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Glossaire
Détaillé, Lettre S, numéro 01
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Lettre
R
Glossaire
Détaillé, Lettre R, numéro 27
Sabines. Femmes du peuple
Sabin.
(a) Histoire romaine. Au temps de la rivalité entre les
premiers Romains et le peuple voisin les Sabins, les Romains
décidèrent l’enlèvement des
Sabines pour accroître leur potentiel démographique et
réduire celui de leurs concurrents. Quand les Sabins se sentirent
à nouveau assez forts pour attaquer Rome, tuer les Romains,
récupérer les Sabines et enlever les Romaines, les Sabines
s’interposèrent entre leurs jeunes frères (Sabins, leurs
époux ayant été tués) et leurs maris (pères
de leurs enfants Romains).
(b) C’est ainsi que, comme
Jocaste, les femmes ont pris l’habitude de
faire la navette entre les peuples, de créer un
tissu social et de tisser des liens entre les hommes.
Voir Tissage. Échange de femmes entre
hommes . Oedipe. Créon.
Navette. Trame.
Chaîne.
Sacré.
(a) Il n’est pas possible de donner une seule définition du terme
sacré. Et c’est tant mieux. Cela prouve que nous sommes
d’abord dans une démocratie et, dans une certaine mesure, dans
une société ouverte où cohabitent
plusieurs notions du sacré (au moins la Bourse et la
Vie). Dans d’autres sociétés, nous ne pourrions pas donner
la moindre définition du sacré. Le Nom de Dieu
y est sacré, intouchable (Que ton nom soit sanctifié), tout
juste rituellement invocable (Saint, Saint, Saint). Une telle tentative de
définition serait celle d’un sacripant (vaurien,
mauvais sujet).
(b) Pour le scientifique (sciences humaines, sciences
des religions) le sacré est un concept. Il
présente l’avantage d’être plus général
que la notion de divinité (le bouddhisme pourrait
être une religion sans divinité) ou que le culte (parfois
contesté) des ancêtres. Cet outil théorique doit lui
permettre de produire des explications pour des comportements humains dans
lequel les explications profanes, rationnelles et utilitaristes les plus
courantes semblent insuffisantes. Pour le scientiste, toute
référence au sacré est une forme de
superstition. Ce qui prouve que la raison est sacrée pour lui.
(c) Pour le croyant, le sacré est un
mystère qu’il cherche à comprendre mais
qu’il n’aborde qu’avec crainte ou respect. Le comportement
du scientifique lui paraît facilement sacrilège.
A fortiori l’humour ou la création littéraire ou
artistique sur “La dernière tentation du Christ” ou sur
“Les Versets Sataniques” inclus dans le Coran.
(d) Il est
pourtant un fait incontestable que la distinction entre le sacré et le
profane est relative aux sociétés.
(e)
Aucune population humaine ne pourrait survivre si tout
était sacré, tabou, intouchable et non
comestible.
(f) Chaque société établit ses propres
distinctions entre le sacré et le profane comme entre le dedans et le
dehors, entre le masculin et le féminin ou entre l’
alliance et la filiation.
(g) Chaque
société établit ses rites de passage
entre sacré et profane ou ses rites
d’institution du sacré et du profane.
Voir
Profanation. Désacralisation.
Sacrifice. Sacrifices humains .
Sacré et profane .
Sacré
et profane . (a) Dans “Les formes élémentaires de
la vie religieuse” (1912) Émile Durkheim
(1858-1917) décrit les choses sacrées comme <<celles que
les interdits protègent et isolent>>. Quant à elles, les
choses profanes sont <<celles auxquelles ces interdits
s’appliquent et qui doivent rester à l’écart des
premières>>. C’est l’interdit ou le tabou qui
délimitent le sacré tout comme l’ impur.
L’Histoire et la géographie nous montrent qu’ils sont
variables. Mais le sacré résiste à la relativité
des interdits comme la signification va au-delà de
l’ arbitraire du signe. Partout, le
sacré est aussi un mythe ou un discours sur les origines. Il est
relatif à la connaissance (du passé, du
présent et du futur). Dans beaucoup de Mystères
(Éleusis), l’interdit concerne la transmission des
informations sur le rite.
(b) Dans le
même ouvrage, Durkheim définit aussi le sacré comme une
transcendance. Chacun de nous peut en faire
l’expérience intime, personnelle. Le sacré est la
société. Elle transcende la conscience des individus qui la
composent.
(c) Avant Durkheim, William Robertson Smith (anthropologue
écossais) avait fait remarquer que le sacré (holy) et
l’impur (unclean) ont cette caractéristique commune de la
contagion. Ils transforment tout ce qu’ils touchent ou tout ceux qui les
touchent. D’où Charybde et
Scylla, les deux dangers proches et contraires. Soit tout
risque de devenir sacré et impraticable. Soit tout devient profane,
usable et abusable. Curieusement, on retrouve les deux dangers
économiques. la Production et
l’Appropriation.
(d) Comme au jeu d’Othello Reversi, le
sacré et le profane basculent ou se renversent au moindre contact. Si
leur barrière est arbitraire, le point commun du sacré
(percolation des connaissances ) et du profane
(percolation des revenus ) est bien la percolation
des émotions .
Voir Femme impure .
Fille impure . Pureté.
Rétention.
Sacrement.
Terme de la religion chrétienne.
(a) Un sacrement est un rituel
sacré dont l’ institution remonte à
Jésus-Christ. Le sacrement confère la
grâce.
(b) Selon les églises (catholique, orthodoxe,
protestantes) de la Chrétienté, on distingue
entre deux et sept sacrements (baptême, confirmation,
Eucharistie , extrême-onction, pénitence...).
(c) L’invention de la notion de
Dieu participe de l ’illusion ethnique
d’une culture sans nature . Elle la codifie et la
renforce dans un dogme.
(d) La notion de grâce
(accentuée par le Jansénisme des Solitaires de
Port-Royal) et la pratique des sacrements renforcent cette séparation.
Non seulement la “basse vallée de larmes” est
séparée du Paradis Terrestre par un
péché origine l, une faute d’
Adam, une pomme de discorde , une chute, une
damnation, mais la remontée ne peut se faire que <<grâce
à>> des intermédiaires institués: les
prêtres. Ce faisant, la religion de la
libération des esclaves est devenue, comme les autres religions
à sacrifices , un relais institutionnel de la
domination comme de la servitude volontaire
. De nombreux mouvements religieux ou laïques qui voulaient retrouver la
“pauvreté du Christ et des Apôtres” ont
été condamnés et persécutés.
(e) Les
derniers sacrements, administrés par le prêtre aux mourants ou
personnes en grand danger de mort, sont : la pénitence
(confession), l’Eucharistie (hostie, consommation ou
assimilation du corps du Christ) et
l’extrême-onction (oindre le corps du mourant avec le saint
chrême).
Voir Blaise Pascal .
Cannibalisme. Ubertin de Casale .
Michel de Césène .
Apostoliques. Spirituels. Libre
Esprit . Bûchers du Libre Esprit .
Inquisition. Tribunal d’Inquisition .
Sacrifice, texte.
Terme d’économie, relatif à la lutte contre
l’inflation par le chômage.
(a) En cas d’augmentation
des salaires au dessus du niveau de la productivité,
l'élévation du chômage courant au dessus du chômage
d'équilibre est le coût social à payer (par les
chômeurs) pour réduire l'inflation du pays.
(b) Le
chômage pèse sur les salaires nominaux . En
situation d’inflation, la baisse du salaire nominal provoque celle
(accrue) du salaire réel. Le salaire réel
rejoint ce qui est compatible avec la productivité.
(c) On parle
de sacrifice pour indiquer le surplus de chômage courant qui permet de
réduire l'inflation salariale et maintenir une
compétitivité inchangée.
Voir Ratio de
sacrifice . Génération
sacrifiée .
Sacrifice
d’Abraham . Épisode biblique. (a) Abraham voulut immoler
son fils Isaac pour faire plaisir à son Dieu. La Bible
raconte qu’au moment où le père allait trancher la gorge
du fils, déjà lié sur le bûcher, un
ange arrêta son bras et lui désigna un mouton
dont les cornes étaient prises dans un buisson.
(b) Pour un
père, quelques soient les rationalisations religieuses, il y a dans le
fait de sacrifier son fils un exemple du complexe de
Laïos . On sait que Laïos demande à
un serviteur de tuer son fils Oedipe de peur
d’être tué par lui plus tard.
(c) Par contre, le
meurtre du père par le fils ou le complexe
d’Oedipe est une nécessité innocente quand elle
reste dans le domaine du verbe ou de la parole.
(d) Il
est possible de donner de soi sans sacrifier. Au sacrifice des fils uniques
(Isaac par Abraham et
Jésus-Christ par Dieu) ou même
à celui des agneaux ou des boucs émissaires ,
on peut préférer le don de soi avec Marcel Mauss ou le sacrifice
des mots avec Georges Bataille.
Voir
Agneau mystique . Sainte-Trinité.
Dieu jaloux .
Sacrifice de
Jésus-Christ . (A) Le sacrifice de
Jésus-Christ désigne sa mort sur la croix pour
racheter les péchés du monde. Selon le dogme
chrétien, Dieu envoie aux hommes un
Messie ou un Rédempteur. Jésus de
Nazareth se serait lui-même chargé de toute la dette de
la culpabilité humaine. Celle-ci est initiée par le
péché origine l d’ Adam et
Eve . Elle est accentuée par la culpabilité de
Caïn et accumulée par les
générations humaines ultérieures. Mais,
s’il est sensé se dérouler à l’origine, le
mythe du péché originel est inventé par les hommes bien
après leur apparition sur Terre. Hormis les peintures rupestres du
paléolithique, il faut attendre l’invention de
l’écriture, car nous avons presque perdu la trace des
premières croyances. Ce que nous connaissons, ce sont les
premières croyances écrites. Quand les hommes commencent
à écrire, rétrospectivement et imaginairement, ils
rédigent leurs hypothèses sur leur apparition dans l’
Univers. Ils utilisent des croyances anciennes (symboles de
fertilité, Gaia, Dame de Brassempouy
, Vénus de Willendorf ), mais ils les transforment
(Aphrodite) et parfois les inversent (Zeus).
C’est ainsi que la Bible s’assigne la charge de
donner un sens à des mythes que l’on trouve
aussi dans la tradition de Babylone (Déluge) ou dans
la mythologie grecque (Pandore, Eva prima
Pandora ). D’où l’élaboration progressive
d’une histoire de Création, de faute, d’Alliance et de
Rédemption.
(B) Le sacrifice de Jésus, membre de la
Sainte Trinité , se comprend comme le
symétrique tardif du sacrifice d’Abraham . Selon
la tradition de l’ Ancien Testament , le nomade
primitif Abraham se proposait d’immoler à Dieu
son fils Isaac. Comme dans tout sacrifice, il s’agit de
supprimer une partie de la réalité et surtout de refouler la
motivation de la conscience. C’est l’homme, le
père, le sacrificateur, qui amorce le mouvement par le sacrifice de son
fils (le sacrifié). Il masque sa vraie motivation. Le meurtre du fils
est un mobile refoulé. Ce faisant, Abraham (ou plutôt celui qui
s’identifie à lui en écrivant son histoire)
s’invente un père imaginaire (Yahvé, Dieu le Père).
Dieu est le retour du sacrifié. L’ inspiration
divine d’Abraham, sa prétendue motivation, est le retour du
refoulé. Par sa propre soumission à ce Père imaginaire
qui le déculpabilise, Abraham instaure une relation de
Père divin à fils humain. Il s’applique à
lui-même la soumission qu’il impose à son fils par sa
domination. Cette relation entre Dieu le Père et
Abraham le fils est l’homologue entre le Ciel et la Terre ou la
projection de la relation terrestre meurtrière entre Abraham le
père et Isaac le fils. La relation imaginaire sert de justification
à la relation réelle camouflée et permet de la camoufler.
Ainsi, Abraham attribue-t-il à Dieu sa propre motivation. Depuis,
Abraham a été imité par de nombreux assassins. Pourquoi
s’inventer des dieux si on n’en tire pas un
bénéfice, le plus souvent inconscient ? C’est par sa
soumission à Dieu, soumission prétendument héroïque,
que l'assassin malchanceux devient le modèle
d’une longue série (des myriades, comme les
étoiles). Il sera le modèle de la foi hébraïque
avant de devenir celui de la foi chrétienne. Dans le sacrifice
d’Abraham, un ange du seigneur avait
arrêté le bras meurtrier du père. Quel progrès
depuis Caïn ! De même, un serviteur avait
épargné Oedipe en n’obéissant pas
à Laios. Puis l’ange avait indiqué
à Abraham un bélier à immoler à la place du fils.
Dans cette histoire ancienne, le fils est totalement passif. Pourtant la
relation lui profite à terme. Un processus d’identification se
met en place entre le père, seul dominant et le fils, parmi les
dominés. Le fils héritera simultanément de la croyance
(Alliance, Ancien Testament), de la culpabilité (dette
contractée, “les pères ont mangé des raisins verts
et les dents des fils en sont agacées”) et de la richesse
(créances accumulées) du père. Par contre, dans le
Nouveau Testament , Jésus, le Fils de Dieu fait homme,
se présente comme un bouc émissaire volontaire
. Il prend l’initiative du sacrifice. Il en est le sujet et
l’objet. Il est le modèle de la série des martyrs qui
vivent et meurent à l’imitation de leur Seigneur
Jésus-Christ.
(C) Dans le sacrifice du Fils, la relation
Père-Fils se referme. Après que l’homme ait
projeté sur Dieu sa propre motivation et sa culpabilité, un
homme se charge de la réciprocité. Il prend sur lui tous les
péchés du monde et se livre à la condamnation de la
justice humaine (Ponce Pilate). Cela suppose, bien sûr, qu’il se
prenne pour le Fils de Dieu. On assiste à la clôture d’une
totalité. Pour se charger de la culpabilité, un
homme se prend pour le fils d’un dieu qu’un autre homme avait
inventé pour se décharger de sa culpabilité. La
relation père-fils devient la seule relation
signifiante, sur Terre comme au Ciel. La filiation
unilinéaire se fait sans la femme, de père à
fils. Le phallus est signifiant (le principe masculin se suffit à
lui-même dans la Sainte Trinité de laquelle tout procède).
Le signifiant est phallus (le Verbe est créateur ex
nihilo ). Le fils hérite du père ses attributs: la
divinité pour Jésus, le pouvoir de domination pour tous les
hommes de bonne volonté.
Voir
Culpabilité d’Eve . Culpabilité
de Caïn . Exclusion de la femme .
Pédomanie. Fétichisme.
Symbolique du sacrifice . Homo sapiens
artiste . Religion paléolithique .
Tradition chamanique .
Sacrifice
politique , (= Touraine), texte. (a) Par
opposition à la domination des forts sur les faibles,
le sacrifice politique est la manifestation de la force des faibles. Le
sacrifice intervient quand le détenteur officiel du
pouvoir (Agamemnon, Créon, Ponce Pilate) n’est
plus sûr de lui et cherche à se concilier la foule qui lui fait
peur. Le sacrifié (Iphigénie,
Antigone, Jésus de Nazareth) est un exclu. Mais le
doute du dirigeant marque l’abandon de toute innovation.
(b) La vulgarité est une autre forme de
sacrifice dans une population qui doute durablement de ses
valeurs.
Voir Doute organisé par
l’inconscient . Doute psychologique .
Douteur. Douteur conscient . Douteur
inconscient .
Sacrifice, ratio de
sacrifice , texte. Terme
d’économie. Comment et combien sacrifier des salariés au
maintient du mode de vie du reste de la population.
(a) Le ratio de sacrifice est égal à l'unité quand
il faut maintenir, pendant un an, un chômage supérieur de un
point au chômage d'équilibre pour réduire l'inflation de
un point.
(b) Ce ratio mesure les conséquences cumulées
des rigidités réelles et des rigidités nominales.
Voir Variation de l’emploi . Variation
des salaires .
Auteur
Créé le 16 Novembre 1997
Modifié le 21 Novembre 1999
Suite
Glossaire Détaillé, Lettre S, numéro
02
Lettre
T
Glossaire
Détaillé, Lettre T, numéro 01