisme des relations
publiques . Il s'agit d'une stratégie individuelle de
captation (visuelle ou auditive) du désir de l'autre. Premier
exercice d'intersémioticité , l' expert
en caresses qui utilise le sens du toucher peut
aussi jouer sur la captation auditive du désir en
usant des mots d'amour à la manière
mensongère d'un séducteur. De son côté, l'
experte en caresses qui disposerait aussi de la
beauté du corps plein peut jouer le
sens de la vision et sur la captation visuelle du
désir .
(f) Jouer sur les mots n'est pas
réservé à l'homme. La belle
Schéhérazade en a fait usage dans les
Mille et Une Nuits . Elle a fait de la relation sexuelle qui
devait la conduire à la mort un chemin de renaissance
pour le désir du Sultan Shahriyar .
Il les a conduit à un mariage.
(g) A son tour,
la relation amoureuse inclut et dépasse la relation
sexuelle. Elle combine la relation anaclitique et la relation narcissique dans
une reconnaissance de la différence et dans un dépassement de la
possession de l'autre. C'est ainsi qu'elle va au-delà de la
relation duelle et de la relation de sujet à objet
vers une relation de sujet à sujet .
Voir
Mariage. Prostitution. Deux
désirs .
Auteur
Créé le 13 Mars 1999
Modifié le 19 Novembre 1999
Suite
Glossaire Détaillé, Lettre R, numéro
14
Lettre S
Glossaire Détaillé, Lettre
S, numéro 01
Fax: 04 77 96 03 09